L’affaire Covid : saison trois
Début 2020, nous avons eu l’affaire Covid première saison avec pour thème, le confinement. Début 2021, nous avons eu l’affaire Covid saison deux avec pour thème, le “passe sanitaire” devenu “passe vaccinal”. Fin 2022, il semble que nous aurons droit à l’affaire Covid saison trois dont la sortie est prévue durant l’hiver avec pour thème la vaccination pour tous.
Nous sommes bientôt en été et, peu à peu, régresse la pandémie, si bien que l’on peut espérer n’être plus concernés que par une forme résiduelle de l’épidémie, voire plus concernés du tout, le SARS-CoV-2 ayant déserté nos contrées. Vision optimiste ? Peut-être car, à suivre l’épidémiologiste Laurent Toubiana interviewé par pascal Praud sur CNews le 11 mai dernier, en mars-avril dernier, il y a eu une recrudescence non pas du nombre de cas (PCR positif), mais du nombre de malades atteints par ce virus avec, cependant, un nombre de formes graves et de morts stables ou en baisse d’après Santé publique France. Toujours selon Laurent Toubiana, il y a eu plus de malades ces derniers mois que lors de la deuxième vague, ce qui questionne l’efficacité de la vaccination où, dans un pays comme le nôtre, la couverture vaccinale est de 85%.
Face à cette situation, certains diront, comme Jérôme De Verdière présent sur le plateau de CNews, que cela peut être dû à une baisse de la virulence du virus ; d’autres parleront de l’insuffisante protection du vaccin à ARNm. Chacune de ces hypothèses est plausible et les deux à la fois aussi, mais cela reste à démontrer. Or, avec cette maladie, il est extrêmement compliqué de mettre en place des études fiables pour montrer l’influence de tel ou tel phénomène sur la morbidité de cette affection et plus encore sur sa létalité ou sur sa mortalité car, les taux sont très faibles. Pour cela, il faut constituer des échantillons représentatifs, comme on dit en statistique, c’est-à-dire des groupes très volumineux. Toute étude comparative se heurte à cette difficulté presque insurmontable.
Dès lors, affirmer que telle ou telle mesure (confinement, couvre-feu…) ou évaluer l’influence de la vaccination sur la morbidité ou sur la mortalité est plus que hasardeux. Or, c’est pourtant ce que font allègrement nombre de personnalités, de responsables politiques ou même, d’autorités sanitaires qui se répandent sur les plateaux télé.
Ainsi, Bill Gates a assuré dernièrement que la vaccination a sauvé des millions de personnes dans le monde alors que, pour l’heure, le rôle bénéfique des vaccins à ARNm sur la mortalité Covid n’est que supposition ou, pour le moins, une hypothèse ; en revanche, est constatée une moindre efficacité de ces vaccins à mesure que mute le virus, beaucoup de personnes vaccinées étant infestées. D’ailleurs, Bill Gates lui-même le reconnaît puisqu’il appelle de ses vœux un vaccin qui soit plus adapté à Omicron afin que les sujets à risque, notamment les plus âgés, soient mieux protégés malgré un rappel vaccinal qu’il préconise semestriel.
Dans son livre Comment prévenir la prochaine pandémie, le co-fondateur de la fondation Bill et Melinda Gates et partenaire de Gavi (organisation investie dans les programmes de vaccination à l’échelle de la planète), nous annonce que nous ne sommes pas sortis du cauchemar de la Covid et que le pire est peut-être (sans doute) à venir avec une probabilité de plus de 5%.
Cette probabilité, bien que faible, suffit cependant à le convaincre de prendre sans attendre des mesures pour contrer les nouveaux variants qui pourraient être, prévient-il, encore plus virulents, contagieux et mortels pour l’homme. La solution préconisée : créer une structure internationale chargée de la gestion des épidémies et des pandémies. Cette organisation a déjà un acronyme, le GERM (Global Epidemic Response and Mobilization) et une mission : rechercher les épidémies, les déclarer et travailler avec les gouvernements nationaux et la Banque mondiale pour collecter des fonds afin d’apporter une réponse la plus rapide possible. Grâce au GERM, en lien avec l’OMS, la lutte contre les pandémies serait organisée au niveau mondial, de la prévention au traitement. Et les gouvernements nationaux n’auraient plus qu’à suivre les consignes et à mettre en œuvre les recommandations sanitaires. Ainsi, nous dit monsieur Gates, des experts en développement de produits conseilleraient les gouvernements et les entreprises sur les médicaments et les vaccins à prescrire en priorité, des spécialistes en modélisation informatique seraient chargés de coordonner le travail des modélisateurs du monde entier et les équipes du GERM aideraient à créer et à coordonner des réponses quant à savoir comment et quand mettre en œuvre des fermetures de frontières, ou s’il faut recommander l'utilisation du masque. Autre mission envisagée pour ces équipes, élaborer une liste de contrôle en vue de répondre à une pandémie, une check-liste qui pourrait être utilisée n'importe où. Et ces équipes seraient également chargées d’aider les gouvernements et de s'assurer qu’ils sont prêts à apporter une réponse efficiente et efficace.
