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L’accord européen sur la discipline budgétaire, ou le traité sur l’asservissement des peuples au mondialisme

Il y a tout juste un mois j’écrivais un article sur la mise en place de la dictature européenne, en insistant notamment sur la mascarade des innombrables « sommets de la dernière chance ». Celui de la semaine dernière fut aussi ridicule que les autres, mais ne donne pas envie de rire au vu de la gravité du traité européen qui a été décidé par l’oligarchie, et du cynisme de leurs déclarations à la presse. 

« Le 14ème sommet de la dernière chance » 

Je pourrais presque recopier le premier paragraphe de mon article précédent tel quel : une semaine d'intenses négociations, un 14ème sommet exceptionnel de la dernière chance, 9h d’intenses négociations, des déclarations triomphantes mais vagues, un accord signé au petit matin les traits tirés, un président « déterminé », des poignées de mains ostentatoires, des conseillers élyséens qui s'effondrent « exténués »... Les formules choisies par la Pravda sont mélodramatiques, ridicules et caricaturales, au risque de rater leur objectif : nous faire verser une larme devant la force de travail de ces gens qui se décarcassent pour nos intérêts.

La vérité est moins romantique. Ce sommet, qui a réunit tous les membres de l’UE pour faire joli, a en réalité été négocié entre Merkel et Sarközy, avec le soutien de Van Rompuy, Barrosso et Draghi. Les médias révèlent naïvement que Nicolas Sarközy et Angela Merkel se sont enfermés avec David Cameron avant le dîner d'ouverture du sommet. Cela ressemble étrangement à la fessée qu’a prise Papandréou lors du dernier G20 et à la suite de laquelle il a abandonné son référendum et a été remplacé par un homme de Goldman Sachs.

La presse officielle s’obstine néanmoins à essayer de nous faire croire qu’il y a des « profonds désaccords » entre les « partenaires européens » sur le fonds. En vérité les grandes lignes du traité ont très certainement été ratifiées lors du dernier meeting du groupe de Bieldeberg : au sommet de la pyramide tout le monde s’accorde sur le fait qu’il faut plus de contrôle centralisé, plus de sanctions, et moins de démocratie. Il y a simplement un désaccord, sur la forme, qui est intrinsèque à la culture des deux pays qui le négocient : l’Allemagne ne veut pas monétiser à tour de bras car elle aime unmark euro fort et une inflation faible, alors que Sarközy aime la faiblesse et veut faire tourner la planche à billet à plein régime comme le fait son idole Ben Shalom Bernanke, président de la Fed. Même si Hervé Morin a la malhonnêteté de déclarer que « la BCE devrait être en situation d'acheter de la dette des Etats », c’est bien évidemment ce qu’elle fait déjà et que Merkel voudrait ralentir : cela fait plus de 18 mois que la BCE achète seule les obligations qu’aucune autre banque ne veut, même pas la Fed ou la Banque centrale de Chine : Grèce, Italie, Portugal, Irlande, et même France. Merkel refuse donc les euro-obligations car elle sait que la BCE devrait créer des milliards ex-nihilo pour acheter ces obligations.

 

Fidèles à elles-mêmes également, les désormais célèbres agences de notation ont réitéré la même stratégie qu’à leur habitude avant les grands sommets européens : tirer à vue avec leurs dégradations de notes pour mettre la pression et faire apparaître comme indispensable le MES, montage financier grossier destiné à renflouer leurs amies les banques. La veille du sommet Moody’s dégradait BNP, Société Générale et Crédit Agricole, et Fitch parlait de « récession » pour l’Italie. Au même moment une agence américaine pratiquement inconnue et dont les annonces n’ont jamais défrayé la chronique a fait la Une en dégradant la France. Au lendemain de l’accord, Moody’s « s’inquiétait » des banques Tchèques en publiant une perspective négative, et Fitch menaçait les régions espagnoles. Pour accélérer l’arrivée du tout puissant MES, deux jours avant le sommet, Standard & Poor’s a mis le FESF en perspective négative, expliquant que l’Europe n’en faisait pas assez.

Sémantique de la peur et du sauvetage héroïque

La veille de l’accord, le Figaro écrivait, non sans humour, que l’issue des négociations dépendrait du « doigté » de Herman Van Rompuy, « l’homme des compromis impossibles », et se demandait avec sincérité s’il y aurait ou non abandon de souveraineté nationale.

