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Accueil du site > Tribune Libre > La Finlande, une dictature démocratique ?

La Finlande, une dictature démocratique ?

La gestion calamiteuse d'un cas de harcèlement au travail et de violation du Code Européen pour l'Intégrité de la Recheche par l'Université de Finlande Orientale révèle l'existence d'un mille-feuilles népotique et d'une gouvernance post-démocratique à l'échelle nationale. La décadence de l'Université démocratique, base de la formation citoyenne, est un danger pour la cohésion sociale.

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Avez vous déjà entendu parler d’un vent de révolte des elfes du père Noël contre le management autoritaire et népotique de leur direction ? Non. Et pourtant, certains lutins profitent d’avantages certains alors que les autres font le boulot. Mais non, pas de contestation. Et pour une raison simple : en Finlande, on ne conteste pas les décisions (arbitraires) émanant des couches hiérarchiques supérieures, sous risque de représailles sérieuses, potentiellement à l’échelle nationale.

J’ai fait le dur apprentissage de cette règle, devenue presque implicite tant elle est solidement ancrée dans les mœurs.

Au début, il y a un comportement hostile et harceleur de ma supérieure directe (« N+1 ») envers moi (2022-2023). L’hostilité a culminé à l’été 2023 par la dissimulation d’un financement obtenu pour l’un de mes projets de recherche scientifique (je suis l’équivalent d’un Maître de Conférences à l’université de Finlande orientale - University of Eastern Finland, UEF), suivi par la destruction de ce projet, la falsification d’un cahier de laboratoire et une tentative de l’exporter vers le groupe de recherche de son collaborateur principal dans une autre université. Tout ceci est bien entendu contraire au Code de Conduite Européen pour l’Intégrité de la Recherche, vous en conviendrez. Au pire, vous conviendrez que c’est pas très respectueux des collègues, et aurait mérité une certaine forme de sanction adaptée, d’autant plus que ma N+1 est coutumière des entraves à l’intégrité scientifique (ce que j’ai appris par la suite).

Donc au début, il y a une professeure jalouse et ambitieuse qui essaie de piquer un projet à son subordonné direct. Bien que ce type de comportement soit intéressant a étudier en soi, tant il commence à se répandre dangereusement dans le milieu académique, ce n’est pas le sujet de ce billet.

Le sujet, c’est que suite à ces agressions répétées de ma N+1 j’ai eu le malheur de tirer les fils révélant une gouvernance post-démocratique à l’échelle nationale. Un malheur pour ma carrière, mais une chance pour vous, lecteurs : je peux témoigner que la Finlande, sous de nombreux aspects, fonctionne comme une « soft dictature » (ou dictature démocratique). Je suis enseignant-chercheur, et donc la majorité des exemples concrets dont je dispose sont liés au secteur académique, cependant mon « affaire » a débordé plus largement au niveau du gouvernement, des Médiateurs du gouvernement, de l’inspection du travail, de la police, des institutions de contrôle de l’intégrité scientifique...etc.

Une dictature démocratique se caractérise essentiellement par la présence de déséquilibres de pouvoir, une réduction de la liberté de parole des citoyens et de la presse, une augmentation de la censure, l’attribution de postes clés en fonction de la loyauté plutôt qu’au mérite (népotisme), une restriction de l’opposition politique, un manque de transparence et d’ouverture, l’absence de responsabilisation des responsables politiques, la manipulation des institutions de contrôle et des sociétés civiles qui sont largement co-optées, l’utilisation d’une rhétorique nationaliste pour justifier des mesures autoritaires (« vous êtes un danger pour le groupe donc on vous crucifie ») et une application sélective de la loi.

Aussi invraisemblable que cela semble, du fait de l’image polissée des pays du Nord, j’ai fait l’expérience de toutes ces caractéristiques au sein de la tranquille Finlande, et recueilli des témoignages d’autres personnes ayant vécu des choses similaires. J’ai été sanctionné par l’UEF pour avoir exprimé mes opinions, et en particulier pour avoir exprimé mon désaccord face aux décisions de la direction de l’UEF qui ont blanchi ma N+1 malgré les preuves accablantes que j’ai pu fournir contre elle. J’ai été censuré par des collègues à la solde de la direction, diffamé par la direction qui véhicule la rumeur non fondée que je fais peur au personnel, systématiquement entravé dans mon travail puis, au final, licencié pour des motifs vaseux (dont certains ont été trouvés après le licenciement). Dès la notification de licenciement, sans respect d’un quelconque préavis, mes accès à mes salles de travail ont été coupés et des collègues à la solde de la direction me suivaient dans les couloirs pour monitorer mes actions. Mon compte de messagerie professionnel a été rouvert après mon départ de l’université, en violation manifeste des règles RGDP pour la protection des données privées. Et ce n’est que le sommet de l’iceberg, l’UEF m’a pourri la vie pendant 18 mois après que j’aie révélé le comportement de ma N+1.

