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Accueil du site > Tribune Libre > L’ennemi intérieur - Mathieu Rigouste et la sociologie

L’ennemi intérieur - Mathieu Rigouste et la sociologie

Chercheur en sciences sociales, Mathieu Rigouste est l’auteur de « L’Ennemi intérieur » (publié en 2009 chez La découverte) ; un ouvrage qui se veut très documenté issu de sa thèse, dans lequel il met en valeur « le substrat idéologique des réponses politiques aux dites violences urbaines ».

Rien que ça !

***

Billet rédigé suite à la lecture de l’ouvrage et de l’entretien de l’auteur sur Rue89 le 25.07.2010

_______________

Dans l’entretien de Mathieu Rigouste qui, nul doute, vit loin des quartiers dits "difficiles" - voire ingérables par endroits -, les propos de ce chercheur sentent "bon" le petit-blanc-chercheur habité par une culpabilité raciale fruit d’un bourrage de crâne gauchiste qui s’appuie sur une connaissance partielle et partiale de l’Histoire des peuples ; chercheur en quête de nouvelles palmes académiques et de nouveaux galons universitaires aussi, en bon petit soldat d’une sociologie arriviste de bonne conscience sur le dos de populations cruellement exposées, privées de considération et de protection.

***

Si la mort d’un délinquant provoquée par un policier qui ne se trouvait pas en situation de légitime défense est bien un meurtre, en revanche, on pourra envisager un autre type de mobilisation lorsqu’une arrestation tourne mal, car enfin…

Qui est au rendez-vous quand il est question d’empêcher des délinquants souvent multi-récidivistes de faire la loi dans un quartier, ou quand il s’agit de faire en sorte que des ados de 12 à 16 ans ne soient pas livrés à eux-mêmes dans les rues à deux heures du matin ?

Les familles de ces mêmes délinquants, grands frères, grandes soeurs et parents qui ne manquent jamais de se mobiliser quand leur arrestation tourne au drame ?

Et même si d’aucuns pourront toujours le moment venu (et voulu !), trouver un bouc-émissaire (la police, le racisme, l’échec scolaire, le chômage) pour porter le chapeau de la responsabilité, de la honte de l’échec en tant que parents et de l’humiliation de voir un des siens, sa propre chair et son propre sang, porter préjudice à la réputation de sa propre famille (pour peu que cette réputation soit encore à faire ou bien qu’elle soit digne d’être protégée) …

Tout en précisant qu’il est toujours préférable de réunir les conditions qui permettent à chacun de s’épanouir plutôt que de faire la leçon à des populations entières par police interposée...

N’empêche, dans l’attente de ce Grand Soir, la question demeure !

***

Prise de vue de Serge ULESKI.JPG

Si on se doit de recueillir toute parole quelle qu’elle soit avec circonspection, toutefois, on doit pouvoir placer sa confiance dans la parole - une fois vérifiée, si nécessaire -, des non délinquants multi-récidivistes et de leurs complices passifs dont l’occupation principale consiste à contrôler et à pourrir la vie des quartiers tout en s’assurant qu’ils n’aient jamais à rendre des comptes.

Et tous les ouvrages aussi « objectifs » soient-ils, n’y changeront rien, et certainement pas… une phraséologie telle que : « le substrat idéologique des réponses politiques aux dites violences urbaines – la construction médiatique de la figure de l’immigré et des quartiers populaires - le pouvoir adopte des postures de guerre, il importe et réexpérimente en contexte intérieur, des protocoles testés à l’extérieur. »

Phraséologie susceptible certes ! d’épater le bourgeois et de flatter les militants de la LCR (et de faire rire mon cheval et ceux des caïds - "Fouette cocher !") mais guère plus, sinon moins.

Pareillement…

Un travail dit « savant » et « exhaustif » ne nous sera d’aucune utilité puisque le plus souvent ce travail n’expliquera rien du vécu de la police et des habitants de ces quartiers ; habitants dans toute leur « diversité de situations » - oui ! diversité ! car elle existe bien cette diversité : délinquants non récidivistes, classe-moyenne géographiquement déclassée, victimes, catégories diplômées, non diplômées, réseaux criminels, population culturellement intégrée ou pas, chômage, retraités, actifs...

***

Aussi...

Il faudra bien un jour choisir entre « chercher en rond », tel un poisson rouge dans son bocal - recherches donnant lieu à des publications de chercheurs destinées à d’autres chercheurs et maîtres de recherches dont le soutien est indispensable dans une carrière universitaire* -, et « trouver pour le bien commun » des pistes susceptibles de conduire à des solutions dans l’intérêt de la communauté toute entière puisque les quartiers dits "difficiles" nous concernent tous.

Et peut-on rajouter, sans être alarmiste, que l’urgence est là, bien là ?!

Et pour longtemps encore.