Les titres de la presse propagandiste décrivaient aussi un « sommet de tous les dangers », ou encore un « carrefour de tous les dangers ». Pour ceux qui n’avaient pas encore assez peur, on expliquait que les Anglais « haïssent l’Europe ». La Pravda oublie de préciser que les Anglais en question détestent l’oligarchie qui a pris le pouvoir des mains de la démocratie, et non pas l’Europe. On pouvait ainsi lire, à propos de ces gens « haineux », qu’ils ont été « galvanisés » par l’attitude de David Cameron qui a opposé son veto à une modification des traités de l’UE, et que leur « haine » se traduit par l’outrecuidance de leur demande d’organiser un référendum sur la sortie de l’UE. Une sémantique d’ordinaire réservée aux électeurs du Front National français. 

« Les grands architectes du nouvel accord européen annoncé tôt ce matin font part de leur optimisme » 

A l’issue du sommet, les déclarations de l’oligarchie européenne sont sans détours. Selon Mario Draghi , cet accord constitue « la base pour un pacte budgétaire avec plus de discipline dans les politiques économiques des États membres ». Vous êtes prévenus : cela ne fait que commencer. Les déclarations des autres oligarques s’embarrassent de moins en moins de chichis elles aussi et sont plus que claires quant à la nature de l’Europe qui se profile pour 2012 : une dictature.

Un proche de Merkel, cité par le Figaro, explique : « Nous avons compris que, sans modifications des règles, rien n'empêche un pays de revenir sur ses engagements une fois que des actions de sauvetage ont été menées. » José Manuel Barroso, chef de la Commission européenne, déclare que « nous devons tout ­faire [...] pour garantir l'irréversibilité de l'euro. » Tout cela n’est pas sans rappeler les propos tenus par Jacques Attali sous les applaudissements de « l’université participative » de Ségolène Royal sur la crise de l’euro, le 24 janvier 2011 : « On a fait en sorte que sortir ce ne soit pas possible. On a soigneusement oublié d’écrire l’article qui permet de sortir. Ce n’est peut-être pas très démocratique mais c’était une grande garantie pour rendre les choses très difficiles ». Le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, a lui déclaré « vouloir voir le traité signé début mars au plus tard, et peut-être plus tôt ». Sa majesté veut, que sa volonté soit faite. 

Les declarations du Président Nazi Nagy Bocsa sont consternantes mais révélatrices. Le président hongrois ne s’embête même plus à mentir en racontant qu’il espère que cet accord va rassurer ses concitoyens, faire sortir l’UE de la crise, résorber le chômage, apporter la paix dans le monde... Il déclare simplement, et ce sera son dernier commentaire aux journalistes : « J'aimerais penser que cet accord va calmer les marchés » ! La ministre du Budget (quel cynisme, quand on vient de nous expliquer que notre budget est sous tutelle de la Commission) Valérie Pécresse est d’accord avec son maître : elle espère, non pas que la France recouvre sa souveraineté budgétaire, mais « que l'accord trouvé au sommet européen de Bruxelles sera bien accueilli par les agences de notation ». Même conclusion de Christine Lagarde, directrice générale du FMI : « Rassurer les investisseurs, c'est notamment leur dire que plus jamais nous ne ferons appel aux capitaux privés lorsqu'il y aura un pays en difficulté ». Si après ça vous pensez encore que ces gens-là travaillent pour vos intérêts... 

Le traité sur la constitution d’une dictature européenne

La mascarade tragi-comique de la semaine dernière a abouti à un « accord » sur un nouveau traité européen gravissime qui s’applique aux 17 pays membres de la zone euro, plus six pays « volontaires » : la Bulgarie, le Danemark, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne et la Roumanie. L'Irlande a indiqué qu’elle pourrait passer par un référendum pour ratifier le traité, ce qui ne manque pas de piquant quand on se souvient où Nagy Bocsa leur a glissé leur denier référendum. La république Tchèque et la Suède disent qu’elles doivent consulter leur parlement, et la Hongrie et la Grande-Bretagne l'ont refusé. Les mesures de ce traité, qui doivent être appliquées au plus tard en mars 2012, sont : 

