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La première victime de la guerre, c’est la vérité. Rudyard Kipling

La première victime de la guerre, c’est la vérité. Rudyard Kipling

S’agit-il de la guerre ou de la vérité ?

Ici, nous avons pris le parti de la vérité.

L’information, est-elle neutre dans une guerre, ou son but est la recherche de la vérité ?

Dans la Grèce nous avions les « philosophes », ce qui veut dire : amis de la vérité et de la sagesse. Leur technique était la maïeutique, l’art de Socrate par excellence et les « sophistes », des pédagogues qui fondaient leur enseignement sur la rhétorique : l’art de convaincre en toute circonstance.

Si c’est la vérité qui nous intéresse, pourquoi se fier à ce que l’on dit et ne pas rechercher les outils du discernement légués par la philosophie grecque, qui n’ont rien à voir avec ceux du rationalisme, afin de discerner par soi même ce qui est vrai et ce qui est faux ?

Depuis un moment, on élimine le grec ancien de l’éducation nationale. La langue grecque est massacrée dans son propre pays, la Grèce, par le ministère de l’éducation sans demander l’avis d’aucun spécialiste.

Pourquoi autant d’acharnement ????? Il est plus que nécessaire de se poser cette question : Quel est le danger d’une langue considérée comme morte par tous les ignorants et comme archaïque par d’autres plus ignorants encore ?

Pour moi, la langue et la pensée grecques, sont toujours vivantes, nous permettent de penser par soi-même, c’est-à-dire, d’ évoluer. On peut rester campés sur ses préjugés et ses aprioris.

Ce n’est pas la langue et la pensée grecques qui me passionnent, c’est l’érotisme que cette langue véhicule, érotisme totalement absent de l’approche d’hellénistes confirmés comme Heidegger ou autres « spécialistes » de la pensée grecque depuis la « renaissance. (sauf Nietzsche, peut-être…)

La philosophie grecque, à la différence des dogmes et des théories absconses, a sans cesse besoin d’un interprète. « Erminia » signifie interprétation. C’est l’art d’Hermès et le philosophe aujourd’hui est un interprète, ce qui n’est pas une fantaisie.

Un mythe de Platon peut nous convaincre de l’actualité de la philosophie. Non pas, philosophie antique ou philosophie d’aujourd’hui, mais philosophie, tout court.

Platon, n’est pas un mythographe, mais les quelques mythes qu’il nous a laissé, sont très puissants et très toniques pour la pensée et surtout la « liberté de penser ».

Dans les langues modernes, le mythe est confondu avec la légende, mais en réalité, il n’a rien à voir. La légende est une simple narration à la différence du mythe qui est libérateur et pédagogique.

Il n’a jamais rien était plus d’actualité que le « mythe de la caverne », connu, archi-connu et ignoré à la fois par tout le monde.

 Une foule assise dans une caverne regarde sur un écran des ombres bouger et parler comme au « le théâtre d’ombre » chinois (la télévision de nos jours). Leurs jambes sont liées et leur cou immobilisé (la censure, l’état d’urgence). Ainsi, ils ne peuvent communiquer entre eux (seulement par iphones et internet contrôlés). Une équipe de spécialistes (les journalistes), assis derrière les spectateurs manipulent la projection des marionettes. (les hommes et les femmes politiques)

Le philosophe réussit à s’échapper de ce piège, sort de la caverne et accède sur le haut de la colline. Après un dur labeur sur lui-même, le « gnothisauton » : la connaissance de soi-même, il peut admirer le paysage naturel et l’admirer à sa juste valeur. Cette admiration de la beauté (το θαυμάζειν) est l’accomplissement, l’exploit du philosophe, la conquête de la beauté en tant que vérité sublime !!! Eros révélé dans sa splendeur !!!

Fou de joie, il retourne dans la caverne pour libérer ses concitoyens devenus partisans de mensonges (les promesses des politiques) et abrutis par la consommation (la grande distribution).

Il les agace essayant de les libérer de leur liens. Ils finissent par le tuer… tellement la lumière de la beauté érotique à laquelle il se réfère leur est étrangère et pénible la sagacité nécessaire pour y accéder. À la place de « Eros », il ne connaissent que « Anteros », cette approche vulgaire du sex, privé du respect de l’autre et de l’amour assise sur un thrône de nos jours : la pornographie, d’où « αιδώς » : la pudeur, est bannie.

Avec mes sentiments respectueux envers chaque lecteur et mes meilleurs veux pour la nouvelle année.

yorgos delphis

p.s. : Je remercie infiniment Maro Kiriaki pour ses peintures qui aident à comprendre mieux le sens mythologique : marokiriaki.com


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20 réactions à cet article    


  • Clark Kent M de Sourcessure 2 janvier 2016 09:28

    «   Leur technique était la maïeutique, l’art de Socrate par excellence et les « sophistes », des pédagogues qui fondaient leur enseignement sur la rhétorique : l’art de convaincre en toute circonstance. »


    La maïeutique est les contraire du sophisme :

    - l’une s’applique à mettre au jour la vérité enfouie sous des croyances par le simple questionnement

    - l’autre s’ingénie à tout embrouiller grâce à des fausses démonstrations basées sur des manipulations intellectuels comme les syllogismes !

