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La chaîne des Puys et la faille de Limagne au Patrimoine mondial de l’Unesco

La décision était attendue par toute une région, mais également par tous les amoureux des volcans d’Auvergne : le 2 juillet, les 21 états qui composent le comité ad hoc de l’Unesco ont décidé d’inscrire, au titre de « Haut lieu tectonique », l’ensemble « Chaîne des Puys – Faille de Limagne » au Patrimoine mondial...

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Le Pariou, le Puy de Dôme, le Petit Suchet, le Clierzou et le Grand Suchet

En accordant ce prestigieux label au site auvergnat, les membres du jury reconnaissent à cet ensemble géologique exceptionnel un intérêt planétaire. L’ensemble « Chaîne des Puys – Faille de Limagne » rejoint en effet, au plan de la tectonique, des sites comme le Grand Canyon (États-Unis, Arizona), le delta de l’Okavongo (Botswana), le Kilimandjaro (Tanzanie) ou bien encore la Grande Barrière de corail (Australie). Aussi étonnant que cela puisse paraître en regard de notre patrimoine, il s’agit là du premier site naturel français continental inscrit, les trois précédents sites naturels français classés l’ayant été en 1983 en Corse*, en 2008 en Nouvelle-Calédonie* et en 2010 à La Réunion*.

En l’occurrence, ce sont la rupture continentale de la croûte terrestre en ce lieu du nord de l’Auvergne et l’activité volcanique qu’elle a entraînée ultérieurement qui ont justifié ce classement aux yeux des membres du jury international de l’Unesco. Et, contrairement à ce que croit la majorité des personnes qui ont été informées de ce classement par les médias, ce ne sont pas – aussi spectaculaires soient-ils – les 80 volcans de la Chaîne des Puys groupés dans un alignement nord-sud de part et d’autre du Puy-de-Dôme qui ont été l’élément déterminant de ce classement, mais la faille de Limagne qui s’étend sur environ 30 km en bordure de cet alignement remarquable de volcans. 

Pour comprendre de quoi l’on parle, il convient de remonter le temps géologique plusieurs dizaines de millions d’années en arrière. Lors de leur dérive, la plaque continentale eurasiatique et la plaque continentale africaine sont entrées en collision, et la partie européenne s’est progressivement enfoncée sous la plaque africaine, ou plus exactement sous sa microplaque associée adriatique. Les convulsions tectoniques induites par ce phénomène de subduction ont donné naissance à la chaîne des Alpes. Elles ont également étiré la partie européenne de la plaque eurasiatique en amincissant la croûte terrestre et en occasionnant l’apparition de failles et la naissance de plusieurs sections du grand rift ouest-européen, autrement dit des effondrements plus ou moins importants qualifiés de grabens par les géologues, le plus connu étant le Fossé rhénan.

Dans le cas de la Limagne, c’est il y a 35 millions d’années environ que la faille, induite par une rupture liée à la faiblesse de la croûte terrestre, est survenue en dissociant le rift du plateau primaire cristallin (le horst), l’un s’effondrant tandis que l’autre prenait de la hauteur. Dès lors, l’histoire de ces deux entités parallèles a été différenciée en surface. À l’est, la dépression – près de 3 000 m de profondeur à l’aplomb de Riom – s’est, du fait de la proximité de la mer, emplie d’eau et a, peu à peu, formé une plaine sédimentaire détritique puis alluviale dont le témoin est l’actuelle Limagne où sont implantées les villes de Clermont-Ferrand et Riom. À l’ouest, s’est développé le volcanisme qui a donné naissance au spectaculaire ensemble qu’est la Chaîne des Puys.

Sous le regard des hommes du néolithique

La diminution de l’écorce terrestre a mécaniquement favorisé cette émergence de l’activité volcanique en rapprochant le magma de la surface. Mais, paradoxalement, ce n’est pas au travers des sédiments de la Limagne que les laves en fusion ont trouvé leur exutoire, mais en s’ouvrant des cheminées dans les fissures des roches hercyniennes du plateau, pourtant situé de 500 à 700 m plus haut en altitude. Et ce n’est qu’il y a environ 3 millions d’années que sont véritablement apparues les premières manifestations du volcanisme dans la contrée, approximativement en même temps qu’apparaissait plus au sud le stratovolcan des Monts Dore, lui-même frère cadet de l’immense stratovolcan du Cantal, né 10 millions d’années plus tôt et qui a constitué le plus grand appareil du genre en Europe.

Ces géants n’ont évidemment rien à voir avec les volcans qui forment la Chaîne des Puys telle que nous pouvons l’observer actuellement. De dimensions considérablement plus réduites, ces volcans-là – majoritairement de type strombolien, plus rarement de type péléen à l’image du Puy de Dôme – sont effectivement beaucoup plus jeunes et affichent tous, si l’on en croit le dossier de candidature qui a été remis à l’Unesco, un âge compris entre 95 000 ans pour les plus anciens et 8 400 ans pour les plus récents**.

Une étonnante jeunesse qui contribue à rendre cet ensemble d’autant plus fascinant que certains de ces volcans, et notamment le cratère parfait du puy de Pariou ou les cratères égueulés emblématiques des puys jumeaux de La Vache et Lassolas, sont propices à enflammer l’imagination, voire à suggérer la renaissance prochaine d’une activité volcanique. Une possibilité validée très sérieusement par les scientifiques, eu égard à la faible profondeur du magma et à la proximité des dernières éruptions. N’oublions pas à cet égard que les volcans de la Chaîne des Puys ne se sont assoupis qu’à l’aube du néolithique. Autrement dit, hier à l’échelle du temps géologique. Et nul ne sait si leur sommeil est profond...