· Le budget des états sous tutelle de la Commission européenne via la règle d’or et des sanctions en cas de déficit budgétaire supérieur 0,5% du BIP. (les sanctions seront automatiques si le déficit dépasse 3%). Cela fait 37 ans, depuis le vote de loi Rothschild en 1973, que le budget de la France est constamment en déficit : pour la France les sanctions tomberont donc dès l'entrée en vigueur du traité et signifieront plus de rigueur, c'est à dire augmentation des taxes et baisses des budgets de l'Éducation, Santé, Retraites etc. La Commission, qui jouit déjà des pouvoirs législatif et exécutif sur tous les états de l’UE, va remplacer nos ministères du Budget. Les pays qui ne respectent pas ce pacte de stabilité pourront être traduits devant la Cour européenne de justice (CEJ). En outre, la « règle d’or » va devoir être inscrite dans la Constitution française. C’est donc la République qu’on viole en inscrivant la « rigueur budgétaire » aux côtés de : « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est décentralisée.  »

· Le secteur privé ne sera plus mis à contribution. Ce n'est pas une blague de mauvais goût : les banques, qui sont régulièrement renflouées avec de l'argent public, n'auront plus à "aider" les pays qu'elles ont coulé financièrement comme elles ont « aidé » la Grèce en acceptant une décote de 50% sur leurs créances. Ce point est d’un cynisme sans limites et un gros crachat dans nos faces de « 99% » : l’UE interdit purement et simplement les plans de restructuration de dette d'Etats défaillants.

· Le Mécanisme européen de stabilité (MES), fonds anti-constitutionnel qui a nécessité une modification du traité de Rome en douce, sera géré à la majorité qualifiée (85%) et non plus à l'unanimité. Cela signifie que le droit de veto est retiré aux petits pays qui ne pèsent pas beaucoup dans les votes. De plus, le montant d’argent volé aux contribuables et injecté dans ce puits sans fonds va être augmenté (actuellement 500 milliards d’euros). Seuls Merkel, Nagy Bocsa et Goldman Sachs, qui disposent de plus de 15 % des voix, conserveront un droit de veto de fait.

· Le Fonds européen de stabilité financière (FESF) et le MES (qui succèdera au FESF en juillet 2012) seront gérés par la Banque centrale européenne (BCE). Cette décision a été prise sur proposition du président de la BCE, Mario Draghi. Je rappelle que personne à la BCE n’est élu, qu’aucune des décisions qui y sont prises n’est démocratique de près ou de loin, que son président est nommé pour 8 ans et n’a de comptes à rendre à personne.

La farce du FMI

Le FMI a promis de « participer aux efforts » de la zone euro. Là où l’histoire devient cocasse c’est que pour ce faire les banques centrales européennes vont devoir renflouer le FMI à hauteur de 200 milliards d'euros. Ainsi, les banques centrales prêtent au FMI pour qu’il puisse prêter aux Etats et donc à leurs Banques Centrales. Cette astuce permettra au FMI de percevoir quelques pour cents d’intérêts au passage, afin d’aider à accélérer la tiermondisation de la zone euro : le FMI avait déjà l’Afrique et l’Asie du sud sous sa tutelle ; il a maintenant trouvé le moyen de menotter l’Europe aussi.

L’autre raison de ce prêt au FMI c’est que, selon le grand maitre de la BCE, Mario Draghi, il serait « contraire à l'esprit des traités européens » qu'une Banque centrale finance directement la dette des États. Par contre il est apparemment tout à fait normal qu’une banque centrale, au lieu de préter à son propre pays directement et à taux 0, prête au FMI pour qu’il lui prête à intérêt.

Le cas du Royaume Uni

Le premier ministre britannique David Cameron a refusé l’accord de Merközy, arguant que « les intérêts du Royaume-Uni n'étaient pas préservés ». Cameron conditionnait en fait son accord à des dispositions spécifiques pour Londres, concernant la liberté des échanges, des transactions financières, l’ouverture des marchés, et les taxes sur les transactions financières proposées par Nagy Bocsa et Merkel (taxe Tobin). On comprend donc que quand Cameron parle des intérêts du Royaume Uni, il veut dire en fait « les intérêts de la City ». 

