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Accueil du site > Tribune Libre > Je suis toujours maîtresse d’école : à propos des rythmes (...)

Je suis toujours maîtresse d’école : à propos des rythmes scolaires

Par Catherine HUBY, Professeur des Ecoles, directrice de l’école primaire publique de Saint Pantaléon les Vignes, membre du CA du GRIP, syndiquée au Snudi-FO-Drôme.

Des journées trop longues

L’an dernier, quand on a commencé à nous expliquer que les élèves français avaient des journées trop longues et qu’il convenait d’étaler sur quatre journées et demie les heures de classe pour les faire finir plus tôt, nous, les instits, nous avons tiré une première fois la sonnette d’alarme. 

Pour nous, il était évident que, même si on ne nous faisait plus faire que 2 h 22 min de classe par jour, réparties sur les 365 jours de l’année - j’ai compté, ça colle - nos élèves continueraient pour certains d’entre eux à vivre de 7 heures 30 le matin à 19 heures le soir en collectivité, dans les locaux scolaires ou ceux d’un centre de loisirs, tout simplement parce que leurs familles n’étaient pas disponibles pour les déposer plus tard et les récupérer plus tôt. 

De mauvais pressentiments

Quand on nous a ajouté que ce n’était pas grave car les communes allaient organiser des ateliers ludico-artistico-sportifs qui délasseraient nos petits élèves du dur labeur intellectuel auquel nous les soumettions, nous avons encore été nombreux à protester.

Nous pressentions que nombreuses seraient les communes qui ne pourraient organiser ces ateliers, pour des raisons financières, organisationnelles ou tout simplement par impossibilité à recruter de la main-d’œuvre qualifiée dans un secteur proche de l’école pour des durées aussi limitées. Même si nous ressentions parfois dans nos écoles la fatigue de nos élèves en fin d’après-midi, nous ne voyions pas comment cet éparpillement des enfants dans des « clubs » ayant lieu dans leurs classes mêmes, mais avec un autre personnel, allait les détendre mieux et plus que les activités ludico-artistico-sportives que nous organisions nous-mêmes, avec nos propres élèves, dans nos propres classes, afin de satisfaire aux exigences des programmes scolaires.

Nous pressentions aussi que nos maires n’étaient pas tous des spécialistes de l’enfance et qu’ils auraient sans doute beaucoup de mal à sélectionner de vraies activités enrichissantes, prévues sur un rythme compatible avec les rythmes enfantins, avec du personnel formé à programmer sur le long terme un véritable projet pédagogique : 36 semaines de macramé, c’est très long… et je ne parle pas des 36 semaines de bénévolat auxquelles se sont inscrites des mamies amatrices de maquillage festif ! Sans compter les activités de repli à prévoir s’il pleut, s’il neige, s’il gèle à pierre fendre ou tout simplement si ce coquin de soleil éteint ses derniers feux vers 17 h, comme il a l’habitude de le faire tous les ans depuis ma naissance dans ma région entre le 1er décembre et le 31 janvier…

Nous pressentions aussi que, même si nos élèves sont pour la plupart très gentils et très bien élevés, leur faire une petite place dans nos classes en notre absence, sous la houlette d’un animateur qui ne les connaît pas, risquait parfois de poser quelques petits problèmes de cohabitation. Un cahier qui tombe d’un bureau, une peinture qui n’a pas fini de sécher à 15 h 15, un texte commencé au tableau à finir le lendemain, un affichage qui se décolle un peu, c’est tentant pour un groupe d’enfants, même très bien élevés et très bien encadrés… Sans compter que cela complique le travail du pauvre animateur qui lui aussi a besoin d’un espace consacré à son propre travail.

Nous pressentions, et ça, cela pourrait bien tourner à l’avantage de l’École et de sa véritable Refondation, que les parents ne seraient pas dupes bien longtemps. Même si certains, l’an dernier, s’étaient laissé charmer par les annonces mirobolantes où les cours de guitare à cheval sur un poney concurrençaient les sorties en Optimist dans le Vieux Port ou bien l’apprentissage accéléré du mandarin en six semaines chrono ! Ils se rendraient bien vite compte que non, finalement, la qualité n’était pas au rendez-vous. Ils en viendraient même à regretter les Professeurs des Écoles qui, même s’ils avaient leurs défauts, avaient aussi le mérite de remplir un cahier d’appel, de compter leurs ouailles avant de les faire monter dans le car et de prévoir qu’un jour de pluie, il ne convient pas de prolonger au-delà d’une certaine limite une récréation dans un préau bruyant au sol rendu glissant par 300 paires de pieds d’enfants surexcités !

