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Accueil du site > Tribune Libre > La Berlinale : justice pour Roman Polanski !

La Berlinale : justice pour Roman Polanski !

Ainsi Roman Polanski, aujourd’hui assigné à résidence dans son chalet de Gstaad en attente d’une éventuelle extradition vers les Etats-Unis en raison de son inculpation pour « relations sexuelles illégales avec une mineure » (délit remontant à 1977, mais sans prescription), vient-il de se voir décerner, ce samedi 20 février 2010, l’Ours d’Argent du meilleur réalisateur, pour son thriller The Ghost Writer, à la 60ème édition du festival du cinéma de Berlin.
 
 Que le réalisateur franco-polonais s’en dise « très content et honoré », comme l’a déclaré le producteur de ce film, Alain Sarde, lors de la conférence de presse des lauréats, voilà qui, bien évidemment, n’étonnera personne. Mais ce qui, en revanche, ne laisse pas de nous stupéfier, jusqu’à forcer l’admiration, c’est cette prodigieuse dose de courage moral, alliée certes à un indiscutable génie cinématographique, avec laquelle Polanski s’est échiné, contre vents et marées, dans une solitude quasi totale et du fin fond de son obscure cellule suisse, à achever le montage de ce nouveau chef d’œuvre.
 
 A tout le moins serais-je autorisé à penser que mon propre combat, pour le défendre dans le meilleur de la presse européenne, n’aura pas été, sinon vain, du moins absurde, malgré les quolibets et parfois les injures dont je fus moi-même accablé pour avoir osé prendre, en ce difficile dossier et cette épineuse affaire, son parti ! 
 
 Bernard-Henri Lévy, dont, malgré les différents conflits qui m’opposent souvent durement à lui sur le plan philosophique, je fus un des rares intellectuels francophones à signer même la pétition en faveur de la libération de Roman Polanski, a su, à ce propos, trouver, très objectivement, les mots justes, les plus adéquats et émouvants à la fois : « J’ai eu le privilège de voir Roman Polanski finir ce film. J’ai eu le privilège de le voir, l’espace de quelques heures, affiner à distance une coupe, corriger à l’aveugle un étalonnage ou réinventer un regard ou une couleur de ciel depuis le fond de sa prison. Eh bien cet Ours d’argent, c’est la victoire de son courage. C’est la sanction magnifique d’un esprit de résistance hors du commun, et qui sidère. », écrit-il en effet, très opportunément, dans sa revue La Règle du Jeu.
 
 Mais j’irais, quant à moi, un peu plus loin encore, dans la foulée, en cet éloge. Car ce que ce prix en tout point légitime prouve, de manière irréfutable, c’est que l’art - j’entends le « grand art » comme Nietzsche entendait le « grand style » - est plus fort, décidément, que tout jugement moral et, a fortiori, de tout tribunal humain. Mieux, c’est le célébrissime, et encore bien plus admirable, verset 6 du chapitre 8 du sublime Cantique des Cantiques qui me vient ici, fût-ce pour le paraphraser, à l’esprit pour qualifier cette récompense de la Berlinale à Polanski : s’il est vrai que « l’amour est plus fort que la mort », comme l’y chante magnifiquement bien le Roi Salomon, il s’avère tout aussi exact, en cet insigne cas, que l’art, lui, est plus fort que la détresse. Et le génie de l’artiste, bien plus fort, encore, que le misérable acharnement de la meute à ses trousses. Surtout lorsqu’il s’agit d’un chef d’œuvre tel que The Ghost Writer.
 
 N’est-ce pas, du reste, du fin fond de sa geôle de Reading que le grand Oscar Wilde, dont j’ai souvent comparé l’injustice du procès (condamnation, lui aussi, pour une sordide affaire de mœurs) tout autant que la tragédie du destin (deux ans d’emprisonnement pour ce chef d’accusation) à celles de Roman Polanski lui-même, écrivit son plus beau texte : De profundis, longue confession épistolaire, adressée à son jeune amant Bosie, que d’aucuns appellent non sans raison, par l’extraordinaire et quasi christique sens de la compassion qui s’en dégage à chaque ligne, comme le « cinquième évangile » ?
 
