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Accueil du site > Tribune Libre > Jean Diot et Bruno Lenoir : les derniers martyrs oubliés de (...)

Jean Diot et Bruno Lenoir : les derniers martyrs oubliés de l’homophobie d’État en France

L'histoire de l'homosexualité en France est marquée par des épisodes tragiques et des injustices criantes. Parmi les cas les plus emblématiques, l'affaire de Jean Diot et Bruno Lenoir se distingue par la brutalité de son dénouement. En 1750, sous le règne de Louis XV, ces deux hommes furent condamnés à mort pour avoir osé vivre leur amour dans une société qui ne tolérait pas l'homosexualité. Leur procès et leur exécution sur le bûcher illustrent non seulement la cruauté des lois de l'époque, mais aussi la persécution systématique des personnes homosexuelles . En parallèle, il est crucial de rappeler que, même au XXIe siècle, des pays continuent à appliquer la peine capitale pour homosexualité.

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Les faits de l’affaire Diot et Lenoir

Jean Diot et Bruno Lenoir, deux jeunes hommes appartenant à la classe populaire parisienne, ont été arrêtés par Julien Dauguisy, sergent du guet royal, le 4 janvier 1750 dans la rue Montorgueil, en pleine nuit, pour avoir eu des relations sexuelles entre eux, un acte considéré comme un crime grave à l’époque. Le procès-verbal de leur arrestation, conservé aux Archives nationales, nous donne plus d’informations sur les faits reprochés aux deux jeunes amants : « Julien Dauguisy, sergent du guet [...] lequel a dit que passant rue Montorgueil entre la rue St Sauveur et la rue Beaurepaire, il a vu deux particuliers en posture indécente et d’une manière répréhensible, l’un desquels lui a paru ivre. Il les a arrêtés tant sur ce qui lui a paru de leur indécence que sur la déclaration que lui a faite un particulier passant, qui a dit les avoir vu commettre des crimes que la bienséance ne permet point d’exprimer par écrit. »

Après de nombreux mois passés dans les geôles humides et terrifiantes de la prison de la Conciergerie, leur procès s’ouvre enfin. Cette parodie de justice, au caractère expéditif, a été particulièrement marquée par une atmosphère de peur et de réprobation sociale, où les témoignages étaient toujours basés sur des rumeurs et des préjugés.

Les autorités, désireuses de maintenir l’ordre moral, ont utilisé cette affaire, largement médiatisée, pour faire un exemple. Le 27 mai 1750, les deux jeunes hommes furent condamnés à la peine capitale qui était alors prévue pour les crimes de sodomie : la mort sur le bûcher, avant d’être préalablement étranglés.

Le 5 juin 1750, la sentence est confirmée en appel par le Parlement de Paris : « Vu par la Cour : le procès criminel fait par le Prévôt de Paris ou son lieutenant-criminel au Châtelet à la requête du substitut du procureur général du Roi, demandeur et accusateur, contre Bruno Lenoir garçon cordonnier et Jean Diot domestique, défendeurs et accusés, prisonniers en la Conciergerie du Palais, appelant de la sentence rendue sur le procès le 27 mai 1750 par laquelle ils auraient été déclarés dûment atteints et convaincus du crime de sodomie mentionné au procès ; pour réparation ils auraient été condamnés à être conduits dans un tombereau à la place de Grève, et là y être brûlés vifs avec leur procès, leurs cendres ensuite jetées au vent, leurs biens acquis et confisqués au Roi ou à qui il appartiendra, sur chacun d’eux préalablement pris la somme de 200 livres d’amende envers le Roi, au cas que confiscation n’ait pas lieu au profit de sa Majesté.

Ouïs et interrogés en la Cour Bruno Lenoir et Jean Diot sur leur cause d’appel et cas à eux imposés.

Tout considéré.

La Cour dit qu’il a été bien jugé par le lieutenant-criminel du Châtelet, mal et sans grief appelé par Bruno Lenoir et Jean Diot, et les amendera. Et pour faire mettre le présent arrêt à exécution renvoie Bruno Lenoir et Jean Diot prisonniers par devant le lieutenant-criminel du Châtelet.

Fait en Parlement le 5 juin 1750 »

L’exécution : un acte de cruauté, objet d’un voyeurisme macabre

L’exécution de la sentence de Jean Diot et Bruno Lenoir a eu lieu le 6 juillet 1750 à 17h00. Le bûcher, symbole de la punition ultime, a été érigé sur la place de Grève, attirant une foule nombreuse, animée par un voyeurisme macabre. Les badauds présents se délectaient de voir les deux corps des jeunes hommes être dévorés par les flammes, malgré l’odeur désagréable et la fumée incommodante, causée par la combustion du bois, qui se dégageaient..