    à vouloir trop « vulgariser », on finit par dire n’importe quoi.

    • howahkan Hotah 2 janvier 2016 10:10

      La pensée n’est pas centré sur la vérité mais sur ce qu’elle veut, si elle veut trouver des moyens de survivre ,c’est son champs d’action et encore faut voir comment souvent !!!....elle essaye de substituer le réel par cela, le tout multiplié par aujourd’hui 7 milliards...soit 7 milliards de conflits , ou dirais je avec malice de confits d’oies

      tout le reste découle de ce résumé hyper condensé,mais pour moi juste..

      on est tout prés de la source ultime du désastre humain là, mais la pensée est largué depuis un moment déjà sur ce sujet..elle ne peut voir cela en profondeur...

      mais alors que faire ??????????????????????, ????


      • L'enfoiré L’enfoiré 2 janvier 2016 16:02

        @howahkan Hotah,


         La question est : qu’est-ce que la vérité ?
         Celle qu’on interprète ou celle qu’on voit et qui semble être vrai et réel ?
         L’homme a perfectionné ses communications. Ce qui veut dire qu’un fait et geste se propage plus vite.
         Alors, la plupart selon son passé, ses antécédents éducationnels, tire des vérités qu’il propage très vite pour ne pas se sentir seul dans sa pensée.
         Pourtant, il y a comme vous dites, 7 milliards de pensées différentes qui peuvent s’entrechoquer ou entrer carrément en conflit.
         Remonter aux sources de « l’event » demande de plus en plus d’effort pour vérifier la véracité. 
         Les médias officiels essayent d’être objectifs en le narrant .
         L’objectivité est pavée de tellement de subjectivités.
         Que faire ?
         Remonter jusqu’au noyau de l’information. Là où rien n’a été interprété. Là où tout est encore possible.
         En définitive, aller plus vite que son ombre comme Lucky Luck qui le faisait de son tir grouppé..... smiley 
         

      • Arthaud Arthaud 2 janvier 2016 11:00

        .. la première victime de la paix aussi .. ça qu’est révoltant


        NB : la suppression du Grec et du Latin est un signe clair que donne le système d’éducation

        Bel article, merci

        • L'enfoiré L’enfoiré 2 janvier 2016 15:54

          Bonjour Yourgos,


           Perso, j’ai fait 6 ans de latin et un an de grec ancien.
           Latin et grec, toutes deux, des langues devenues quasiment mortes.
           Comme vous dites, beaucoup de différences entre le grec ancien et le grec moderne, dans la prononciation et dans les mots utilisés.
           Mais, je sais toujours lire l’écriture en grec sans plus pouvoir le comprendre.
           Les langues, un sujet qui m’a beaucoup intéressé cette année 2015, 
           Alors, qu’est ce qui les fait disparaître ?
           L’absolutisme, l’intégrisme de celui qui s’attache jusqu’à l’extrémisme dans ce sketch ou celui qui s’adapte en fonction de son environnement et de son présent ?
           La question est loin d’être anodine et dépend de la personnalité des interlocuteurs en présence.

           Bonne année 2016. 

          • Shawford43 2 janvier 2016 15:54

            @L’enfoiré

            Et tu sais ce qu’il te dit le présent, cabron


          • L'enfoiré L’enfoiré 2 janvier 2016 16:03

            @Shawford43,


             Cabrons ou sabrons ?

          • Shawford43 2 janvier 2016 16:04

            @L’enfoiré

            Juste un question de dès, buddy, sois pas si impatient smiley


          • yorgos delphis yorgos delphis 2 janvier 2016 16:58

            Bonjour l’enfoiré et bravo pour votre humour. 



            Le latin c’est la langue de l’empire romain, lorsque le grec est la langue de la science et de la beauté.

            Hannah Arendt écrit que des années lumière séparent le grec du latin. Elle savait de quoi elle parlait. La science grecque est celle de l’esprit et non de la force, la beauté grecque est celle de l’âme et non celle de l’apparence.

            Lorsque Erasme a voulu à la renaissance introduire le grec dans les universités de son époque, il n’a rien trouvé de mieux que de latiniser le grec. C’est -à - dire de lui retirer l’âme. À la fin de sa vie il l’a regretté mais le mal est fait et perdure jusqu’à nos jours.

            Depuis Homère thalassa qui signifie la mer se dit thalassa et ouranos qui signifie le ciel se dit ouranos en grec moderne. Je cite Odysseas Elytis, prix nobel de littérature. Les mots ont une vie, la langue aussi. 

            4 siècles sous l’empire ottoman la langue grecque n’a rien perdu de sa beauté et de sa clarté« . Seulement les hommes ont pris goût à la vie facile et ont laissé dormir la fibre héroïque qui est le fondement du peuple grec. 

            En ce moment je suis en contact avec des jeunes philosophes grecs qui sont entrain de retrouver la pensée profonde des trésors grecs, perdus à 95%. !!!