Nous avons même été quelques-uns, et je faisais partie de ceux-là[1], à récriminer contre le « recentrage sur les fondamentaux » que préconisait notre Ministre. Nous étions maîtres et maîtresses d’école et nous tenions à garder toutes les matières inscrites aux programmes de l’Éducation Nationale ! Pas question de nous transformer en répétiteurs de français et de mathématiques cinq matinées par semaine et de n’avoir plus pour tout le reste que neuf heures réparties en quatre courts après-midis ! Nous voulions que nos leçons d’histoire, de géographie et de sciences mais aussi nos séances d’éducation physique et sportive, de musique et d’arts visuels restent au service les unes des autres et puissent aussi souvent que possible servir de liant pour faire prendre la mayonnaise des progrès de nos élèves en français et en mathématiques…

Et je crois même que nous avions supputé que pour nos tout-petits de maternelle, ceux qui passent encore une partie de l’après-midi à dormir, ceux qui ont besoin d’un référent unique qui les fasse passer à leur rythme de la « douce chaleur de la famille » au monde moins feutré de l’école, ce serait très difficile et sans doute très déstabilisant… Et encore une fois bingo !

État des lieux très mitigé après sept semaines d’expérimentation

Cette prémonition-là, je me serais bien passée de la voir se réaliser ! Je suis encore et toujours maîtresse d’école et même si le monde moins feutré que j’organise est aussi moins doux et moins chaud qu’une famille, il n’empêche que j’étais émue aux larmes quand j’ai vu ce reportage où un ASEM parisienne retirait les petites couvertures des lits d’enfants endormis pour que la sensation de fraîcheur les réveille ! Et je me suis encore émue lorsque ces petits bouts pleuraient, ne comprenant pas pourquoi « Maîtresse » les avait fait lever puisqu’ensuite elle les poussait hors du nid à la suite d’animatrices sans doute dévouées et chaleureuses, mais qui n’étaient pas « Maîtresse » !

Quant aux élèves de Grande Section qu’on voyait ensuite pratiquer le chant grâce à une animatrice et à son piano électronique, cela ne m’a en aucun cas bluffée comme le présentateur du JT ! J’ai bénéficié du même service, toutes les fins d’après-midis, en l’an de grâce 1962, lorsque j’étais enfant à l’école maternelle du Centre, à Saint Cloud (Seine et Oise) ! Le piano était juste remplacé par un guide-chant et l’animatrice par une institutrice titulaire formée à l’École Normale d’Institutrices de … Alors franchement, ne me faites pas rire ! Vos activités de fin de soirée, on sait bien qu’elles n’ont de ludico-artistico-sportifs que le chiffre que l’on inscrit à la fin du mois sur le bulletin de paie de leurs animateurs et le titre du bailleur de fonds qui les rémunère…

Un peu partout, des voix s’élèvent. Ce sont les voix des expérimentateurs eux-mêmes, des parents, des enfants, des animateurs, des maires, des directeurs d’école, des syndicats d’enseignants. La mise en place est difficile, les enfants n’y trouvent pas leur compte, les familles non plus. Les animateurs se désespèrent, ils reconnaissent leurs limites et demandent à ce qu’on les aide. Des maires reculent, d’autres demandent un nouveau report, d’autres enfin cherchent à savoir comment ils pourraient carrément se dispenser d’appliquer une réforme qui leur paraît mauvaise. Des directeurs d’école, embarqués dans le bateau plus ou moins de force, écrivent à leurs supérieurs pour leur faire un bilan sans appel de ce qui se passe chez eux, dans leurs écoles. Enfin, la plupart des syndicats appellent à remettre la copie sur la table et à tout suspendre. 

RE - fonder l’école vraiment

Si nos élèves ont besoin de quelque chose, c’est de temps construit, sous la houlette d’un référent qui les connaît, de temps riche et varié qui mettra les disciplines scolaires au service les unes des autres.

Et si cette réforme est mauvaise, c’est qu’elle n’a pas su rendre aux élèves le temps qui leur avait été volé cinq ans plus tôt. Jusque là, ils avaient 26 heures de classe par semaine. Ce temps était déjà un peu court et déjà désorganisé et « flottant » depuis qu’on leur avait volé une heure du samedi pour la donner à des instituteurs qui souvent ne la réclamaient pas. Cela les avait privés d’un samedi sur trois et avait rendu ces journées-là équivoques : temps scolaire ou temps de loisirs ?