Cet événement tragique est emblématique d’une époque où la vie des êtres humans était soumise à des normes rigides et à une moralité oppressive. La brutalité de leur exécution soulève des questions éthiques sur la justice et la dignité humaine. Comment une société peut-elle justifier une telle cruauté au nom de la loi ? La réponse réside dans une culture de l’intolérance qui, bien que totalement révolue en France, trouve encore des échos dans certaines parties du monde aujourd’hui.

La peine de mort pour homosexualité au XXIe siècle

Au XXIe siècle, plusieurs pays continuent d’appliquer la peine de mort pour homosexualité, sous des régimes où la loi islamique est en vigueur. Des pays comme l’Arabie Saoudite, l’Iran, et le Soudan, parmi tant d’autres, imposent des sanctions extrêmes pour les comportements jugés immoraux selon leurs interprétations de la charia. Ces lois, qui condamnent les relations entre personnes de même sexe, sont souvent justifiées par des arguments religieux, mais elles révèlent également une profonde intolérance envers la diversité sexuelle et les droits de l'homme en général.

La situation des homosexuels dans ces pays, musulmans où il n’ont aucun droit, est alarmante. Ils vivent dans la peur permanente de la persécution, de la violence et de la mort. Les témoignages de personnes ayant fui ces régimes obscurantistes témoignent des horreurs qu’ils ont subies.

Ce climat de peur et de répression rappelle tragiquement les souffrances endurées par Jean Diot et Bruno Lenoir au XVIIIe siècle, soulignant que, malgré les avancées considérables en matière de droits humains dans de nombreuses parties du monde, l’intolérance et la violence persistent, au nom d’une religion qui régit absolument tous les aspects de la vie de ses adeptes.

 


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57 réactions à cet article    


  • Gégène Gégène 11 novembre 13:52

    Allez directement à la fin, où on tape sur l’Islam,

    pour comprendre l’objet de l’article !

    Sinon, « la mort sur le bûcher, avant d’être préalablement étranglés »,

    ça demande un bourreau expert . . .


    • @Gégène

      Et donc ? Les seuls pays où les homosexuels sont condamnés à mort, au XXIe siècles, sont tous musulmans. Est-ce de ma faute ?


    • Correction : « au XXIe siècle ».


    • JulietFox 12 novembre 12:29

      @Gégène
      Et pendant ce temps là Louis XV baisait tout ce qui passait à sa portée.
      Mais, il était Roi !


    • Seth 12 novembre 13:35

      @JulietFox

      Et ne parlons pas de son frère Monsieur, duc Philippe d’Orléans. On dit aussi que Louis XIII lui même... smiley


    • @JulietFox

      C’est là qu’est le véritable paradoxe. Louis XV était loin d’être un chrétien exemplaire... D’ailleurs, il est mort de la petite vérole !


    • @Seth

      Oui, vous avez raison pour le frère de Louis XIV et pour Louis XIII. Sans oublier Henri III et bien d’autres souverains avant lui... L’homosexualité était répandue dans l’aristocratie et aucun noble n’était inquiété, bien entendu. En France, on l’appelait le « vice italien » et dans les royaumes et principautés qui composaient alors l’Italie, qui n’était pas encore un pays unifié, on l’appelait le « vice français »... 


    • Seth 12 novembre 14:24

      @Giuseppe di Bella di Santa Sofia

      Henri III bien sûr et bien plutôt Richard Coeur de Lion dit-on...

      Dans les « couches supérieures » ça n’a jamais été interdit. Ainsi dans l’époque victorienne serrée du cul, il y en avait à foison.

      Pour ce qui est de Monsieur, Madame Palatine (qui n’était pas vraiment une chaudasse) racontait dans ses lettres que quand son mari rassemblait enfin son courage pour la visiter, il amenait avec lui une quantité invraisemblable de médailles saintes pour l’aider à arriver à ses fins. smiley


    • Seth 12 novembre 14:25

      Et en parlant de « vice italien », il y avait aussi Lully.


    • La Bête du Gévaudan 17 novembre 19:04

      @Gégène

      Il est clair que la barbarie réactionnaire et obscurantiste est aujourd’hui le fait essentiellement des pays islamistes, car c’est lié à leur doctrine religieuse... Vos amis du HAMAS, entre deux pogroms contre les Juifs, torturent, enferment et égorgent les homosexuels.

