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Accueil du site > Tribune Libre > La résilience de la femme : Du patriarcat à la quête de la dignité (...)

La résilience de la femme : Du patriarcat à la quête de la dignité humaine

« Une moitié de l’espèce humaine est hors de l’égalité, il faut l’y faire rentrer : donner pour contre-poids au droit de l’homme le droit de la femme ». Victor Hugo

Résumé

Chacun sait que chaque année, dans un rituel sans épaisseur, on se souvient de la femme le 8 mars pour ensuite l’oublier le reste de l’année. Devant ce déni en forme de minimum syndical envers la femme, il m’est venu avec le temps de faire ma part, avec l’impérieuse nécessité de témoigner, de tenter de payer, dans une certaine mesure, une dette que nous avons envers la femme déclinée comme mère, épouse, fille, moitié du genre humain mais qui souffre d’une tutelle originelle, due à une méconnaissance des textes religieux, notamment des religions révélées interprétées dans le sens de la prééminence de l’homme. Cette réflexion m’a amené à rédiger un modeste plaidoyer que j’ai intitulé « Les résilientes : la Femme Algérienne dans le Récit National » et les éditions Dalimen ont bien voulu s’emparer de cette cause.

Cette opportunité m’est donnée, aussi, pour rendre hommage à ces « géantes », à ces héroïnes ordinaires avec des destins extraordinaires. Dans ce plaidoyer, nous verrons que l’Algérienne n’échappera pas à cet ostracisme. C’est pour moi, en définitive, une symbolique que la date de parution coïncide avec le 8 mars qui n’est pas cependant le seul repère du combat des femmes. Il y en a d’autres ; en fait, les 365 jours sont des marqueurs du combat de la femme qui s’apparente à un mythe de Sisyphe. La femme se bat toujours pour une visibilité sociale pour donner la pleine mesure de son talent. Ainsi, on ne peut parler de récit national sans la femme, l’alma mater, sans qui rien de pérenne n’aura été élaboré.

« Reléguée très souvent à un rôle mineur par la chape de plomb d’un patriarcat sans état d’âme, soutenu en cela par des textes religieux mal compris, la femme se bat toujours pour une visibilité sociale pour donner la pleine mesure de son talent dans le domaine scientifique, révélant qu’elles représentent la majorité des diplômés chaque année, mais restent pourtant marginalisées dans les distinctions et les postes de haut niveau. La sous-représentation des femmes dans les prix scientifiques prestigieux, citant l’exemple de l’inventrice du GPS qui n’a jamais reçu le prix Nobel qu’elle méritait. Il met en lumière le rôle souvent oublié de femmes telles que Mileva Einstein, soulignant que sans elles, les hommes célèbres de l’histoire n’auraient pas atteint leur renommée On dit que « sans Mileva Albert ne deviendrait pas Einstein ! » 

Comment le 8 mars est-il devenu la « Journée » de la femme ?

On sait que depuis l’avènement des civilisations, la femme est à l’intérieur d’une clôture dogmatique qui lui assigne une position minorée, ghettoïsée dans le rôle unique de tâches répétitives de la cellule familiale. Ce que les Allemands appellent kinder, küche, kirche « enfants, cuisine, église ». L’expression « les trois K » se veut une représentation des valeurs traditionnelles dévolues aux femmes d’ailleurs, quelles que soient les civilisations. Il ne faut pas croire que le temps passant, il y a un répit pour la femme ! Un constat glaçant : cinq femmes tuées chaque heure dans le monde. En France, 122 femmes ont déjà été tuées en onze mois en 2022, soit 12 par mois ! En Algérie, chaque semaine, une femme est assassinée.

Si la Constitution déclare protéger les femmes contre toutes les formes de violence, la « clause du pardon », incluse dans le code pénal, ainsi que le silence des proches des victimes permettent encore d’en absoudre les auteurs. L’une des caractéristiques des féminicides en Algérie est l’omerta qui entoure ces assassinats. Dans son rapport, Féminicides Algérie dénonce, en outre, les lacunes du système judiciaire algérien, qui ne protège pas suffisamment les femmes contre ce type de violences et sanctionne trop légèrement certains auteurs.