Aussi n’est-ce enfin là pour Roman Polanski également, avec cette nouvelle gratification que la Berlinale vient donc de lui reconnaître et la définitive réhabilitation artistique qui s’ensuit logiquement, que justice : au moins celle-ci, en ce qui le concerne, n’est-elle pas posthume !
 
 

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33 réactions à cet article    


  • Charles Martel Charles Martel 24 février 2010 10:53

    réhabilitation artistique ? mais personne n’a jamais dit que ce n’était plus artiste.

    ou alors dans votre mode de pensé, dès qu’on est justiciable comme un pékin moyen on n’est plus un artiste. On perd son statu d’intouchable, de génie, maudit, cela va de soit.

    Article à la limite de l’enfumage avec un air nauséabond sous-jacent « justice humaine imparfaite mais palmarès de manifestations artistiques parfaits et prégnants sur la réalité des faits... »

    Plus prosaïquement qu’un même milieu s’auto encense et s’auto congratule après s’être auto défendu n’a pas vraiment plus de valeur que la justice des hommes, oui qui ne restent que des hommes et pas des demi dieux comme vous voudriez nous faire croire dès qu’il s’agit d’une personne de vos élites devant lesquelles on doit s’abaisser bien bravement.


    • spartacus1 spartacus1 24 février 2010 11:31

      Tout à fait d’accord, article à la limite de l’enfumage.

      Je crois qu’il faut mettre l’église au milieu du village et dire que le fait d’être un artiste n’est pas incompatible avec le fait d’être un salaud et un pédophile.

      Si l’on juge par les propres (si j’ose dire) écrits de Polanski, son autobiographie (« Roman by Polanski », Ballantine Books, 1985), c’est un pédophile d’habitude, récidiviste :

      - Pour le persuader de quitter la Pologne pour venir s’installer à Los Angeles, le patron de la Paramount lui écrit : « Venez, vous n’avez rien à perdre. Le pire qui peut vous arriver, c’est d’y baiser comme jamais ». Polanski répond : « J’arrive ! ».

      - à propos de son installation à Gstaad en 1969 :
      « Le village était la capitale mondiale des instituts de jeunes filles. Elles se comptaient par centaines, jeunettes à la frimousse fraîche, tout justes réglées*. (…) Elles jouèrent un rôle bref mais thérapeutique dans ma vie. Elles avaient entre 16 et 19 ans. Elles venaient au chalet, pas forcément pour faire l’amour – bien que ce fut parfois le cas – mais aussi pour écouter du rock, parler au coin du feu… ».

      * C’est à dire 12-14 ans et non pas 16-19 ans comme il le prétend.

      Tirés d’une enquête du « New Yorker », 14 décembre 2009, Internet : www.newyorker.com :
      « Un ami lui présenta la cadette de sa propre petite amie – « peut-être un bon spécimen ». Ainsi en 1977 Samantha Gailey, 13 ans, entra-t-elle dans l’orbite de l’amateur de fruits verts.

      Maman Gailey voulait assister à la prise de photos. Ce fut non, « pour que la petite garde son naturel » sur la colline, avec ou sans « top ». Une seconde session fut organisée dans la maison de l’ami Jack Nicholson : sans top non plus, mais avec flûtes de champagne à gogo et du « quaalude », un puissant relaxant récréatif, dans le jacuzzi, la piscine, la salle de bains, puis la chambre à coucher. « Non, s’il vous plaît, arrêtez ! »

      La petite n’est jamais revenue sur ses dires devant le Grand Jury qui l’entendit. « J’étais au bord des larmes. Ma tête tournait. Et je n’arrêtais pas de dire : « Non, arrêtez ! » Les avocats du Polonais firent savoir que Samantha avait déjà fait l’amour deux fois avec son petit copain. Ils trouvèrent remarquable que leur client se fut alors enquis de la date de ses dernières règles. Même s’il opta finalement pour la sécurité en la sodomisant. »

      Voilà, Polanski tel qu’en lui-,même, un vulgaire pédophile. Le fait qu’il soit un cinéaste connu ne change rien à ses turpitudes.