L’instruction a été donnée à mes collègues de ne plus me parler librement après l’annonce de mon licenciement, ce qui a compliqué la transmission de mes projets de recherche à d’autres et la recherche de solutions pour mes étudiants et membres de mon groupe de recherche. Lorsque j’ai trouvé une solution à l’université de Tampere (TAU) auprès de collaborateurs enthousiastes à l’idée de reprendre un de mes projets de recherche, la direction de leur Faculté s’est opposée sans raison valable à la transmission dudit projet, poussant mes collaborateurs à faire demi-tour sous peine de représailles. Je note ici que le Doyen de la Faculté de Médecine de TAU et moi n’avons jamais eu aucun contact auparavant, et que mon projet s’aligne sur une des priorités de recherche de sa Faculté. Sur quoi a t’il bien pu baser sa décision ? Des ragots diffamatoires, sans l’ombre d’un doute.

Lors de mon dernier jour de travail, la plupart de mes collègues avec qui j’avais de très bonnes relations de travail ne savaient pas s’ils avaient le droit de me dire au revoir ou pas. L’UEF utilise une rhétorique diffamatoire à mon égard, comme quoi je suis une menace pour le groupe, quelqu’un dont les gens ont peur, ce qui est d’une part faux et d’autre part fondé sur aucune menace concrète de ma part. Mon N+3 , directeur du département de Médecine à l’UEF, m’a même affirmé au cours d’un meeting (sic) : « Pour la recherche et l’éducation, vous êtes très qualifié. Mais quand viendra la question du renouvellement de votre contrat, je ne signerai pas le renouvellement, car nous cherchons des gens pour ce groupe, pour cette société. ». Et ce, malgré toutes mes contributions à la vie sociale du département pendant les 2,5 premières années de mon contrat à l’UEF. Cette rhétorique, qui s’apparente aux rhétoriques de propagande nationaliste du type « nous punissons cette catégorie de la population car ils sont une menace à l’unité nationale », est relayée par les managers intermédiaires qui me connaissent personnellement, dont par exemple ma N+2 qui m’avait même invité à danser au dernier repas de Noël : ridicule. Et flippant.

Au delà de l’attitude hostile et illégale de ma direction, ce qui m’a frappé le plus c’est la peur, l’obéissance et la résignation de tous les témoins : ils sont habitués, « c’est comme ça que ça se passe ». Une jeune chercheuse qui a travaillé presque 10 ans avec ma N+1 m’a même confié (sic) « les inconduites scientifiques de [ma N+1] sont connues dans toutes la Finlande, pourquoi tu fais tout ce bazar ? ». Il faut donc subir, et se taire. Mes collègues de l’UEF voient leur liberté de parler à qui ils veulent bafouée par les instructions de la direction. Mes collaborateurs à Tampere ont vu leur liberté académique (liberté de choisir leurs sujets de recherche et leur collaborateurs) bafouée, mais préfèrent marcher au pas pour éviter de froisser leur direction. Les syndicats sont impuissants à intervenir dans des situations impliquant le niveau Facultaire ou Rectoral, de l’aveu même du représentant syndical le plus expérimenté à qui j’ai pu parler. J’ai parlé à de nombreux journalistes, très intéressés par mon histoire, dont l’enthousiasme à publier a soudainement disparu lorsqu’ils en ont parlé à leur rédaction : s’attaquer aux universités « fait peur ». Mais pourquoi quelqu’un s’insurgerait, lorsqu’en bout de ligne il/elle prendrait le risque d’être, tout comme moi, viré, diffamé et blacklisté à l’échelle nationale dans sa branche professionnelle ?

