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Accueil du site > Tribune Libre > L’épopée militante des colibris solidaires et de SOS hébergement

L’épopée militante des colibris solidaires et de SOS hébergement 

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En 2013, les familles laïques ont accompagné des familles expulsées de leur logement pour impayés de loyers.

Quelques expulsions ont été évitées et des familles mises à la rue ont été hébergées.

La presse locale s'en est fait l'écho.

Cette action s'est poursuivie et s'est accélérée.

Elle a été menée dans l'année 2021 avec un réseau de solidarité : les colibris solidaires.

Cette inter-action a permis de poser d'autres problématiques que l'hébergement et le relogement, c'est celle des moyens de subsistance des personnes en difficulté et notamment des hébergées et des mises à l'abri .

Nous avons organisé des distributions alimentaires sans oublier de livrer de la nourriture à quelques personnes Isolées ou SDF.

Durant l'été 2022, nous avons décidé collectivement avec le réseau de créer deux associations complémentaires : SOS Hébergement, association familiale laïque et les Colibris solidaires d'Avon Fontainebleau et du sud 77.

En trois mois, les deux associations ont pris leur envol et chacune d'entre elles est forte d'une centaine d'adhérents.

Pour nous, un bénévole accompagnateur n'est pas un professionnel mais il doit avoir des qualités indispensables :

  • la disponibilité,

  • l'empathie,

  • l'obligation de réserve : il n'a ni de commentaires ni de jugements à émettre et doit garder devers lui les informations

  • l'écoute.

C'est ce que nous avons appliqué.

Peu à peu :

  • les institutions comme le DDETS et le 115*-

  • et nous-mêmes, avons appris à nous connaître et à être complémentaires

Comme me l'a dit un jour le directeur adjoint de la DDETS :

« Chacun est dans son rôle ».

Nous n'avons pas toujours été d'accord mais nous avons travaillé en bonne intelligence sans heurt, la DDETS nous faisant comprendre que certaines choses ne leur était pas possible.

Nous avons beaucoup avancé.

Au début il nous arrivait fréquemment de mettre sur la place publique et par voie de presse des situations urgentes et ces dernières années il a suffi d'un coup de téléphone suivi d'échanges pour débloquer des situations.

En deux ans, ce sont plus de cent personnes qui ont été accompagnées par nos soins et beaucoup ont été hébergées ou relogées.

Parfois il nous arrive de payer des nuits d'hôtel à des familles qui ne peuvent pas être prises immédiatement en charde pas le 115, nous assurons alors un relais d'une nuit.

Cette décision a eu un effet bénéfique.

Les personnes que nous avons pu recevoir et héberger ont été rassurés et bien préparés à une prise en charge :

  • connaissance des règles

  • maîtrise de questions liées à la scolarisation des enfants, à l'aide alimentaires

  • lien permettant un suivi individualisé empathique et non professionnel

 

Par deux fois, pour une femme enceinte qui dormait dans sa voiture et qui ne pouvait pas rejoindre son logement inhabitable suite à des dégâts des eaux et pour une femme battue, nous avons fait de la remédiation locative en leur trouvant un logement provisoire.

Nous avons réitéré avec trois jeunes sdf de Fontainebleau à qui nous avons proposé un bail précaire.

Nous leur avons payé leur assurance habitation et ensuite nous les avons aidés à obtenir un logement durable.

Nous poursuivons nos actions et nos réflexions.

Depuis quelques temps nous avons des contacts avec des agents immobiliers solidaires et avec des particuliers afin de faire de la remédiation locative à notre échelle c'est à dire :

accompagner quelques personnes, leur trouver un hébergement de transition et ensuite les aider à trouver un logement pérenne et à y rester en assurant leur responsabilité de locataire.

Voici où nous en sommes.

 

C'est une véritable épopée militante avec des obstacles, des avancées, des réussites et le plaisir de sortir quelqu'un de la difficulté et de donner à certains l'envie de s'engager à leur tour.

 

Smina Kernoua et Jean-François Chalot


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2 réactions à cet article    


  • ZenZoe ZenZoe 11 mai 2023 10:30

    Hier j’ai regardé sur France 3 un documentaire sur les années après-guerre. On y disait notamment que la situation était alors catastrophique pour beaucoup, avec une crise du logement insupportable et 1 personne sur 10 vivant sous le seuil de pauvreté. Seules les classes moyennes, des fonctionnaires pour la grande majorité, semblaient tirer leur épingle du jeu.

    Et je me suis dit, mince alors, on dirait la situation d’aujourd’hui, avec le même taux de pauvreté, le mal logement, en pire même, avec des classes moyennes de plus en plus touchées par les difficultés et une vision de l’avenir très noire. Et il n’y a même pas eu de guerre mondiale récemment si ?


    • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 11 mai 2023 11:12

      Il faut saluer ceux qui agissent et ne se contentent pas de mots ! On ne peut pas attendre une hypothétique « révolution » en laissant les pauvres dans la mouise...
      Mais il est vrai que ce genre d’action s’apparente à une tâche de Sisyphe. Dans notre belle Europe dont il faut hisser le drapeau au fronton de nos mairie, on en est presque revenu à la situation de 1954 !

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