      Et d’une manière générale, la carte de l’arriération religieuse recoupe largement la carte de l’islamisme dans le monde.

      Mais je perçois une certaine jalousie... Il est vrai que pendant longtemps, les pays socialo-communistes rivalisaient avec l’islamisme en matière d’arriération homophobe, sanguinaire et obscurantiste.

      Aujourd’hui, le point commun le plus saillant entre islamisme et bolchévisme c’est surtout l’antisémitisme. Mais personne n’oublie que beaucoup d’autres choses rapprochent le bolchévisme et l’islamisme, notamment l’homophobie.


    • Maître Yoda Maître Yoda 11 novembre 14:12

      La France est un pays plutôt tolérante en comparaison au Royaume Uni où le génie de l’informatique Turing est décédé indirectement suite à des opérations chimiques visant à modifier son orientation sexuelle.

      Puisque vous semblez ouïr des choses au sujet d’Israël, l’homophobie est-elle quelque chose qui vous semble existante là-bas ?


      • @Maître Yoda

        En France, l’homosexualité à été dépénalisée en 1791 et non pas en 1981, contrairement aux idées reçues. C’est donc un pays qui a été beaucoup plus tolérants que ses voisins, effectivement. Oui, Alan Turing, ce génie qui a contribué à mettre fin à la Seconde Guerre mondiale, s’est suicidé en raison du traitement inhumain que les autorités britanniques lui ont infligé. Il a été réhabilité mais le mal était fait...

        Je connais bien Israël car me j’y rends très souvent. Il existe des discriminations, comme c’est le cas en France, et tout n’est pas parfait mais leur situation est beaucoup plus enviable que celle que connaissent les homosexuels dans les pays voisins.

        Israël reconnaît les mariages entre personnes de même sexe conclus à l’étranger. De plus, il existe un arsenal législatif contre les discriminations homophobes. En outre, l’homoparentalité est légale, ainsi que la PMA et la GPA.

        Il vaut mieux, malgré tout, être homosexuel à Tel-Aviv qu’à Jérusalem où, il y a quelques années, un juif ultra-orthodoxe avait assassiné une jeune femme qui participait à la gay pride. 


      • Maître Yoda Maître Yoda 11 novembre 14:30

        @Giuseppe di Bella di Santa Sofia
        Merci pour ces précisions.


      • @Maître Yoda

        Je vous en prie. C’est toujours un plaisir de pouvoir dialoguer dans le respect mutuel.


      • Enki Enki 11 novembre 14:33

        @Maître Yoda

        Au sujet d’Israël, je dirais plutôt palestinophobe. Des colons venus d’Europe qui nettoient les indigènes du Levant Sud qui subsistent, pour enfin prendre toute la place.
        Après, ce sera libanophobe, et ainsi de suite du Nil à l’Euphrate.


      • @Enki

        Ce n’est pas le sujet de ma tribune, il me semble, non ? 


      • Enki Enki 11 novembre 14:42

        @Giuseppe di Bella di Santa Sofia

        Il y a -phobie quand même, avec aussi des gens qu’on brûle. Je pensais alimenter cotre article...


      • La Bête du Gévaudan 17 novembre 19:10

        @Giuseppe di Bella di Santa Sofia

        ne vous fatiguez pas... les bobolchéviques sont imbibés de haine et de mauvaise foi... en vérité, les nostalgiques du NKVD sont en fascination devant le HAMAS... il faut dire que c’est un peu des cousins par la pensée, c’est un peu la même chose.

        Le socialo-communisme a toujours été très homophobe. Il considérait cela comme un « vice capitaliste », et les pays socialo-communistes pénalisaient l’homosexualité.

        Aujourd’hui, la pensée bobolchévique se réduit à l’antisémitisme histrionique et monomaniaque. Ils préfèrent s’allier au grand bourgeois impérialiste antisémite Dominique de Villepin plutôt qu’avec le journaliste koufar de la condition ouvrière François Ruffin. Je pense que ça résume assez bien les choses.

        Evidemment, ces gugusses n’iront jamais combattre Israël en face... non... c’est comme à l’époque du bolchévisme... ils commentent à distance tout en restant bien au chaud dans la France de Tonton Barnier. Quels hypocrites !


      • titi titi 11 novembre 18:47

        @L’auteur

        1750 ?

        Nous n’avons donc pas de leçon à recevoir sur ce sujet.
        Comme d’ailleurs sur les autres sujets sociétaux.