« Je ne pouvais pas présenter ce nouveau traité devant nos banquiers notre Parlement" David Cameron 

La City c’est le deuxième poumon, avec Wall Street, de la bête immonde qui nous asservit depuis des décennies. Les plus grandes banques du monde y sont basées, elle a vu la naissance d’un grand nombre des instruments financiers les plus néfastes, et la faillite de la Grèce a été organisée depuis les bureaux londoniens de Goldman Sachs. On sait également que la raison pour laquelle le RU a bénéficié d’un régime spécial pour ne pas entrer dans la zone euro est que la City et son puissant lobby ont fait comprendre à l’Europe qu’elles voulaient garder leur propre monnaie, forte et dont la politique monétaire est décidée à Londres. Rien d’étonnant, donc, à ce que le RU bénéficie encore une fois d’un régime spécial et échappe à l’ « accord ».

Nicolas de Nagy Bocsa avait d’abord déclaré qu’il voulait absolument un nouvel accord à 27, mais par une heureuse coïncidence la Commission européenne a finalement accepté un traité à 17. La Commission explique au passage qu’un traité entre États « simplifie la tâche » et « raccourcit les délais » par rapport à « la réécriture fastidieuse des textes européens »...et de la constitution des états. Organiser des élections et consulter les peuples est également très fastidieux, et on préfère logiquement la nomination des chefs d’états parmi les copains, ce qui simplifie la tâche et raccourcit les délais.

**********

La haute finance et la crise - Pour aller plus loin :

Le Nouvel Ordre Européen : de la crise à la dictature :

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/le-nouvel-ordre-europeen-de-la-104518

 La mascarade de la Dette souveraine : 

http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/pourquoi-la-dette-n-est-pas-le-100634

 La renaissance programmée de Lehman Brothers :

http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/lehman-brothers-n-est-pas-morte-103204

 Informations sur Goldman Sachs :

http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/une-manipulation-de-goldman-sachs-103910


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5 réactions à cet article    


  • Robert GIL ROBERT GIL 16 décembre 2011 08:18

    Les choses sont claires, l’Europe n’est plus qu’une institution au service de la finance et des marchés. Les services publics, les salariés, et la population vont être mis à contribution pour renflouer le système capitaliste qui prend l’eau de toute part. Suppressions d’emplois dans le privé, le non remplacement des fonctionnaires, l’extension de la précarité et du chômage sont les seuls horizons que nous proposent nos gouvernants. Cette Europe là n’est pas la nôtre....
    http://2ccr.unblog.fr/2011/12/09/l%E2%80%99accord-intergouvernemental-vous-allez-aimer/


    • Indépendance des Chercheurs Indépendance des Chercheurs 16 décembre 2011 21:06

      Nos trois articles récents sur le sujet :

      http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2011/12/10/union-europeenne-et-comedie-delocalisations-i.html

      Union Européenne et comédie : délocalisations (I)

      Le 10 décembre, évoquant l’accord conclu à Bruxelles, un article de Patrick Martin-Genier dans Fenêtre sur l’Europe interroge « Réforme des traités : Les marchés vont-ils se calmer ? Rien n’est moins sûr...  ». L’article évoque entre autres « La pression des agences de notation ». Mais qui a confié aux « marchés », au capital privé et aux agences de notation privées leur rôle actuel, si ce n’est le monde politique lui-même par un processus qui se poursuit depuis trois décennies ? Et les « marchés » sont-ils autre chose que l’un des outils du grand capital ? Sur le même site, Clotilde de Gastines prévoit des «  restructurations massives dans les fonctions publiques européennes  ». Que restera-t-il, au sein de l’Union Européenne (UE), des services publics et des outils de souveraineté effective des Etats ? France Info commente « UE/Accord des 26 : vers "un vrai règlement de copropriété avec une discipline pour le respecter« (Michel Barnier) », et La Voix du Nord : «  La zone euro va renflouer le FMI pour qu’il aide... la zone euro ». Dans un note intitulée « UE/GB : "Il ne s’agit pas de laisser la City sans régulation", assure Osborne », Les Echos se réfère au refus britannique de se joindre aux accords adoptés cette semaine, et fait état d’une déclaration du ministre britannique des Finances pour qui la City de Londres est un « très grand centre financier » sans comparaison possible avec les places financières du continent. La veille, La Tribune commentait « Europe : ce nouveau traité qui isole les Anglais ». Mais qui, sinon les «  petits citoyens », paiera la facture de ce traité ? Et qui évoque dans la clarté le rôle destructeur permanent de la stratégie de privatisations et de délocalisations financières et industrielles ? Une politique planifiée par l’Union Européenne, et accélérée par l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) que dirige actuellement un «  socialiste » français. Taiwan Info rapportait récemment que l’UE représente « 31,5% des investissements étrangers dans l’île ». De même, d’après les données diffusées par le Centre d’Informations sur Internet de Chine, les « investissements » en provenance de l’Union Européenne dans ce pays se poursuivent. En clair, «  côté européen », on délocalise jusqu’au dernier sou. Quelle comédie nous joue-t-on à Bruxelles ?

