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Accueil du site > Tribune Libre > La marche est un pas dans le réel

La marche est un pas dans le réel

La marche est la meilleure car la plus simple des activités physiques et doit rester un plaisir, ceci dit je ne suis pas compétent pour parler des pathologies et des malformations corporelles.
Comme activité quotidienne, elle ne demande aucun équipement particulier, des vêtements pas trop serrés, des chaussures confortables, un couvre-chef si vous craignez les ardeurs du soleil et puis voilà tout, nul besoin de s'affubler d'une tenue bigarrée à la mode, mais si ça vous fait plaisir pourquoi pas !

Elle est bénéfique pour le cerveau et donc pour le mental.
Il suffit simplement de laisser aller la pensée et plus ou moins rapidement une discipline se met en place, simplement en étant attentif à l'espace dont nous disposons.

Elle est bénéfique pour le cœur.
Il est possible notamment de percevoir qu'elle facilite le travail de pompe du muscle cardiaque, mais pas que...

Elle est bénéfique pour la colonne vertébrale.
Elle réduit notablement le mal de dos grâce aux différents mouvements induits dans la région du bassin ; elle facilite le travail péristaltique des intestins.
Il est bon de s'étirer régulièrement et de bien respirer, je ne pense pas qu'un rythme respiratoire particulier s'impose, juste commencer l'inspiration par le ventre et ensuite laisser faire en dégageant bien la cage thoracique.

Elle est bénéfique en fait pour l'ensemble de l'organisme, notamment elle a une action positive indéniable sur les trois régions du corps riches en neurones.

Il est intéressant de marcher de temps en temps à "l'économie", c'est-à-dire de façon à n'utiliser que les muscles nécessaires à son exercice et de laisser les autres détendus, plus spécialement les mâchoires, le cou, les épaules, le ventre, les fessiers, le pied en l'air..., pour cela les félins sont les champions toutes catégories, il suffit d'observer un chat, c'est remarquable. 

L'idéal serait de marcher pieds nus mais nos modernes plantes à la peau tendre ont besoin d'être protégées contre la dureté des sols, la voute plantaire de part sa forme courbe sert d'amortisseur, ce que nos chaussures ne doivent pas contrarier dans sa fonction, il convient donc de bannir toutes les semelles munies de coussinets plantaires ou d'autres artifices technologiques faisant office de ressort.
De même une chaussure ne doit ni trop serrer, ni contrarier les mouvements naturels, les gros croquenots, randgers, brodequins et autres godillots sont à mon avis à proscrire ; si le terrain est accidenté et caillouteux, le port de guêtres de randonnées protège efficacement les chevilles.
Il est bienfaisant que la plante du pied ressente les inégalités du terrain ce qui assurera un massage des nombreuses terminaisons nerveuses.

La marche peut parfois être difficile mais elle ne doit pas être une souffrance.
Marcher c'est la possibilité de se retrouver avec soi-même et/ou de partager un moment privilégié, ce que ne permettront pas des écouteurs sur les oreilles, des yeux rivés sur un écran ou des bavardages incessants, toutefois elle invite parfois au dialogue ou aux confidences.

La marche commence avec le premier pas..., en fait chaque pas est le premier, elle remplace avantageusement toutes les pseudo-méditations proposées par les experts en transformation de l'individu ; ce que nous percevons de nous-mêmes parfois ne nous convient pas, il y a tellement de gens que les médias encensent et nous nous ne sommes que des quidams que rien ne distingue de cette abstraction que nous appelons la masse, alors si une technique, une méthode nous promet pour plus tard de nous élever on est tenté d'essayer, et au mieux on change d'image, au pire on en ressort encore un peu plus déboussolé et souvent le porte-feuille allégé.

Demandons à la marche ce que nous sommes et elle aura cette réponse toute simple : un marcheur.


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25 réactions à cet article    


  • Nicolas_M bibou1324 2 février 2017 15:06

    J’ai adoré votre article. Mais en fait je crois que vous prenez les choses à l’envers.


    Marcher n’est pas bénéfique ni pour le cœur, ni pour le mental, ni pour le dos, ni pour notre forme en général. Marcher est l’activité naturelle de l’humain.

    C’est donc de ne pas marcher qui est néfaste. L’humain, physiologiquement parlant, n’est pas adapté à rester assis à l’intérieur.

    Quand à notre « moderne plante des pieds trop fragile », c’est là encore l’inverse. C’est parce que nous ne marchons jamais pieds nu que nous avons la plante des pieds fragiles.

    Personnellement, j’ai la chance d’habiter en montagne, dans un petit village entouré de bois. Il m’arrive de marcher des heures, voir des jours entiers, pieds nus. Dans les cailloux, les sous bois, les champs, ... Et ce sans la moindre blessure ni la moindre douleur. Cela oblige à être davantage attentif, parfois à changer de chemin, ça développe l’inventivité. Ou plutôt, c’est de ne pas marcher pied nu qui rend la plupart des humains moins inventif ou attentif.