      Imaginons qu’un noir US, ait commis les mêmes faits, aurait-il maintenant les même soutiens que Polanski ?
      La réponse est non ! Pour plusieurs raisons. Tout d’abord, faute de moyens financiers, il n’aurait pas pu échapper à la justice et quitter les USA. L’aurait-il fait qu’il n’aurait pas pu vivre très longtemps à l’étranger (France), faute de soutien d’une clique de prétendu intello, il aurait vite été extradé. Ensuite, présenté à la justice US, condamné à mort et exécuté, le soutien ne se justifierait plus !

      Alors, le fait de tourner des films donne le droit de se comporter comme un criminel sans en supporter les conséquences ?
       
      Qu’un Mitterand le soutienne, à la limite, je peux le comprendre, entre pédophiles on se soutient, mais les autres ?


    • spartacus1 spartacus1 24 février 2010 11:37

      J’oubliais, votre parallèle O. Wilde / est tout simplement de la manipulation.

      O. Wilde a été condamné, de façon totalement injuste, pour des faits qui se sont passés entre adultes consentants.
      Ce qui est reproché à Polanski, c’est un viol sur une mineure de 13 ans.

      Si vous ne voyez pas la différence, alors on ne peut pas grand chose pour vous et vous allez peut-être faire un jour la une des journaux.


    • Fergus Fergus 24 février 2010 10:57

      Bonjour, Daniel.

      Je ne doute pas que ce film soit excellent, si j’en juge par les échos recueillis ici et là. Si j’en juge également par le palmarès du Festival de Berlin au fil des ans.

      Cela dit, vous écrivez « ce prix en tous points légitime » et je m’interroge : avez-vous vu ce film ? Car il est un fait, sans vouloir critiquer la distinction, que le Festival de Berlin, comme tous les autres, fait aussi parfois de la politique ou de la communication à travers son palmarès.

      Autre formule surprenante : « réhabilitation artistique ». Diable ! en quoi Polanski a-t-il été attaqué sur son oeuvre, en quoi a-t-il besoin d’une réhabilitation artistique ? S’il a besoin d’une réhabilitation, c’est uniquement sur le plan judiciaire, et là les choses restent encore à faire !


      • Serum Serum 24 février 2010 11:04

        @L’AUTEUR

        Pourquoi défendez-vous ce violeur (je ne parle pas de l’artiste) ?

        Je suis éducateur, si vous voulez il y a plein de cas analogues dans nos prisons, voir identiques. Voulez-vous signer ou lancer des pétitions pour eux aussi ?

        On a besoin d’aide de gent motivé tout comme vous... je doit avoir environs 500 dossiers à vous soumettre. Si vous pouviez me pondre 500 articles pour chacun d’entre eux ce serrait civique. J’ai aussi d’autres amis éducateurs dans d’autres régions.

        A savoir que les personnes à défendre ne sont ni artistes et ne vivent pas dans ’’d’obscur chalet’’ mais dans de somptueuses cités, tel la cité des 4000.

        Par avance merci de votre réponse.


        • José Lopez-Martinez José Lopez-Martinez 24 février 2010 11:09

          @ Daniel Schiffer,

          « N’est-ce pas, du reste, du fin fond de sa geôle de Reading que le grand Oscar Wilde, dont j’ai souvent comparé l’injustice du procès (condamnation, lui aussi, pour une sordide affaire de mœurs) tout autant que la tragédie du destin (deux ans d’emprisonnement pour ce chef d’accusation) à celles de Roman Polanski... »

          Il est ignoblement ridicule de mettre sur le même pied Wilde qui fut condamné alors qu’il entretenait des relations sexuelles avec des adultes consentants et Polanski qui a violé une mineure.


          • aetius320 24 février 2010 11:29

            Eh les gars, laissez tomber les commentaires.

            Cet article est de la bouillie gauchiste classique. S’il y avait encore de véritables philosophes en occident, cela se saurait.

            • aivox 24 février 2010 12:29

              Exactement .