Il y a environ 10 ans, l’Université d’Helsinki (UH) a licencié plusieurs centaines de personnes, officiellement pour raisons économiques mais le choix des personnes à licencier a été laissé aux responsables d’Unités et de Département, menant à de nombreux licenciements pour des raisons personnelles, telles que des désaccords avec des opinions scientifiques de la direction, ou des opinions sur l’enseignement. Dans plusieurs procès qui ont suivi ces licenciements massifs, des juges très proches de l’UH ont été nommés ; dans mon affaire de violation d’intégrité scientifique, c’est un collaborateur de plus de 10 ans de ma N+2 qui a été choisi pour mener l’investigation, menant évidemment à un rapport d’enquête bidon qui ne présentait aucune trace d’investigation autre que la déclaration écrite de ma N+1. Cette dernière contenait nombre de mensonges, que j’ai rapidement révélées, multiples preuves indiscutables à l’appui. J’ai perdu mon temps, les procédures de défense des droits en Finlande sont vidées de toute substance. Certains licenciés de l’UH avaient un dossier suffisamment fourni pour amener l’affaire au niveau de la Cour Européenne, voire la cour des droits de l’Homme. Ils n’ont pas souhaité le faire, pour ne pas entacher l’image du pays à l’International, s’autocensurant. Comme je ne suis pas moi-même finlandais, je peux parler ouvertement pour toutes les autres victimes, sans cette crainte de salir l’image de mon pays.

Certains des chefs d’Unité ou de Département de l’UH, dont les choix d’employés à licencier avaient été reconnus non-recevables par la Cour en appel, ont par la suite été décoré-es par la direction. A l’UEF, le Recteur et le chef du service juridique qui ont géré ma plainte de violation d’intégrité scientifique, et qui ont donc reconnu au nom de l’UEF qu’il était acceptable (entre autre) de falsifier un cahier de laboratoire, ont été décorés dans les quelques mois qui ont suivi de l’équivalent finlandais de la Légion d’Honneur. Pour services rendus au pays. Ils ne sont pas sanctionnés pour leur gestion calamiteuse, ils sont félicités et décorés, probablement pour leur loyauté.

Seulement le secteur académique, me direz vous ? La police locale, différents Médiateurs rattachés au gouvernement (non-discrimination, parlementaire, protection des données), l’Inspection du travail (2 branches régionales), le Ministère de l’Education et de la Culture et l’organe en charge du contrôle de l’intégrité scientifique, tous se sont rangés aux décisions du management de l’UEF, constituant un soutien implicite. Les associations de défense des étrangers (équivalents locaux de SOS racisme) ont aussi brillé par leur immobilisme. C’est vrai que les deux derniers recteurs sont mariés à des députées, mais de là à annuler toute investigation… il y a un pas, que les pays totalement démocratiques ne franchissement pas. Donc oui, la Finlande (tout au moins au travers des institutions nommées ci-dessus), coche 9 points sur les 12 qui définissent une dictature « soft », ou dictature démocratique, selon le Chat. Il faudrait voir selon la Cour Européenne des Droits de l’Homme.

Si vous avez tenu le coup jusque là, à ce point de votre lecture, vous devez vous dire : « il divague pas un peu lui ? ». Malheureusement, non. Ma N+1 a menti dans ses déclarations au cours des procédures internes. Je l’ai démontré avec des preuves écrites et audio irréfutables. Ce seul fait aurait du déclencher une enquête plus approfondie de la part de l’université : « pourquoi ment-elle ? Qu’est-ce que ça cache ? ». Il n’en fut rien. Lorsque les autres institutions, externes à l’UEF, ont été averties de ce simple fait, ils auraient du se poser la question : « pourquoi l’UEF n’investigue pas ce cas sérieusement ? Qu’est-ce que ça cache ? ». Il n’en fut rien. Du coup, c’est maintenant mon tour de poser la question : « Pourquoi personne, en Finlande, ne prend la peine d’investiguer ce cas ? Qu’est-ce que ça cache ? ».

Pour moi, ça cache de la collusion, du népotisme, de la post-démocratie, et des institutions de contrôle défaillantes. Les gens apprennent à vivre avec et acceptent, pour préserver leur tranquillité, au détriment de leur liberté de choix et de parole, et de leur liberté de participer au débat public. J'ai longuement hésité sur le point d'interrogation dans le titre de ce billet. Et j'ai décidé de laisser la porte ouverte à d'autres opinions : pour vous, qu’est-ce que tout ça veut dire ?


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49 réactions à cet article    


  • chantecler chantecler 20 mars 09:15

    Déçu par l’article qui ne traite que d’un cas isolé .

    Par ailleurs :

    La Finlande a été alliée avec l’Allemagne nazie contre l’URSS .

    Et a donc participé indirectement à l’étranglement de Leningrad ,donc Saint Petersbourg ,à l’immense famine à partir de Barbarosa et à la destruction de la ville par l’artillerie et l’aviation .

    Nous avons été envahi, puis vaincu par l’Allemagne d’Adolf mais que je sache subi mais nous n’avons pas participé directement à la guerre germano russe dans le camp nazi ni à ses atrociétés ...