Gageons que l’inscription du site au Patrimoine mondial encouragera de nouveaux visiteurs à découvrir in situ cette extraordinaire concentration de volcans dont l’intérêt esthétique se double d’un intérêt pédagogique et didactique dont la notoriété dépassait déjà très largement les frontières françaises avant ce classement. Le grand Haroun Tazieff lui-même a reconnu un jour qu’il aurait gagné des années dans sa carrière s’il avait pris le temps d’étudier les volcans de la Chaîne des Puys avant de parcourir les continents pour percer les secrets de la volcanologie. Difficile de rendre plus bel hommage à ces 80 témoins silencieux rangés le long de la faille de Limagne ! 

* En 1983, c’est l’ensemble corse formé par le golfe de Porto, les calanches de Piana, la presqu’île de Girolata et la réserve de Scandola qui ont été classées au patrimoine mondial. Même chose en 2008 pour les lagons de Nouvelle-Calédonie, classés pour leur « diversité récifale » et la richesse des « écosystèmes associés ». Enfin, en 2010, ce sont les pitons, cirques et remparts de La Réunion qui ont été inscrits par l’Unesco. À noter que l’ensemble transfrontalier Pyrénées-Mont Perdu, classé en 1997, l’a été à titre mixte (naturel et culturel) pour l’adaptation du territoire à l’agro-pastoralisme.

** Voire moins : des analyses au carbone 14 ont donné 7 850 ans BP (before present) au puy de Barme (partie sud-ouest de la chaine). À noter qu’à quelques dizaines de kilomètres de là, l’analyse des maars du Pavin, de Montcineyre et d’Estivadoux date leur création à environ 6 500 ans BP, une époque où les hommes avaient déjà inventé la poterie et l’élevage !  

Autres articles en rapport avec la Chaîne des Puys :

Si les volcans d’auvergne se réveillaient (avril 2010)

Quand le train met à mal la Légende du Tour (octobre 2010)

 

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Carte simplifiée de la Chaîne des Puys et de la Faille de Limagne

Moyenne des avis sur cet article :  3.12/5   (17 votes)




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49 réactions à cet article    


  • baldis30 31 juillet 2018 13:34

    bonjour,

    manque à l’article certainement le volcan le plus intéressant ... le Puy de Lachamps, vers St Genest-Campanelle et Nébouzat, non loin du col de la Moréno, et au sud de ce col ....

     et manque aussi l’évocation du futur volcan du Cézallier à l’Ouest de Massiac ..

     quant à parler d’un rift ce serait oublier également qu’il y a un gigantesque rift d’âge varisque en France même, bien visible par endroits .... tellement bien visible qu’il est quasiment masqué par tout un urbanisme


    • Fergus Fergus 31 juillet 2018 14:11

      Bonjour, baldis30

      J’aime beaucoup le puy de Laschamps pour son esthétique vu du village éponyme ou du plateau en bordure de la faille.

      Mais je ne vois pas en quoi ce puy peut être le plus intéressant, si ce n’est pour son magnétisme inversé. Personnellement, et à des titres divers, je préfère le Pariou (pour son superbe cratère et ses formes pures), Côme (pour ses cratères emboîtés), La Vache et Lassolas (pour leurs spectaculaires cratères égueulés et la présence de laves cordées et de bombes volcaniques), Combegrasse (pour son élégance), Chopine (pour sa spectaculaire cheminée au cœur du puy des Gouttes) et Clierzou (pour ses grottes d’extraction des pierres du temple de Mercure). Qui plus est, au plan minéralogique, Laschamps n’offre rien d’autre en surface que les trachytes issus des nuées.

      Je n’ai mentionné les stratovolcans des Mont Dore et du Cantal que pour évoquer la petite taille des volcans de la chaîne des Puys relativement à ces énormes appareils dont les vestiges sont encore spectaculaires. J’aurais pu mentionner celui du Cézallier, mais je ne voulais pas alourdir le texte, et cet ancien stratovolcan n’a pas laissé de vestiges aussi « parlants » que les deux autres. A propos du Cézallier, pourquoi parlez-vous de « futur volcan » ? Je n’ai pas entendu dire que l’activité souterraine y serait plus intense qu’ailleurs en Auvergne.

      Enfin, l’activité hercynienne n’était pas l’objet de mon article.


    • baldis30 1er août 2018 16:07

      @Fergus
      bonjour,

      « Mais je ne vois pas en quoi ce puy peut être le plus intéressant, »

       Si comme moi, un jour ne novembre 1973 vous aviez vu les volutes d’air chaud et humide s’élever en « draperies » vous vous poseriez des questions.

       la même question est posée sur le côté Nébouzat où selon un manuscrit de l’époque de Charlemagne ( à l’époque une grève des dactylos obligea les scribes à reprendre la plume sergent-major) on aurait vu rougeoyer la montagne ... la coulée, certes minime aurait été datée ...


    • Fergus Fergus 1er août 2018 18:56

      Bonjour, baldis30

      Personnellement, mon souvenir le plus saisissant a été, dans un ciel devenu noir pour cause d’orage imminent, un rayon de soleil intense sur le puy des Gouttes et puy Chopine alors que je me trouvais au sommet du puy de Côme au temps où l’accès à la cime n’étais pas interdit. Un moment hélas trop furtif : je n’ai pas eu le temps de prendre la photo, et je n’avais pas envie de m’attarder tant l’air s’était chargé d’électricité statique. Dix minutes plus tard, l’orage éclatait, particulièrement violent, mais j’avais déserté le sommet et gagné le couvert de la forêt de hêtres .