    • Jean Keim Jean Keim 2 février 2017 18:44

      @bibou1324

       smiley 
      Oui, bien sûr c’est exactement cela, marchons et redevenons des êtres naturels.
      Merci pour ce pertinent commentaire.

    • Stupeur Stupeur 2 février 2017 15:19

      Merci,
      Oui,
      Une activité physique naturelle,
      Oui,
      Bénéfique, si on marche en posant l’avant du pied d’abord (le talon ne fait qu’effleurer le sol). N’est-ce pas la façon naturelle de marcher et courir ?


      • Stupeur Stupeur 2 février 2017 15:24


        Pour courir, c’est une évidence, le talon ne touche même pas le sol smiley


      • Xenozoid 2 février 2017 16:02

        @Stupeur

        si je me rapelle ,les gros coureur du mexique , sont les meilleurs en distances sans le talons d’ailleurs dans les meilleurs coureurs,le talon dáchille compense en étant racourci


      • Xenozoid 2 février 2017 16:08

        @Xenozoid

        (320 km) , en 2 jours



      • Xenozoid 2 février 2017 17:44

        @Stupeur c’est la qu’on voit qu’avoir trop de chevilles, si il y le tabouret et la guitare on peut gonfler ce qu’on veut


      • Jean Keim Jean Keim 2 février 2017 18:53

        @Stupeur

        Suivant notre humeur et notre état physique nous ne marchons pas toujours de la même façon, les trois centres neuronaux jouent un rôle dans la cinématique de la marche, parfois nous avons des ailes et parfois nous portons un fardeau...

        Il est remarquable que la plupart des quadrupèdes ne marche pas en posant le pied sur le sol, ils sont en permanence sur le bout du pied.


      • Stupeur Stupeur 2 février 2017 21:56

        @Jean Keim
        Depuis que je marche sur le bout des pieds, le fardeau s’est considérablement allégé. Les heures de marches ne riment plus avec douleurs aux hanches et aux genoux... La colonne vertébrale semble aussi apprécier. Et les épaules. Et la tête. Alouette ! smiley


      • JC_Lavau JC_Lavau 3 février 2017 21:29

        @Jean Keim. Je t’encourage à te mesurer à la course avec un ours blanc qui a faim, ou un grizzly qui a faim. Tu n’en voudras plus jamais d’autre !


      • Jean Keim Jean Keim 4 février 2017 15:07

        @JC_Lavau
        Un homme n’a aucune chance, ces ours sont plus rapides que le plus rapide de nos coureurs, donc je n’en aurais plus jamais d’autre.


      • alinea alinea 3 février 2017 11:19

        Il est clair que la marche est indispensable quand on fait un travail de concentration intellectuelle ; toutes les demi heure, toutes les heures, c’est selon, il faut faire un tour ! ça décrispe la tension, l’excitation, et quand on revient, tout est clair et calmement engrangé !
        La grande douleur c’est quand on ne peut pas marcher à son rythme ; il faut bien choisir ses compagnons quand on part en rando.
        La marche en ville est une abomination ; trottoirs durs, rythme sans cesse interrompu, et je ne parle pas du « lèche-vitrine » ni des petites godasses à talons !!
        Mais l’homme a inventé des tas de trucs pour que l’on ait plus à marcher, c’est dingue, non ? Monter les escaliers aussi c’est excellent.
        Marcher est excellent quand on fait un travail physique, c’est pourquoi le stakhanovisme n’est pas recommandé, quelques pas entre chaque effort est une détente nécessaire si on ne veut pas se casser le dos !!
        ... et marcher avec un gros poids sur le dos est une hérésie ; les escargots l’ont bien compris qui rampent !!
        Merci pour cette petite marche matinale smiley


        • Jean Keim Jean Keim 3 février 2017 18:59

          @alinea
          La marche ne peut que faire partie de vos activités, mais que peut ressentir un cheval quand il est monté, les chevaux ont-ils mal au dos ?

          Quand à la marche en ville, c’est aussi une question de chaussures, les talons sont l’ennemi du genre humain, en ville la marche à « l’économie » est très bénéfique pour s’extraire de l’environnement agressif.

        • alinea alinea 3 février 2017 19:06

          @Jean Keim
          Non si le cheval a été bien élevé, au sens physique, et non si le cavalier a une bonne assiette ; même un homme lourd ne pèse pas son poids quand il est cavalier !
          Moi je marche tout le temps pour mes activités, sauf quelques balades « gratuites » avec les chiennes ; il ne me viendrait pas à l’idée de faire de la rando !
          Je pense que quand on habite en ville,il faut marcher en ville, mais peut-être prendre des rues sans passants ! enfin c’est ce dont je souffre en ville, je n’ai jamais pu y aller à mon rythme !