« En l’espace de quatre années, treize condamnations à mort ont été prononcées, toutes commuées en peines de prison en vertu du moratoire sur la peine de mort en vigueur depuis 1993 dans le pays. Certes, l’article 40 de la loi fondamentale précise que l’État protège les femmes contre toutes les formes de violences, aussi bien dans l’espace public que dans la sphère professionnelle et privée. Il n’empêche, arguent les militantes des droits des femmes, la plupart de ces violences, qui se déroulent dans la sphère familiale, ne font pas l’objet de plainte. Un article de loi permet à l’agresseur d’échapper aux poursuites pénales si la victime lui pardonne, ce qui arrive souvent sous la pression familiale. C’est dire s’il y a encore des dispositions à prendre pour tenter d’endiguer cette plaie. »(3)

Comment est perçue la femme : meilleure moitié de l’humanité ?

Pour les scientifiques, l’histoire de l’humanité commence avec Lucy, une lointaine grand-mère, une Eve qui a pris il y a quelque 3 millions d’années dans la Corne de l’Afrique. Mais qu’est-ce que la femme ? Devient-on femme ou l’est-on au départ ? Que l’on traite de la condition humaine, quel que soit l’angle d’attaque, nous trouverons toujours, en bonne place, la femme, en ce sens qu’elle est de tous les combats. Le premier des combats sans fin est celui de sa place dans les sociétés humaines. S’il est vrai que, dans les récits bibliques, l’accouchement est vu comme une punition « tu accoucheras dans la douleur », le poids des traditions du patriarcat n’a fait que consolider cet apartheid que rien ne peut justifier. D’autant qu’avec les techniques médicales actuelles, la femme peut accoucher sans douleur, 

Le sociologue Boudjemaa Haichour a bien fait d’écrire :

« Les allégations sont de nature à réduire la femme dans la version judéo-chrétienne pour la soustraire de toute évolution humaine dans le débat exégétique selon Saint Jérôme, où la femme est une subordination par rapport à l’homme. Alors que le récit islamique le Coran est clair où il est dit : « Point d’asservissement de la femme » et le Coran utilise indifféremment les termes et images au féminin et masculin afin de décrire la création à partir d’une seule origine et d’une seule substance. » (1)

Quelques femmes illustres dans l’histoire 

Des femmes ont dirigé des Empires, des Nations. Témoigner en leur faveur, c’est parler des femmes et donner une visibilité à leurs savoirs, leur savoir-être, leur savoir-faire. Toutes les femmes sont des héroïnes ordinaires avec des destins extraordinaires, car on a trop souvent tendance à ne montrer que celles qui ont une visibilité éclatante. Elles ne représentent que la partie visible d’un iceberg, d’une armée de l’ombre, qui est obligée constamment de prouver, de lutter pour être seulement respectée. S’agissant de la visibilité sociale, voire historique, les parcours singuliers de quelques femmes en Islam qui ont marqué leur époque, comme Sémiramis, Zénobie ou Chadjar al-Durr, l’histoire en regorge.

 Nous le voyons à travers les prouesses dans tous les domaines, et il n’y a pas de domaine spécifique à l’homme. Nous donnerons quelques exemples où nous montrons que les femmes peuvent s’épanouir dans les métiers “réputés des métiers d’homme”.  

