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La crise financière de 2007-2008 et l’extraordinaire passing shot du champion Sarkozy

Dans la vidéo qu’il a publiée le 16 octobre 2012 sur le site de Xerfi Canal ((https://www.xerficanal.com/), Olivier Passet paraît ne pas devoir y aller de mainmorte : « Réformer la sécu, mais pas en catimini »

Le « catimini » tient à ceci que la Sécurité sociale plomberait les comptes de la nation… Halte-là, semble s’écrier notre analyste :
« Depuis 2008, les État sont devenus les agents visiblement endettés de l’économie. Ils ont repris les pertes des agents privés ; par ironie de l’histoire, confondant symptômes et maladie, certains observateurs pointent maintenant les Etats providence comme responsables… »

On se souvient qu’à l’époque, le héros Sarkozy avait déjà sauvé la France comme il la sauverait encore trois ans plus tard face à ce Muammar Gaddhafi qui aurait certainement fini par venir « jusque dans nos bras, égorger nos fils, nos compagnes »…

Sauvées les banques, et désormais l’Etat français boite plus bas que jamais : c’est bien le Sarkozy qui nous l’a légué dans cet… état. Mais c’était pour le bon motif…
… qui est que désormais cet Etat infirme ne peut plus s’en prendre qu’à lui-même, et plus particulièrement à la Sécurité sociale… fruit d’un compromis qui, à la Libération, a fait mettre au Parti communiste le doigt dans un dangereux mécanisme de collaboration de classes sur lequel j’aurai sans doute l’occasion de revenir à un moment ou à un autre.

Or, s’agissant d’un compromis, s’il a fini par coûter la peau au PCF, il n’en avait pas moins offert quelques pôles importants du système politique, économique et social de la France à la classe ouvrière et à ses alliés (pas tous forcément très honnêtes, d’ailleurs)…

Le coup d’épaule de Sarkozy en faveur du privé et au détriment du public s’inscrit dans une très longue série d’actes « héroïques ». Mais pour comprendre de quoi toute cette Histoire a été faite, il conviendrait de reprendre la situation de départ à travers ce que Jean Moulin aurait à nous en dire – et tout spécialement en ce qui concerne le rôle qu’il avait attribué au Conseil National de la Résistance… Ce dont aujourd’hui tout le monde se fiche, en France.

Donc reprenons, sans plus, le fil de la vidéo d’Olivier Passet et la piste de l’une des causes profondes de la secousse financière de 2007-2008 :
« À l’origine de la crise on trouve une double illusion. L’illusion selon laquelle la croissance peut se passer de salaires grâce au crédit. Illusion selon laquelle, les marchés financiers sont des lieux d’assurance efficaces. »

La Grèce, elle, en sait quelque chose… et il faut avouer que Goldman-Sachs a parfaitement joué le coup. Ainsi, pendant quelques années (de rêve), les Grecs ont joué à vérifier qu’ils pouvaient à peu près acheter le monde entier à crédit, et plus particulièrement les grosses voitures et le gros matériel militaire… À quoi bon, dans ces conditions extrêmement réjouissantes, garder le moindre souci de l’amélioration de la condition salariale et de l’importance, pour un pays, des résultats du travail qui en sont généralement la contrepartie ?…

On connaît la suite, et si le joli début s’est compté en très peu d’années (mais un vrai paradis), la suite est partie pour autant de décennies… Ce qui montre bien que la finance internationale est branchée sur le très long terme (elle compte ordinairement en générations), et qu’elle peut faire de très grands sourires… rien que pour des termes adaptés à la crédulité des peuples…

Olivier Passet n’a donc pas tort de ne pas vouloir voir, dans les marchés financiers, quelque chose de très fiable, mais tout dépend de quel côté on se place… Du côté des petits poissons ou du côté des très gros, et surtout, des bien organisés dans la dimension planétaire… Pour ces derniers – et en tant qu’ils représentent le top du capital-argent -, même les hasards des guerres mondiales font partie de leur table de jeu… et les deux premières n’ont pas manqué de leur offrir de très substantielles avancées du côté de la gestion des crédulités populaires de l’Occident capitaliste et de ses dépendances…

Et cependant, il y a de grandes nuances d’évolution d’un pays à l’autre, et c’est aussi ce que retrouve Olivier Passet en face de la problématique générale de l’Etat providence et de l’impact différencié qu’il a reçu au lendemain de la dernière grande crise financière :
« […] les pays qui sont au coeur de la dérive de l’endettement mondial sont des pays qui avaient opté pour le downsiting [réduction des effectifs] social depuis des années. »

De façon plus précise, et avec le graphique qui en fait foi :
« On observe une étrange correspondance entre les pays épicentre de la crise financière (États-Unis, Islande, Espagne, Irlande, Royaume-Uni, Grèce, Portugal)… et les pays qui sont en bas de l’échelle en termes de dépenses sociales… »

Vient encore ceci qui, sans le dire vraiment, tourne une petite pointe vers ce basculement de classes qui est, à l’évidence, en voie d’accélération à travers toute l’Europe anciennement occidentale :
« La crise a pris racine dans la panne des systèmes de redistribution et d’assurance collective… »

… ce qui ne fait qu’annoncer le pire.

NB. Cet article est le quarante-quatrième d'une série...
« L’Allemagne victorieuse de la Seconde Guerre mondiale ? »
Pour revenir au document n° 1, cliquer ici


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