      [la suite, sur le lien http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2011/12/10/union-europeenne-et-comedie-delocalisations-i.html ]

      http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2011/12/12/union-europeenne-et-comedie-delocalisations-ii1.html

      Union Européenne et comédie : délocalisations (II)

      Le 12 décembre, un billet de blog publié par le Nouvel Observateur s’intitule « Europe : les propositions irréalistes de François Hollande », alors que 20 minutes fait état de ces propositions avec le titre « Présidentielle 2012 : Hollande renégociera l’accord trouvé à Bruxelles s’il est élu ». François Hollande promet de « renégocier » l’accord dans le sens de « l’efficacité sur les marchés » et incluant l’intervention de la Banque centrale européenne (BCE), les eurobonds, un fonds de secours financier et la « croissance ». Mais est-ce le véritable débat ? Faut-il discuter de la « gestion » de la crise, ou de ses origines réelles qui remontent à la mondialisation du capitalisme entreprise il y a presque trois décennies ? Les auteurs : François Mitterrand en France, Jacques Delors dans la Communauté Européenne, Margaret Thatcher en Grande-Bretagne, Ronald Reagan aux Etats-Unis... Challenges écrit à son tour «  Nicolas Sarkozy estime que l’accord conclu à Bruxelles "crée les conditions du rebond et de la sortie de crise" ». Mais qui interdira les délocalisations industrielles et financières, conséquence directe de cette mondialisation capitaliste et déjà évoquées dans notre article « Union Européenne et comédie : délocalisations (I) » ? L’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) n’est-elle pas une garante de la viabilité de ces délocalisations ? Et devant cette évidence économique, que représentent les « négociations » et gesticulations diverses des dirigeants politiques dans une Europe occidentale directement « sanctionnée » à cause des différences de salaires et de standards sociaux avec les pays dits « émergents »  ? Ce sont pourtant les gouvernements des pays jadis « riches » qui ont été à l’origine de la mondialisation du capitalisme. Au service de quels intérêts ? Le 12 décembre également, dans un article intitulé « En perte en 2011, Areva provisionne 2,4 milliards d’euros », La Tribune commente entre autres les suppressions d’emploi d’Areva en France. Au même moment, s’expliquant dans Easy Bourse sur la « baisse vertigineuse du nombre de véhicules produits en France » par son entreprise, un responsable d’Euler Hermes évoque explicitement les délocalisatons. Ce n’est que l’un des multiples exemples. Dans Marianne, Slovar interroge « Produire en France : Le retour du Président « qui aime les usines » ? », se référant à une visite annoncée de Nicolas Sarkozy en Haute-Savoie. Mais les délocalisations sont-elles autre chose que la conséquence du système économique, « amour des usines » ou pas  ?

      [la suite, sur le lien http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2011/12/12/union-europeenne-et-comedie-delocalisations-ii1.html ]

      http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2011/12/15/union-europeenne-et-comedie-privatisations-i.html

      Union Européenne et comédie : privatisations (I)

