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Accueil du site > Tribune Libre > L’appel d’hébergeurs alternatifs pour des services numériques (...)

L’appel d’hébergeurs alternatifs pour des services numériques viables dans l’Éducation nationale et lʼEnseignement supérieur

À l'attention des ministères de l'Éducation nationale et de lʼEnseignement supérieur, de la recherche et de lʼinnovation

La présente lettre est soutenue par une partie du Collectif des Hébergeurs Alternatifs Transparents Ouverts Neutres et Solidaires (CHATONS). Les organisations signataires : 42L, Alolise, ARN, ARTCODE.re, Colibris Outils Libres, Défis, Devloprog, Hadoly, Leprette.fr, Le Samarien, siick, Sleto, Sud-Ouest.org, Zici.

Le 7 avril 2020,

Depuis le début de l'épisode de confinement, nos organisations ont constaté des dysfonctionnements aux conséquences regrettables dans l'Éducation nationale et l'Enseignement supérieur.

Alors que le gouvernement et le CNED soutiennent qu'ils ont mis en place un système permettant la continuité des cours pour tous, la réalité semble bien différente. Les témoignages montrent la surcharge des serveurs de classes virtuelles et des Espaces Numériques de Travail, et montrent combien les enseignants sont laissés seuls pour pallier les manquements techniques des institutions nationales.

Conscient de ces manquements, la Direction Générale de l'Enseignement Supérieur est même allée jusqu'à publier un document incitant à l'usage de services mis à disposition par le monde associatif (exemple : Framasoft).

L'État a ignoré à de nombreuses reprises les appels des associations à utiliser massivement des services sous Logiciel Libre et a préféré signer un partenariat avec Microsoft en 2015. L'État a continué à dégrader les moyens disponibles dans la fonction publique. Force est de constater que cette stratégie ne permet pas de faire face à la crise actuelle.

La société civile a un rôle essentiel à tenir dans cette période difficile mais elle n'a pas vocation à être une alternative aux missions de l'Éducation nationale et de l'Enseignement supérieur. Ces institutions se doivent de garantir la continuité de la formation pour tous. Le monde associatif, vu son sous-financement et la politique désavantageuse de l'emploi à son égard, ne peut pas garantir une mobilisation suffisante pour répondre aux besoins de 870 000 enseignants et 12 800 000 élèves.

À défaut d'être correctement informés et orientés, c'est en masse qu'enseignants et élèves se tournent vers les services en ligne des GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft). Le modèle économique de ces entreprises repose sur la collecte de données personnelles, l'enfermement numérique, l'extraterritorialité de la loi et l'opacité de leurs pratiques. Autant de menaces mettant en danger la vie privée, les données personnelles et l'intérêt général.

Nous appelons l'Éducation nationale et l'Enseignement supérieur à prendre des mesures correctives et curatives.

En renforçant les capacités de leurs services numériques, tant nationaux que locaux. C'est réalisable avec le soutien des équipes techniques et des référents numériques, l'augmentation des moyens techniques et de l'offre de services alternatifs basés sur du Logiciel Libre.

Ces derniers ont montré leur efficacité auprès d'un public varié aussi bien pour le partage de ressources, l'édition collaborative de documents que pour la visioconférence.

En informant davantage les équipes pédagogiques sur le cadre légal de l'utilisation des outils numériques et de l'incompatibilité des conditions générales d'utilisation de certains services avec le contexte de l'enseignement et sur le RGPD (Le Règlement Général sur la Protection des Données nᵒ 2016/679).

En orientant les enseignants et les élèves sur l'utilisation de services libres et décentralisés, pour garantir leur autonomie et la sécurité de leurs données personnelles. 

La mise en place de ces mesures doit se faire dans le respect de certains principes, en tirant les enseignements de la situation actuelle :

 
  • Donner la priorité au Logiciel Libre et soutenir son développement.
  • Assurer la gestion des services en interne.
  • S'appuyer sur les équipes de terrain.
  • Interdire toute obligation d'usage de services exploitant la vie privée des élèves ou ne respectant pas le RGPD, notamment ceux des GAFAM.
  • Informer correctement sur les contraintes réglementaires à respecter par les enseignants et les élèves.

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13 réactions à cet article    


  • mac 8 avril 2020 22:27

    Je ne peux qu’approuver ce texte. Certains enseignants ne rendent même pas compte qu’ils servent de cobayes à des grandes plateformes privées.

    Les chefs d’établissements (publics comme privés) et l’administration n’y voient souvent rien à redire tellement ils sont obnubilés par de désir de faire fonctionner cette continuité pédagogique coûte que coûte. Certains ne savent parfois même pas la différence entre un logiciel libre et un gratuiciel...


    • kalagan75 9 avril 2020 13:17

      @mac
      « Certains ne savent parfois même pas la différence entre un logiciel libre et un gratuiciel...  »

      certains ne savent même pas envoyer un mail !!
      Nous avons mis une partie de notre infrastructure à disposition de certains étudiants et de leurs enseignants en leurs donnant accès à une plateforme d’échanges.
      Aucun souci de prise en charge sauf pour certains enseignants, comme par hasard les plus revendicatifs sur la réforme des retraites ... ils auraient mieux fait de se former à « l’outil informatique » plutôt que de cirer le pavé.


