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La Libération (47) : les transferts de technologie Japon-Allemagne par sous-marin

"Les forces de l'Axe" : tout le monde a entendu lors de sa scolarité ou lors de ses proches recherches historiques cette expression. Ou celui de "Axe Rome-Berlin-Tokyo " plus exactement. L'association de trois dictatures, à vrai dire, tant l'empereur du Japon Hirohito, souvent présenté comme personnage falot exerce en réalité d'une poigne de fer un pouvoir qu'il ne partage pas davantage que ses deux collègues. Un pouvoir chez lui investi d'une notion religieuse qui fait de ses disciples des fanatiques, qui, à la fin de la guerre se suicideront en masse du haut de falaise plutôt que d'affronter l'affront et la honte de la défaite. Une association de véritables malfaiteurs, scellée entre les trois le 27 septembre avec le pacte Tri-partite, contre ce qu'on va appeler les alliés. Qui dit pacte dit coopération, et effectivement, celle-ci va exister durant tout la guerre et jusqu'aux dernières heures de celle-ci avant tout entre l'Allemagne et le Japon qui vont s'échanger régulièrement des technologies, un phénomène qui va s'accélérer vers la fin du conflit avec l'envoi d'armes allemandes dernier cri vers le Japon. Pour ce faire, un moyen de transport autre que l'avion, devenu trop dangereux à utiliser, va devenir prépondérant : ce sera le sous-marin, le Japon ayant pris les devants dès 1937 (année véritablement charnière, donc) en construisant de gigantesques cargos capables de rester sous l'eau des dizaines d'heure et de parcourir des milliers de kilomètres. Retour sur cet étrange ballet de transferts de technologie et sur leur intensité.

Au début de la guerre, les sous-marins d'attaque montrèrent très vite leurs talents. Dans l'Atlantique pour les allemands avec leurs "meutes" attaquant à plusieurs de façon coordonnée, les japonais se distinguant dès leur entrée en matière à Pear Harbor avec des minis sous-marins... apportés sur place à dos de... sous-marin mère de grande dimension. Puis vinrent ensuite les cargos, donc : par obligation, dirons-nous. Le blocus des fournitures décrété par les alliés oblige les deux pays à chercher des voies détournées pour s'approvisionner dans les trois matières qui leur feront défaut durant tout le conflit : le caoutchouc naturel, l'acier et l'essence. Le 15 octobre 1940, Roosevelt décrétera par exemple l'embargo sur l'acier américain vers les forces de l'Axe."Après que le Japon ait attaqué Pearl Harbor et Hitler déclaré la guerre aux États-Unis, l'accord tripartite de l'Axe du 27 septembre 1940, a été modifié afin de permettre un échange des matières premières stratégiques et des produits manufacturés entre l'Allemagne, l'Italie et le Japon. Initialement, les missions de navires de surface pour ces voyages (surnommées missions "Yanagi" ou "Willow", qui signifiait leur expansion en arborescence ), ont été doublés par les Japonais. Comme la guerre en mer a commencé à se retourner contre l'Axe, les sous-marins ont été choisis comme meilleur moyens de transport." Ce qui a consisté, pour les japonais à un redéploiement de leur flotte : "Dès le 27 mars 1942, le haut commandement naval allemand a demandé que la Marine impériale japonaise (IJN) lance des opérations offensives contre les convois alliés dans l'océan Indien, pour aider à soulager quelque peu la pression sur la Kriegsmarine. Le 8 avril, les Japonais ont convenu d'envoyer des sous-marins sur la côte orientale de l'Afrique pour soutenir les Allemands. Peu de temps après, des sous-marins de Escadron de la 1re Division, 8e IJN, ont été retirés de Kwajalein dans les îles Marshall, et envoyés à Penang, en Malaisie". 
 