            • samir 24 février 2010 13:37

              Exactement beaucoup de complaisance dans la critique de ses films


            • zelectron zelectron 24 février 2010 11:52

              Polanski est « psychomachinchose » tant dans la vie que dans ses oeuvres il n’a d’artiste que le nom et recours aux plus vils sentiments et distorsions confinant à la folie. Tout le monde sait qu’il a une tendance à la schizophrénie pour preuve ses films tordus à souhait, c’est pitoyable qu’il n’ait jamais été soigné, à moins que certains y voient un avantage en tant qu’outil pour propager leurs propres déviances.


              • jef88 jef88 24 février 2010 12:16

                Toutes les turpitudes des intello, gaucho, artisto sont éffacées par la boboitude.
                L’admiration d’un artiste ne dispense pas de se pencher avec réalisme sur le problème de l’homme.
                Je n’ai pas vu le film mais je m’interroge : Et si le prix berlinois était un élément pour sa défense contre les USA ?


                • Serum Serum 24 février 2010 12:34

                  @Jeff 88 et aux autres qui attaques la gauche sans savoir…

                  Il est vraiment stupide de croire que parce que l’on est de gauche l’on défend Polanski

                  Je suis de gauche et je ne le défend pas (par ex Onfray, Bedos… ne le défendent pas). Dans mon entourage, la plus part sont de gauche et je ne connais personne qui le défende, éducateurs, artistes, gardien de prison ou pas.

                  Je connais des gents de droite qui le défende (qui sont architectes ou commerciaux), pour autant je n’associe pas la défense de Polanski à la droite ni aux architectes ni aux commerciaux.

                  Vous laissez sous entendre que vous êtes de droite, mais sur ce sujet nous avons a priori des points communs.

                  Bien à vous


                • Gonzague Gonzague 24 février 2010 13:38

                  Je vous renvoie à mon commentaire ci-bas, et signale au passage que je suis de ces gens que l’on appelle l’ultra-gauche. Dans le sens terroriste, il va sans dire, je suis de ceux qui mangent des enfants, par exemple, ou fomentent des attentats contre des civils, les femmes enceintes, les handicapés et les enfants en bas âge. 

                  Prétendre que « la gauche » défend Polanski est un refuge bien pratique dans lequel se réfugie l’homme de désaveu, un peu bête et feignant, qui recherche dans l’invective commune et la diffamation du même tonneau celui-là qui lui renvoie à la face son image de pantin excécrable, afin de se soustraire à l’autocritique légitime de tout homme de conviction.

                  Jef88, il est pour quoi le 88 ? Vous n’avez, sur votre avatar, pas la dégaine d’un gars né cette année. Enfin, je dis ca, hein, bon...

                • Gonzague Gonzague 24 février 2010 13:02

                  Je ne saurais juger le dernier film de Polanski attendu que je ne l’ai pas vu. Je suis assez d’accord avec l’auteur sur un point que ce dernier ne mentionne qu’en filigrannes : Il ne faut pas juger une oeuvre quant aux déclarations, manifestations ou faits publics de son auteur. 


                  Je reste néanmoins prudent concernant Polanski. « le Bal des Vampires » est soporifique, il en va de même pour « Rosemary’s Baby », « La neuvième porte » est un navet sans nom. Je n’ai malheureusement pas vu « le Pianiste » (avec Adrian Brody, je crois) et ne peux de fait pas me faire à l’idée que cette personne est un « grand cinéaste » (Ce film mérite peut-être les hallalis enthousiastes de la critique, qui sait ?)

                  Concernant l’affaire que vous mentionnez sans la mentionner (Car ce que ce prix en tout point légitime prouve, de manière irréfutable, c’est que l’art[...] est plus fort, décidément, que tout jugement moral et, a fortiori, de tout tribunal humain) je vous conseille, une fois n’est pas coutume, cet insignifiant feuillet qui je suppose incitera les plus indécis entre les lecteurs de ce commentaire à suivre la bonne piste en cas de penchants réprouvés par une bienséance de par trop souvent bien étroite :


                  Poils au menton

                  • aetius320 24 février 2010 13:28

                    @Serum : grosse erreur d’analyse.