        • JC_Lavau JC_Lavau 3 février 2017 19:48

          @alinea : « Mais l’homme a inventé des tas de trucs ». Toutes les féministes sont d’accord avec toi : pour elles, il faut éradiquer tous les hommes. Valerie Solanas proposait la méthode : les émincer.


        • velosolex velosolex 3 février 2017 13:47

          Jep ! ouia tout à fait Il faut faire l’éloge de la lenteur. La marche est un long travelling ; On n’est jamais seul, on se fait accompagné par soi même. C’est drôle les textes les plus exalttants parlent de la marche. Vous savez Rimbaud, « la bohème »...Je m’en allais, les mains dans les poches crevés, mon paletot aussi devenait idéal..."....Quel bonheur des mots et des pieds, et du regard, et de l’âme....C’est un filon d’or, bien qu’anti Fillon par définition. Celui ci dit préfère les grosses sportives allemandes, les têtes à queue, et les queues de poisson, un casque sur la tête.....

          Rimbaud...Je le vois encore quand il passait le col du grand saint Bernard, à une époque où les routes n’étaient pas goudronnés. Je suis sûr que la force de ces vers vient de cette simplicité naturelle de la marche, un acte de sainteté qui vous réconcilie avec le monde:Par les soirs bleus d’été, j’irai dans les sentiers,

          Picoté par les blés, fouler l’herbe menue :
          Rêveur, j’en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
          Je laisserai le vent baigner ma tête nue.

          Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
          Mais l’amour infini me montera dans l’âme,
          Et j’irai loin, bien loin, comme un bohémien,
          Par la nature, heureux comme avec une femme.

          Arthur Rimbaud

          Mars 1870.



          • velosolex velosolex 3 février 2017 13:55

            @velosolex
            Je met en copié collé la magnifique interprétation de « sensation », par Robert Charlebois, pour ceux qui par hasard ne connaitraient pas http://bit.ly/1jtXOep


            • Jean Keim Jean Keim 3 février 2017 18:43

              @velosolex
              « Elle est bénéfique pour le cœur.
              Il est possible notamment de percevoir qu’elle facilite le travail de pompe du muscle cardiaque, mais pas que... »

              ... Parfois, quand je marche « bien », je perçois que le centre (de gravité) n’est pas la tête, ni le ventre mais entre les deux, qq. part dans la poitrine, le cœur sûrement – et pourtant le mien m’a joué des tours, c’est une sensation de joie, le sentiment d’être vivant, ce n’est pas « je marche » mais « il marche », cela peut se produire même en ville au milieu du bruit et des odeurs mécaniques.
              Merci pour la superbe chanson de Charlebois.

            • velosolex velosolex 3 février 2017 20:09

              @Jean Keim
              Ce n’est pas rien que les anciens plaçaient le cœur comme organe noble de l’homme : « Rodrigue, as tu du cœur ? »....

              On s’est beaucoup moqué des anciens, mais leur intuition encore une foi, devance les découvertes de la science. 
              Sans parler des « neurones miroirs », qui sont activés de la même façon, chez le marcheur, dirons nous, et celui qui le regarde, le cœur contient lui aussi une avant garde de neurones. Articles | Des neurones dans le coeur ! - Le Sens de l’Existence

            • velosolex velosolex 3 février 2017 20:18

              @Jean Keim
              Et d’où nous vient cette grande émotion devant la photo d’un homme qui marche, humblement, ou qui s’éloigne vers l’horizon ; je pense à cette si émouvante fin des « temps modernes », à moins que ce soit « les lumières de la ville »,...

              Les films du petit homme boitillant de travers se superposent, mais le travelling de Paulette Godard tenant le bras de Chaplin, est une des plus belles fin de film.
               Simple, émouvante, prometteuse, la vie ouverte devant soi....
              La marche crée l’émotion, comme certains spectacles simples, et saints, dans le vrai sens du terme, avec le sein de la femme se donnant à l’enfant, par exemple. 
              Quand nous allons mal, et qu’il nous faut nous ressourcer, c’est d’enserrer un arbre, une femme, ou de simplement marcher sur une ligne de crete, ou sur un chemin de campagne semblable à celui que l’on voit sur la photo qui nous réconcilie avec le sens de la vie, loin des faux prophètes, et des félons, et des Fillon. 

            • JC_Lavau JC_Lavau 3 février 2017 21:26

              @velosolex. ...Lonesome cowboy, very far away from home...


            • JC_Lavau JC_Lavau 3 février 2017 21:27

              @velosolex. Et Rodrigue répond : « Je n’ai que du carreau ».


            • Jean Keim Jean Keim 4 février 2017 05:06

              @JC_Lavau
              Et Rodrigue répond : « je n’ai que du trèfle et si tu me le piques je te mets sur le carreau ».


            • Jean Keim Jean Keim 4 février 2017 05:22

              @JC_Lavau
              Et Rodrigue répond : « j’ai du trèfle et si tu me le piques je te mets sur le carreau ».

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