 
La décision de transférer des matériaux lourds par voie sous-marine a eu pour corollaire évident la mise en chantier de sous-marins de taille conséquente et de fort déplacement. La série B (type unsen Otsu-gata ou I-15 Class) va par exemple combler les vœux des stratèges de l'Axe. Ce qu'il y a de confondant à constater, c'est que les japonais vont s'y mettre très tôt : dès 1937 le programme Maru 3, suivi du Maru 4 met en chantier ses grands sous-marins sous le type 37 : on en construira 20 jusque 1944. Le modèle suivant, le 37-B du Programme Maru Kyū continue la lignée (avec 6 modèles construits), ainsi que la 37C avec le programme Kai-Maru 5 pour 3 modèles, et enfin le V-22A à un seul exemplaire. Tous dépassent les 100 mètres de long, font 23 nœuds (43,7 km/h) en surface et à peine 8 maxi (14,8 km/h) en plongée et tous plongent à 100 mètres maxi. L'accent est mis sur les capacités d'emport et non la vivacité : tout le concept du cargo.Tous disposent d'un avion d'observation disposé démonté dans un hangar en forme de bulbe à l'avant du kiosque, débouchant sur une longue catapulte, avec soit un Watanabe E9W1 "Slim" ou un Yokosuka E14Y2 "Glen". Avec ce genre d'engin, qui dispose de 700 à 800 tonnes de fuel à bord les longs trajets intercontinentaux sont permis. Dès 1937, le Japon songeait donc déjà à le faire... avant tout le monde. Tourné vers la mer par définition, il savait qu'il devrait son salut par là uniquement. Il a commencé par fabriquer trois choses : des croiseurs lourds (de la classe Amagi, Furutaka, Myoko, Takao ou Tone, construits de 1930 à 1936, le dernier étant le Chikuma, qui sera coulé à la bataille de Samar du 25 octobre 1944), encore à la mode, des porte-avions à la pelle (le Hosho, premier du genre est lancé dès 1922, le dernier ultramoderne et de 73 000 tonnes, le Shinano, le 29 novembre 1944), un produit plus innovant, et une myriade de types de sous-marins différents, dont ces anachroniques engins sous-marins cargos. Transporter des centaines de tonnes de matériaux de la sorte, personne n'y avait songé auparavant.
 
 
Pour les trajets vers l'Europe, c'est le commandant Shinobu Endo et son I-30, un sous marin de type B-1 de la 6 éme flotte sous les ordres de l'amiral Teruhisa Komatsuqui qui eut l'honneur d'inaugurer le trajet vers Lorient le 2 août 1942 : à son arrivée, il fut reçu en grande pompe par l'amiral Dönitz en personne, avec fanfare sur le quai, etc. Aux côtés de Donitz, le Grand Admiral Erich Raeder, à la tête de la Kriegsmarine ; et même le capitaineTadao Yokoi, l'attaché naval japonais à Berlin. Désireux d'aider les japonais dont les sous-marins faisaient trop de bruit et étaient plus détectables, les allemands équipèrent l'I-30 d'un "Metox" anti radar, et changèrent son canon de 25 mm de Type 96 pour un affut Mauser quadruple de 20 mm spécialisé anti-avions. L'avion de bord, un Yokosuka E14Y1 fut aussi repeint à l'occasion ! Le sous-marin fut ensuite chargé d'une cargaison particulière : un radar Würzburg (voir notre épisode 7) complet avec les plans ("blueprints") et des torpilles allemandes nouvelles, mais aussi des diamants industriels d'une valeur d'un million de yens et 50 machines de codage Enigma .Un mois plus tard l'I-30 était déjà au Cap de Bonne espérance, et dès le 8 octobre à Penang, pour y être accueilli par l'amiral Zenshiro Hoshina, qui se saisit de 10 des Enigmas. Reparti pour Singapour avec le Wurzburg et le reste des Enigmas, le sous-marin tomba hélas sur une mine le 13 octobre et sombra, après que l'on eut constaté que le radar était devenu inutilisable. Le japon se passera du Würzburg quelques mois encore.
 
