Cet article est confondant de malhonnêteté.
1/ le renversement classique victime-coupable.
Le titre tout d’abord : il sonne comme un slogan, « justice » clame-t-il en gras. Justice pour Polanski cela sous-entend qu’il a subi un préjudice, sûrement important pour se prévaloir ainsi d’un titre. Ainsi donc quel préjudice aurait subit le cinéaste ? être poursuivit après s’être enfui d’un procès et se retrouver assigné à résidence. Le préjudice est-il si énorme ? Est-il injuste ? c’est du moins ce qu’insinue par là l’auteur.
« esprit de résistance » est-il écrit plus loin. Une intericonicité avec les périodes les plus sombres de l’histoire, à la limite ne pense-ton pas à Jean Moulin ? Pour un peu, Polanski serait un resistant enfermé injustement dans un geole qui se livre tout entier à son art. On croit rêver.
L’auteur veut donc faire passer le coupable (légalement il est coupable des faits reprochés puisque par son arrangement il a plaidé coupable) comme victime. Mais la justice n’est-elle pas dans le protection des plus faibles et dans le fait d’assumer ses actes délictueux ? Inutile de chercher une réponse dans cet article.
2/ l’amalgame entretenu entre éloge artistique et procédure judiciaire
Tout au long de son article, l’auteur va user d’amalgames pour dédouaner Polanski de devoir répondre de ses actes. D’abord mettre en parallèle un palmarès de l’industrie du spectacle avec un tribunal démocratique histoire de relativiser tout jugement. Ensuite considérer que ce palmarès est supérieur à un jugement moral, partant, d’une procédure judiciaire (notez le terme « a fortiori » qui est malvenu ! ), rien de moins !
Mais finalement ce palmarès, au vu du fonctionnement de ce genre d’institution, n’est-il pas dicté par un jugement moral également ? Comment peut-on être sur que seule la valeur technique et artistique ait joué, sans considération morale ? Aucune évidemment.
Le jugement moral n’est pas à une place innocente dans le texte, il est apposé là pour dévaloriser l’aspect judiciaire de l’affaire en « simple affaire de moeurs » et gommer l’injustice qu’a dû subir la véritable victime. Faire passer ce délit pour une simple atteinte aux bonnes moeurs histoire de cataloguer rapidement les adversaires, non en protecteurs des faibles ou chercheurs de la vérité, mais en réac coincés du gland. (pardonnez l’expression). L’auteur reviendra à la charge avec d’autres exemples historiques hors de propos.
Il y a donc le monde des hommes, et celui des arts. Et dans le monde des arts, une breloque vaut bien plus que la justice des hommes. propos indécents évidemment, mais qui enrobés, peuvent convaincre les plus faibles d’esprit.
3/ le mensonge dans la qualification des faits reprochés
A se demander si l’auteur peut se regarder dans la glace sans honte en énonçant tout à fait partiellement et avec des guillemets (ce qui aurait valeur d’exactitude ne reprenant le texte original) les faits reprochés comme étant seulement relations sexuelles avec une mineur. Or il doit savoir pertinemment que les six chefs d’accusation comprennent également viol ; que ce n’est que par la tractation (que Polanski n’a pas respectée d’ailleurs) qu’un seul chef a été retenu qui est celui d’abus sur mineur. Pourquoi l’auteur a-til remplacé le terme abus par celui de relations sexuelles ? Toujours pour minimiser les faits en mentant.
plus d’info là dessus : http://www.maitre-eolas.fr/post/2009/09/29/Quelques-mots-sur-l-affaire-Polanski
4/ des éloges et comparaisons hors propos.
Emporté dans son élan élogieux qui gomme tout esprit critique, l’auteur force le trait à devenir ridicule et inquiétant. Pense-t-il réellement ce qu’il dit ? Ou cherche-t-il seulement à embrouiller les lecteurs et leur gommer aussi leur esprit critique ?
On est en droit de le penser :
tout d’abord raccorder les faits reprochés et à Polanski et à Oscar Wilde est un procédé manipulatoire à double niveau. Premier niveau car iles faits ne sont pas semblables. Dans le deuxième cas il s’agit de relations entre adultes consentants là où dans le premier il y a abus sur une personne plus faible soumise à l’autorité (mineure). On ne peut pas croire qu’une personne dotée d’un minimum d’intelligence ait pu faire cette confusion de manière involontaire.
Deuxième niveau car en apposant Polanski à un artiste reconnu, il a légitimisation du discours, par argument d’autorité, comme quoi Polanski est un artiste aussi talentueux, ou à mettre sur le même plan, qu’Oscar wilde. hypothèse ainsi autovalidante ; dont il devrait être pourtant permis de douter
Nous avons donc un discours qui s’auto légitime par une éloge exagérée doublée d’une apposition faltteuse et manipulatoire.
5/ L’utilisation du fait religieux
Il est assez amusant et à raprocher de la phrase de F.Mitterrand lors de « sa défense » au JT de 20h. « que celui qui n’ jamais pêché me jette la première pierre ».
L’utilisation de la culture religieuse pour imposer un système , si ce n’est immoral (soustraction du puissant à la justice, exploitation du pauvre par le riche pour ses désirs), du moins délictueux (en l’occurence viol sur mineur ou toursime sexuel...) est une constante chez nos élites. La religion, non pas comme ils l’a pratique car ils ne s’abaissent pas à ce genre de conneries ; mais comme les autres sont sommés de pratiquer : « ne me jettez donc pas de pierres » fallait-il comprendre. (plus prosaïquement : vos gueules et lâchez moi la grappe).
Là nous avons le droit au Cantique des cantique, on est bercé d’irrationnel et sur le plan divin, la justice terre à terre des hommes semble dérisoire non ?
Nous envions tous ces gens qui tutoyent ausi facilement le divin !
Mais brusque retour sur Terre, je pense avoir démontré en quoi cet article est d’une indécence exemplaire.