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Accueil du site > Tribune Libre > L’Amiante !

L’Amiante !

J’espère que de cette situation, en naîtra la perspective d’une solution.

Ce sujet n’est pas plus scandaleux que ne le fut le développement de la silicose et sa solution.

Seul les morts et les mourants ont le droit de crier leur détresse, les autres devraient se montrer plus humble, car ils n’ont pas le courage de se battre contre un processus qu’ils encouragent même involontairement.

La silicose est connu depuis le XVI siècle, découverte par un allemand en 1855 elle connu ses premières mesures en 1914 et sa reconnaissance en 1945. Entre temps ce fut un long processus de lutte qui participa à construire le système de santé, les inspections du travail et sa médecine.

Pour ceux qui en connaissent l’histoire ce fut en permanence une lutte d’intérêts économiques les mêmes qui sont aujourd’hui développé dans ce dossier de l’amiante. Ils s’y trouvaient les mêmes acteurs experts de l’époque corps médical, maître des forges (employeurs) et les responsables politiques. Les victimes en étaient bien sur les travailleurs, et ce ne sont pas eux qui se sont révoltés contre leur sort, mais tout un ensemble de personnes qui s’intéressaient à leurs conditions de travail et à leurs maladies, dans tous les milieux.

Lorsque l’on étudie cette période, il est courant de l’illustrer par le fils d’un maître des forges qui faisant des études de médecine, s’intéressa à cette maladie et engagea une lutte pour améliorer le sors des mineurs.

Les difficultés essentielles aux maîtres de forge n’étaient même pas la mise en œuvre des protections qui auraient pu grever leurs profits. Avec notre regard moderne, où tout semble acquis par le miracle de « l’entreprise » nous oublions trop rapidement à quel point ils ont et sont toujours « réactionnairement » proche de leur coûts de production.

Au point qu’un industriel anglais au XVIII siècle, qui le premier expliqua qu’il fallait réduire la durée du travail des travailleurs pour leur permettre de se reposer et d’être plus rentable, faillit se faire étriper par les siens. Nous ne sommes toujours pas sortis de cela, même au XXI siècle.

Donc l’on comprend tous les conflits d’intérêts et sociétaux qui pouvaient s’opposer au développement de la protection des mineurs. Comme le rappelle les dates ce fut long et rempli de conflits.

Alors avec l’amiante serions-nous sortis de ces conflits d’intérêts. Bien sûr que non, et ils sont multiples, ils mélangent, ignorance, connivences, indolence, inaction, dépendances financières, intérêts techniques, financiers et politiques. Ainsi dans tout ce magma incontournable d’intérêts, comme pour la silicose il fallut que quelques individus en fassent leur cheval de bataille en se préoccupant de la santé des salariés soumis à la production et utilisation de l’amiante.

Pour autant apportons nous une solution à ce problème de santé qui est devenu mondial. NON !

 Nous sommes toujours soumis aux mêmes blocages qu’il y a 4 siècles. Nous sommes capables d’identifier la source d’une maladie, mais incapable d’en accepter le coût financier tant que celle-ci ne devient pas elle-même un service marchand négociable source de profit.

Ceux qui ont eu à lutter pour la prise en compte de maladies, comme maladie professionnelle, savent de quoi il en retourne.

Durant les années où j’ai siégé dans un comité technique des AT dans une caisse régionale de la SS, la difficulté avancée par les employeurs était toujours d’avoir à vendre le coût des mesures de protection de leur salaries.

Ce ne sont donc jamais eux qui furent à la pointe du combat pour la santé, comme je le rappelle avec l’histoire de cet anglais. Une fois le système assis par le conflit et répercuté par la loi certains d’entre-deux s’y sont inscrits et j’en ai connu qui avaient le soucis constant de la sécurité de leur salaries, et l’argument essentiel résultait au fait de rendre les pénalités d’AT plus chères que les mesures de protections.

Pourtant il ne faut pas perdre de vu certains discourt anti charges qui firent florilèges depuis 1977 grâce à Mr Barre premier ministre, qui fut celui qui dit le premier que la France vivaient au dessus de ces moyens, et bien dans ces charges nous trouvons le système de santé que des millions de mineurs depuis le XVI connaissance de cette maladie et le XVIII avec le charbon ont payé de leur vie.