Le ver était ainsi entré dans le fruit et avait conforté les familles dans l’idée que l’école était une garderie qu’il importait de conserver lorsqu’on en avait besoin mais qu’on pouvait oublier quand on avait mieux à faire.

Il aurait fallu RE - fonder l’École et on l’a DÉ - foncée un peu plus !

Il aurait fallu prendre à bras le corps le problème de ces enfants levés tôt et couchés tard, on a caché la poussière sous le tapis en les inscrivant au maquillage festif et au macramé !

Il aurait fallu prendre le temps de chercher pourquoi nos élèves étaient épuisés, pourquoi nos petits bouts de maternelle n’arrivaient pas, en trois à quatre années de classe, à parler, écouter, sentir, observer, manipuler objets et instruments scripteurs suffisamment bien pour entrer au CP confiants, pourquoi les méthodes qu’on nous propose obstinément depuis plus de trente ans n’avaient pas tenu les promesses que nous avaient faites leurs concepteurs, pourquoi ce temps enlevé avait précipité les plus fragiles d’entre eux dans un échec scolaire encore plus profond, malgré le cautère sur une jambe de bois que constituait l’Aide Personnalisée.

Il aurait fallu avoir le courage de ramer à contre-courant et d’avouer que cette réforme n’était en aucun cas guidée par un quelconque « intérêt de l’enfant » et que la preuve en était que, dès le début, on avait demandé aux spécialistes de l’enfance en collectivité, les professeurs des écoles, de se taire et de laisser parler ceux qui n’avaient jamais vécu ne serait-ce qu’une année scolaire dans une école. Les « spécialistes », c’étaient ceux qui n’avaient jamais été responsables d’une classe de vingt à trente enfants auxquels ils auraient dû fournir une éducation complète. Les « spécialistes » n’avaient jamais lu les programmes et faisaient semblant d’ignorer que la lecture y côtoyait l’écoute musicale, que le chant y voisinait avec les mathématiques, que les mathématiques y amenaient à la lecture de cartes, la lecture de cartes au dessin, le dessin à l’écriture et l’écriture à la lecture en passant par l’apprentissage de la vie en société et tout ce qui l’accompagne.

À défaut d’empêcher qu’on réveille des petits enfants de trois ans pour les envoyer jouer aux légos de force, cela aurait au moins eu le mérite d’être honnête !

Abrogation !

Quant à ce décret en lui-même dont la souplesse devait tout permettre, pour les petits de maternelle, pour leurs grands frères et grandes sœurs d’élémentaire, actuellement comme l’an dernier, le vrai courage serait de l’abroger.

Le deuxième courage serait d’arrêter d’annualiser une partie du temps des Professeurs des Écoles et de rendre les 108 heures volées aux élèves et à leur enseignement afin qu’ils bénéficient à nouveau de 27 heures de classe par semaine.

Et le troisième courage serait de revaloriser cette profession à la hauteur des services qu’elle rend au pays tout entier, tant en lui donnant des salaires décents (voir la place de la France dans l’échelle des rémunérations des enseignants du Primaire dans les pays développés) qu’en lui fournissant une formation professionnelle complète et dénuée de parti-pris.

Un quatrième tout petit courage serait d’ouvrir plus grand la porte des expérimentations, même mal perçues par les concepteurs des trente à quarante dernières années, de les aider à proposer des formations, de publier leurs résultats et d’oser prendre les décisions qui s’imposeraient d’elles-mêmes…



 


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16 réactions à cet article    


  • tanguy 23 octobre 2013 15:15

    Parlant des rythmes scolaires, il y a un point qui n’est presque jamais abordé : la découpe du temps en années scolaires.

    Quel que soit l’âge de l’enfant, l’année scolaire peut être « redoublés ». Or, comment expliquer que des enfants de 6 ans et des adultes de 20 ans encourent la même « peine » qui est le redoublement ?

    Une année est une période extrêmement longue pour un enfant de 6 ans ! Ne pourrait on envisager des périodes plus courtes pour les jeunes enfants ? Des « années » scolaires de 4 ou 5 mois en début de scolarité et des années « pleines » dans le supérieur ?