Dans l'autre sens, le 8 juin, le sous-marin I-8 part avec le I-10, deux cargos de type B et leur navie de soutien, leur "nounou" le Hie Maru (qui finira la guerre intact !), sous la direction du Commandant Shinji Uchino, toujours direction Lorient. A bord, deux torpilles de Type 95 à l'oxygène, et des plans pour un système de trim automatique pour avions, ceux des torpilles et ceux du Seitan. A bord de l'I-8, le Lieutenant Commandant Sadatoshi Norita, qui une fois arrivé en Allemagne ira s'entraîner en Baltique pour commander l'U-1224, un sous-marin de Type IXC/40.... la coopération de l'axe fonctionnait à plein ! Le 5 avril 1943, nouveau voyage avec à bord de I-29 11 tonnes de chargement, dont une torpille Type 89, deux de Type 2 (des torpilles lancées par voie aériennes) et deux tonnes d'or en lingots pour l'ambassade japonaise à Berlin, les plans d'un mini sous-marin de Type A et surtout ceux de l'Akagi, dont les allemands s'inspireront pour fabriquer leur porte-vions Graf Zeppelin !
 
 
Le système est plus qu'organisé, et les sous-marins des deux pays se croisent à deux endroits privilégiés : au Cap Vert, ou au large de Madagascar. Sur le chemin de Madagascar, justement, l'i-29 croisera l'U-180, du Capitaine Werner Musenberg qui lui descendait jusque là avec les plans du Type IXC/40 de la quinine, des munitions et trois sortes de leurres pour radars : les deux cargaisons seront échangées en pleine mer par des bateaux gonflables. Les échanges de ce genre seront communs : le 12 février 44, un sous marin japonais recevra aux Açores le contenu de U-518 du lieutenant Hans-Werner Offermann, dont un détecteur radar neuf, le FuMB 7 Naxos qui sera monté sur place par les allemands sur le sous-marin japonais. Une photo des marins japonais immortalisera l'échange. Deux autres personnages particuliers feront partie du transvasement : "de l' U-180 furent transférés Netaji Subhash Chandra Bose, un leader du mouvement indien pour l'indépendance qui allait de Berlin à Tokyo, et son adjudant, Hasan Abid " nous apprend Wikipedia. Chandra Bose (ici avec Musenberg) était le leader de l'Indian National Congress qui avait dû se résoudre à démissionner face à... Gandhi ! L'homme avait clairement des sympathies fascistes, en dehors de venir sonner aux portes des forces de l'Axe pour se débarrasser de la tutelle anglaise sur son pays : l'indépendance indienne n'a pas toujours été aussi rose qu'on a pu la décrire ! Une vidéo, ici, retrace le surprenant voyage de l'I-180 et de son Hitler indou : ils partageaient tous deux la même svastika !
 
Le 16 avril 44, l'I-29 du Commandant Takakazu Kinashi Kinashi, qui vient de recevoir la croix de fer à Berlin repart vers le japon. L'I-29, de la série des I-15 a comme base le lagon de Truk dans les îles Carolines et s'est déjà frotté aux côtes australiennes, en emportant sur son dos comme ses collègues des mini sous-marins. Encore une fois, c'est un transfert de technologie auquel on assiste avec son départ. A bord de son sous-marin, en effet, il y a le moteur HWK 509A-1 du Messerschmitt Me-163 Komet et un réacteur Jumo de Messerschmitt Me-262, mais aussi les plans du moteur Isotta-Fraschini, et un corps complet de V-1 en caisse, plus semble-t-il de l'uranium 235, des plans de radars et d'une bombe planante allemande. Le sous-marin arrivera à Singapour, escorté par des navires de surface venus à a rencontre à partir du 13 juillet. Mais ses mouvements sont à ce moment là suivis depuis longtemps par les américains, qui ont réagi depuis les deux années précédentes où il n'ont rien fait pour empêcher les transferts, et leur service de transcriptions de la Fleet Radio Unit, Pacific (FRUPAC), qui lance à ses trousses une "meute de loups" avec les trois sous marins USS Tilefish, Rock et Sawfish Le 25 juilet, le Sawfish le repère dans le détroit de Balintang et lui envoie 4 torpilles dont trois au but. L'I-29 (Matsu) sombre en quelques minutes.
 