Ainsi, un pan entier du domaine de la santé ne serait plus de la compétence des États réduits à un rôle de supplétifs. Si demain le GERM décide que tel ou tel médicament doit être prescrit dans telle ou telle épidémie, cela s’imposera à tous. De même pour le choix des vaccins et pour l’obligation vaccinale. Mais, bien entendu, tout ceci est pour notre bien : à péril mondial, il faut une coordination mondiale pour une réponse mondiale.
Mais l'impact du GERM, ajoute le milliardaire, ne se limitera pas à l'arrêt des pandémies. Le groupe aura aussi pour tâche d’améliorer la santé globale dans le monde entier, en particulier dans les pays les plus pauvres. Ça fait frémir !
https://www.gatesnotes.com/Health/Meet-the-GERM-team
On retrouve cette même analyse de la crise Covid et les mêmes solutions dans l’ouvrage de Klaus Schwab et Thierry Malleret Le Great Reset paru en juin 2020 en pleine pandémie. Comme Bill Gates, les auteurs estiment qu’on n’en a pas fini avec cette pandémie et que cela durera des années. Un consensus écrasant, écrivent-ils, s'est dégagé au sein de la communauté scientifique mondiale sur le fait que Jin Qi (l'un des plus grands scientifiques chinois) avait raison lorsqu'il a déclaré en avril 2020 : « Il est très probable qu'il s'agisse d'une épidémie qui coexistera avec l'homme pendant longtemps, deviendra saisonnière et se maintiendra dans le corps humain. Comme Bill Gates, messieurs Schwab et Malleret assènent des vérités qui ne reposent que sur des études partielles ou choisies ; les vaccins ont sauvé des millions d’individus, tout comme le confinement. Ainsi relèvent-ils : Selon une étude menée par l'Imperial College de Londres, les mesures de confinement rigoureuses imposées à grande échelle en mars 2020 ont permis d'éviter 3,1 millions de décès dans 11 pays européens (dont le Royaume-Uni, l'Espagne, l'Italie, la France et l'Allemagne). Une autre étude est citée, allant dans le même sens et les auteurs de conclure péremptoirement : dans les pays touchés par des cas enregistrés de COVID-19 qui, au plus fort de la crise, ont doublé à peu près tous les deux jours, les gouvernements n'ont pas eu d'autre choix raisonnable que d'imposer un confinement rigoureux. Prétendre le contraire revient à ignorer la puissance de la croissance exponentielle et les dommages considérables qu'elle peut infliger à travers une pandémie. Face à l'extrême rapidité à laquelle a progressé la COVID-19, le timing et la force des interventions étaient essentiels.
Ce texte a été écrit dans les premiers mois de l’année 2020 alors que les vaccins n’étaient pas encore mis au point, mais pour les auteurs, il était déjà acquis que cette seule solution pouvait laisser envisager un retour à la “normale” : Plusieurs mois après le début de la pandémie, il semble que même un semblant de retour au statu quo pour la plupart des entreprises de services soit inconcevable tant que la COVID-19 reste une menace pour notre santé. Cela suggère à son tour qu'un retour complet à la « normale » ne peut être envisagé avant qu'un vaccin soit disponible. Et déjà une date était donnée : Quand cela pourrait-il être le cas ? Selon la plupart des experts, il faudrait attendre le premier trimestre 2021 au plus tôt. Ce sera un peu avant.