Donc loin de moi l’idée de minimiser cette pollution de l’amiante qui va toucher tous les pays où son utilisation va se poursuivre pour des intérêts purement financiers dont quelques actionnaires vont en espérer un retour sur intérêts, et des salaries un revenu.

Aujourd’hui dans les médias l’amiante fait l’objet de scandale car c’est notre manière  moderne de traiter les problèmes qui mettent en cause les intérêts divergents, et nous cherchons qui nous pouvons désigner comme responsable, car il est impensable d’attribuer cela aux conséquences d’une organisation de nos échanges capitalistiques.

Nous n’avons pas progressé d’un iota dans la relation de la couverture des risques toujours perçus et comptabilisé comme une charge.

Nous n’arrivons pas à concevoir que les problèmes de santé pourraient faire l’objet d’une comptabilisation séparée, hors du circuit marchand.

En l’absence de ceci, toutes les démarches de minimisation des risques de nos productions deviennent compréhensible, puisque s’en protéger augmente les coûts.

Nous sommes dans ce jeu mortel depuis très longtemps, depuis le XVI siècle qu’est connu cette maladie pulmonaire dont l’amiante est une sœur, comme d’autres qui ne vont pas tarder à ressurgir, quand la communauté scientifique arrivera à convaincre la communauté politique de l’UE qu’il faut descendre le seuil de protection de l’absorption de micro poussières émises par les gaz d’échappement par exemple, ou fumées d’usines.

Alors plus tard des voix s’élèveront pour désigner des responsables à traîner au pénal où enfermer, car nous avions aujourd’hui des filtres à poussières efficaces, leur défaut ils renchérissent les coûts de production.

Nous ne sommes donc pas sortis de ce processus qui fabrique les drames que nous transformons en scandale une fois que des individus s’en font les défenseurs.

La réticence du monde patronal ne tient qu’a la ventilation de ces coûts, car ils ne  qui voient dans ces processus protecteurs que l’augmentation du coût de leur production.

Des rapports entiers d’experts de l’ONU explique cela dans la lutte contre la protection des GES
Cette lutte financière justifie tous les lobbies, toutes les connivences, toutes les conflits d’intérêts.
Nous venons de le vivre encore avec la grippe H1N1, et le sommet de Copenhague pour la pollution. La seule question que se posent les acteurs économiques c’est de combien cela va augmenter nos coût de production.

Ainsi notre santé est toujours soumise à cette équation.

Alors les progrès viennent toujours de l’engagement d’une lutte des soutiens aux victimes contre la raison des systèmes mathématiques comptables.

Ce fut le cas pour la silicose et pour tout un tas de maladie professionnelle avant d’être reconnu comme telle. Faire le procès des uns est des autres c’est déplacer le problème de sa source.

Si les risques d’exploitation ne représentaient pas un surcoût, personne ne s’opposerait à en assumer la mise en place. La problématique se situe Là.

D’autant plus qu’une des réalités d’aujourd’hui est que ce coût de la santé est une partie importante du différentiel qui existe entre les productions occidentales et celles des pays d’Asie.

Pour autant nous n’avons pas peur d’acheter leurs fabrications qui sont donc moins chères, soulagées du coût de la santé et de la prospérité.

Indépendamment du fait d’obtenir des compensations financières est-ce la solution de traîner en justice des responsables économiques et politiques, sans faire le procès d’une organisation capitaliste qui dans sa capacité de production ne peut intégrer autrement que comme un coût, les risques du travail et ses pollutions.

La recherche d’une solution passe par la mise en place d’une organisation bancaire séparée de la production marchande pour couvrir ces charges sanitaires, plutôt que d’attendre qu’elles deviennent une source de profits marchands pour être développés, jusqu’à ce que les techniques et productions permettent leurs intégrations sur le marché concurrentiel.

Vouloir faire de tout un processus marchand, y compris de la vie, génère des comportements que je ne juge pas acceptable de mettre seuls au banc des accusés, ceci ne fait que soulever des débat passionnels et partisans qui ensevelissent notre incurie à réformer l’organisation comptable qui en est la source et ainsi nous empêche de réfléchir à des solutions possibles.

J’ai déjà expliqué cela dans un l’article.


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