                    Le gauchisme n’a rien à voir avec la gauche.

                    gauche : on s’occupe du monde du travail pour améliorer son sort.
                    gauchisme : on s’occupe du sociétal qui ne concerne que des micro-communautés, dans le cas de cet article la communauté des pédophiles bobos. Le gauchisme a un but de diversion vis à vis des problèmes réels. Les gauchistes se recrutent aussi bien parmi les déchets des universités que dans les milieux de la haute-bourgeoisie. Neo-libéralisme et gauchisme sont les deux faces d’une même pièce avec l’une qui joue le rôle de l’idiot utile pour l’autre.

                    • Serum Serum 25 février 2010 18:00

                      Mon analyse n’est pas fausse, c’est juste une affaire de perception.
                      Pour moi être de gauche veut dire se soucier du NOUS avant du JE. (Même si je reconnais que parfois l’humanisme est un individualisme bien fondé)

                      C’est pour ça que pour moi, tout les gouvernement sont de droites (un gouvernement qui défendrait les intérêts du monde avant ceux de son électorats ça n’existe pas).


                    • saint_sebastien saint_sebastien 24 février 2010 13:36

                      On peut être bon professionnellement et aussi être un pervers , un violeur ou un pédophile ... je vois pas en quoi l’un excuse l’autre ...

                      Des pédophiles , il y en a partout même chez les riches ...

                      • samir 24 février 2010 13:40

                        Il me semble au passage que la presse Francaise s’est bien gardée d’insister qu’il avait sodomiser la jeune fille

                        POURQUOI ?


                        • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 24 février 2010 14:35

                          « ... ce samedi 20 février 2010, l’Ours d’Argent du meilleur réalisateur, pour son thriller The Ghost Writer, à la 60ème édition du festival du cinéma de Berlin. »

                          Et moi je dis que cette Berlinerie était mal partie en projetant à l’ouverture son « Métropolis ». Vioir mon article dans la rubrique « société ».

                          Mohammed MADJOUR.


                          • ASINUS 24 février 2010 16:13

                            @l auteur 
                             
                             quelle tristesse un cursus universitaire tel que le votre
                             et ne pas faire la différence entre le bien et le mal .
                             votre these releve de la plaidoirie ou le monde culturel 
                             consanguin du monde des puissant considererait qu il y aurait
                             une justice pour le vulgum pecum et une autre pour votre caste.
                             Sans regretter la justice du lynch on se prend a rever comme récompense
                             pour nombre de nos éminences :
                             des plumes et du goudron !

                            Asinus : ne varietur


                            • Lapa Lapa 24 février 2010 16:16

                              Cet article est confondant de malhonnêteté.

                              1/ le renversement classique victime-coupable.

                              Le titre tout d’abord : il sonne comme un slogan, « justice » clame-t-il en gras. Justice pour Polanski cela sous-entend qu’il a subi un préjudice, sûrement important pour se prévaloir ainsi d’un titre. Ainsi donc quel préjudice aurait subit le cinéaste ? être poursuivit après s’être enfui d’un procès et se retrouver assigné à résidence. Le préjudice est-il si énorme ? Est-il injuste ? c’est du moins ce qu’insinue par là l’auteur.

                              « esprit de résistance » est-il écrit plus loin. Une intericonicité avec les périodes les plus sombres de l’histoire, à la limite ne pense-ton pas à Jean Moulin ? Pour un peu, Polanski serait un resistant enfermé injustement dans un geole qui se livre tout entier à son art. On croit rêver.

                              L’auteur veut donc faire passer le coupable (légalement il est coupable des faits reprochés puisque par son arrangement il a plaidé coupable) comme victime. Mais la justice n’est-elle pas dans le protection des plus faibles et dans le fait d’assumer ses actes délictueux ? Inutile de chercher une réponse dans cet article.

                              2/ l’amalgame entretenu entre éloge artistique et procédure judiciaire

                              Tout au long de son article, l’auteur va user d’amalgames pour dédouaner Polanski de devoir répondre de ses actes. D’abord mettre en parallèle un palmarès de l’industrie du spectacle avec un tribunal démocratique histoire de relativiser tout jugement. Ensuite considérer que ce palmarès est supérieur à un jugement moral, partant, d’une procédure judiciaire (notez le terme « a fortiori » qui est malvenu ! ), rien de moins !