            Le phoenix est entrain de renaitre de ses cendres...pendant que les créanciers vautours ne savent par où commencer pour s’accaparer des richesses physiques de ce beau pays. 

            En français il existe une nuance fabuleuse ente l’ »espoir«  et l’ »espérance", qui elle, ne disparait jamais. Cette nuance n’existe pas en grec. 

            C’est la raison pour laquelle j’écrit aussi en français...

            Il y a des bonnes écoles pour le grec à Paris si vous voulez vous y remettre.

            Avec mes chaleureuses salutations

            Yorgos Delphis





            • L'enfoiré L’enfoiré 2 janvier 2016 21:34

              @ Calispera yorgos delphis, 


               J’ai toujours aimé la Grèce. Je ne peux dire pourquoi. 
              La philosophie grecque peut-être. 
              Un an de grec qui remonte à 1964-65 mais que je me rappelle mieux que les six autres années en latin. 
              Il devait y avoir quelque chose d’autre... qui fait que j’ai passé mon voyage de noce près d’Athènes en 1972. Une époque encore du temps des colonels. 
              Les îles surtout... Rhodes, Crète, Corfou, Chypre, Kos et retour au Péloponnèse, avant les JO de 2004... D’excellents souvenirs. 
              La Grèce qui a dû jouer le rôle de maillon faible en 2015
              Hellas, un nom prédestiné.

               Ah si je pouvais écrire en grec comme vous le faite en français. 
              Les lettres grecques que l’on utilise souvent en mathématique. 
              Le grec qui m’a servi pour le français surtout pour l’utilisation du theta. 
              Tellement de mots de la langue française trouvent leur origine en grec. 
              Me remettre à l’étude du grec ? A Paris, en plus, alors que je suis bruxellois.... !!! 
              Non, à Bruxelles, dans la ville au 180 nations différentes dans ses murs, doit bien avoir des Grecs par milliers... 
              Bonne soirée et toutes mes salutations 

            • Blondinette43 2 janvier 2016 21:36

              @gUY

               J’ai toujours aimé la Grèce. Je ne peux dire pourquoi. 

              La philosophie grecque peut-être.

              eT SI TU CO ?SULTAIS LES PHILOCUCLISTES DE LA mOQU2E D A COTE POUR SAVOIR QUELLE EST TA VRAIE NATURE ?



            • L'enfoiré L’enfoiré 2 janvier 2016 21:47

              @Blondinette43 καλησπέρα

              Pas sûr que je comprenne suffisamment le commentaire pour pouvoir y répondre


            • Blondinette43 2 janvier 2016 21:49

              @L’enflure d’Athènes

              Rien à comprendre, juste se livrer à l’expérience ou attendre le retour d’analyse de Socrate et Platon


            • tf1Groupie 2 janvier 2016 22:05

              @Blondinette43
              Tiens Shawford a au moins deux pseudos ... pour mieux nous inonder de posts d’un contenu assez exceptionnel


            • Blondinette43 2 janvier 2016 22:08

              @tf1Groupie

              J’ai encore jamais sorti mon RTL2 en pavillon, je le ferai quand TU seras mur, pour t’honorer comme il se doit


            • Blondinette43 2 janvier 2016 22:13

              Ou tout de suite si j’obtiens la réaction adéquate de PLATON et SOCRATE




                • Xenozoid 3 janvier 2016 17:32

                  Cette rébellion perpétuelle de la jeunesse crée également des vagues profondes entre les différentes générations de la bourgeoisie, qui jouent un rôle crucial dans le maintien de l’existence de la bourgeoisie en tant que tel. Et parce que les adultes semblent toujours être les responsables de l’application du statu quo, et les jeunes n’ont pas encore la perspective de voir que leur rébellion a également été absorbée dans le statu quo, génération après génération, ils font la même erreur d’identifier les personnes plus âgées comme la source de leurs propres malheurs plutôt que de se rendre compte que ces malheurs sont le résultat d’un système de misères beaucoup plus vaste et complexe.
                  Ils grandissent et deviennent des bourgeois adultes eux-mêmes, incapables de reconnaître qu’ils ne font que remplacer leurs anciens ennemis, et toujours pas en mesure de combler le fossé et d’apprendre de l’expérience des plus âgés... et encore moins d’établir une sorte de résistance unifiée avec eux. Ainsi, les différentes générations de la bourgeoisie, se battant entre eux en apparence, travaillent en fait main dans la main harmonieusement en tant que composants de la machine sociale plus large pour assurer l’aliénation maximale pour tous.


                  • DACH 3 janvier 2016 17:44

                    A l’auteur.... ; « Ya sou »... Vous aimeriez les écrits de Nikos Kazantaki, un des 3 grands Crétois.... La guerre élimine les envies de vérités qui ne servent pas la victoire recherchée. La maieutique annonçait le siècle des Lumières, après la Renaissance, et la culture du doute, du questionnement voie royale de la méthode expérimentale...
                    Encouragements. Et N avait écrit, ce que j’avais rappelé à maurice béjart : « je ne saurai aimer qu’un dieu qui sait danser... »même sans Djorge Donn dans le Boléro et l’adagio de Malher,la Piazza 1981, « danza europa » à Venise.

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