La politique infantile de la droite et de la gauche française en matière d’immigration
L’actuelle tension touchant à la régularisation de quelque 6000 dossiers sur plus de 23 000 risque de déboucher sur un raz-le-bol électoral dont on a encore peu idée à huit mois de l’élection majeure de la vie politique française.

Et ceci malgré l’avalanche de statistiques positives visant à en amoindrir l’impact qui pourrait activer des variables concomitantes non liées directement au sujet (comme le dernier sondage paru dans le dernier numéro de La Vie et montrant l’attachement de la majorité des musulmans aux valeurs laïques...). Parce que cela ne suffira pas à masquer le degré d’incohérence et d’inconséquence qui aujourd’hui éclate au grand jour, (dont le dernier cri d’alarme du Préfet de Seine-Saint-Denis) tout en rassemblant en une vague désormais unique tout un ensemble de manques et d’effets pervers qui forme un cocktail improvisé d’explosifs en attente du détonateur final (le premier tour des élections présidentielles... comme en 2002). A moins que cette bombe engrangeant les tensions à la manière d’un ouragan ne commence à faire sauter en permanence ses divers fragments (comme à l’automne dernier...).
Ceux-ci vont du refus de prendre en compte qu’il ne sert à rien d’agir ainsi à chaud si rien n’est fait en amont, jusqu’à l’étouffement du débat réservé aux extrêmes, en passant par l’incapacité à analyser la pénurie des logements comme effet pervers d’une politique laxiste en matière de location dont les retombées s’ajoutent à la vision que nos concitoyens ont du dossier "immigration" aujourd’hui.
Concrètement, cela signifie déjà que rien n’a été fait pour briser cette impression injuste de loterie qui prévaut désormais à l’extérieur. Les causes fondamentales de l’immigration sont encore vues à gauche comme la conséquence ultime de la mondialisation néolibérale, et à droite comme le résultat d’une attraction liée aux droits sociaux existants en Occident. Or, ces deux facteurs sont éminemment faux, même si le dernier l’est bien moins que le premier.
Car les deux facteurs premiers de l’immigration sont bien le manque de liberté d’entreprendre et le respect des droits, sources suprêmes de la prospérité depuis que le monde existe ; un tel manque, évident, est pourtant masqué par une vision fausse et/ou idéologique des mécanismes économiques, et par le soutien inflexible que l’Union européenne continue à donner à des régimes dont la politique est pourtant une véritable machine à créer de l’immigration. Dans ces conditions, le fait que l’Occident en général et l’Europe en particulier, dont la France, deviennent des pôles d’attraction en matière de droit social en découle nécessairement.
Par ailleurs, lorsqu’il s’agit d’observer cette fois l’organisation même de l’immigration légale, on s’aperçoit que rien n’a été fait pour dissuader des regroupements qui déséquilibrent des zones en brisant la mixité ethnique. Or, il aurait été loisible de signifier aux candidats à l’immigration que leur acceptation à séjourner serait subordonnée au fait de ne pas résider dans les mêmes endroits, à condition évidemment que la répartition se fasse en fonction des possibilités et des besoins. Ainsi, en matière de logements, il va de soi que l’actuelle loi protégeant plutôt le locataire que le bailleur doit être abrogée et refondue, ce qui permettrait d’agrandir le parc actuellement disponible. Quant aux besoins, une meilleure information en matière d’emplois vacants pourrait être mise sur pied.
Ensuite, le fait de séjourner implique évidemment un certain nombre d’usages comme le respect des lois et coutumes, en particulier au sein de tout établissement public (hôpitaux, piscines, etc.), ce qui déclenche un réaménagement des politiques d’instruction publique (en rééquilibrant l’actuelle dérive de certains manuels scolaires) de formation à l’apprentissage de la langue française et à la communication des droits et devoirs civiques.
Quant à la naturalisation, il va de soi qu’un fait tel que, récemment, le jugement -demandé par la Halde- validant le refus d’une femme de retirer son voile islamique lors de la cérémonie liée à cet acte, sera considéré comme nul et non avenu parce que la loi républicaine est au-dessus des divisions partisanes et des obédiences idéologiques.
Or, en étant laxiste sur ce point, en n’organisant ni en amont ni en aval l’immigration, en avalisant les idéologies à la mode stipulant que les droits de l’homme sont extensibles à l’infini et que tout se vaut, on détruit nécessairement l’appartenance au monde au singulier, celle de l’identité française, dont l’évolution ne doit pas se faire au détriment de sa cohésion, pourtant, c’est de son explosion qu’il s’agit ici ; et nous ne parlons que de la pointe de l’iceberg puisqu’il faudrait également expliquer comme facteurs déclenchants de la vague sans précédent qui pointe son nez (avec deux secousses majeures avant-coureuses : second tour de 2002 et victoire du non en 2005) toutes les tensions qui parcourent de plus en plus notre techno-urbanité en manque de repères tangibles (mais ce sera pour une prochaine fois...).
En tout cas, un tel débat sur l’immigration n’existe pas en France, ou alors en périphérie sur quelques radios ; quant à l’intégration, en particulier sur le PAF (paysage audiovisuel français), l’hypocrisie est de plus en plus criante...
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