                              Mais finalement ce palmarès, au vu du fonctionnement de ce genre d’institution, n’est-il pas dicté par un jugement moral également ? Comment peut-on être sur que seule la valeur technique et artistique ait joué, sans considération morale ? Aucune évidemment.

                              Le jugement moral n’est pas à une place innocente dans le texte, il est apposé là pour dévaloriser l’aspect judiciaire de l’affaire en « simple affaire de moeurs » et gommer l’injustice qu’a dû subir la véritable victime. Faire passer ce délit pour une simple atteinte aux bonnes moeurs histoire de cataloguer rapidement les adversaires, non en protecteurs des faibles ou chercheurs de la vérité, mais en réac coincés du gland. (pardonnez l’expression). L’auteur reviendra à la charge avec d’autres exemples historiques hors de propos.

                              Il y a donc le monde des hommes, et celui des arts. Et dans le monde des arts, une breloque vaut bien plus que la justice des hommes. propos indécents évidemment, mais qui enrobés, peuvent convaincre les plus faibles d’esprit.

                              3/ le mensonge dans la qualification des faits reprochés

                              A se demander si l’auteur peut se regarder dans la glace sans honte en énonçant tout à fait partiellement et avec des guillemets (ce qui aurait valeur d’exactitude ne reprenant le texte original) les faits reprochés comme étant seulement relations sexuelles avec une mineur. Or il doit savoir pertinemment que les six chefs d’accusation comprennent également viol ; que ce n’est que par la tractation (que Polanski n’a pas respectée d’ailleurs) qu’un seul chef a été retenu qui est celui d’abus sur mineur. Pourquoi l’auteur a-til remplacé le terme abus par celui de relations sexuelles ? Toujours pour minimiser les faits en mentant.
                               plus d’info là dessus : http://www.maitre-eolas.fr/post/2009/09/29/Quelques-mots-sur-l-affaire-Polanski

                              4/ des éloges et comparaisons hors propos.

                              Emporté dans son élan élogieux qui gomme tout esprit critique, l’auteur force le trait à devenir ridicule et inquiétant. Pense-t-il réellement ce qu’il dit ? Ou cherche-t-il seulement à embrouiller les lecteurs et leur gommer aussi leur esprit critique ?

                              On est en droit de le penser :

                              tout d’abord raccorder les faits reprochés et à Polanski et à Oscar Wilde est un procédé manipulatoire à double niveau. Premier niveau car iles faits ne sont pas semblables. Dans le deuxième cas il s’agit de relations entre adultes consentants là où dans le premier il y a abus sur une personne plus faible soumise à l’autorité (mineure). On ne peut pas croire qu’une personne dotée d’un minimum d’intelligence ait pu faire cette confusion de manière involontaire.
                              Deuxième niveau car en apposant Polanski à un artiste reconnu, il a légitimisation du discours, par argument d’autorité, comme quoi Polanski est un artiste aussi talentueux, ou à mettre sur le même plan, qu’Oscar wilde. hypothèse ainsi autovalidante ; dont il devrait être pourtant permis de douter

                               Nous avons donc un discours qui s’auto légitime par une éloge exagérée doublée d’une apposition faltteuse et manipulatoire.

                              5/ L’utilisation du fait religieux

                              Il est assez amusant et à raprocher de la phrase de F.Mitterrand lors de « sa défense » au JT de 20h. « que celui qui n’ jamais pêché me jette la première pierre ».
                              L’utilisation de la culture religieuse pour imposer un système , si ce n’est immoral (soustraction du puissant à la justice, exploitation du pauvre par le riche pour ses désirs), du moins délictueux (en l’occurence viol sur mineur ou toursime sexuel...) est une constante chez nos élites. La religion, non pas comme ils l’a pratique car ils ne s’abaissent pas à ce genre de conneries ; mais comme les autres sont sommés de pratiquer : « ne me jettez donc pas de pierres » fallait-il comprendre. (plus prosaïquement : vos gueules et lâchez moi la grappe).

                              Là nous avons le droit au Cantique des cantique, on est bercé d’irrationnel et sur le plan divin, la justice terre à terre des hommes semble dérisoire non ?