        • @titi

          Effectivement, nous n’avons aucune leçon à recevoir sur ce sujet. En France, l’homosexualité a été dépénalisée en 1791. 

          Au XXIe siècle, Il y a encore des pays qui condamnent à mort pour le simple fait d’être homosexuel. Et d’autres qui condamnent à une sévère peine de prison. Inutile de préciser la religion pratiquée majoritairement dans ces pays... Je l’ai indiqué dans mon article, d’ailleurs.


        • Garibaldi2 12 novembre 12:15

          @Giuseppe di Bella di Santa Sofia

          Vous écrivez :

          ’’En France, l’homosexualité à été dépénalisée en 1791 et non pas en 1981, contrairement aux idées reçues.’’

          Cher Giuseppe, une fois de plus vous ne maîtrisez pas le sujet sur lequel vous écrivez. Errare humanum est, .... perseverare diabolicum

          ’’La loi du 6 août 1942, venue des années 1930, finalisée par le régime de Vichy, a pénalisé les relations homosexuelles en France pendant quarante ans et n’a été abrogée qu’en 1982. Sur la base des travaux d’historien·ne·s et de coupures de presse de l’époque, Denis Quinqueton reconstitue le parcours alambiqué d’un texte homophobe qui n’a été voté par aucun parlement et qui a entraîné l’arrestation et la condamnation d’environ 10 000 homosexuel·le·s en France.’’

          https://www.jean-jaures.org/publication/loi-du-6-aout-1942-apres-son-cafe-au-lait-et-sa-tartine-petain-reprima-lhomosexualite/

          ’’À la Libération, alors que la plupart des lois pétainistes sont abrogées, cette disposition est hélas maintenue dans la législation française. En effet, François de Menthon, Ministre de la Justice dans le Gouvernement provisoire de la République française, signe l’ordonnance du 8 février 1945, qui transfère l’alinéa 1 de l’article 334 vers l’alinéa 3 de l’article 331 du Code pénal, punissant « ... d’un emprisonnement de six mois à trois ans et d’une amende de 60 francs à 15 000 francs quiconque aura commis un acte impudique ou contre-nature avec un individu de son sexe mineur de vingt et un ans. »...’’.


          ’’Entre 1945 et 1982, selon les travaux des sociologues Jérémie Gauthier et Régis Schlagdenhauffen, publiés en 2018, près de 10 000 citoyens sont condamnés pour des faits d’homosexualité au titre de la Loi du 6 août 1942.’’


          ’’Par la Loi n° 81-736 du 4 août 1981, François Mitterrand, nouvellement élu Président de la République, amnistie toutes les personnes ayant été condamnées pour homosexualité, sur la base des alinéas 2 des articles 330 et 331 du Code pénal.’’


          https://www.senat.fr/leg/exposes-des-motifs/ppl21-864-expose.html




        • @Garibaldi2

          Encore une fois, vous mélangez tout !

          L’homosexualité à bien été dépénalisée en 1791. Elle n’a jamais été de nouveau pénalisée par la suite, même sous le régime de Vichy. 

          Puisque vous citez les travaux, que je connais bien, des sociologues Jérémie Gauthier et Régis Shlagdenhauffen. Voici ce que déclarait Jérémie Gauthier à Libération, en 2018 : « « L’ambiguïté vient du fait qu’il n’y avait plus d’infraction ou de délit d’homosexualité en France depuis la Révolution. Il existait néanmoins dans la loi une discrimination entre hétéros et homos depuis Vichy sur l’âge de la majorité sexuelle qui, d’un côté, servait à condamner des homosexuels et, de l’autre, à officiellement »protéger« la jeunesse de la propagation du »vice". »

          La prochaine fois que vous essayez de me discréditer, prenez soin d’analyser vos informations et d’en saisir les nuances...


        • @Garibaldi2

          Par contre, l’homosexualité a été pénalisée en Alsace-Lorraine pendant la Seconde Guerre mondiale. Mais ce territoire n’était plus français puisqu’il avait été annexé par l’Allemagne nazie. Les homosexuels étaient donc passibles des peines prévues par l’article 175 du Code pénal allemand, qui a criminalisé l’homosexualité masculine, de 1871 à 1994. La plupart d’entre eux étaient envoyés dans des camps de concentration.


        • Garibaldi2 12 novembre 13:39

          @Giuseppe di Bella di Santa Sofia

          C’est vous qui mélangez tout. L’homosexualité n’a pas été dépénalisée en 1791, c’est la sodomie qui a été dépénalisée.