« N’est-ce pas écrit le sociologue aussi Zaynab bint Ishaq la Nefzaouienne que nous rapporte Ibn Khaldoun. Celle-ci est mariée en troisième noce avec Youcef b.Tachfin : Ce fut « l’intelligence de cette femme que b. Tachfin dut l’établissement de sa puissance par ses conseils. On peut parler également qu’Oum Hani fille d’Aziza épouse de Redjeb Bey de Constantine, mariée à Touggourt et aurait hérité du titre de Cheïkh el Arab à la mort de son mari. Oum Hani est décrite comme une femme de caractère énergique, « viril même puisqu’elle montait à cheval à face dévoilée, marchant en tête des guerriers nomades ». Lors du siège de Tlemcen, ce sont les femmes qui, en dernier recours réveillèrent l’honneur des hommes, préférant la mort à l’avilissement. Chez les Hennchas c’est Euldjia qui redonna courage en se plaçant à la tête d’autres femmes pour combattre l’ennemi. Mères, épouses, filles guerrières et femmes politiques elles étaient de toutes les batailles contre l’ennemi. » (1)

Certaines femmes célèbres ont marqué de leur empreinte indélébile la grande histoire du monde par leurs puissances, leurs pouvoirs. Ces femmes d’une grande notoriété ont parfois changé le cours de l’histoire et le destin de leur pays. Ainsi les guerrières ont guidé des peuples. À titre de symbolique, dans les récits religieux des religions révélées, trois femmes ont joué les premiers rôles, car ce sont elles qui ont permis l’avènement des trois prophètes : la mère et la soeur de Moïse, ainsi que Asiya bint Muzahim, l’épouse royale du pharaon, qui fut la mère adoptive de Moussa. Dans le christianisme, Marie (Maryam) est la mère de Jésus de Nazareth. Elle est une figure essentielle du christianisme dans les Églises catholique et orthodoxe, le récit de l’Annonciation dans le Coran (sourate 19, versets, 17-21). Sans oublier aussi Marie de Magdala, proche du Christ, elle devint apôtre, malgré le refus de Pierre. On sait que Mohammed (QSSSL) a été orphelin dès jeune son âge. La tradition antéislamique faisait que l’on envoyait les bébés chez des nourrices ; Halimah, nourrice du prophète, est l’une des meilleures femmes aux yeux de tout musulman, et elle est chère au cœur de tout croyant. De même Khadija, la femme du prophète, fut une femme forte qui joua un rôle clé dans la naissance de l’Islam. C’est ainsi que le Coran a été révélé à Mohammed(QSSSL). On dit que lorsqu’il a vécu la première révélation, il a eu peur. Il ne pouvait pas donner un sens à ce qu’il vivait. Mohammed s’est confié à Khadija qui l’a écouté, l’a calmé et réconforté.

Les œuvres de l’esprit et l’apport éclatant de la femme

Dans les œuvres de l’esprit, la femme est aussi brillante et même certaines fois meilleure que l’homme. Sait-on que Enheduanna, fille du roi d’Ur, est la première auteure de la littérature universelle, ceci 1 500 ans avant Homère, il y a 2250 ans ? Dans le domaine de la science, le poids des préjugés venant de loin, à savoir un patriarcat et des récits religieux qui s’épaulent, a rendu la lutte de la femme pour la notoriété encore plus âpre et ceci quelle que soit sa latitude. Le nombre de 64 femmes nobélisées est à comparer aux 895 hommes récompensés. Des femmes ont été notablement lésées dans l’attribution des prix Nobel, générant parfois de grandes controverses lorsqu’elles ont été écartées. Mileva, l’épouse d’Albert Einstein, a été écartée du prix Nobel, laissant son mari recevoir seul le Nobel ! Chacun a aussi en tête le parcours d’une scientifique d’exception, la physicienne Marie Slodovska Curie qui a reçu deux prix Nobel. 

Dans le même ordre, on doit à Gladys West (née en 1930), mathématicienne descendante d’esclaves, l’invention du système de positionnement par satellite (GPS). Enfin, sans être exhaustif, citons l’Iranienne Maryam Mirzakhani, première femme dans le monde et musulmane médaillée du Fields Prix Nobel de mathématiques à moins de 40 ans ! Tout récemment, l’Algérie était à l’honneur grâce à la brillante astrophysicienne Nabila Aghanim, spécialiste de l’interprétation du rayonnement fossile, directrice de recherche au CNRS. Citons aussi Yasmine Belkaïd. Un parcours sans faute : d’un DES en biologie à l’Institut de biologie de l’USTHB de directrice générale de l’Institut Pasteur.en France.