    •  C BARRATIER C BARRATIER 23 octobre 2013 17:03

      Tout le monde triche avec la semaine scolaire. L’intérêt des enfants ne serait pas soutenu par les enseignants si on mettait le jeudi au repos à la place du mercredi et s’il y avait classe jusqu’au samedi 16 h 30. Comme autrefois où tout le monde s’y retrouvait bien. Avec ces suppressions massives de cours sur un an depuis les années 70, avec ces noouvelles vacances de février, puis l’allongement de celles de fin octobre, l’école est devenue le lieu idéal de formation de paresseux. Et effectivement les jeunes générations qui ont épuisé leur droit à courir après des diplômes qui ne leur serviront pas ne sont pas pressées de bosser. Mieux, le RSA devient peu à peu un idéal massivement partagé...On pourra supprimer l’école et avec le temps libre payé un petit peu au RSA qui se massifie, se former entre copains.
      Je voyais les choses autrement.
      Voir en table des news :
      Ecole publique : Enfin une refondation qui la conforte ? 

      http://chessy2008.free.fr/news/news.php?id=217



      • La mouche du coche La mouche du coche 23 octobre 2013 22:56

        C’est sûr qu’il vaut mieux parler des rythmes scolaires plutôt que de l’apprentissage de l’idéologie du genre à l’école. C’est achemnt plus important. smiley


      • béatrice 24 octobre 2013 12:39

        @ C Barratier
        Vous travaillez depuis l’âge de 18 ans auprès des enfants, écrivez-vous.
        Je suis sceptique : comment élever une jeunesse dont vous avez une si piètre idée ?


      • Le421... Refuznik !! Le421 23 octobre 2013 18:07

        Depuis quelques années, l’école publique se fait attaquer de toutes parts. Celui qui est pour ceci le Lundi est contre cela le Mardi et ainsi de suite. La désorganisation a été rondement menée sous prétexte d’optimisation ou d’économie...
        Bref, l’école pour tous est l’un des derniers bastions républicains vecteurs d’égalité qu’il faut absolument détruire sous tous les prétextes possibles.
        Le fin fond de l’histoire n’est autre que idéologique. Le but inavoué est uniquement de réserver le savoir et l’éducation à ceux qui en auront les moyens.
        Et tout ce blabla autour de l’école ne reste que sujet à sourire...


        • Le printemps arrive Le printemps arrive 27 octobre 2013 10:54

          Oui, c’est la stratégie du chaos appliquée aussi dans le secteur le plus important : celui du modelage du cerveau et de la réflexion.
          Les experts sont des vrais, mais pas de l’éducation, ils sont experts de l’objectif de privatisation de l’enseignement. Selon leur propre idéologie, apprendre, enseigner est un coût, pas un investissement, il est aussi une source providentielle d’enrichissement quand tout le monde se battra pour aller dans « LA » meilleure école.

          Le système oligarchique financier souhaite des moutons écervelés et peureux se sentant réconfortés par la vue de la bergerie, des chiens de garde et du berger.

          Merci, chère auteure, de votre article qui est imprégné d’un vécu sincère et dévoué.


        • mouais 23 octobre 2013 20:25

          Bravo Catherine.

          Il faut demander au moins l’abrogation de la loi Peillon, ce qui ne suffira pas.

          Dire que Peillon est sur un siège éjectable est superficiel, et inutile si c’est pour nous fourguer un pire.
          Il est lamentable que beaucoup de gens se soient laissés prendre à cette histoire de la fatigue et des « rythmes », argument fallacieux comme le montre très bien l’article de Catherine.
          Le but véritable est la destruction de l’école par l’émiettement des rôles et responsabilités des uns et des autres, la destruction du statut de la fonction publique par l’indistinction .
          En passant, on sème la zizanie entre les enseignants et les intervenants extérieurs, ce qui de la part d’un gouvernement qui cherche à diviser pour régner, est toujours bon à prendre.


          • bakerstreet bakerstreet 23 octobre 2013 23:15

            L’intéret des enfants est à géométrie variable, et vos arguments liés à l’émotionnel un peu facile ne peuvent guère tromper personne. 

            On vous entend déplorer les cotés négatifs, avec pas mal de pathos et d’ironie facile, mais quid de l’intéret, et des effets positifs ?
            J’entend bien que ce n’est pas chez vous qui’l faudra les trouver. 
            On accuse de la peste le chat qu’on veut noyer. 