          ’’Le chercheur Régis Revenin précise : « En 1791, c’est le crime de sodomie qui a été dépénalisé par les révolutionnaires, cela ne comprenait pas uniquement ce qu’on appelle de nos jours l’homosexualité, mais l’ensemble des actes sexuels sans visée procréative. »’’

          https://www.liberation.fr/checknews/2018/06/18/l-homosexualite-a-t-elle-ete-depenalisee-en-1791-ou-en-1982_1660079/

          La prochaine fois que vous consultez les archives de Libé, n’oubliez pas d’approfondir votre recherche.


        • @Garibaldi2

          Et vous persistez ! Je n’ai pas besoin de consulter les archives de Libération. Je n’ai pas besoin de source. En 1982, c’est la discrimination de l’âge de la majorité sexuelle pour les homosexuels qui a été abolie. 

          D’ailleurs, vous devriez lire attentivement le lien de Libération que vous mentionnez : "François Fillon avait-il raison, quand il dit que ce n’est pas l’homosexualité qui a été dépénalisée en 1982 ? Régis Revenin explique : « en 1982, c’est la fin de cette discrimination dans l’âge de ’majorité sexuelle’ entre relations de personnes de sexe opposé (15 ans) et de même sexe (21 ans jusqu’en 1974, 18 ans depuis 1974, car la majorité civile avait été abaissée sous VGE) qui a été supprimée. Donc il ne s’agit toujours pas au sens strict, en 1982, de ’dépénalisation’ de l’homosexualité, mais de mettre au même âge la ’majorité sexuelle’ pour tout le monde. »


        • @Garibaldi2

          Malgré nos divergences, je n’ai aucune haine contre vous. Auriez-vous des origines siciliennes ou italiennes, par hasard ? 


        • Garibaldi2 13 novembre 01:54

          @Giuseppe di Bella di Santa Sofia

          Je n’ai aucune origine italienne.

          Dans le texte signé par Pétain :

          https://www.legifrance.gouv.fr/download/securePrint?token=8CcGEcSFjwsZTku$pRPK


          page 2


          ’’Sera puni d’une peine d’emprisonement de six mois à trois ans et d’une amende de 200 à 50000 francs, quiconque aura commis un acte impudique ou contre nature avec un individu de son sexe mineur de vingt et un ans.’’


          Repris à l’identique page 2 dans l’ordonnance du 8 février 1945 signée par De Gaulle :


          https://www.legifrance.gouv.fr/download/securePrint?token=zS@vGyJmmudwDGk@ywkt

          En clair, 2 jeunes hommes de 20 ans, s’adonnant volontairement, en privé, à un acte ’’contre-nature’’, étaient condamnables au pénal. Idem pour des filles.

          Et vous pensez que ce ne sont pas des textes législatifs qui condamnaient l’homosexualité ? Que la loi soit muette à cette époque sur les relations homosexuelles, en privé, entre majeurs consentants, ne change pas le fait que les textes ci-dessus étaient bien une condamnation de l’homosexualité.

          L’âge de la majorité est passée à 18 ans en 1974.


        • Gérard Luçon Gérard Luçon 13 novembre 04:48

          @Garibaldi2
          Merci de ce rappel à l’Ordonnance de 1945 ... et au passage de la majorité de 21 à 18 ans ....

          ... mais cette affaire d’homo cache le vrai problème posé par la Loi Schiappa de 2018 à savoir la fin d’un âge de discernement permettant donc d’élargir un adulte qui aura sodomisé un enfant de 5 ans et plus, si cet enfant a eu des cours de sexualité à l’école, car s’il n’a pas résisté c’est qu’il était consentant ... c’est d’une immense perversité et déjà la justice en tient compte !!!


        • @Gérard Luçon

          Qu’est-ce que vous racontez ?! 

          Et quel est le rapport entres l’homosexualité et la pédophilie ? 


        • Garibaldi2 13 novembre 08:48

          @Gérard Luçon

          Vous faites une mauvaise lecture de la loi, qui précise : ’’Lorsque les faits sont commis sur la personne d’un mineur de quinze ans, la contrainte morale ou la surprise sont caractérisées par l’abus de la vulnérabilité de la victime ne disposant pas du discernement nécessaire pour ces actes. ’’

          La loi dit clairement que tout mineur de quinze ans ne dispose pas du discernement nécessaire pour avoir une relation sexuelle, fut-elle consentie.