Les femmes et la conquête de l’espace

C’est un autre domaine conquis par la femme. En 1963, Valentina Terechkova est la première femme dans l’espace. Sabiha Gökçen, première pilote de chasse au monde (Turquie). Si les femmes occidentales sont nombreuses, l’implication des pays musulmans est récente. On sait que l’Égypte a envoyé une femme dans l’espace. La scientifique saoudienne Rayyanah Barnawi, 33 ans, est la première femme musulmane à voyager dans l’espace, et à rejoindre la Station spatiale internationale (SSI). L’Américo-Iranienne Anousheh Ansari est la première femme à travailler à la SSI. L’Émiratie ingénieure en mécanique Nora Al Matrooshi est la deuxième femme d’une nation arabe à voler dans l’espace.

« La Tunisie a signé avec Roscosmos, l’agence spatiale russe, un mémorandum. L’intention pour concrétiser la préparation et le lancement dans l’espace d’une femme cosmonaute Une façon de présenter le pays sous un jour moderne, en rupture avec la réputation de la région. »(6)

Les résilientes héroïnes du Roman National de l’Algérie

Pour parler de la Femme algérienne dans l’histoire de la Révolution, il faut mobiliser des dizaines de chercheurs por avoir une vague idée de l’œuvre immense toutes les On sait que la femme est toujours au combat, c’est elle la première de cordée, c’est elle qui est toujours au front, quel qu’il soit. Dans cet ordre, j’ai tenu à citer dans l’ouvrage les héroïnes qui ont fait l’Algérie et plus largement le Maghreb depuis plus de 25 siècles.

Il nous a paru important de citer quelques héroïnes qui sont consubstantielles du récit national de cette Algérie depuis plus de 25 siècles. Chacune, à sa façon, avait une idée généreuse de ce pays qu’il fallait défendre contre différents envahisseurs. Elles furent des exemples qui ont inspiré, bien plus tard, les battantes de la révolution de Novembre qui fut, de l’avis d’historiens, une aventure humaine qui a marqué le XXe siècle par l’âpreté des combats et de par la résistance du peuple algérien.

La femme algérienne a pu traverser le temps et apporter sa contribution, certaines fois décisive, toujours dans l’anonymat, au Récit National dont elle est la colonne vertébrale. Pièce essentielle invisible, mais indispensable en ce qu’il y a de meilleur, de plus précieux et de plus profond, elle a fait que la Nation algérienne, dans sa belle diversité, a une dette envers l’Algérienne.

Egalité ou complémentarité ?

Il serait vain de chercher à tout prix l’égalité dans tout les domaines au lieu de la complémentarité ; D’autant que la Femme, a dit on, en plus dit on ce supplément d’âme qui lui permet sa condition. Nicolas Berdiaeff, se dresse contre cette égalité sans épaisseur. Dans son ouvrage « Réflexions sur les destinées de la Russie et de l’Europe » (1927), dit que les femmes jouent un rôle singulièrement important dans le réveil religieux de notre époque. Les femmes, dit-il, sont prédestinées à être, comme dans l’Évangile, les porteuses d’aromates (nourriture de l’esprit). Cette extension du rôle de la femme dans la période future de l’histoire, ne signifie pas du tout le développement du mouvement d’émancipation féminine de l’histoire moderne, qui se proposait de rendre la femme semblable à l’homme, de conduire la femme par une voie masculine. C’était là un mouvement antihiérarchique et égalisant, niant la qualité originelle de la nature féminine. Ce n’est pas la femme émancipée ni rendue semblable à l’homme, mais l’éternel féminin, qui aura un grand rôle à jouer dans la période future de l’histoire. Goethe, dans Faust écrit « Das Ewig-Weibliche zieht uns hinan » : « L’éternel féminin nous entraine vers le haut » (9)