    Merci Normandie Niemen et à ceux qui ont soutenu l’URSS

    Et sans doute aux communistes qui ont résisté .


    • sylvain2002 sylvain2002 20 mars 13:12

      @chantecler
      J’admets que j’ai focalisé l’article sur un cas isolé, le case pour lequel je peux prouver absolument tout ce qui est écrit avec des preuves solides, voire irréfutables. Cependant, j’ai depuis reçu plusieurs témoignages de personnes à qui il est arrivé des choses similaires en Finlande et je peux maintenant dire avec une grosse dose de certitude que NON, ce n’est malheureusement pas un cas isolé !
      Merci pour le commentaire plus « politique », qui fait écho à une autre chose que j’ai récemment découverte : la Finlande n’a pas encore réglé son problème de nazisme
      https://www.linkedin.com/posts/sylvain-tollis-6a99354_in-early-april-2021-a-university-of-eastern-activity-7306414982944989184-1QaF?utm_source=share&utm_medium=member_desktop&rcm=ACoAAADZhKEBzkr2GFUJwIggKRHAP3kr77RJphI


    • sylvain2002 sylvain2002 20 mars 13:20

      @chantecler
      Et je pourrais même rajouter quelque chose d’intéressant, qui fait écho au thème de l’article : mon compte email pro a été réouvert après que j’aie quitté l’université, pendant un WE, puis refermé ensuite. En France, ce serait légal dans certaines circonstances, en Finlande ça ne l’est pas. J’ai écrit au médiateur gouvernemental en charge de la protection des données pour reporter la « brèche », preuves à l’appui. L’université a répondu que mon compte avait été réouvert automatiquement par le système, et que mes emails n’avaient pas été consulté. Sans fournir une quelconque preuve de ce qu’ils avançaient. Le médiateur m’a répondu en disant « c’est un problème technique, l’affaire est close ». 
      La parole des grosses entreprises ou grosses institutions n’est pas remise en doute par les organes de contrôle en Finlande, elle n’est pas fact-checkée. Qu’il y ait ou non collusion explicite ou copinage, cette absence de contrôle laisse le champ libre à tous les abus par les plus puissants. Ce n’est pas une dictature « active » comme d’autres régimes plus violents, mais une dictature « passive » où les droits des citoyens sont librement bafoués par les grosses structures, en raison de la totale passivité des organes de contrôle.


    • titi titi 20 mars 13:43

      @chantecler

      "La Finlande a été alliée avec l’Allemagne nazie contre l’URSS .

      "

      Ce n’est pas tout à fait juste.

      La Finlande s’est tournée vers l’Allemagne pour résister à l’agression soviétique.

      Comme du reste la Chine était alliée de l’Allemagne pour résister à l’agression Japonaise, jusqu’en 1937.


    • Seth 20 mars 15:44

      @titi

      La Finlande a travaillé avec l’Allemagne nazi tout comme la Suède « neutre » a été « compréhensive ».


    • sylvain2002 sylvain2002 20 mars 15:53

      @Seth @titi
      C’est un peu des deux. Ma femme a beaucoup lu sur le sujet, et les Finlandais, au même titre que les pays Baltes (surtout l’Estonie) se sont retrouvés pendant la guerre à maintes reprises pris en sandwich « entre la peste et le choléra ». Ils ont placé des mines navales avec les nazis par exemple dans la baltique pour fermer la porte vers St Petersburg et au passage, ont coulé des bateaux entiers de civils estoniens qui voulaient fuir vers l’ouest.
      Le truc, que j’ai pas ressenti en Estonie par exemple, c’est que les Finlandais n’ont pas encore complètement réglé leur problème de nazisme :
      https://www.linkedin.com/feed/update/urn:li:activity:7306414982944989184/


    • titi titi 20 mars 17:10

      @Seth

      "La Finlande a travaillé avec l’Allemagne nazi

      "

      L’URSS aussi jusqu’en 1941.


    • xana 20 mars 18:05

      @titi
      Suite aux « accords de paix » de Munich signés par la France et l’Angleterre avec le Reich d’Hitler...
      Curieux comme tu l’oublies à chaque fois.


    • Aristide Aristide 21 mars 14:00

      @xana

      Sauf qu’à Munich la France et l’Angleterre ne se sont pas alliés pour mettre la main sur un autre pays.
      L’Allemagne nazie et l’URSS se sont joyeusement précipité sur la Pologne, avec quelques faits marquants comme les massacres de Katyn, Mednoïe, Kalinine  , Kharkov etc ... 26.000 polonais assassinés par les Russes ...