      Je n’ai jamais entendu parler d’une quelconque coulée du temps de Charlemagne, et si elle avait existé, nul doute qu’elle serait mentionnée à la Maison du Parc au château de Montlosier et dans tous les ouvrages qui font référence à la datation des coulées de la chaîne. Il s’est probablement agi d’un phénomène de rougeoiment comme il s’en produit parfois d’intenses au soleil couchant.


    • baldis30 2 août 2018 08:30

      @Fergus
      bonjour,

      « Je n’ai jamais entendu parler d’une quelconque coulée du temps de Charlemagne, »

       et pourtant c’est classique dans la littérature, côté Nébouzat .


    • Fergus Fergus 2 août 2018 09:12

      Bonjour, baldis30

      Je ne sais pas si c’est classique dans la littérature, mais je n’ai jamais rien lu de tel. Qui plus est, la littérature n’a rien à voir avec les faits scientifiques. Ainsi l’aiguille creuse d’Etretat n’a jamais été creuse ! smiley


    • baldis30 2 août 2018 11:54

      @Fergus
      excusez moi de vous dire que la zone je la connais parfaitement ( 1) et que je ne suis pas le seul à écrire ce que j’ai écrit .. au sujet du Puy de Laschamp ... sachant qu’au départ c’est un manuscrit d’Eglise qui relate la coulée

      (1) y ayant même laissé mon empreinte ....


    • Fergus Fergus 2 août 2018 12:14

      @ baldis30

      Je la connais aussi très bien (je ne prétends pas à la perfection dans ce domaine) pour y avoir très souvent crapahuté, notamment en quête de matériel minéralogique. Et encore une fois, nulle part il n’existe la moindre trace de ce que vous avancez au plan scientifique, tout juste des témoignages fumeux (si j’ose dire) du 11e siècle qui sont balayés par les chercheurs en volcanologie. En conséquence, merci de me donner un lien de nature à étayer vos affirmations.

      Le seul intérêt particulier de Laschamps est cette inversion des pôles qui s’est trouvé mémorisée dans les laves que le volcan a produites, les dernières coulées datant d’il y a environ 17 000 ans.


    • baldis30 2 août 2018 20:21

      @Fergus
      je n’y peux rien les renseignements sur le puy de Laschamp venaient de Tazieff lui-même ... et sont pris dans un manuscrit d’abbaye ...

      Quant à mon empreinte aux abords du col de la Moreno elle ,’est pas simple mais triple ...


    • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 31 juillet 2018 14:39

      Non, c’est le patrimoine français, pas mondial ! Il faut arrêter l’arnaque et fermer la carcasse de L’UNESCO parisienne ! 


      Seul le président TRUMP avait vraiment compris ! Chaque jour il agit dans le but d’émanciper les Américains de l’idéologie Hyper-national-socialiste de Marianne !



      • Fergus Fergus 31 juillet 2018 15:50

        Bonjour, Mohammed MADJOUR

        « c’est le patrimoine français, pas mondial »

        Je ne comprends pas cette affirmation, ni ce que vient faire ici la suite de votre commentaire.


      • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 1er août 2018 18:59

        @Fergus


        Alors plus simplement je vous dis que si j’était un chef d’Etat, je retirerais mon représentant de cette carcasse inutile et je ne cotiserais plus pour les affairistes corrompus onusiens ! 

      • Fergus Fergus 1er août 2018 19:58

        Bonjour, Mohammed MADJOUR

        L’ONU peut être critiquée à bien des titres, c’est une évidence. Mais les missions de l’Unesco n’en sont pas moins utiles.


      • ZenZoe ZenZoe 31 juillet 2018 15:02

        Bonjour Fergus,
        Ce classement est une bonne idée bien sûr, mais pourra-t-il empêcher les dérives et les dégradations ?
        Les neiges éternelles du Kilimandjaro fondent, la Grande Barrière de Corail a déjà la blancheur de la mort. Surexploité par les promoteurs immobiliers, les industries minières, le tourisme à outrance, le Grand Canyon est menacé...
        Selon le WWF, un tiers des sites classés ne sont pas correctement protégés, et 16 sont carrément en péril. Rien n’est gagné.
        Je suis contente en tout cas d’avoir pu admirer dans toute leur gloire les volcans d’Auvergne lors de nombreuses vacances-camping-randos.


        • Fergus Fergus 31 juillet 2018 16:03

          Bonjour, ZenZoe

          Vous avez raison, nombre de sites naturels sont menacés, voire en très grand péril comme la Barrière de corail. Et force est de reconnaître que l’inscription sur la liste de l’Unesco est loin d’empêcher les graves atteintes dont souffrent certains sites exposés au réchauffement climatique ou aux effets directs de l’action humaine.

          En revanche, le label Unesco semble nettement plus protecteur pour la sauvegarde des sites culturels.

          Peut-être nous sommes-nous croisés sur des chemins en Auvergne : j’ai arpenté la région en de nombreux lieux. Et cela dès mon adolescence, époque où j’étais connu dans ma famille pour me balader avec mon chapeau de brousse et mon marteau de géologie. smiley


        • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 31 juillet 2018 17:57

          Un peu d’air après les au-moins trente nartics sur l’affaire Benalla ... Sinon les îles Marquises seront problablement classées par l’Unesco . Le dossier est complexe car lourd ...capital immatériel,archéologique (700 sites recenses ) ,naturel,géologique...


