L’antisémitisme du président turc Recep Tayyip Erdogan
Une déclaration du président Erdogan a entraîné une réponse du ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, qui a qualifié Erdogan de « dictateur », avant que cela ne se transforme en une guerre entre les ministères des Affaires étrangères des deux pays.
Il est vrai que le président turc est sous pression au niveau national, suite à l'emprisonnement du Maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, et aux manifestations monstres déclenchées par cet acte antidémocratique. Comme à son habitude, le président islamo-conservateur de la Turquie agit en sultan autocrate et tente d'attaquer verbalement l’ennemie désigné, Israël. De cette manière il porte la tension au niveau régional et essaie de détourner l’attention des Turcs et la diriger vers un ennemie extérieur et obtenir (est-ce encore possible en Turquie ?) une certaine unité autour de sa personne.
L’historique
Tout a commencé lorsque Recep Tayyip Erdogan a lancé une critique acerbe contre Israël dimanche 30 mars, en déclarant : « Nous voyons ce qui se passe en Palestine. Qu'Allah détruise l'Israël. Nous devons voir ce qui se passe là-bas et c'est pourquoi nous devons nous unir, être forts et être frères et sœurs. Qu'Allah renforce toujours notre unité ».
Précision supplémentaire, Recep Tayyip Erdogan a utilisé de manière claire et symbolique - parmi les nombreux noms d’Allah -, le surnom d'Allah « Al-Qahhar », c'est-à-dire « le destructeur » ou « celui qui soumet ».
La réponse d'Israël est venue par la bouche de Gideon Saar
Le ministre israélien des affaires étrangères a immédiatement réagi en postant un message sur la plateforme X. Il a notamment écrit que « le dictateur Erdogan a révélé son visage antisémite ». « Comme on le voit clairement ces jours-ci, Erdogan est dangereux à la fois pour la région et pour son propre peuple. Nous espérons que les pays de l'alliance de l'OTAN comprendront cela et, espérons-le, le plus tôt sera le mieux ».
Le ministère turc des affaires étrangères prend la parole
Dans son communiqué, le ministère turc des Affaires étrangères souligne qu'il « rejette catégoriquement la déclaration scandaleuse du ministre des Affaires étrangères du gouvernement Netanyahou. Ces allégations irrespectueuses et sans fondement font partie d'une tentative de dissimuler les crimes commis par Netanyahou et ses associés ».
Ce à quoi le ministère israélien des affaires étrangères a réagi en publiant un communiqué disant, entre autres : « Tout le monde sait ce qu'Erdogan a fait aux nations et aux peuples de la région, de Chypre à la Syrie. Tout le monde voit ce qu'il fait à son propre peuple. Et tout le monde entend ce qu'il veut faire à l'État juif. Son vrai visage a été révélé à tous ».
9 réactions à cet article
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Le ministère Turc n’a-t-il pas répondu du tac au tac :
« Tout le monde sait ce que Netanyahu a fait à ses voisins, du Liban à Gaza. Tout le monde voit ce qu’il fait au peuple Palestinien, objet de nettoyages ethniques continuels, peuple qui se trouve pourtant sous son administration et sous sa responsabilité et protection. Et les membres du gouvernement de Netanyahu disent sans détour le sort qu’ils réservent au peuple Palestinien. Son vrai visage est depuis longtemps connu de tous ».
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Erdogan, en difficulté sur le plan intérieur, ressort le vieux poncif musulman de la critique d’Israël pour essayer de rassembler son peuple autour d’un ennemi commun. C’est un lamentable échec : la jeunesse turque ne se laisse pas berner et rêve de davantage de liberté.
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@Boaz
La jeunesse turque n’approuve pas pour autant la politique israélienne qui reste injustifiable. -
@Com un
Je ne parle pas dans ce papier de la situation à Gaza ou ailleurs dans le monde. Je parle uniquement de l’antisémitisme. Et les situations conflictuelles dans le monde, quelles qu’elles soient ne peuvent justifier l’antisémitisme et la dictature. -
Erdogan devrait sortir la Turquie de l’OTAN et rejoindre les BRICS.
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@mursili
La Turquie est l’instrument de l’OTAN dans la région du Moyen-Orient. Elle en profite bien d’ailleurs — voir Syrie, Haut-Karabagh, Chypre, Lybie... -
Je ne suis nullement un fan du retors frère musulman turc nommé Erdogan, loin s’en faut, mais sauf a être un $ionnard se croyant mordicus au dessus de toutes les lois humaines, car élu et héritier foncier d’une sombre et archaïque divinité, je ne vois pas en quoi souhaiter la fin d’un état colonial instituant et légalisant l’apartheid, l’épuration ethnique et le génocide, serait de l’antisémitisme !?!
C’est avec ce genre de raisonnement tordant le sens des concepts, que l’occident se ridiculise, se fait honnir et condamner par plus des 7/8ème de l’humanité. . .
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« Qu’Allah détruise l’Israël » — J’ai peut-être tort, mais je trouve que cette référence à une entité imaginaire est le signe d’une régression de l’intelligence. Et si dieu (allah) est prétendiument créateur de tous les mondes, de tout l’univers, qu’a-t-il à faire d’un petit état sur le tas de boue appelé « Terre » ? Le dieu d’Erdogan n’est que la projection et la justification de sa propre agressivité.
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@ricoxy
Pour le moment l’évocation religieuse est avant tout signe d’impuissance mais, effectivement, toute idéologie instrumentalisant la religion, $ionisme et fascisme compris, est une régression civilisationnelle et inéluctablement un aller simple vers la barbarie.
Or si une der des der éclate, son détonateur sera le proche orient, nulle part ailleurs et je crains que nous en soyons plus proche que jamais. . .
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