Peu importe, me direz-vous, ce que pensent et disent messieurs Gates et Schwab. Toutefois, il semble que ce que pensent et disent ces personnes de quelque importance puisse avoir une certaine influence pour être partagé par un certain nombre de décideurs. Ainsi la Commissaire européenne chargée des questions de santé est-elle persuadée que la Covid fera une nouvelle apparition en Europe durant l’hiver et, qu’en conséquence, il faudra poursuivre le programme de vaccination car, bien sûr, sans la vaccination, l’épidémie continuera de se propager et de faire des victimes. Mais ce n’est pas tout, l’attention de cette dame se porte sur la population non vaccinée estimée à 100 millions pour l’UE, une population qu’il faudra absolument réduire, une action justifiée sur la base des mêmes données, à savoir que la vaccination protège des formes graves et de la mort et empêche la transmission du virus, toutes affirmations qui sont loin d’être vérifiées, notamment en ce qui concerne les enfants qui entrent dans le nombre de non-vaccinés. Mais peu lui chaut. En prévision de ce retour - sans doute madame la Commissaire lit-elle dans une boule de cristal - quatre milliards deux cents millions de doses de vaccins à ARNm ont été réservés par l’UE. De quoi vacciner tout le monde en effet, en Europe et aux quatre coins de la planète.
Par ailleurs, l’UE s’est engagée à verser 3 milliards d’euros à COVAX qui est un outil international créé pour la Covid, forme de partenariat qui associe Gavi, évoqué plus haut, l’Alliance du Vaccin, l’OMS, l’UNICEF et différents acteurs qui mettent en commun leurs expériences et forment un réseau de mobilisation dans le domaine des vaccins. Tous ces acteurs travaillent main dans la main avec les fabricants et partenaires afin d’assurer l’approvisionnement en doses de vaccin contre la COVID-19 pour tout le monde et contrer le nationalisme vaccinal (dixit).
https://unric.org/fr/covax-quest-ce-que-cest/
Question : et si les vaticinations de la Commissaire européenne, comme celles de messieurs Gates et Schwab, étaient démenties par les faits, quid alors des doses réservées ? Sans doute la réponse à cette éventualité figure-t-elle dans les contrats qui ont été passés avec les producteurs et fournisseurs de vaccins. Quid également des doses de vaccins inutilisées ? Pour la France, on parle de 3,6 millions de doses de vaccin AstraZeneka périmés et donc à jeter courant mai 2022.
À 15 euros la dose en moyenne, cela fait une somme. Et qu’en est-il pour les vaccins Pfizer et Moderna ? Que se passerait-il s’il fallait annuler des commandes qui ont été passées ? Personne n’est en mesure d’apporter la moindre réponse, car les contrats sont restés secrets, ce qui est anormal puisqu’il s’agit d’une commande publique passée avec l’argent des citoyens européens. De même, qui détermine l’attribution de trois milliards d’euros à COVAX ? A-t-on recueilli l’assentiment de ceux qui payent ? Et que fera-t-on de cet argent si la Covid venait à disparaître comme ont déjà disparu d’autres épidémies de même nature ?
Billevesées que tout cela, de nouveaux variants sont en voie de formation - ah bon, il y a une école pour ça ! - et de nouvelles vagues viendront s’échouer sur notre continent. Et cette fois, prévient madame la Commissaire, pas question que des fâcheux du genre antivax, bombes virales ambulantes, se mettent en travers de la route.
Tout cela sent la vaccination pour tous ; la chasse aux non-vaccinés va bientôt être ouverte. Elle s’annonce féroce. Mais, n’y aurait-il pas dans cet acharnement, alors que le taux de vaccination en Europe dépasse les 80%, la volonté de faire disparaître une population témoin qui pourrait être gênante si venaient à venir quelques problèmes de santé que d’aucuns pourraient être tentés d’attribuer aux vaccins à ARNm ? Sans population témoin, plus de comparaison possible. Mais, je m’égare : on flirte là avec le « complotisme ».
Quant aux informations contradictoires, qualifiées de désinformation, elles aussi seront pourchassées. Le ton est donné. Je renvoie ici à la vidéo postée sur AgoraVox le 17 mai dernier.
https://www.agoravox.tv/actualites/europe/article/la-commission-europeenne-reconnait-93979
Après la saison trois, que vous aurez tant aimé, viendra n’en doutez pas la quatrième. Et ainsi de suite.
Chanson d’automne
Paul Verlaine, Poèmes saturniens
Les sanglots longs - Des violons - De l’automne- Blessent mon cœur- D’une langueur - Monotone.
Tout suffocant - Et blême, quand - Sonne l’heure, - Je me souviens - Des jours anciens - Et je pleure.
Et je m’en vais - Au vent mauvais - Qui m’emporte - Deçà, delà, - Pareil à la -Feuille morte.
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