          Donc, dans tous les cas, un mineur de quinze ans est considéré irresponsable et comme étant dans l’impossibilité de consentir en pleine connaissance de cause. Le consentement qu’il pourrait manifester est sans valeur, et ne peut être opposé à l’accusation.

          https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000037284450


        • Garibaldi2 13 novembre 09:04

          suite

          Et pour être plus précis :

          ’’ Lorsque les faits sont commis sur la personne d’un mineur, la contrainte morale mentionnée au premier alinéa du présent article ou la surprise mentionnée au premier alinéa de l’article 222-22 peuvent résulter de la différence d’âge existant entre la victime et l’auteur des faits et de l’autorité de droit ou de fait que celui-ci exerce sur la victime, cette autorité de fait pouvant être caractérisée par une différence d’âge significative entre la victime mineure et l’auteur majeur.

          Lorsque les faits sont commis sur la personne d’un mineur de quinze ans, la contrainte morale ou la surprise sont caractérisées par l’abus de la vulnérabilité de la victime ne disposant pas du discernement nécessaire pour ces actes. ’’


        • Garibaldi2 13 novembre 09:22

          suite2

          Les coupures de courant mettent le binz dans mon post ! On déleste les patelins pour alimenter les villes !

          Dans le cadre de la lutte contre la pédophilie, la loi Schiappa vise précisément à protéger les mineurs. C’est pour cette raison qu’elle estime qu’a priori même si un mineur de quinze ans donne son consentement à une personne significativement plus âgée pour avoir une relation sexuelle, ce consentement est réputé nul.

          Un document permet de bien comprendre les tenants et aboutissants de cette loi :

          https://www.gironde.gouv.fr/contenu/telechargement/33308/236542/file/ARPS+SEXE%26LOI.pdf


        • @Garibaldi2

          Dans les faits, l’homosexualité était autorisée entre personnes majeures. Il s’agissait d’une discrimination liée à l’âge. Les hétérosexuels n’étaient pas concernés par cette loi, effectivement. 

          Officiellement, cette discrimination était utilisée pour « protéger les mineurs du vice ». Ce qui est le cas actuellement en Russie, où l’homosexualité n’est pas encore illégale.


        • @Garibaldi2

          Merci pour vos commentaires qui permettent de rétablir la vérité et de ne pas faire d’amalgame entre la pédophilie et l’homosexualité.


        • Gérard Luçon Gérard Luçon 13 novembre 09:26

          @Garibaldi2
          C’est le Conseil d’Etat qui a retoqué la Loi Schiappa en supprimant l’âge de discernement en 2018... et deux ans après le sujet était encore à l’ordre du jour !!!
          Violences sexuelles : deux ans après la loi Schiappa, le débat sur l’âge et le consentement est relancé



        • Gérard Luçon Gérard Luçon 13 novembre 09:40

          @Garibaldi2
          extrait : ’’Lorsque les faits sont commis sur la personne d’un mineur de quinze ans, la contrainte morale ou la surprise sont caractérisées par l’abus de la vulnérabilité de la victime ne disposant pas du discernement nécessaire pour ces actes. ’’

          C’est toute la difficulté quand on n’est pas juriste ...  « l’abus de la vulnérabilité de la victime ne disposant pas du discernement nécessaire » ne signifie en aucun cas que ce mineur n’a pas de discernement !!!


        • Gérard Luçon Gérard Luçon 13 novembre 10:15

          @Giuseppe di Bella di Santa Sofia
          une fois encore vous n’avez rien compris ... comment croyez-vous que va raisonner un juge pour enfants en France quand la mineure est d’une famille musulmane et venant d’un pays où le mariage est possible dès l’âge de 9 ans ? La pédophilie serait à géométrie variable, en France ??? Nous avons eu un scandale assez récemment quand le juge a pris en compte les critères « culturels » du violeur afghan !! Cette tarée de Schiappa, aidée par le Conseil d’Etat, a accepté que la loi soit élastique, dans le mauvais sens ... Le seul aspect positif de cette Loi est la prolongation du délais de prescription, mais du coup des pétasses s’en sont prises à l’Abbé Pierre ...


        • @Gérard Luçon

          Oui, Grand soleil du XXIe siècle, génie des génies !


        • Gérard Luçon Gérard Luçon 13 novembre 10:42

          @Giuseppe di Bella di Santa Sofia
          eh oui, cher pédophile refoulé ...