      Le 15 décembre, le blog de Jean-Marc Sylvestre commente « Crise : Les banques allègent leurs effectifs pour limiter la casse », tout en soulignant la protection que l’Union Européenne (UE) accorde aux milieux financiers et les bénéfices que les banques retireront des accords récemment passés à Bruxelles. De son côté, Le Point publie un article de Romain Gubert intitulé « Euro, le moment de vérité », estimant que « L’Europe est malade de ses dettes, son économie est en panne ». Mais qui est responsable de cette situation, si ce n’est la politique de délocalisations et de privatisations qui s’est installée dans le cadre de l’UE et de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), conçu et progressivement mis en place depuis plus de vingt-cinq ans ? Et ce cadre du capitalisme mondialisé permettra-t-il de résoudre les problèmes qu’il a lui-même générés ? Dans Le Point également, un responsable de Turgot Asset Management évoque « la spéculation sur l’éclatement de la zone euro ». Mais avait-on besoin de l’euro ? Et cette spéculation est-elle autre chose qu’une conséquence de la « libre circulation » des capitaux dans le contexte EU - OMC et de l’affaiblissement progressif du secteur public dans les pays européens ? Pas seulement sous des gouvernements de « droite », mais également avec des gouvernements de « gauche ». Les négociations récentes à Bruxelles ont-elles été autre chose qu’une vaste mise en scène ? Alors que 20 minutes nous apprend : « Une dégradation du AAA ne serait pas justifiée, selon le patron de la Banque de France », ne serait-il pertinent de demander plutôt qui a conféré une quelconque légitimité à ces agences de notation privées ? La « crise de la dette » est-elle autre chose qu’une nouvelle étape dans la liquidation planifiée des acquis de la Libération et de l’après-guerre ? Alors que l’ordonnance historique du Général de Gaulle nationalisant les usines Renault est mise en cause devant les tribunaux (Europe 1 : « Bataille historique autour de Renault »), il peut être utile de rappeler le processus de privatisation subi par la régie Renault depuis une vingtaine d’années.

      [la suite, sur le lien http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2011/12/15/union-europeenne-et-comedie-privatisations-i.html ]

      Cordialement

      Le Collectif Indépendance des Chercheurs

      http://science21.blogs.courrierinternational.com/

      http://www.mediapart.fr/club/blog/Scientia


    • Dornach Dornach 16 décembre 2011 12:09

      La crise, un complot ?

      http://wp.me/p1WnGr-3X


      • BA 16 décembre 2011 15:20
        Pour sauver les Etats européens surendettés, les dirigeants européens ont créé un machin vide : le FESF.

        Le FESF emprunte des milliards d’euros sur les marchés internationaux. Ensuite, le FESF reprête ces milliards d’euros aux Etats européens surendettés.

        Problème : les juristes du FESF ont demandé qu’une phrase d’avertissement figure dans la brochure de présentation du FESF. 

        Les juristes du FESF ont demandé qu’une phrase avertisse les éventuels prêteurs qu’il y avait un risque d’éclatement de la zone euro.

        Mais les dirigeants du FESF ont réfléchi. Les dirigeants du FESF ont pensé que cette phrase d’avertissement risquait de faire peur aux investisseurs internationaux. Les investisseurs internationaux auraient pu ne pas prêter au FESF par peur de perdre leur mise.

        Résultat : les dirigeants du FESF ont demandé que la phrase d’avertissement soit supprimée de la brochure de présentation du FESF.

        Je trouve cette information ahurissante.

        Vendredi 16 décembre 2011 :

        Le Fonds de secours de la zone euro (FESF) a nié aujourd’hui vouloir mettre en garde des investisseurs contre un éclatement de l’Union monétaire. 

        Le Fonds européen de stabilité financière va ainsi supprimer du document de présentation de sa prochaine émission obligataire une clause informant les investisseurs de la possibilité d’un éclatement de la zone euro, un sujet devenu sensible, a-t-on appris aujourd’hui de source proche du FESF.

        Le Financial Times avait rapporté hier que le projet de prospectus mentionnait explicitement le risque de voir l’euro disparaître ou cesser d’être une « monnaie légale » à part entière. 

        Une source du FESF a dit à Reuters que cette clause avait été ajoutée au document par des juristes, mais qu’elle n’avait pas été approuvée par la direction de l’institution et qu’elle ne figurerait pas dans la version définitive du texte. 

        « La phrase avertissant du risque d’éclatement de la zone euro figurait entre crochets dans le projet et elle va être retirée », a déclaré la source.




        • ddacoudre ddacoudre 16 décembre 2011 23:22

          bonjour roger

          aujourd’hui l’on sait ce que disent les agences de notation, dégradation.
          ddacoudre.over-blog.com .
          cordialement

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RogerTroutman

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