Selon l'histoire racontée dès l'événement, trois marins japonais avaient réussi à s'extraire de l'I-29 avec...les plans des avions allemands. Ils deviendront des... copies, avec le Nakajima Kikka, un Me-262 japonais nettemet inférieur en capacité, et le Mitsubishi J8MI Shusui une copie de Me-163... qui présentera les mêmes déboires que le petit avion fusée allemand. L'un des derniers à faire le chemin vers l'Allemagne sera l'I-52, dont vous connaissez déjà l'histoire... Les japonais, comme les allemands, avaient toute une série de projets, dont beaucoup incluaient bien sûr le moteur Jumo. On peut en admirer certains ici et aussi . Les japonais pratiquaient un art consommé de la copie allemande, on le sait, comme avec ce KI-78, un Me 209 passé à la photocopieuse.  Mais avaient aussi des projets indigènes innovants, tel le KI-94, vu ici en maquette bois ou le formidable Shinden, dont la pré-étude était... un planeur. Les japonais, à partir d'un modèle de base, savaient prévoir trois adaptations, comme ici pour le Kugisho R2Y2. Au départ un prototype tardif, d'avril 1945, à deux moteurs en tandem, façons He119 V1. Le R2Y2, Keiun ("Beau nuage") de la filière des Tu-91... ou des ... Faire Gannet ou des Bréguet Alizé. 
 
L'U-864, un sous marin de Type IX lancé le 9 décembre 1943, et commandé par le Korvettenkapitän Ralf-Reimar Wolfram, partait lui de Kiel le 5 décembre 1944 pour une opération du même type, appelée "Opération César". A bord, des réacteurs de Messerschmitt Me 262, mais aussi des scientifiques allemands et japonais et 1 857 récipients d'acier contenant 65 tonnes de mercure, produit dont manquait le Japon. Mais le capitaine Wolfram va faire une erreur de navigation et s'échouer sur le fond, obligeant le sous-marin à remonter vers Bergen pour réparer : la route normale lui aurait fait faire le tour par le nord de l'angleterre, c'était donc sur sa route. Hélas, ses communications sont écoutées et les anglais lancent à sa poursuite le sous-marin HMS Venturer, parti de Lerwick, la base idéale des Shetlands pour contrecarrer les trajets des U-Boots contournant l'Angleterre : c'est quasiment à la hauteur de Bergen. Les lancasters anglais, justement, bombarderont la base allemande à la TallBoy, mais sans arriver à la détruire ni détruire les sous-marins à l'intérieur. Ce qu'il y a d'étonnant, alors, c'est que le sous-marin allemand emporte 22 torpilles à bord contre... 4 seulement à son adversaire. Et malgré cela, c'est le navire anglais qui arrivera à couler son adversaire à la torpille, réalisant l'exploit jamais produit d'un combat entre sous-marins ! Lors du tir anglais après une longue poursuite, seule la 4eme torpille atteignit l'U-Boot, mais en plein milieu, coupant le sous-marin en deux. Il repose désormais par 150 m de fond.... avec autour de lui un paysage fantomatique, contaminé au dernier degré par.... une partie des 65 tonnes de mercure répandu lors de l'explosion du sous-marin. D'autres sous-marins, se rendront, tel ici l'U-889, survolé par un Catalina.
 