        • Garibaldi2 13 novembre 23:48

          @Gérard Luçon

          Je vous ai donné le lien vers le texte de loi lisible dans Légifrance. Texte actuellement en vigueur. Je vous engage vivement à lire l’avis préalable du Conseil d’État sur le projet de loi Schiappa, ainsi que ses recommandations de rédaction, ici : https://www.conseil-etat.fr/avis-consultatifs/derniers-avis-rendus/au-gouvernement/projet-de-loi-renforcant-la-lutte-contre-les-violences-sexuelles-et-sexistes-commises-contre-les-mineurs-et-les-majeurs

          Le Conseil d’État n’a pas retoqué la loi Schiappa, il a fait une lecture critique du projet de loi et apporté ses commentaires et recommandations.


        • Garibaldi2 14 novembre 00:17

          @Gérard Luçon

          Dans votre article vous écriviez : ’’Dites vous bien que désormais l’âge du discernement est „tombé” à 5 ans puisque l’enfant „victime” va devoir prouver qu’il était réellement victime et non pas consentant, complice, voire provocateur !!!’’ 

          Quelle est votre source pour cette affirmation ?


        • La Bête du Gévaudan 17 novembre 19:23

          @Garibaldi2 : sur ce sujet comme sur de nombreux autres, la « Fondation Jean Jaurès » raconte n’importe quoi... Il faut dire qu’en plus d’être antisémite, le socialisme de Jaurès était homophobe. Et je ne vous parle pas des pays socialo-communistes qui pénalisaient l’homosexualité considérée comme un « vice capitaliste ». Donc je pense que la Fondation Jean Jaurès, proche du PCF, devrait simplement se taire et demander pardon. Demander pardon pour les 80 millions de morts du socialo-communisme. Pardon pour avoir encouragé et couvert tant de crimes et d’abominations. Et plutôt que de continuer à répandre des mensonges, employer ses fonds à se repentir et faire connaître aux enfants des écoles les horreurs et les immondices de la pensée et de l’action socialo-communiste dans l’histoire. Un homme comme Jaurès incarne une des pires hontes de la pensée française et humaine. Ne l’oublions jamais. Il a préfiguré par sa pensée et son action les pires abominations du XXème siècle.

          Ceci posé, la loi de vichy alignait simplement la majorité sexuelle homo sur la majorité civique (21 ans à l’époque). On ne peut donc pas parler réellement de pénalisation à part entière. La loi de 1982 est simplement revenue au statu quo ante, c’est-à-dire à l’absence de spécificité homosexuelle sur la majorité. Et ce fut une bonne chose. C’était le retour au libéralisme français traditionnel.

          Je pense que la continuation de la vichyste pénalisation de l’homosexualité en 1945 est très lié au poids et au rôle du socialo-communisme à l’époque. En effet, en raison de l’influence politique et intellectuelle de la gauche, l’homophobie était très forte à cette époque. Les militants ouvriers prêchaient la haine des homosexuels. Et les intellectuels communistes appuyaient également dans ce sens. Heureusement, le déclin du socialo-communisme a mis fin à cette tendance réactionnaire. Aujourd’hui, l’homophobie est surtout le fait des islamistes et autres exotiques réactionnaires (de gauche encore et toujours).


        • ETTORE ETTORE 11 novembre 23:41

          Tant qu’à brûler d’un feu intérieur.....

          Peut être des cas « d’auto-combustion » ?

          C’est peut être pour cela que les actes de sodomie, sont représentés sur tous les catalogues peints, gravés et enluminés, des jouissances proposées par la maison témoin « Enfer SHOW » ?

          C’est qui déjà le tenancier de c’te boîte à lumières ?


          • volpa volpa 12 novembre 09:13

            t’en as pas marre de te préoccuper sans cesse des trous du cul ?


            • @volpa

              Ah non, pas du tout ! C’est ma passion secrète, je devrais même envisager une carrière dans l’anatomie des comportements humains. Qui sait, peut-être que je pourrais même écrire un livre sur les gens comme toi : « Les trous du cul et leurs fascinantes contributions à la société ! ».


            • @Seth

              Exact ! Et il y avait également le gros Louis XVIII, qui était à voile et à vapeur. 

              Par contre, quand on voit les portraits de la Princesse Palatine, sa laideur légendaire était un appel à l’homosexualité...


            • @Seth

              Je me suis trompé de commentaire. Vous comprendrez que c’est celui qui fait suite à celui qui évoquait l’homosexualité des têtes couronnées.


            • Seth 12 novembre 14:51

              @Giuseppe di Bella di Santa Sofia

              La femme de Louis XVIII était fort laide aussi. Et lesbienne, ça tombait bien.