          • Fergus Fergus 31 juillet 2018 20:37

            Bonsoir, Aita Pea Pea

            Le fait est que l’affaire Benalla est pesante à tous points de vue.

            Je pense en effet que, tôt ou tard, les îles Marquise seront classées à un titre ou à un autre. Personnellement, je ne connais ces lieux que par les reportages qui leur ont été consacrés dans Géo ou National Geographic.


          • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 31 juillet 2018 21:01

            @Fergus

            Un truc qui me turlupine...les stratovolcans étaient issus d’un point chaud.


          • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 31 juillet 2018 21:27

            @Aita Pea Pea Polynésie Française...au large des îles Australes ...un volcan n’est plus qu’a une vingtaine de mètres de la surface ...il gonfle lentement mais surement. Lol


          • Fergus Fergus 31 juillet 2018 23:08

            @ Aita Pea Pea

            Voilà qui compensera les terres appelées à s’enfoncer inexorablement sous les eaux.


          • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 31 juillet 2018 23:53

            Fergus....c’est fascinant ...je donnerais cher pour assister à une éruption...de magma bien sur ...suis pas maso ...lol


            • Fergus Fergus 1er août 2018 09:25

              Bonjour, Aita Pea Pea

              « Fascinant », c’est le mot.

              Personnellement, je n’ai jamais vu d’éruption ni de coulée de magma. Mais c’est un spectacle que je donnerais moi aussi assez cher pour voir. Peut-être un jour sur les pentes de l’Etna... smiley


            • zygzornifle zygzornifle 1er août 2018 13:43

              Mince on ne peut plus faire sa crotte derrière un arbre ....


              • Fergus Fergus 1er août 2018 18:58

                Bonsoir, zygzornifle

                Je n’ai vu nulle part de panneau interdisant de fumer le terrain.


              • velosolex velosolex 2 août 2018 10:10

                D’une façon générale, je suis opposé à ces dénominations bien pensantes, et électives, où le mieux disant culturel, pour ne pas dire l’aspect commercial dégagerait des sortes de « réserves », et donnerait des étoiles à des sites, , ou des régions

                 Il n’y a pas de frontières, et à l’heure où personne ne semble se s’émouvoir qu’on plonge en enfer, lié à une pensée magique « après moi la fin du monde », ou « Tant que c’est à coté... » la promotion incessante de « sites magiques » rentrant dans la fameuse liste, a quelque chose qui tient à la fois du négationnisme, de la pensée beauf, shoutée par un bon repas au 4 étoiles du coin, avant d’aller se faire emmener sur le fameux site, après avoir visualisé sur son smarphone, la photo des petits enfants, avec la conviction qu’on « leur lasse cela »...
                Cela a l’avantage de faire croire qu’ils auront un avenir dans un monde pacifié, et « beau »...Non, sans jouer les cassandre, je vous le dis, on se met la tête dans le sable, en cherchant à trouver des stratégies qui rassurent. Pollution des océans, émergence du carbone issu des pôles qui fondent, je vais pas vous faire la liste des horreurs non labellisés par l’unesco, et des mauvais fromages de Normandie, vous les connaissez comme moi. Ils ne sont pas dans le champ c’est vrai du selfie. 

                • Fergus Fergus 2 août 2018 11:42

                  @ velosolex

                  Vous ne prenez pas en compte la démarche de l’Unesco qui ne vise pas à donner des étoiles comme le guide Vert à des fins touristiques, mais à engager les autorités locales à préserver ce qui est considéré comme des trésors pour l’Humanité, que ce soit dans le domaine de la nature, de la culture ou du patrimoine immatériel.

                  En élargissant votre argumentation, il n’y aurait pas de Conservatoire du Littoral en France ou de National Trust au Royaume-Uni, et nombre d’espaces remarquables, protégés par leur classement au CDL ou au NT, auraient depuis belle lurette été saccagés par les intérêts privés et le bétonnage !


                • velosolex velosolex 2 août 2018 12:40

                  @Fergus
                  Les étoiles du Michelin était évidemment une « image », toutefois pas loin de la réalité....On peut observer que ce ne sont pas les réserves naturelles qui ont évité le bétonnage. Loin s’en faut....Les réserves, projets à priori écologiques, et sans doute partant de bonnes intentions, ont bien des effets négatifs. Pour la chasse par exemple, c’est une réserve de gibier qui fait l’aubaine des chasseurs....Les animaux n’ont pas conscience des frontières, et de nos labels...... La conception de la réserve est naïve : Une zone serait un territoire à préserver, en donnant un argument aux prédateurs : « Contentez vous de vos réserves d’indiens, et laissez nous ce qui les borde... »’....Le monde on le sait maintenant est une globalité, et on ne peut se cacher nulle part, tout est en relation. Je pense donc que cette artificialisation d’un vivant qui serait à préserver dans un endroit plus que dans un autre, est riche d’effets secondaires désastreux et qu’elle est riche en enseignement sur notre relation et notre vision du monde, qui est de clivé, et de refuser de voir sur les cotés, comme un cheval avec ses œillères


                • Fergus Fergus 2 août 2018 13:23

                  @ velosolex

                  Je ne partage pas votre point de vue.

                  Il est d’ailleurs paradoxal, venant de vous qui avez fustigé à juste titre le bétonnage du territoire ayant favorisé les phénomènes d’inondation, que vous puissiez employer les mots d’« artificialisation du vivant » pour stigmatiser la sauvegarde de l’existant. Etonnant !