 
Dans l'U-234, "le dernier sous-marin allemand" du Kapitänleutnant Fehler, qui s'était rendu aux américains, selon Joseph M. Scalia, il y avait aussi un Me-262 démonté en caisses, et un Me-163, notamment dans "dans le boîtier 30549 X", raconte l'auteur du live "Germany's Last Mission to Japan, The Failed Voyage of U-234". C'est indiqué dans le "Manifest of Cargo for Tokyo on Board U-234," l'inventaire précis du contenu du cargo", en date du 26 Juin 1945, extrait de la microfiche F-3160, NHC." Il y avait 11 containers pour le Me-262 et deux seulement pour le Me-163 à bord. Les plans papiers fournis faisaient 3 tonnes au total ! "Après avoir été déballée et inventoriée, la majeure partie de U-234 a été envoyé par fret aérien à l'US Army Air Force(AAF), installée au terrain d'essais de Wright à Dayton, Ohio. Bien que les fonctionnaires de la Marine aient envoyé immédiatement le ME 262 et 163 à l'AAF, ils rechignèrent à céder le reste de leur prise à un service rival et ont retenu les accessoires restants pour que les autorités navales puissent aussi les exploiter. " Dans l'inventaire à la Prévert de la saisie de l'U-234, il y avait d'autres choses encore : une tonne de courrier diplomatique divers, des liasses complètes de plans, on l'a vu, et notamment de plans de radars, mais aussi des hommes, et pas n'importe lesquels : le général de la Luftwaffe Ulrich Kessler, ancien responsable des bombardements installé en Norvège, parti devenir l'attaché d'ambassade au Japon, et qui sera présenté à la presse comme un acteur hollywoodien, tant il ressemblait à une caricature complète d'officier nazi avec son uniforme, ses médailles, et son long manteau de cuir noir. Il posera complaisamment pour la presse US, avide de sensationnel.  Mais aussi le Lieutenant-Colonel Fritz von Sandrart et le Lieutenant Erich Menzel, deux experts en DCA, en radar et en télécommunications, quatre officiers de la Kriegsmarine dont un expert naval, Heinrich Hellendorn, et un ingénieur spécilalisé, Richard Bulla, et encore August Brinewald et Franz Ruf, deux experts aéronautiques responsables des études sur le Me 262 et enfin le Dr. Heinz Schlike, spécialisé en radar et en rayonnement infra-rouge, un des meilleurs cerveaux de l'époque. Comme capitaine, en prime, l'U-234 avait -234's Johann Fehler, surnommé "“Dynamite”, pour sa propension à faire sauter les cargos, un vétéran de notre corsaire bien connu, l'Atlantis ! Tous deviendront consultants de l'armée américaine au lieu d'être envoyé au camp d'attente des prisonniers de Fort Hunt, en Virginie, : il n'y a pas que PaperClip qui a beaucoup rapporté en cerveaux : là, c'est une prise de guerre... colossale. Tous furent logés dans un hôtel de Washington pour y être interrogés, avant d'aller habiter un manoir sur la côte est, le camp de Fort Hunt étant passé au bulldozer dès 1946. Le programme Overcast, qui prévoyait d'intégrer les nazis dans la société américaine fut mis sous l'éteignoir par peur des réactions de la population... ils se firent tout simplement plus discrets. Et l'opération fut rebaptisée en mars 1946 Paperclip...  lors de l'Operation Alsos, dirigée par le colonel Boris Pash (sur la photo à droite ici, au volant d'une jeep), les américains avaient eu comme priorité de débusquer les cerveaux allemands s'étant occupés d'armes nucléaires, notamment le physicien Werner Heisenberg, dont on avait de lui "qu'il valait 10 divisions allemandes" ; selon son avis de recherche Alsos. Sur place, c'est un physicien talentueux, Samuel Goudsmit, qui effctuait le tri des informations collectées sur "l'arme ultime" qu'auraient possédé les nazis et qui intriguait tant les spécialistes du projet Manhattan. Officiellement, l'enquête affirmera que "l'Allemagne n'était pas assez avancée dans le nucléaire pour fabriquer une bombe "A". en mai 1945, les américains feront une autre prise remarquable en capturant le Dr. Herbert A. Wagner, un des meilleurs spécialistes au monde des missiles et de leur guidage, le créateur de l'incroyable Hs 293.  On l'installa lui aussi au "Special Devices Center" installé dans le fameux manoir du Castle Gould, du nom du fils du magnat ferroviaire Jay Gould, à Hempstead House situé à Long Island. Le bâtiment appartenait depuis 1942 à "l'Institute of Aeronautical Sciences". En 1947, le service des spécialistes de Wagner ira s'installer au Naval Air Station de Point Mugu, où il continuera tranquillement ses recherches. Sans jamais être inquiété sur son passé et sans que le grand public ne sache quoi que ce soit sur lui.
 
Or, selon les témoignages il y avait en tout 240 tonnes de marchandises à bord du sous marins, et parmi cet amas, dix containers saisis contenaient 560 kilos d'uranium enrichi. Soit une production phénoménale à l'origine...très supérieure à ce que tentait péniblement de produire le projet Manhattan, faite à l'aide de centrifugeuses dont on n'a jamais entendu parler après guerre... Comment les allemands avaient-ils fait pour en fabriquer autant, et que voulaient-ils en faire, c'est un autre problème que nous aborderons très bientôt, je pense... 
 
