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L’Iran peut-il refouler les forces américaines  ?

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Cette notion a influencé de nombreuses opérations et plans iraniens au fil des ans. Les deux parties sont engagées dans un conflit par procuration en Irak depuis des années, qui a finalement débordé en Syrie. Les forces américaines et les milices soutenues par l’Iran s’engagent occasionnellement dans des confrontations indirectes sur le sol syrien.

Selon les rapports, des groupes armés soutenus par l’Iran ont attaqué les forces américaines en Syrie environ 78 fois en 2021. Les forces américaines n’ont répondu que trois fois à ces attaques répétées. La dernière opération menée par des milices iraniennes contre une base militaire américaine dans le nord de la Syrie a causé la mort d’un entrepreneur et a blessé cinq soldats américains.

Cet incident soulève des questions sur l’orientation potentielle de ces confrontations et sur le fait de savoir si elles pourraient entraîner le retrait des forces américaines du nord de la Syrie, tout comme cela s’est produit en Afghanistan, en Irak et dans d’autres endroits.

Plusieurs sources américaines ont confirmé que les États-Unis ne retireront pas leurs forces du nord de la Syrie. L’administration Biden estime que les forces américaines répondent «  proportionnellement  » aux attaques qui les visent et souligne leur détermination à maintenir les troupes américaines en Syrie. Le président Biden a averti l’Iran de «  se préparer à des actions énergiques pour protéger notre peuple  » et ne cherche pas de conflit avec l’Iran.

Les forces américaines en Syrie opèrent sous l’égide de la coalition internationale contre l’État islamique. Selon plusieurs sources, elles se composent d’environ 90 soldats, la majorité étant stationnée dans les régions contrôlées par les combattants kurdes dans le nord et le nord-est de la Syrie, notamment dans les provinces d’Al-Hasakah, de Raqqa et de Deir ez-Zor. Leur rôle principal est de fournir un soutien aux Forces démocratiques syriennes.

Actuellement, il est difficile pour l’administration Biden de décider de retirer les forces américaines de Syrie. En effet, la décision de retirer les forces d’Afghanistan a eu des conséquences néfastes, combinée au calendrier et à la proximité des élections présidentielles américaines à venir, où le président Biden devrait chercher à se faire réélire. Ces facteurs réduisent les chances de prendre une telle décision, sauf en cas de pertes humaines importantes parmi les forces américaines, où le coût des pertes dépasse les avantages politiques de maintenir les forces américaines en Syrie.

Les frappes de missiles iraniennes sur les bases américaines en Syrie montrent l’ampleur du défi auquel est confronté les États-Unis, car ils ont échoué à dissuader l’Iran au bon moment. Le régime iranien perçoit que l’influence américaine diminue et le renforcement du rôle de la Chine au Moyen-Orient soutient les aspirations iraniennes à contraindre Washington à retirer ses troupes de toute la région. Cela met les États-Unis dans une situation difficile, testant leur confiance et leur crédibilité avec leurs alliés régionaux, les appelant à prouver leur puissance, leur influence et leur engagement à préserver leurs intérêts dans la région.

Les tensions réduites entre les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) et l’Iran pourraient encourager ce dernier à intensifier la pression sur les États-Unis en attaquant leurs forces en Syrie. Cependant, le rythme de l’agression iranienne dépend de la réaction américaine à chaque attaque iranienne.

Les États-Unis ont répondu à ces attaques de manière limitée et ciblée, sans lancer de riposte plus forte et dissuasive qui empêcherait de futures attaques. L’efficacité et la précision des attaques iraniennes, menées par des missiles et des drones, sont un facteur important dans cette approche.

Washington s’inquiète que l’Iran puisse élargir l’échelle de ses attaques, entraînant des pertes plus importantes dans les bases militaires américaines. Cela place la Maison Blanche dans une position difficile pour dissuader l’Iran en prenant des mesures, soit en lançant une grande opération militaire de représailles avec tous les risques potentiels impliqués, soit en acceptant l’humiliation et en restant silencieux. Cette dernière option est la plus difficile et inacceptable, étant donné les défis complexes auxquels les États-Unis font face dans de nombreux domaines d’influence et d’opérations.

Le problème avec la situation décrite ci-dessus est que le succès répété des frappes iraniennes contre les bases militaires américaines pourrait encourager davantage d’attaques, soit pour obtenir des concessions des États-Unis dans les relations globales entre Téhéran et Washington, soit pour démontrer l’efficacité de la politique de bras long et de guerre par procuration de l’Iran. Cela renforcerait l’influence de l’Iran en Syrie et ailleurs, et maintiendrait la situation régionale telle qu’elle est, sans changement significatif.

De plus, cela entraînera inévitablement une nouvelle affaiblissement des relations de sécurité entre les États-Unis et leurs alliés du Moyen-Orient en raison des lacunes de Washington, de la diminution de la capacité de dissuasion et de l’incapacité à maintenir son influence traditionnelle dans la région.


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1 réactions à cet article    


  • nenecologue nenecologue 17 avril 2023 13:58

    L’Iran ne peut probablement rivaliser militairement avec les USA mais peut leur faire suffisamment mal pour qu’ils ne s’y frotte pas.

    Maintenant, quel est le taux de victimes collatérales que le deep state est capable d’infliger aux USA ?

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