            Mais, enfin, tout de même, prendre appui sur les enfants de maternelle, pour remettre en cause un projet qui prend en compte tous les enfants du primaire, c’est une manipulation et une simplification patente !

            « Les « spécialistes » n’avaient jamais lu les programmes et faisaient semblant d’ignorer que la lecture y côtoyait l’écoute musicale, que le chant y voisinait avec les mathématiques, que les mathématiques y amenaient à la lecture de cartes, la lecture de cartes au dessin, le dessin à l’écriture et l’écriture à la lecture en passant par l’apprentissage de la vie en société et tout ce qui l’accompagne. »

            Dieu ! Dites nous où donc se trouve cette école rêvée ?
             Pour tout dire je n’ai pu que m’en remettre à la chance, quand mes enfants étaient scolarisés, tant les motivations et la qualité des enseignants était différentes. Il me semble que la multiplication des intervenants, n’aurait pas toujours été négative, au vu d’ailleurs de la capacité d’adaptation des enfants. 
            Je n’ai qu’un regret, celui de ne pas avoir appris la lecture moi même à mes enfants, leur épargnant cette méthode globale, ou semi globale, épithéte ou euphémisme qu’on applique selon le taux d’énoxénation qu’on veut donner à l’école, quand les difficultés apparaissent
            ( pour rappel, les sciences cognitives ont démontré que le développement d’un enfant de cinq ans n’était pas compatible avec l’apprentissage dit global, et qu’il en resultait des effets pathogènes : Dyslexie, disortographie, qui ont littéralement explosées en france....)

            On scolarise en tout cas bien trop tôt les enfants, dans notre pays. La preuve n’est plus à faire, en rapport avec les résultats des études internationales, et les méthodes de travail utililisées dans les pays où les enfants sont les plus épanouis. 
            Les pays nordiques, justement, utilisent les activités peri scolaires à bon escient. Il semble que le projet actuel soit inspiré par cette réussite : Moins de stress, mettre en valeur des compétences jusqu’alors méprisées, donner une âme à une classe, la faire évoluer en temps qu’entité, au lieu de valoriser une élite hargneuse, et sanctuarisée. 

            Mais tout cela fait partie de notre héritage, soit disant républicain, qui nous mêne à l’ENA, que certains verront comme symbole du mérite...
            Un terme bien galvaudé. 
            Nous voilà dans le pays qui a les journées les plus longues de cours au monde, pour le plus faible nombre de jours de scolarité, sans que ça ne remue personne ! 

            Pourtant les spécialistes évoqués ont condamné depuis longtemps ce système. L’éducation, en france, c’est un peu comme l’écologie, on l’évoque de façon partisane, en l’accomodant à sa sauce personnelle et à son économie, quand elle s’y accorde. 
            Une demi journée de cours en moins donné il y a 4 ou 5 ans. Pour le profit de qui ? Pas des gamins en tout, cas, sauf peut être celui des bourgeois à qui l’on donne des cours...Donnés par les enseignants....Pour les autres, c’est la cage d’escalier ! 

            Je ne me contredis en rien. C’est la journée de travail qui est bien trop longue, et le nombre de journées de vacances qu’il faudrait diminuer. Cette ébauche timide de réforme va dans le bon sens, à plusieurs niveaux, mais on voit, au niveau des résistances, que ce ne sera pas si aisé...
            Dans le réel, combien d’enfants moulus par le système, que l’on a dévalorisé, sans même sans rendre compte, tant le système est sûr de son fait, et de son excellence. 
            Ces récréations actives seront pour certains un moyen de se reconciler avec une école, où les enseignements académiques et la passivité studieuse sont la règle.

            Mais peut on continuer à se crisper, à refuser l’évidence, et la modernité.
            Disons plutot l’ouverture.
            Ce système est arrivé à bout de souffle, de démagogie en démagogie, avec son discours soi disant de gauche, utile pour conserver les avantages acquis. 
            Je ne parle pas de celui des enfants, on m’aura compris.

            Quand aux activités, à leur cout supposé ou réel, problème écomique dont pour une fois,on reconnait l’existence....On peut trouver bien des solutions. Il existe dans ce pays moultes associations, bénévoles, anciens professionnels, retraités, prêts sans aucun doute à proposer leurs compétences heureuses et gratuites. 
            Après bien sûr, un accessit de controle.