En conclusion

Nous devons réhabiliter sans arrière-pensée, sans condescendance, en toute humilité, cette Autre, sans laquelle nous continuerions à avoir une vision hémiplégique du futur, dans un monde qui ne fait pas de place aux faibles et aux sociétés qui s’amputent du réel apport de la femme pour survivre. Plus que cela, le déni, la confiscation et la légende caractérisent l’attitude des historiens quant à la place accordée aux femmes dans les différents récits historiques. Nous le voyons avec les mascarades des 8 Mars à travers le monde, vus comme un solde de tout compte d’un jour pour passer à autre chose le reste de l’année. 

Je suis sûr que chaque Algérienne ou Algérien garde un souvenir ému de situation où c’est la maman, rabate el bayte, ” la gardienne du Temple”, qui était en première ligne et qui, avec sa force tranquille, a pu surmonter les écueils et être toujours première de cordée. Cette remarquable aptitude à résister aux épreuves de la vie, à ne pas se décourager, à ne jamais se laisser abattre, à toujours « rebondir ». Cette faculté, sans cesse renouvelée, à transcender, à vaincre des situations traumatiques a un nom : C’est la résilience ! Ce sont donc des reconstructions permanentes en se dépassant de jour en jour, d’année en année, de siècle en siècle, pour être ce que nous sommes dans ce XXIe siècle de tous les dangers. Que cent fleurs s’épanouissent pour la femme, alma mater de l’aventure humaine ! Amen.

Professeur Chems Eddine Chitour
Ecole Polytechnique, Alger

 

Notes :

 

1.Dr Boudjemâa Haichour https://lapatrienews.dz/la-resilience-de-la-femme-depuis-laube-des-civilisations-humaines-lalgerienne-et-son-apport-au-recit-national/2.Liliane Charrier https://information.tv5monde.com/terriennes/qui-etait-clara-zetkin-la-femme-qui-inventa-le-8-mars-36249 24 déc. 2021

3.https://www.jeuneafrique.com/1509229/societe/en-algerie-le-milieu-associatif-alerte-sur-la-hausse-des-feminicides/# :  . 29 novembre 2023.

4.https://www.geo.fr/histoire/une-tombe-de-2500-ans-contenant-quatre-guerrieres-decouverte-en-russie-199302

5..https://globalgoodness.ca/20-femmes-de-science-lorigine-de-decouvertes-majeures

6.https://www.lalsace.fr/science-et-technologie/2021/08/21/la-tunisie-veut-envoyer-une-femme-cosmonaute-dans-l-espace.

7.Rajaa Berrada-Fathi https://www.iemed.org/publication/lecriture-de-lhistoire-du-maghreb-au-feminin-entre-deni-et-legende/

8.https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/lettre_de_jacques.pdf

9. https://livresdefemmeslivresdeverites.blogspot.com/

 Article de référence : Chems Eddine Chitour https://www.lesoirdalgerie.com/fr/pdf/edition/download?date=04-03-202

 

Professeur Chems Eddine Chitour
Ecole Polytechnique, Alger 1925 -1965 2025


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8 réactions à cet article    


  • cevennevive cevennevive 11 mars 11:41

    Bonjour Professeur,

    La femme est un humain comme tous les humains...

    Si l’on éprouve le besoin de nous défendre, c’est que l’on juge que nous sommes faibles et inférieures.

    Personnellement, je ne veux pas être « défendue » par des êtres qui se jugent supérieurs (hommes ou femmes d’ailleurs).

    Le journée des « droits des femmes » est une pantalonnade. Je ne supporte pas que l’on appuie sur notre supposée faiblesse...

    Et dire qu’une grande majorité de femmes en sont fières !!!