                  Quant aux réserves - par exemple les parcs du Marquenterre ou la réserve ornithologique du Tech en Gironde -, elles offrent des abris nécessaires aux migrateurs et un grand intérêt pédagogique pour les populations. Or, ne rien faire reviendrait à dilapider ce patrimoine naturel - et cette richesse en matière de faune et de flore - sans l’ombre d’un doute. Et cela vaut également pour les réserves de montagne (je pense par exemples à la zone centrale du parc de la Vanoise ou à la réserve des Aiguilles rouges au dessus de Chamonix).

                  Désolé de ne pas vous suivre sur ce terrain. 


                • velosolex velosolex 2 août 2018 14:43

                  @Fergus

                  Il n’y a rien de contradictoire à refuser de cliver le territoire, et de défendre le vivant, qu’il soit à l’intérieur ou à l’extérieur, de qui serait « des sanctuaires »
                   Le mot étant riche de sens en rapport avec la politique menée par qui n’y serait pas. 

                  C’est simple à comprendre : Vu l’état des lieux actuellement, avec la perte abyssale du vivant, dont personne ou bien peu ne prenne la portée, ce ne sont pas seulement quelques territoires qu’il convient de défendre, mais tout l’ensemble. 
                  En conséquence, il faudrait déclarer le pays entier, comme zone naturelle à préserver !
                  L’arrachage d’arbres centenaires entre autres, serait interdit, ou soumis à études préalables. Je sais que je suis un rêveur, comme disait Lennon, mais je ne suis pas le seul. Le monde va mourir, sous les coups de gens soit disant réalistes. La surdité et l’aveuglement, sont c’est vrai quelques sédatifs utiles.

                • Fergus Fergus 2 août 2018 16:18

                  @velosolex

                  « En conséquence, il faudrait déclarer le pays entier, comme zone naturelle à préserver ! »

                  Mais vous savez que c’est impossible, et que cela ne se fera pas.

                  Dès lors, lorsque vous dites « refuser de cliver le territoire », cela revient à admettre que les dégradations du territoire, l’artificialisation des sols et la bride lâchée aux promoteurs de tous poils doivent devenir la règle partout. Car c’est bien cela qui serait sous-tendu par l’abandon des politiques de sauvegarde d’espaces protégés !

                  Je ne vois pas du « rêve » dans votre vision, mais un véritable cauchemar !


                • velosolex velosolex 2 août 2018 17:00

                  @Fergus

                  Macron appelle au « bon sens » pour réformer la loi littoral - L’ExpressLe cauchemar est déjà sous nos yeux. Je crois que vous faites semblant de ne pas me comprendre. Je prône non pas la laissé faire des promoteurs, mais au contraire une législation contraignante, loin de la politique à venir, effrayante de la bande macroniste, qui parle de « dents creuses », pour légitimer l’extension des zones d’urbanisation le long du littoral, et entamer des décennies de lutte. 
                  Je ne sais si pas si j’évoque un cauchemar en parlant du sacré, qui ne doit pas qu’être le fait de « réserves » et si Macron évoque un rêve. Soyons réaliste, demandons l’impossible, disait un slogan de 68. C’était bien vu. 
                  Mais 50 ans plus tard, l’état du monde est incompatible durablement avec nos pratiques. Nous en crèverons du réalisme économique, et surtout des intérêts particuliers supplantant le collectif. Les parcs naturels sont s’en doute sympathiques, mais servent selon moi à pratiquer le pire ailleurs, sans compter évidemment que cet enclos préservé est tout à fait suggestif, et très perméable à toute prédation. Leur cahier des charges inclut le plus souvent préservation, mais aussi « réalisme économique, incluant les acteurs du milieu. »..Je le sais assez bien pour vivre dans le parc régional d’Armorique, qui n’est guère qu’un dépliant à incitation touristique. 
                  Les seuls écosystèmes préservés sont les Îles, involontairement..... A Cuba, du fait du blocus, les pesticides n’ont pas été importé, ainsi l’île n’a pas vu ses abeilles mourir. Ouessant présente la même caractéristique. C’est la preuve qu’on ne peut mettre un espace sous cloche à moins que celle ci soit naturel, la mer dans cet exemple. 

                • Fergus Fergus 2 août 2018 17:42

                  @ velosolex

                  Très franchement, assouplir la loi Littoral pour combler les « dents creuses » n’est pas, à mes yeux, aussi problématique que le clament certains écolos intégristes : nombre de ces vides n’ont en effet strictement aucune utilité en matière d’environnement et ne menacent pas la sauvegarde des côtes.

                  Vous demandez une très hypothétique « loi contraigante » dont vous savez qu’elle ne viendra pas dans une société de plus en plus dominée par les impératifs néolibéraux. Permettez-moi de préférer préserver ce qui peut l’être en pérennisant ce qui existe en matière de conservation du littoral et des sites, c’est déjà pas mal.

                  Quant à lire que « les parcs naturels sont s’en doute sympathiques, mais servent selon moi à pratiquer le pire ailleurs », cela me semble totalement erroné car leur existence et leur pérennité montre que, dans ces contrées, les élus locaux ont une conscience du patrimoine plus développées que leurs homologues dans des lieux où rien n’a été entrepris pour limiter les atteintes à la nature. Or, il n’y a pas de relation entre l’action des élus responsables et celle des élus qui se contrefichent de l’environnement ou sont complices des lobbies.