    • leypanou 20 mars 09:55

      Cet auteur n’a pas encore renseigné sa description.


      • sylvain2002 sylvain2002 20 mars 13:07

        @leypanou
        Désolé, je n’avais pas pris le temps de le faire. C’est chose faite ! J’espère que maintenant que vous me connaissez mieux, votre évaluation de mon article sera plus « argumentée ». Merci d’avoir remarqué l’absence de description sur mon profil !


      • pemile pemile 20 mars 13:13

        @sylvain2002 « C’est chose faite ! »

        Non, y’a du avoir un raté ! smiley

        La fiche profil https://www.agoravox.fr/auteur/sylvain2002

        affiche toujours « Cet auteur n’a pas encore renseigné sa description »


      • leypanou 20 mars 13:21

        @pemile
        t’as raison, j’allais le faire remarquer.


      • leypanou 20 mars 13:24

        @sylvain2002
        j’ai lu votre article en diagonale : j’ai mis excellent.


      • Seth 20 mars 13:31

        @leypanou

        faut peut être attendre que ça passe la modédé....


      • sylvain2002 sylvain2002 20 mars 13:41

        @Seth
        C’est possible, j’ai mis ma description à jour sur le site, elle apparaît sur mon profil lorsque je suis connecté, mais si j’ouvre la page de mon profil sur un autre fureteur elle n’apparaît pas. Donc ça passe en modération...
        Dans tous les cas, voilà ce que j’ai écrit  :)

        « Je suis enseignant-chercheur avec 20 ans d’expérience post-doctorale dans l’enseignement et la recherche à l’université dans 6 pays différents. J’ai obtenu un doctorat (Ph.D.) en Physique théorique (théorie de la supraconductivité) avant de bifurquer doucement vers la biologie cellulaire théorique et expérimentale. Je possède une habilitation à diriger des recherche en biologie cellulaire quantitative, ainsi qu’une accréditation CNU dans plusieurs domaines scientifiques (physique, biochimie, biologie cellulaire et pharmacologie). Je développe maintenant mon activité de consulting indépendant. Je propose des services en modélisation mathématique et computationelle, bioinformatique, biomaths, microscopie quantitative et éducation à ces thématiques aux universités et laboratoires de recherche. »


      • sylvain2002 sylvain2002 20 mars 13:45

        @leypanou
        Merci :). Depuis la rédaction de l’article j’ai recueilli d’autres témoignages et aussi expérimenté encore plus de passivité d’autres organes de contrôle en Finlande, qui « ferment les yeux » aussi sur les violations de règles de data protection, du moment que le coupable de la fraude est un « gros » (grosse entreprise, université majeure...). J’ai l’impression qu’actuellement, en France, la balance du pouvoir entre administration académique d’un côté et étudiants/membres du staff de l’autre est un peu plus « équilibrée ». Mais j’ai peur qu’avec l’augmentation de l’autonomie managériale et financière des universités (commencée avec la Loi Pécresse, et qui continue de s’accentuer), à un moment l’état n’aura vraiment plus rien à dire sur ce qu’il se passe à l’intérieur et on assistera à encore plus de drames.


      • sylvain2002 sylvain2002 20 mars 13:57

        @pemile
        Maintenant, c’est ok smiley


      • pemile pemile 20 mars 13:57

        @sylvain2002

        Yes !


      • pemile pemile 20 mars 14:07

        @sylvain2002

        Pour info, il y a pas mal de « furieux » sur AgoraVox, laisser le lien vers QCB dans votre profil n’est peut être pas nécessaire ?


      • sylvain2002 sylvain2002 20 mars 14:53

        @pemile
        ok :) merci pour le conseil


      • Seth 20 mars 15:01

        @sylvain2002

        Chapeau !  smiley

        Sauriez pas où je pourrais trouver une tranche de billette supraconducteur avant étirage ?

        C’est magnifique.


      • pemile pemile 20 mars 15:04

        @sylvain2002

        Et les Génies de l’Uni c’est bien plus fun et généraliste ! smiley


      • Seth 20 mars 15:08

        @pemile

        Ça y est P1000, la sieste est finie ?  smiley


      • sylvain2002 sylvain2002 20 mars 15:44

        @Seth
        haha moi je faisais de la théorie, j’ai jamais vu de supraconducteur en vrai (je calculais des sommes de Matsubara souvent, donc j’ai beaucoup vu de feuilles de calcul noircies au crayon smiley , mais comme j’aimais ç c’était fun !)