                              Nous envions tous ces gens qui tutoyent ausi facilement le divin !

                              Mais brusque retour sur Terre, je pense avoir démontré en quoi cet article est d’une indécence exemplaire.


                              • ASINUS 24 février 2010 19:08

                                yep , pas l air d un con moi coincé entre actias et lapa pffffffff


                                asinus : hi han


                              • joelim joelim 24 février 2010 16:50

                                Et le génie de l’artiste, bien plus fort, encore, que le misérable acharnement de la meute à ses trousses. 

                                Les fondements logiques de votre remarque sont les suivants :
                                - vous aimez cet artiste donc il est scandaleux de lui appliquer la loi des hommes,
                                - ceux qui ne sont pas d’accord avec çà sont des chiens, des sous-hommes, c’est ce que vous sous-entendez en les traitant de « meute ».

                                Soyez cohérent avec vous-même, osez dire que vous souhaitez l’impunité des crimes pour une « caste » que vous souhaitez vous-même définir, et que ceux qui sont contre ce néo-nazisme ne valent pas plus que des chiens... Un 4ème Reich de pacotille tente de se former autour de vos idées nauséabondes mais vous n’y arriverez pas, pas au temps d’internet. 

                                Vous comprenez, je suppose, que si l’impunité criminelle était avérée pour un des membres de votre intelligensia inepte et décadente, tous vos petits copains de soirées mondaines comprendront qu’ils peuvent violer impunément les enfants qu’ils veulent ? Et évidemment, de ceux qui protesteront on dira qu’ils forment une meute ! Quand aurez-vous le courage d’avouer que vous souhaiteriez museler (ou éliminer ?) ces gens qui osent rappeler que les humains doivent être égaux devant la loi ?

                                • samir 24 février 2010 16:53

                                  Mr Schiffer il semble que vous ayez donné le change à l’opinion publique par votre soi-disant attaque contre le carré d’as : finkielkraut etc... les philosophes-champomy.

                                  Ceci fait ayant manifesté un semblant de désaccord avec cette «  »« intelligentsia »«  » (troskyste le matin, rockefelleriste le soir) vous donnez l’impression à l’opinion d’etre un esprit libre et qu’il y a encore en France dans l’espace médiatique sur le devant de la scène des penseurs libres ayant encore un souci de ce qui est morale et de ce qui est amoral.

                                  Or dans ce torchon indigeste vous rejoignez l’avis du carré d’as pour défendre ce porc de Polanski qui en d’autres epoques serait deja mort ou goudronné/lynché : on vous appel comment vous et vos comparses ? LE FULL DES GRANDS ESPRITS ??

                                  A mon sens vous rejoignez vos comperes dans la corruption intellectuelle


                                  • samir 24 février 2010 17:09

                                    Ah oui dans votre processus de corruption intellectuelle evitez d’entrainer avec vous Oscar Wilde qui fut condamné pour HOMOSEXUALITE (vous savez entre adultes) car non seulement Mr Wilde n’etait pas un criminel mais par cette comparaison foireuse vous etablissez l’equivalence

                                    le cas roman polanski équivaut a celui d’Oscar Wilde
                                    donc l’injustice subie par Roman Polanski est équivalent a celle subie par Oscar Wilde : FAUX
                                    Mais piiiiiire cela veut dire que Polanski et Wilde sont des génies artistiques équivalent : euhh refusant de croire que vous etes bete je prefere penser que vous etes de mauvaise foi car autant O. Wilde fut un authnetique génie autant je trouve que les films de Polanski ne sont vraiment pas terrible...