            Sans aucun doute des cris se manifesteront, hurleront à la démagogie, à la baisse de niveau de l’éducation, à son bradage, que sais-je.....
            Le choeur du corporatisme peut chanter cent airs sur ce couplet. 
            Les autres voudront bien réfléchir et évoluer, pour le bonheur de tous, et d’abord celui des enfants, qui deviendront des adultes non stressés. 
            Sans blague, où croyez vous donc qu’ils ont été tous formatés, ces élites autoproclamées à la fançaise, ces petites vanités imbéciles. 
            Au départ, il y a bien l’école, et son discours simplificateur autour de la valeur, de la réussite et du bac, plutot décliné scientifique !

            Bon, on n’aime que les non enseignants donnent leur avis. 
            Et encore moins critiquent ce système. Un peu le même réflexe qu’à l’armée.
             On se cotoie, on se critique, et son s’absout. 
            Voilà comment les grands corps malades se décomposent. 
            Je vais donc me faire moinsser à fond, à moins que par un réflexe inverse, on fasse semblant de m’ignorer.

            • sofkipeu 24 octobre 2013 08:50

              En attendant mieux était-ce nécessaire de faire pire ???? Et le temps de concertation entre enseignants et animateurs a été prévu quand ???? Dans l’école de mes enfants ils ont pu avoir l’aide de professionnels en danse et du conservatoire de musique notamment MAIS EN MÊME TEMPS QUE LES MAÎTRES !!!!! Bien sûr il est bon de croiser les regards comme on dit dans le jargon mais de là recruter à la va vite des dicteurs de slam et animateurs zumba-remuage de popotin sans leur demander le moindre diplôme ni même un extrait de casier judiciaire ne me semble pas très sérieux.

              Bien sûr l’école est faite pour enseigner mais il y a trois voies :
              - l’école s’adapte à la société dans laquelle elle s’insère (comme jusqu’à présent)
              - la société s’adapte à l’école et les horaires des entreprises et administrations s’adaptent à la chronobiologie de l’être humain (pourquoi pas mais à l’heure du débat sur le travail le dimanche ça ne paraît pas d’actualité).
              - l’école ne tient pas compte de la réalité professionnelle des parents et fait un rythme parfait et nous aurons le choix de mettre nos gosses en pension du CP à la Terminale ou qu’un des deux parents cesse son activité professionnelle (dans les faits celui qui aura le plus petit salaire et en général c’est qui ?????) les familles monoparentales ? Ben ils n’ont qu’ pas se séparer et puis c’est tout.
              Si vous voyez un autre solution je suis preneuse mais à mon avis si on ne regarde qu’un seul élément : l’école, on ne s’en sortira pas.
              En attendant j’aimerais que mes enfants cessent de faire les cobayes des réformes qui pour moi n’ont d’autre buts que des économies bout de chandelle.


              • eric 24 octobre 2013 10:11

                Alors vous, vous n’avez rien compris !

                Vous êtes en train de nous parler d’école, d’enfants, de réussite scolaire, de profs. Pourquoi pas d’instruction ou même d’éducation. Pendant que vous y êtes, vous pourriez même y mettre des majuscules ?!

                Le « peuple de gauche » est divise en strates« Pour faire simple, il y a les titulaires et les supplétifs. Ces derniers vivent, mal , dans une précarité certaine. En dépit, ou a cause de cela, ils sont parmi les plus militant. Les plus revendicatifs, les plus utiles et les plus dangereux..
                Tient, dans le culturel, c’est le directeur de DRAC socialiste qui assure que l’argent va politiquement la ou il faut, mais c’est l’intermittent du spectacle qui fait le coup de poing.

                En ce qui concerne les premiers : recrutements, hausses de salaires, habile politique fiscale très ciblée, embauche d’emploi sans avenir pour effecteur les taches les plus rebutantes, ont permis d’assurer le maintient de leur qualité de vie en période de crise.

                Pour les autres, c’est plus complexe. Notamment ceux qui vivent de subventions locales. l’élu, même bien intentionné est toujours écartelé entre les besoins de ces gens et la pression de ces contribuables.

                Il ne faut pas croire que cela est marginal. Le secteur associatif subventionne, c’est 1,8 millions d’équivalent temps plein. Vous comprenez bien qu’il est hors de question de leur accorder en vrac les avantages du statut de la fonction publique auxquels ils aspirent. On ne peut pas non plus les laisser a la rue.