      • Seth 20 mars 16:19

        @sylvain2002

        Hébé voilà ! Les calculateurs ne servent à rien !  smiley

        Pas grave, je vous pardonne mais c’est introuvable : seule l’industrie pourrait en fournir et bien sûr...

        Il est plus facile de trouver de la véritable météorite pourtant rare que ça.  smiley


      • sylvain2002 sylvain2002 20 mars 16:32

        @Seth
        il faut gratter les rails du Shinkansen

         :)
        https://www.ejrcf.or.jp/jrtr/jrtr25/f58_tec1.html



      • Vertigone 20 mars 15:59

        J’en ai aussi rencontré des mauvais génies à l’uni


        • sylvain2002 sylvain2002 20 mars 16:02

          @Vertigone
          Désolé de lire ça... tu peux toujours me contacter via le blog des génies de l’uni, ou via celui de balancetonuniversité si ton histoire est plus sérieuse et douloureuse :
          https://balancetonuniversite.blogspot.com/


        • Zolko Zolko 20 mars 16:42

          @l’auteur : sympa d’avoir un nouvel auteur sur AgoraVox. 

          Concernant ce qui vous est arrivé, je peux malheureusement vous affirmer que cette situation arrive aussi en France. Le CNRS, le CEA, les universités, sont des nids à vipères. Beaucoup de pourritures y trouvent refuge, et s’entraident. 

          Une de mes explications est la sécurité de l’emploi et la grille salariale : comme il n’est pas possible de récompenser ou de sanctionner les bons ou les mauvais comportements financièrement (avec des primes ou licenciement), la seule « monnaie » est la réputation. Et un réputation se construit aussi bien avec des bons résultats scientifiques comme avec la manipulation. Cela arrive beaucoup plus difficilement dans le privé car là les bons résultats peuvent être récompensés par une prime, et toute la malfaisance du à la course à la réputation disparait. Ou plutôt : est remplacé par la course au fric. C’est pas génial non-plus mais un peu plus honnête au final.


          • xana 20 mars 17:43

            @Zolko
            Merci Zolko pour votre témoignage et pour vos explications.
            J’ai eu aussi (à une échelle naturellement plus modeste) ce genre de problème dans l’industrie privée et j’ai perdu toute confiance dans la soi-disant communauté scientifique, car comme vois le soulignez bien c’est devenu un véritable nid de vipères. Toutefois ce phénomène me semble de plus en plus répandu, ou sont-ce les langues qui se délient ?


          • sylvain2002 sylvain2002 20 mars 19:18

            @Zolko
            Merci pour votre point de vue, en effet c’est pas vraiment surprenant. Mais j’avais dans l’idée qu’en France, si un problème de violation d’intégrité scientifique remonte jusqu’au ministère, ça fera du bruit quelque part... dans la presse, ou sur Agoravox :)
            En Finlande, personne n’en a parlé. J’ai rencontré de nombreux journalistes (souvent jeunes, et/ou immigrés) qui semblaient sincèrement captivés par le sujet, puis quelques jours après avoir discuté avec leur rédacteur en chef, ils devenaient subitement injoignables... J’imagine qu’en France, la presse se précipiterait pour faire chi** un peu le gouvernement. Mais peut être que je me fais des idées ! Il faudrait que je rentre en contact avec quelqu’un qui a vécu quelque chose de similaire en France


          • sylvain2002 sylvain2002 20 mars 19:19

            @xana
            Sûrement un peu des 2... Ce serait bien un « metoo » de l’académique !


          • Zolko Zolko 20 mars 19:23

            @xana : j’ai déjà entendu ce genre d’histoire il y a 25 ans, alors je ne sais pas si ça empire. 

            Mais ce qui a certainement changé est la connivence des prétendus scientifiques avec le pouvoir central : entre les mensonges sur le covid, le réchauffement climatique, l’immigration, le LGBTQXYZ+ ... la plupart des scientifiques ont perdus leurs doutes et se sont alignés sur les ordres gouvernementaux. Du coup, les vrais scientifiques qui ont gardé leur espirt critiques se font attaquer avec une violence jamais vu depuis le moyen-âge. 