                                  • Affreujojo Affreujojo 24 février 2010 17:39

                                    Décidément,que d’auteurs (Moix, Maillé, Lévy,Shiffer) opportunistes à l’envi,en mal de publicité,utilisent l’affaire Polanski pour se faire mousser et se posent en preux chevaliers Bayards ,défenseurs de l’immense injustice,que dis-je,au crime de lèse-génie consistant à mettre un homme (quel qu’il soit !) face à son passé. Leurs arguments,toujours les mêmes, exemplaires d’une mauvaise foi qui défie la logique, sont évidemment indéfendables.Et pourtant,ils s’acharnent,s’entêtent,traitant ceux qui ne pensent pas comme eux de Meute dégueulasse et immonde.On peut à juste titre,se demander pourquoi ? Par vanité ? ; engagés sans trop réfléchir dans une cause et ne pouvant faire machine arrière sans perdre la face ?Par publicité ? ; tout le monde a compris qu’avec internet il suffit de faire parler de soi,en bien ou en mal n’a plus grande importance.Ou alors et ce n’est qu’une hypothèse,il est dans leurs esprits normal de défendre et d’absoudre un grand créateur des accusations de viol sur mineures ( remarquez que je n’ai pas dis pédophile) dont il est accusé sous prétexte justement qu’il est un grand créateur ! En ayant mauvais esprit l’on pourrait penser qu’ils défendent l’indéfendable c’est à dire la pédophilie,mais cela je me refuse à le croire.


                                    • Cug Cug 24 février 2010 19:23

                                       Polansky a fuit les USA pour se soustraire à la justice après avoir drogué et violé une fille de 13ans je crois, mineure en tous les cas et non consentante.

                                      Alors même si comme DHL vous pensez que c’est une erreur de jeunesse à 40 ans passé je ne vois pas le rapport avec ses réalisations cinématographiques aussi remarquables soit t’elles.

                                      Et à priori Wilde n’a rien à voir dans cette affaire !

                                      Votre conclusion c’est qu’on peut commettre un crime si l’on est un artiste célèbre ?


                                      • FRIDA FRIDA 24 février 2010 21:34

                                        Mais voyons donc ??!!

                                        Quand on est un grand artiste, talentueux etc, on peut se permettre des petits caprices,

                                        mais que voulez-vous, ils ne comprennent rein,

                                        la fillette a eu le privilège de se faire sodomisée par tel artiste et elle s’en plaint,

                                        Ecoutez plutôt les commentaires d’un type comme Bénichou.


                                        • Fergus Fergus 25 février 2010 09:37

                                          @ L’auteur.

                                          L’unanimité des commentaires est édifiante. Avec plus ou moins de sévérité et plus ou moins d’arguments, ils vous montrent à quel point vous faites fausse route dans votre défense béate d’un homme dont vous confondez sciemment l’oeuvre et la vie dans une tentative, en l’occurence vaine, de manipuler votre lectorat. 

                                          Oui, Polanski doit être jugé équitablement, en tenant compte de ce qu’a été sa vie depuis ses turpitudes sexuelles. Non, cela n’a strictement rien à voir avec son oeuvre cinématographique, et le regard porté sur le réalisateur ne doit pas occulter ce qu’il a pu être par ailleurs, au point de lui apporter une absolution qui, si elle intervient, ne peut venir que de la justice.

                                          J’ai particulièrement apprécié le commentaire de Lapa que je vous invite à disséquer tant il est pertinent sur l’analyse de votre article.

                                          Bonne journée.


                                          • Pacalvotan Pacalvotan 25 février 2010 09:46

                                            J’ai bien vérifié que l’article ne figurait pas dans la section « parodie » mais non. Quelle triste image des philosophes vous donnez. Nous attendons votre réaction avec impatience. J’espère en tout cas que vous n’enseignez pas.


                                            • Serum Serum 25 février 2010 15:33

                                              @ L’auteur

                                              Auriez vous l’extrême courtoisie de répondre à vos lecteurs et/ou du moins de nous tenir informé si vous nous préparez un article/réponse... ?


                                              • Serum Serum 2 mars 2010 11:12

                                                @ L’auteur

                                                Auriez vous l’extrême courtoisie de répondre à vos lecteurs et/ou du moins de nous tenir informé si vous nous préparez un article/réponse... ?


                                                • Serum Serum 3 mars 2010 10:48


                                                  Salvator est incroyable, il a fait sa crotte et se moque de ce que pense ses lecteurs. Il ne prend même pas 10min de son temps pour nous répondre. Ou bien nous avons touché son amour propre ou bien il est trop intélligent pour nous autre simple lecteur !

                                                  Salvatore, BHL c’est un peu du pareil au même à la finale

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