                Avec cette politique, c’est une manne qui va se déverser sur ces gens. Les élus ne comprennent peut être rien a la pédagogie, rien aux enfants rien a l’école (encore que vu le nombre de prof, on pourrait en discuter). En revanche, ils savent très bien distinguer une assoc. amie et utile d’une assoc. pédagogiquement efficace. Le fric ne sera pas perdu.
                Ou pas pour tous le monde.
                Tient, aujourd’hui, un bon dossier, ce serait par exemple »macrame et théorie des genres« . De la revalorisation du travail manuel dans l’apprentissage des vérités de demain.

                Avantage supplémentaire, ils peuvent libérer des budgets et se défausser sur l’état : »on a pas le choix, c’est la loi, et c’est pas notre faute si on augmente les impots« . Un degré de liberté supplémentaire pour faire n’importe quoi avec notre argent...

                Du reste, il y a un critère qui ne trompe pas. Des qu’ils s’accordent du fric, ces gens prétendent que c’est pour les pauvres et pour l’égalité ( le pauvre fils d’ouvrier qui lui, n’avait pas les moyens de faire du tennis du golf ou du poney après les cours...). Vous pensez bien que face a cette avancée sociale égalitaire, la question de l’apprentissage du français par le dit fils de pauvre est tout a fait marginale...surtout quand on sait que c’est la langue de la reproduction sociale bourgeoise.

                Dans un article absolument prophétique, http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/partager-a-gauche-pour-degonfler-54982
                j’annonçais les tenant et les aboutissant de ce genre de politique. Il aura fallu attendre une impopularité a 77% pour que le pouvoir se rende compte qu’il fallait arroser un peu ses supplétifs.

                Remettre en cause cette grande avancée au nom d’un hypothétique intérêt des enfants est de toute évidence réactionnaire et démontre une grande insuffisance de culture marxiste....

                Face a toute reforme »de gauche" même la plus absurde en apparence, une approche matérialiste regardant ou va l’argent en définitive suffit généralement a comprendre sa cohérence fondamentale.


                • Catherine Huby 24 octobre 2013 21:25

                  Je crois que nous avons très bien compris tous les deux... smiley Il est vrai que parler de réussite scolaire ringardise vraiment l’auteur d’un article et qu’il y a des choses bien plus sérieuses que cela... :->


                • tf1Goupie 24 octobre 2013 14:03

                  « nous tenions à garder toutes les matières inscrites aux programmes de l’Éducation Nationale ! ».

                  Dans votre interêt ou celui de l’enfant ?

                  Les réformes qui ne sont pas rejetées par les enseignants sont de toutes façons tellement rares ...


                  • Coeur de la Beauce Fabien Marcel Bonaparte 24 octobre 2013 19:49

                    Retournez mater TvBouygues au lieu de vous mêler des choses sérieuses


                  • Le printemps arrive Le printemps arrive 27 octobre 2013 11:19

                    @lagroupie : « Les réformes qui ne sont pas rejetées par les enseignants sont de toutes façons tellement rares ... »

                    Tant que les réformes proposées (voire imposées) par les fameux experts seront autant en dehors de la réalité, il ne faudra pas s’étonner que les vrais travailleurs de base (les enseignants ici) n’arrivent pas aux mêmes conclusions et ne soient pas d’accords.

                    Le problème de notre société, c’est qu’une oligarchie impose son point de vue en faisant croire en leur intelligence innée et supérieure, elle a tout un système de mass-média mis en place pour cela et qu’il y en a encore pour les soutenir sans voir le tour de magie !
                    Ouvrez les yeux, débouchez-vous les oreilles, sortez la tête du sable, défoncez la porte de la bergerie, les chiens de garde ne sont pas assez nombreux pour tout maîtriser quand la peur aura disparu de votre esprit.


                  • tf1Goupie 27 octobre 2013 14:18

                    Sauf qu’au final l’école est devenu un gros bordel que même les enseignants ne supportent plus.

                    Alors ces « travailleurs » qui râlent sur tout ne devraient pas être fiers de ce à quoi ils sont arrivés ...


                  • Coeur de la Beauce Fabien Marcel Bonaparte 24 octobre 2013 19:52

                    Tout cela pour rien : je suis PE en Eure-et-Loir où beaucoup de petites communes rurales ne peuvent pas appliquer les décrets Peillon qu’il fallait proposer et non imposer. Monsieur le ministre pêche par parisianisme et ne tient pas compte des réalités humaines et financières de la France profonde...

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Catherine Huby


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