          • sylvain2002 sylvain2002 20 mars 19:46

            @Zolko
            En parlant de réputation, il y a une personne qui mériterait qu’on s’occupe de sa réputation : Sanna Kaisa Spoof, la secrétaire générale du Comité Finlandais pour l’Intégrité Scientifique, et qui a aussi pris le lead sur cette thématique à l’échelle Européenne en formant l’ENRIO.
            Lorsque quelqu’un critique les décisions de son Comité, dans le cadre d’un travail de recherche argumenté (https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29451531/, https://link.springer.com/article/10.1007/s10805-021-09397-2 ) , elle répond, en lançant une sorte de vendetta personnelle contre les auteurs et en demandant au journal de corriger l’article et en diffamant les auteurs auprès du journal, puis au final en démarrant une collaboration avec le journal pour s’assurer qu’ils ne publient plus sur son Comité,
            Comme vous voyez, avec une personne comme ça à la tête de l’Intégrité scientifique en Europe, la recherche a de beaux jours devant elle.


          • sylvain2002 sylvain2002 21 mars 07:56

            @Zolko
            Ca me rappelle un truc qu’un de mes collègues Finlandais m’a dit, le jour ou il me disait au revoir « il y a très peu de gens qui font de la science pour réellement faire de la science, et toi tu en fais partie ». Sûrement pour cette raison que les médiocrates m’ont foutu dehors smiley


          • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 20 mars 18:33

            sylvain 2002, votre billet serait-il la réponse du berger à la bergère ?

             

            Qu’on en juge en écoutant cette courte séquence : https://youtu.be/00PJO6KD3QE

             

            Résumé :Finlandisation de l’Ukraine « L’URSS avait demandé à la Finlande ce que la Russie demande aujourd’hui à l’Ukraine : la démilitarisation et la neutralité.

            Cette situation avait été très profitable à la Finlande car elle lui avait permis de commercer tout à la fois avec l’URSS et avec l’Europe. »


            • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 20 mars 19:08

              @Francis, agnotologue
               
              La Finlande reste le pays le plus heureux au monde pour la huitième année consécutive

              « Le Rapport mondial sur le bonheur dans le monde, publié jeudi, place la Finlande en tête de son classement. Le pays nordique est le plus heureux pour la huitième année consécutive, suivi du Danemark, de l’Islande et la Suède. La France, elle, est 33e tandis que les États-Unis se trouvent au niveau le plus bas jamais enregistré (24e)
              « Les États-Unis sont tombés à la 24e place, leur pire score depuis la première publication du rapport en 2012, où ils avaient figuré au 11e rang, leur meilleur classement. »
               
              Ceci explique bien cela :
               

              « L’URSS avait demandé à la Finlande ce que la Russie demande aujourd’hui à l’Ukraine : la démilitarisation et la neutralité.

              « Cette situation avait été très profitable à la Finlande car elle lui avait permis de commercer tout à la fois avec l’URSS et avec l’Europe. »


            • sylvain2002 sylvain2002 20 mars 20:32

              @Francis, agnotologue
              Je sais pas trop, mon billet n’était pas vraiment un billet de politique internationale smiley mais plutôt un constat sur le fonctionnement complètement défaillant des institutions de contrôle démocratique en Finlande. De tous les points « essentiels » qui caractérisent une dictature démocratique, le seul dont je ne puisse pas témoigner c’est le point sur les élections truquées. Ca, j’en sais rien !
              Mais sur la relation Finlande Russie, ce dont je peux témoigner c’est qu’au début de la guerre en Ukraine, les Finlandais ont radicalement paniqué, ils ont checké ou étaient les bunkers anti-atomique et j’en connais qui ont fait le plein pour partir dans l’instant en Suède, si nécessaire. Quand un avion passait, les gens n’étaient vraiment pas rassurés... Donc ils ont fait le dos rond avec l’URSS mais la « peur du Russe » est très forte, et bien plus ancienne que la 2ème (bon allez, seconde) guerre mondiale


            • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 21 mars 08:47

              @sylvain2002
               
               je note votre témoignage autorisé, mais que faut-il penser alors, du ’’ Rapport mondial sur le bonheur dans le monde ’’ publié récemment, qui place la Finlande à la première place

               ?
              Leur bonheur rendrait-il craintifs les Finlandais ?


            • John John 21 mars 10:37

              Salut sylvain !

              « les Finlandais ont radicalement paniqué »

              Quand on posait la question à Kimi ce que c’était d’avoir peur il répondaient : « vous avez vu dans quels sports les finlandais excellent ... Les sports automobiles, le hockey sur glace et le saut a ski » ... En résumé pas vraiment des sports pour des flipés ou des pieds tendres ... Ils sont quand même assez casse cou les finlandais ... d’ailleurs en sport automobile ils sont surnommés les finlandais volants ...