Dans tous les cas, les chercheurs, tout comme les conseilleurs, n’étant manifestement pas les payeurs, les sociologues seraient bien avisés de cesser, autant que possible, de s’adonner et de se vautrer dans une sociologie narcissique, jargonnante d’esbroufe, sociologie de carrière, sociologie de bonne conscience qui pratique ce qu’elle n’a de cesse de dénoncer, à savoir l’infantilisation de pans entiers de la population, aussi fragilisés soient-ils, et pour lesquels les notions de responsabilité, de courage et d’honneur ne sauraient en aucun cas s’appliquer.

La dé-valorisation n’est jamais très loin lorsque la liberté individuelle et la responsabilité qu’elle engage sont refusées à une population sous prétexte d’existence précaire, jalonnée de discriminations sans nombre.

Mais... de là à créer une nouvelle classe, celle des Intouchables, définitivement perdus pour la République, exclus mais encadrés et "protégés" par des parrains locaux, toujours serviables et compréhensifs, et dont les sociologues feront des choux gras - voyez comme ils se pourlèchent déjà !

Voeux pieux ou pas, n’en déplaise à ces derniers, on doit pouvoir encore être en droit d’imaginer et d’espérer autre chose pour nous tous où que nous vivions.

_______________

*Même si la sociologie n’a pas pour vocation de proposer des solutions et de conseiller des gouvernements, les chercheurs en sciences sociales ont le droit de se poser la question de l’utilité de leurs recherches ; utilité autre que celle destinée à favoriser leur carrière universitaires.

En d’autres temps, Edgar Morin a eu des choses à dire, sinon à dénoncer, à ce sujet.

 


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5 réactions à cet article    


  • Yann Amare 31 juillet 2010 16:11

    @l’auteur
    "les propos de ce chercheur sentent bon le petit-blanc-chercheur habité par une culpabilité raciale fruit d’un bourrage de crâne gauchiste« 

    Ouais une culpabilité justifiée par des faits historiques qui n’ont fait que quelque millions de mort (plus le million d’esclaves déportés) pendant et après la colonisation c’est juste un petit détail...Sans compter un pillage des ressources qui continue actuellement qui si on devait le rembourser (comme on le devrait le faire pour Haïti) ferait plusieurs milliers de milliard d’€...

    Mais ça bien sûr c’est commode de faire l’impasse, mais peut-être que vous manquez d’imagination au point de ne pas avoir la plus petite de ce qu’est une conscience, et d’être incapable de faire la différence entre le bien et le mal.

     »les sociologues seraient bien avisés de cesser, autant que possible, de s’adonner et de se vautrer dans une sociologie narcissique, jargonnante d’esbroufe, sociologie de carrière, sociologie de bonne conscience"

    et ceci est la preuve s’il en était besoin que vous êtes un idiot, un fat, un âne batté (pardon pour eux la comparaison est dévalorisante pour ce noble animal) vous êtes suffisant, puant, vaniteux, et que vous ne comprenez rien à rien et vous osez étaler cette ignorance ici...

    Faut-il qu’AV n’est vraiment rien à se mettre sous la dent pour accepter un tel galimatias insignifiant et absurde... smiley smiley smiley smiley


    • Serge ULESKI Serge ULESKI 1er août 2010 12:09

      @Yann Amare

      Merci d’avoir pris le temps de poster un commentaire.

      Libre à vous en revanche, de nous expliquer en quoi l’intervention de ce chercheur chez Rue89 nous aide à comprendre quoi que ce soit au mal des banlieues ? Et au-delà, celui de la société française dans son ensemble, qu’elle soit urbaine ou rurale.

      Qu’est-ce que cette sociologie qui n’éclaire rien, qui n’ouvre aucune piste mais qui se vautre dans ce qui ressemble fort à un procès d’intention à l’encontre de tout ce qui de près ou de loin ressemble à un flic.

      Ce sociologue pratique un « gauchisme » passé de mode, celui des années 70 qui nous a conduit la gauche là où elle se trouve aujourd’hui : dans l’impasse avec pour seul sortie DSK : la mort de la gauche de gouvernement.


    • Waldgänger 1er août 2010 12:43

      Je m’étais accroché avec l’auteur il y a quelques mois, mais cet article est excellent et salutaire après avoir entendu les mêmes salades sociologiques en boucle dans la presse papier ou en ligne, je pense notamment à la creuse langue de bois de Muchielli. 


      • Serge ULESKI Serge ULESKI 1er août 2010 23:32

        De plus... notre sociologue de service feint d’oublier, qu’aujourd’hui, le sur-armement des caïds est un fait avéré ; caïds qui savent faire payer très cher aux habitants des quartiers toute intervention policière  : gel des transports, destruction de bâtiments publics, intimidation, et ce afin que l’Etat réfléchisse à deux fois avant de renouveler toute intervention.


      • Lord WTF ! FFDLFS AKA P$YKOTIK MAMBA 1er août 2010 23:46


        Toi, negro...va falloir que Papa Mamba il te côze sérieux...wesh ! right dans les yeux ! smiley

        quels caïds ? quels guns ? t’as forcé sur le red bull ? hmmmm...dis-moi ça te dirai de rencontrer mes pitbulls ? tu vas voir, ça va être MEETIC ! smiley

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