 
 
Un très bon document sur l'U-234 ici :
1) http://www.youtube.com/watch?v=CbAGFCEGA8U
2) http://www.youtube.com/watch?v=A9Rg_mymxF0&feature=related
3)http://www.youtube.com/watch?v=8nhhoPp0P78&feature=related
5)http://www.youtube.com/watch?v=I4ysumgrmyg
6) http://www.youtube.com/watch?v=C6oU9lT02uY&feature=related
7) http://www.youtube.com/watch?v=K59K53SI6uM&feature=related
8) http://www.youtube.com/watch?v=1cyI0ELRjFo&feature=related
 
là aussi sur l'U-234
 
sur l'U-864, ce document d'Historia Channel, très intéressant également, à la fois grand public et pédagogique. Une réussite.
1) http://www.youtube.com/watch?v=c_eQG8umnl0&feature=related
2) http://www.youtube.com/watch?v=OqFyUlPHYrQ&feature=related
3) http://www.youtube.com/watch?v=_AaLqWkLPX4&feature=related
4) http://www.youtube.com/watch?v=zTVL_mQTuGQ&feature=related
5) http://www.youtube.com/watch?v=GUuFup6l_S8&feature=related
 
 
Bibliographie :

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6 réactions à cet article    


  • Talion Talion 21 juillet 2011 11:48

    Une demie tonne d’uranium enrichi ?!!!...

    Mais comment ils ont fabriqué ça ces cons ?!!... Et surtout où l’on-t’il fabriqué ?!! O_o


    • jpeg06 21 juillet 2011 12:28

      très intéressant 


      • alberto alberto 21 juillet 2011 16:18

        Bonjour morice :

        Intéressant, comme d’hab !

        Mais ne penses-tu pas que d’avoir refilé des machines Enigma aux japonais n’était pas un cadeau empoisonné que les allemands faisaient (à leur insu) à leur allié ?

        En effet les anglais et les américains savaient décoder les messages issus de ces machines et en ont tiré profit à plusieurs reprises...

        Pour le fun, une anecdote perso concernant la récupération par les « vainqueurs » des savants et spécialistes allemands : jeune ingénieur en 1965 à la Compagnie des Compteurs, j’ai eu l’occasion de côtoyer et de collaborer avec l’un d’eux. Je n’ai rarement vu un tel crétin dans la vie, ni un mec aussi nul en électronique ! S’il jouait la comédie (ce que je ne pense pas) ça aurait été du grand art ! J’espère que les autres récupérés par les services français étaient d’un autre niveau.

        Bien à toi.


        • niigata 21 juillet 2011 17:16

          Bonjour Morice,

          Vos articles sont toujours très intéressant, mais je pense que vous avez fait une petite erreur (?) de dates.

          Dans l’article vous mentionnez que les japonais ont envoyé les plans de leur porte-avion AKAGI le 5 avril 1943 et que les allemands s’en sont inspiré pour leur porte avion Graf Zeppelin.
          Mais si on consulte Wiki sur ce porte-avion allemand, on apprend qu’il a été construit entre 1935 et 1938. Il a pris la mer le 8 décembre 1938 ....

          Il y a donc quelque chose qui ne va pas ...

          Merci de vos explications et bravo pour votre travail

          Cordialement


          • Feste Feste 21 juillet 2011 21:53

            Bonjour nouvel article encore une fois intéressant.
            En prime soutien contre les maniaco-moinseurs 


            • Automates Intelligents (JP Baquiast) 21 juillet 2011 22:22

              A Morice
              Permettez moi de vous redire ce que beaucoup de lecteurs ont déjà écrit : vous faites preuve d’une érudition et d’une capacité de travail qui devrait vous donner sur le champ l’agrégation d’Histoire des techniques militaires. Il serait indispensable que vous compiliez tout ceci sur un support permettant sa conservation. Si vous le faites, tenez moi au courant. Je présenterai ce travail sur le site Automates Intelligents, accompagné si vous l’acceptiez d’un interview de vous.
              J’ajouterais que ne connaissant pas assez le milieu agoravoxien, je m’interroge sur votre identité (êtes vous un seul ou plusieurs ? ) et accessoirement sur les raisons qui font que vous déclenchiez des passions. Mais c’est de la petite histoire au regard de la grande que vous maniez si bien.

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