              Pour Kimi, ce n’est évidemment pas pour rien qu"il a été surnommé Aceman ... Le jour où je l’ai vu faire ses premiers tours avec la C20 j’ai tout de suite vu et compris qu’il était hors norme ... Très rapide ... Enchaînant les tours les uns après les autres comme un métronomes avec un sang froid incroyable ... Et comme plein de monde sur cette planète ma femme et moi nous adorions Kimi !
                
              Pour résumé ... Je ne voyais jusqu’à présent pas les finlandais comme des peureux ... d’ailleurs c’était plutôt même tout le contraire dans mon esprit ... 


            • sylvain2002 sylvain2002 21 mars 10:49

              @Francis, agnotologue
              Le rapport sur le bonheur dans les différents pays est basé sur un certain nombre de métriques, et donc évalue des aspects tels que la sécurité (ou le sentiment de sécurité), la stabilité politique (la Finlande est stable bien que l’accession au pouvoir de l’extrème-droite récemment témoigne de quelques failles), le niveau de vie... Ca ne mesure pas le bonheur au sens « émotionnel » du terme.
              C’est assez certain que les Finlandais tiennent à leur vie, à ce qu’elle est, et ne souhaitent pas changer grand chose. L’arrivée d’étrangers impose du changement, c’est toujours comme ça quand on se confronte à d’autres cultures.
              Le côté « ironique », c’est qu’une partie du « bonheur » (au sens du rapport) est lié au bon équilibre vie personnelle-vie professionnelle. Quand je suis arrivé en Finlande, j’arrivais d’amérique du nord et donc j’ai commencé à programmer des meetings à 17h. On m’a fait comprendre que ce n’était pas « Finnish-polite ». Après 16h, les couloirs sont désertés par les Finlandais(comme avant 8h), et on ne trouve que les Russes, les Indiens, les Chinois, et moi. Bref, les immigés. Leur précieux équilibe vie personnelle/professionnelle tient parce que les immigés font le boulot. 
              La ou c’est très ironique, c’est qu’ils utilisent énormément cette image de « pays le plus heureux du monde » pour attirer les étrangers, et c’est une hypocrisie massive (car ils sont les plus heureux grace aux étrangers qui font le boulot). C’est une sorte d’argument circulaire smiley
               


            • sylvain2002 sylvain2002 21 mars 11:00

              @John
              Il y a du vrai dans ce que tu écris, ils ne sont pas peureux au sens « émotionnel » du terme, comme par exemple dans les sports que tu décris. Ils sont plutôt froids et n’expriment pas leurs émotions et tant bien même ils auraient peur, tu ne le verrais pas sur leur visage. Par contre, ils ont peur des Russes, c’est un traumatisme trans-générationel. Et c’est véridique qu’au début de la guerre il y a eu la queue aux stations et un copain m’a expliqué qu’ils avaient fait le plein pour la Suède. Il était sérieux :)


            • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 21 mars 11:25

              @sylvain2002
               
               ’’Quand je suis arrivé en Finlande, j’arrivais d’amérique du nord et donc j’ai commencé à programmer des meetings à 17h. On m’a fait comprendre que ce n’était pas « Finnish-polite ». Après 16h, les couloirs sont désertés par les Finlandais’’
              >
               Les ’’couloirs’’  ? C’est quoi ?
               
               Vous avez programmé des meetings ? Je peux savoir sur quel sujet ?


            • leypanou 20 mars 21:51

              Les gens apprennent à vivre avec et acceptent, pour préserver leur tranquillité, au détriment de leur liberté de choix et de parole, et de leur liberté de participer au débat public  : malheureusement, il y a des situations où c’est ainsi et que des problèmes ne sont jamais réglés.

              Seul, un changement par le haut a des chances de pouvoir modifier les choses mais comme souvent, le décideur vient du sérail, cela risque de rester en l’état.

              D’où, la longévité de votre N+1.


              • sylvain2002 sylvain2002 21 mars 08:02

                @leypanou
                En Finlande, c’est très possible que le changement ne puisse venir que du haut. Je me souviens qu’il y a eu une manifestation à Kuopio, je me souviens plus du sujet, mais ils étaient tellement peu nombreux qu’il y avait plus de monde à l’arrêt de bus. En France on a quelques exemples dans notre histoire où le changement est venu du bas, bien que ces exemples commencent à dater.


              • sylvain2002 sylvain2002 21 mars 13:22

                IMPORTANT : Illustrations par Nine, une graphiste talentueuse de Montréal et une amie. J’aurais du mettre ça avant, mais j’ai merdé. Je sors la carte premier article comme excuse bidon. Je la créditerai sur le prochain article même s’il n’y a pas d’illustration (oops). smiley

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