                  Un mot sur Ouessant que je connais bien. Cette île n’a peut-être pas vu ses abeilles mourir, mais elle n’en est pas moins moribonde en termes d’agriculture et d’élevage. J’y ai connu naguère des parcelles impeccablement entretenues et des petites brebis ouessantines. Il n’y a quasiment plus que des murets effondrés et des parcelles envahies d’ajoncs : bref, sans le tourisme, l’île périrait !


                • velosolex velosolex 2 août 2018 18:29

                  @Fergus
                  Tout va donc pour le mieux dans le meilleur des parcs possibles, et une France Macronisme qui s’occupe du microcosme, des élus responsables, absolument pas dépendant du BTP, mettant l’intérêt commun au dessus de tout. 

                  Grondant comme il le faut comme les volcans d’Auvergne, non mais !..... 
                  C’est ainsi qu’on n’est parvenu où l’on est, avec une agriculture prédatrice, une faune à l’état critique, des pollinisateurs disparus, des maladies dégératives parmi la population dus aux perturbateurs endocriniens...Mais rien de prouvé..... 
                  Sauf à Ouessant. Malgré qu’elle soit moribonde, d’après vos dires. ( l’aspect biologique d’un endroit et l’aspect économique sont différents.....) Les apiculteurs semblent ils semblent contents d’y vivre. Même pas besoin d’un technocrate pour en faire un sanctuaire
                  L’île d’Ouessant est devenue le sanctuaire des abeilles noires

                • Ciriaco Ciriaco 3 août 2018 00:59
                  @velosolex
                  Les deux dernières fois où j’ai fait mon petit feu de camp dans les parages, c’est les flics qui sont venus ; j’ai juste eu l’impression qu’on m’éjectait de ce paysage où je gambadais enfant, que je lui étais désormais un étranger.

                  Quant à l’été, le paysage est grandiose, mais on le fait surtout pour une certaine solitude et les touristes sont bien là. Vous avez la sensibilité de la terre et des hommes, du lien qui les unit ; oui, entre la bergère rencontrée un soir de marche et la carte postale, on sait ce qui jure dans ce temps soudain si vaste.

                  On dira quand même oui à la nécessité de protéger : les temps présents nous l’obligent. Que voulez-vous, la poésie n’est pas une affaire.

                • Macondo Macondo 3 août 2018 07:21

                  @velosolex et Fergus. Bonjour. Je mets mes pas dans ceux de Velosolex, citant le propos du fil de Fergus : « Gageons que l’inscription du site au Patrimoine mondial encouragera de nouveaux visiteurs à découvrir in situ ... ». Aïe ! Fergus, ça m’a piqué et je vais décrire brièvement cette morsure. J’ai passé trente années professionnelles à parcourir le Globe, je me suis rincé les yeux, j’ai mené mon estomac dans des contrées divinement barbares, j’ai été amoureux plus souvent qu’à mon tour pour au moins trois Vies. Bref, sans rentrer dans les détails, j’ai bouffé le monde par les deux bouts et découvert des monceaux de merveilles d’une confondante banalité pour l’autochtone. Hors UE, j’ai même mesuré encore mieux qu’Albert, la relativité du temps. D’autant que le Voyageur Professionnel Solo, se fait offrir de bouche-à-oreille quelques découvertes locales inaccessibles au Routard, même avec son guide. Puis cette passion des voyages s’est étiolée avant de totalement s’évaporer et j’y cherchais de furieuses explications. L’âge, la fatigue, le boulot  ? Peut-être. Les p. de formalités aéroportuaires post onze septembre ? Assurément l’impact était fort, mais pas suffisant. Comment étais-je arrivé à cette stupide incapacité ? Pourquoi visionner tout reportage d’endroits sublimes m’ayant transcendés me filait de télévisuelles nausées ? Puis un jour par la seule grâce de la littérature (bout bas si tu nous lis) sous la plume d’un être savant probablement illuminé par la grâce d’une Muse de voyages, j’ai affreusement tout compris en lisant ceci : « L’avènement du tourisme de masse, en tuant la possibilité d’un ailleurs, a rendu le voyage impossible ». Ca fait plusieurs années que j’ai pris ça en pleine face et je continue néanmoins patiemment à décortiquer cette phrase, ô combien globale, désespérément universelle, jusqu’à la fin de la nuit des temps ...


                • Fergus Fergus 3 août 2018 09:20

                  Bonjour, Ciriaco

                  La réglementation sur les feux de camp n’est pas spécifique à cette région. Et elle trouve sa justification dans les nombreux incidents, parfois dramatiques, que cette pratique naguère admise dans la nature, a pu engendrer ici et là. En l’occurrence, les campeurs et autres amateurs de bivouacs responsables font les frais des incivilités qui se sont répandues. Hélas !

                  « On dira quand même oui à la nécessité de protéger : les temps présents nous l’obligent. »

                  100 % d’accord.


                • Fergus Fergus 3 août 2018 09:37

                  Bonjour, Macondo

                  Quand je parle de « nouveaux visiteurs », je ne pense pas spécialement à une augmentation de la fréquentation touristique, mais à des personnes qui voudraient découvrir sur place le volcanisme, la géologie, la minéralogie, la tectonique en s’immergeant dans cette contrée si riche en ces matières.