    • François Vesin François Vesin 9 avril 2020 10:32

      870 000 enseignants !!!

      Encore un petit effort et, le virus GAFAM les décimera tous

      car c’est notre prooooojeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeet !!!


      • Michael Gulaputih Michael Gulaputih 9 avril 2020 13:51

        @collectifhebergeursalternatifs

        Je plusse !

        Y a-t-il une pétition en ligne ? 


        • titi titi 9 avril 2020 17:43

          @L’auteur

          >Donner la priorité au Logiciel Libre et soutenir son développement.

          Vous avez raison : il faut former les élèves avec des solutions qu’ils n’ont aucune chance de retrouver dans leur vie professionnelle.

          Ca leur fera les pieds !


          • xana 10 avril 2020 12:12

            @titi
            C’est vrai qu’avec une formation sur des logiciels libres il faudrait aussi leur expliquer ce que ca signifie, plutôt que leur laisser croire que c’est juste par pingrerie qu’on ne leur donne pas des logiciels payants. Et que le libre, ce n’est pas du gratuit mal ficelé, mais aussi une façon de collaborer avec la communauté pour développer des choses intéressantes, et finalement une démarche de liberté.
            On peut, dans certains cas, acheter des logiciels payants, mais d’une façon générale il est plus formateur d’utiliser du libre plutôt que d’attendre la pâtée (dont il est impossible d’avoir la recette) de Bill Gates et ses petits copains.


          • titi titi 10 avril 2020 13:40

            @xana

            Il n’y a que des inconvénients au logiciel libre...
            Ce sont souvent des pâles copies d’un logiciels payants.
            Les différents modes de licences sont incompréhensibles et pas rassurants.
            Les personnes qui sont dedans sont des personnes immatures capables d’animer tout un dîner sur les avantages/inconvénient d’un CentOS / Débian / Suse / etc...

            Faut dire que ça part d’un mauvais principe : politiser l’informatique.
            L’informatique c’est juste un outils.
            Un outil qui, paradoxe de Sollow, ne fait gagner aucune compétitivité.


          • pemile pemile 10 avril 2020 13:57

            @titi « Il n’y a que des inconvénients au logiciel libre... »

            Tant qu’il y en a moins que dans les logiciels propriétaires smiley

            « L’informatique c’est juste un outils. »

            Oui, et un outil libre, c’est bien plus pérenne, ça permet d’en avoir la maîtrise et de pouvoir le faire évoluer.


          • titi titi 10 avril 2020 16:56

            @pemile

            « Oui, et un outil libre, c’est bien plus pérenne, ça permet d’en avoir la maîtrise et de pouvoir le faire évoluer.  »

            Pérenne ? à condition de pas se louper.
            https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/1/1b/Linux_Distribution_Timel ine.svg

            Le seul Linux pérenne c’est Androïd... donc parce qu’il est porté par Google.

            Et au fait ? Qu’est devenu MySQL ? :p

            « ça permet d’en avoir la maîtrise »
            Ça ça me fait bien marrer... Maîtrise de quoi ?
            Les seuls nouveautés dans les OS depuis 20 ans ce sont les algorithmes de hashage ou de cryptage.
            Allez y ... expliquez moi SHA1 ?
            Plus facile : vous êtes rentré dans le code de 7-Zip logiciel libre de compression ? Allez y.... expliquez moi Lz77 ? 

            La vérité c’est libre ou pas, l’informatique c’est un produit de consommation comme un autre. Et qu’on vienne pas me dire qu’on « maîtrise » le kernel Unix plus que le kernel Windows.


          • pemile pemile 11 avril 2020 19:16

            @titi « Le seul Linux pérenne c’est Androïd... »

            Un outil Google pérenne ??!! smiley

            « La vérité c’est libre ou pas, l’informatique c’est un produit de consommation comme un autre »

            Non, dans nos sociétés de plus en plus basées sur le numérique, c’est ce qui vous permet de stocker et d’accéder à VOS datas.

            Un armoire est aussi un produit de consommation comme un autre smiley


          • titi titi 13 avril 2020 01:39

            @pemile

            « Un outil Google pérenne ??!!   »
            Oui.
            Une distribution Linux qui dure plus de 15 ans c’est un miracle.
            Où en est RedHat ? Mendriva ? Les OS qui devait casser la gueule à Windows ? Tout Kaput !!

            « c’est ce qui vous permet de stocker et d’accéder à VOS datas.  »
            euh c’est pas une question d’OS.
            C’est une question de choix entre cout/facilité/sécurité.

            Et si vous me parlez des datas des entreprises, sachet que Renault vient de débaucher le chef du design Peugeot... Peugeot dont le patron est l’ancien n°2 de Renault.
            Le secret des datas en entreprise sauf à formater les cerveaux de chaque cadre qui change de job, c’est une vaste rigolade.


          • Arogavox Arogavox 11 avril 2020 11:48

            « Le monde associatif, vu son sous-financement et la politique désavantageuse de l’emploi à son égard, ne peut pas garantir une mobilisation suffisante ... »

             et ça ne date pas d’hier ! ...

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