              Il y avait eu aussi Valdemar de Danemark et Georges de Grèce.

              Quant à Turing, Keynes qu’on disait bisexuel n’a jamais eu ce genre de pbm.


            • Jean-Paul Foscarvel Jean-Paul Foscarvel 12 novembre 13:25

              Il n’y a pas si longtemps et pas si loin de nous, au Royaume Uni, Alan Turing, le père de l’informatique, en a été victime, ayant été obligé de subir une castration chimique.

              Aujourd’hui, c’est le même Royaume Uni qui donne des leçons au monde.

              Le droit à la différence, à une sexualité libre, est un combat qui n’a ni limite ni frontière. Chez nous, les traditionalistes sont encore aux aguets, et rien n’est acquis.

              Aux USA, la victoire de Trump représente peut-être les prémices d’un retour en arrière sociétal.

              Le souci est que le système se sert du sociétal pour détruire le social et que les traditionalistes font semblant de rétablir le social, ce qu’ils ne font pas, en attaquant le sociétal.

              Pour retrouver le social, il ne faut pas détruire le sociétal, même si c’est un faux-nez du système, mais il faut... rétablir le social, sans détruire le sociétal.

              Politiquement, nous vivons une période absurde.

              Quant à la société musulmane, elle a des mutations à accepter, cela prendra du temps. Mais nous aussi avons dû faire nos mutations, comme celle du catholicisme, dont l’évolution encore en cours est loin d’être terminée.


              • Jean-Paul Foscarvel Jean-Paul Foscarvel 12 novembre 13:37

                J’ajouterais que même en France, ce n’est pas si évident. Tout dépend du mileu.

                Être homosexuel à Paris dans le milieu artistique n’a rien à voir avec le fait de l’être en province en étant un ouvrier des industries lourdes. D’un côté, les portes s’ouvrent en grand, de l’autre, elles risquent de se refermer bien vite.

                C’est là que le sociétal rejoint le social. Pour trouver la vraie liberté, il faudrait qu’elle soit partagée par le sens profond d’une solidarité, par delà les choix personnels. Celle-ci incluant bien entendu les femmes (car bien souvent homophobie et mysoginie se rejoignent étrangement).


                • Garibaldi2 12 novembre 13:51

                  @Jean-Paul Foscarvel

                  Vous avez raison, il y a encore du chemin à faire pour l’égalité des droits.


                • @Jean-Paul Foscarvel

                  Bonjour et merci pour vos deux commentaires très intéressants. Je partage tout à fait votre avis. Il y a encore beaucoup de progrès à faire pour l’égalité des droits, que ce soit pour les femmes ou pour les personnes homosexuelles, entre autres.


                • La Bête du Gévaudan 17 novembre 19:37

                  @Jean-Paul Foscarvel

                  vous vous gourez complètement en imaginant que l’homophobie serait le fait exclusif des hommes... un nombre considérable de femmes, notamment les femmes féministes, sont ultra-homophobes... allez creuser un peu sous les apparences et ça vous remettra les idées en place.

                  Il faut sortir un peu du récit débilitant de la gauche à ce sujet... d’autant plus que la gauche socialo-communiste a toujours été foncièrement homophobe. Les pays marxistes ont pénalisé et persécuté l’homosexualité considérée comme un « vice bourgeois ». Et aujourd’hui encore, avec le communautarisme, la gauche socialo-communiste prépare les persécutions de demain (avec l’appui des ses électeurs islamistes qui nous ont déjà ramené l’antisémitisme autre vieille tendance socialo-communiste).

                  Le combat pour les libertés individuelles passe par le libéralisme et par la conscience.


                • Rinbeau Rinbeau 12 novembre 17:40

                  On a brulé des PD.. Les sorcières étaient elles lesbiennes ?


                  • La Bête du Gévaudan 17 novembre 19:42

                    @Rinbeau

                    la persécution des « sorcières » a largement été le fait des éléments progressistes... en effet, les progressistes considéraient ces femmes comme des « éléments obscurantistes réactionnaires »...

                    Un peu comme au XIXème siècle les républicains refusaient le droit de vote féminin car ils pensaient qu’elles auraient « voté pour les curés ».

                    Hier comme aujourd’hui, une bonne partie des exactions les plus immondes ont été le fait de progressistes qui se pensaient investis d’une « mission providentielle ». Réduire les persécutions à des méfaits de seuls réactionnaires est une erreur scientifique, et le meilleur moyen de recommencer.

                    L’histoire, comme souvent, est bien plus compliquée.


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