                  Vous citez cette phrase « L’avènement du tourisme de masse, en tuant la possibilité d’un ailleurs, a rendu le voyage impossible », et je ne la partage pas car elle me semble excessive. Certes, nombre de lieux sur la planète ont été banalisés par le tourisme de masse au point que l’on ne prend guère plaisir à s’y rendre, encore qu’il en soit qui, au petit matin ou le soir venu, retrouvent leur aspect d’antan. Des « ailleurs » qui permettent de s’isoler du monde agité de notre quotidien, il n’en manque pas. Ils peuvent être proches de chez nous ou bien lointains. Personnellement, c’est en montagne ou bien dans les contrées sauvages de pays comme l’Irlande, l’Ecosse ou la Norvège que je prends plaisir à m’évader ou que je rêve de le faire pour des lieux qui me sont inconnus.

                  Pour ce qui est du « tourisme de masse », régulièrement les questions sont mises sur la table : « Faut-il le réguler, voire le supprimer ? »Mais de quel droit ? Et sur quels critères ? Mais surtout comment imposer des mesures qui aboutiraient - n’en doutons pas - à induire une ségrégation de fait entre le vulgum pecus et la personne fortunée et influente qui, elle, aura toujours le droit de voyager ? Je n’ai évidemment pas de réponse à ces questions.


                • velosolex velosolex 3 août 2018 09:42

                  @Macondo
                  Beau billet, dont la sensibilité me réconforte. Vu l’état du monde, il faudrait des décisions fortes, audacieuses, contre économiques, pour parvenir à enrayer la catastrophe, enrayant la liberté individuelle, celle d’aller polluer le monde.... On vous brocarde dés que vous faites oeuvre de critique, gâchant la belle carte postale, si fausse. Vous voilà un emmerdeur...Il faudrait se réjouir des labels, des médailles, comme celles qu’on accordait aux généraux, inversement proportionnel aux massacres qu’ils créaient. Bien peu le réalisent ou refusent de le voir, nous traversons en ce moment à peu près la même catastrophe, et sans aucun doute à une échelle supérieure, apocalyptique, sur fond d’extinction des espèces, parc ou non. Impossible de renoncer à une vision éculée du monde, revendication d’une « liberté », de bouger dans tous sens, de voir sur le terrain. Le tourisme est devenu l’ajustement économique à toutes les régions, avec son cortège de certifications. La réponse n’est pas toujours positive, douchant les espoirs déçus. Quand elle l’est, c’est tout aussi dramatique : Barcelone et Venise par exemple. Ne parlons pas des pays du tiers monde, obligés de passer en quelques années d’un siècle à l’autre. L’ailleurs n’existe plus dans ce monde du désastre. Xavier de Maistre avait écrit il y a longtemps, « voyage autour de ma chambre ». Rousseau « les confessions ». C’est dans les voyages intérieurs de ces livres qu’on peut trouver sa solution individuelle. Un voyage au indes d’un an quand j’en avais 20 m’a guéri des voyages lointains...Il m’ a néanmoins fourni le matériel à la maturité, à l’analyse et au recul, qui me fait préférer maintenant le département de la Creuse, et toutes les marches des pays cachés, et les petits restos à ceux qui arborent leurs étoiles. 


                • velosolex velosolex 3 août 2018 09:55

                  @Fergus
                  Voilà le grand problème, la liberté de se mouvoir. La liberté est devenu la dernière pantalonade justifiant n’importe quoi. Je ne vais pas vous ressortir cette phrase d’orwell, « la liberté du renard dans un poulailler libre »...Mais elle est tout aussi valable au niveau touristique. C’était le sujet du débat sur Arte hier soi à 20h 30...J’ai entendu ce matin la même réflexion sur l’ile de Paques qui veut restreindre le tourisme de la catastrophe. Les paquebots qui s’avancent dans venise précipitent sa mort...« Tout le monde a droit », disait la petite voisine, en piquant les jouets de mon gamin.....

                  Quand tout le monde veut aller du même coté du bateau, il faut bien légiférer, et ne plus se laisser endormir par cette histoire de liberté, si on ne veut pas couler.....
                  Il faudrait en fait arrêter cette course folle des transports, du tourisme imbécile...Les avions ne payent pas les taxes sur les gas oil que les trains règlent...Pas besoin d’aller bien loin, on ne trimbale que sa vision. C’est celle ci qu’il faut améliorer. Les marchands ont d’autres arguments. Le seul dilemme qui tient : Quel terre voulons nous laisser à nos enfants. Mais même cette probabilité s’éteint, et devra être contrôlé, en rapport au laissé faire. Un moment, c’est demain, le retour à la réalité sera brutal : Interdiction du voyage prédateur, exclus ceux qui seraient sans empreinte écologique, limitation des naissances. 

                • velosolex velosolex 3 août 2018 10:19

                  @Ciriaco 


                  Votre réflexion me fait pense à un joli roman que j’ai lu de Georges Orwell, moins bien connu que « la ferme des animaux » et « 1984 ». Il s’agit de « Un peu d’air frais »,qu’on trouve en 10/18...Un représentant de commerce, la quarantaine, marié, des gosses, décide un jour de rompre la monotonie de ces déplacements commerciaux, et de se donner une journée de repos...IL gagne en voiture la petite ville où il a passé son enfance, et qu’il n’a pas vu depuis l’époque...D’emblée il s’aperçoit qu’elle a grandi, que tout un tas d’aménagements routiers l’on modifié. Il veut réaliser en fait un rêve que gamin il n’avait pas accompli : Pécher.....Il s’achète donc le matériel et file à ce petit étang qui le faisait tant rêver...Las...Tout autour des lotissements ont été construits, et l’étang a été asséché, et s’est transformé en décharge sauvage...Ce petit bouquin écrit avant guerre, est l’exact transposition de ce qui est arrivé avec cette civilisation des loisirs. Ce qu’il y a de bien avec Orwell, c’est qu’il parvient à faire oeuvre de prophète mais pas de moraliste chiant, et en gardant beaucoup d’humour et de grâce. Un voyage en lui même. 
                  Un peu d’air frais - George Orwell - Babelio

                • Macondo Macondo 3 août 2018 13:06

                  @Fergus ... Bonjour. Ne régulons absolument rien, laissons les faire ! Je dis et maintiens que je ne conseillerais aujourd’hui, AUCUN pays à mes Enfants, alors que j’ai rêvé mille fois de partager des émotions lointaines avec eux. Aller s’entasser où ? Supporter qui ? Combien ? Quelles normes, parce qu’ils faut bien les protéger des tracasseries liées à toute aventure - dont un voyageur aguerri sait qu’elles commencent dès le tout premier Transport. Qu’on me face l’article sur l’article en globish au fin fond de l’Amsud ? Des exemples par millions, Fergus, j’en prendrais un « global » que je pense explicite. Pour moi, les dragons de Komodo, restaient un souvenir de l’épique époque de feu Christian Züber et ô grand jamais ne me serait venu l’idée d’aller les prendre en selfie groupé. Manque réparé par le bras armé du capital, via ses porte-conteneurs à touristes manquant d’images pour épater leur smala sur FB. Un ponton a suffit pour que les dinosaures se retrouvent aussi sur Instagrammes avec quelques désastreuses face d’en.dimanchés. Vivement que les varans aient leur droit à l’image rémunéré, que tout le monde profite de l’aubaine de la globalisation des émotions photographiables sur Terre. Mars est promise à TOUTES & TOUS évidemment, ils doivent déjà préparer une appli démocrato-géographique avec sa sacro-sainte adresse GPS, indispensable aux caduques et aux débutants, comme disait l’autre ...


                • Macondo Macondo 3 août 2018 13:09

                  @u lecteur choqué ... « face » ? De naze d’accord ...


                • Macondo Macondo 3 août 2018 13:35

                  @velosolex ... Merci. J’aime ces rencontres. Aucun argumentaire contraire à faire valoir, comme il se doit. Je note vos deux destinations - que n’importe qui pourrait comprendre mais dont se foutent les actionnaires de Costa - Venise et Barcelone. Ne pas savoir ce qui s’y passe s’est être sacrément borné et pourtant on s’y déverse, car c’est les autres (l’enfer) le surplus. Effectivement aussi, voir pousser un centre commercial dans un pays qui était il y a peu encore en guerre ou très loin de nos normes indécentes a quelque chose qui a à voir avec la nausée, morale, sociale. Le gerbe devient encore plus difficile à retenir, en pensant aux km² d’humus local recouverts de parkings à outrageusement consommer. En tant seulement qu’Européen (civilisation, lumières, patin couffin, caisse automatisée) se sentir honteusement responsable d’avoir transmis, avec les nouvelles lignes de crédit, la décadence. Le Capital avait eu besoin d’un demi-siècle pour nous bouffer deux bras, puis bien entraîné comme un coureur de la Sky, il a avalé la Roumanie en dix ans. Profitons, vous de la Creuse, moi de l’Ardèche, les similitudes « existentielles » doivent être légions ...


                • Fergus Fergus 3 août 2018 17:26

                  @ Macondo

                  Ce que vous dites pour les dragons de Komodo vaut également pour les moaïs de l’île de Pâques et quelques autres lieux emblématiques, par chance d’un accès limité. Mais cela ne concerne qu’une petite minorité de personnes. A ce propos, le gouvernement chilien, serait sur le point d’introduire des quotas de visiteurs.

                  Quant à « s’entasser », cela n’est pas vrai pour tous les voyageurs de la planète. Il en est qui recherchent la tranquillité et l’authenticité, à l’écart des sites promus par les guides. A cet égard, j connais pas mal de coins superbes en Irlande où je peux crapahuter des journées entières sans voir un touriste.

                  Même à Venise, on peut se balader en évitant les foules qui se pressent au abords du Grand canal et sur la place Saint-Marc dans les quartiers de Cannaregio et du Castello où il y a plein de choses à découvrir.


                • Fergus Fergus 3 août 2018 17:29

                  @ Macondo

                  « Profitons, vous de la Creuse, moi de l’Ardèche »

                  Personnellement, ce sont l’Aubrac, les grands causses et le Mont Lozère.


                • Macondo Macondo 4 août 2018 08:33

                  @Fergus ... L’Aubrac ? De mémoire, profitez tout autant ...


                • Fergus Fergus 4 août 2018 10:59

                  Bonjour, Macondo

                  L’Aubrac, ou les régions précitées, je leur ai consacré des articles :

                  Aubrac : du granit, des vaches et une incomparable sérénité

                  Sous le regard des vautours : bienvenue sur le causse Méjean

                  Aux sources du Tarn : noces d’or lozériennes

                  Nulle part ailleurs en France, je ne me sens si bien qu’en ces lieux.


                • Decouz 3 août 2018 21:36

                  Il y a un pendant oriental à cette faille : axe Vichy/Thiers/Courpière, certes moins spectaculaire, et les terres sont moins fertiles à partir de Lezoux, de ce coté ce sont les monts du Forez qui font face à la chaine des Puys, les deux massifs encadrent la plaine.

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