    • Durand Durand 11 mars 12:06

      @cevennevive

      Pas trop le temps, là, tout de suite et j’ai lu l’article en diagonale mais merci pour votre saine réaction en forme de cri du cœur !…

      À plus tard sans doute.

      ..


    • charlyposte charlyposte 11 mars 11:52

      Et si le sujet était plutôt l’avenir du bipède ...tout simplement smiley


      • cevennevive cevennevive 11 mars 12:29

        @charlyposte, bonjour,

        « L’avenir du bipède » ?
        Mais voyons, charly, il y a une grande diversité de bipèdes ! Les grands singes par exemple !
        Et parmi les « grands singes » qui nous gouvernent dans le monde, je voudrais bien obérer un tant soit peu leur avenir...


      • Seth 11 mars 15:42

        @cevennevive

        En fait de bipèdes, je pensais plutôt aux autruches...

        Ou aux pintades comme la mère leyen.


      • Étirév 11 mars 16:18

        Le panorama des remarquables portraits spirituels des principales femmes soufies, à la fois Saintes et Maîtres spirituels pour certaines d’entre elles, du début de l’Hégire (IIème et IIIème siècles), offert pour l’essentiel par la traduction annotée des « Kawâleih » de Al Munâwî, nous incite à rechercher l’origine de ce qui se présentera, ultérieurement, comme, d’une part, l’occultation rapide du rôle (pourtant essentiel) de la femme dans la vie publique en Islam ; et d’autre part, l’occultation plus tardive du savoir et de ce qui se développera à l’excès, jusqu’à devenir exclusif, en Occident à partir du point d’appui que constituera « l’egocogito » cartésien, c’est à dire l’usage restreint de l’Esprit, par l’homme, comme raison autonome de toute transcendance. Il semble bien, à cet égard que le rôle essentiel dans cette occultation soit tenu par ce que l’on appelle la « Shari’ah », qui nous est présentée abusivement comme la Loi divine révélée elle-même, alors qu’elle est, en vérité, la rencontre, en l’homme, de la Loi divine révélée et de la sociologie liée aux lois naturelles qui en marquent l’utilisation plus ou moins conditionnée, intéressée ou arbitraire par l’homme même bien intentionné, selon les époques et les civilisations qui reçurent l’Islam. L’homme a donc tendance, invariablement, par faiblesse native à faire du Rappel cela même que celui-ci était venu abolir : les idoles ; et à s’abriter derrière le caractère révélé de la loi pour refuser de progresser intérieurement, se contentant de répéter, de plus en plus mal, ce que ses ancêtres lui ont transmis extérieurement.
        Pourtant malgré l’occultation généralisée, chacun peut constater la multitude des opinions des musulmans sur leurs femmes, qui vont de la Parole, venue du Monde de la Plénitude, du Prophète de l’Islam disant : « Il m’a été donné d’aimer trois biens dans votre monde : les femmes, les parfums et la prière ». Parole que commentera le plus grand des Maîtres Ibn Al ‘Arabi dans ses « Fusûs al Hikam » et qu’il résumera ainsi : « Celui qui connait la valeur des femmes et le secret qu’elles recèlent ne pourra s’empêcher de les aimer ; et l’amour qu’on leur porte fait partie de la perfection de celui qui a la connaissance de Dieu, car c’est un héritage du Prophète et un amour divin ». Mais à côté de ces sublimes joyaux de la réalisation spirituelle il y a aussi, en très grand nombre, même dans les traditions tenues pour authentiques, un certain type malheureux de sentences telle celle attribuée au Calife Omar et reprise par l’Imam Ghazali lui-même, où il est dit : « Cherche refuge auprès de Dieu contre les maux que causent les femmes, et garde-toi des plus pieuses d’entre elles ». Mais, par rapport à notre propos, n’est-ce pas là, en vérité, affirmer la loi du plus fort sous couvert de la Loi révélée ? Car bien sûr le problème est qu’il n’y a pas de sentence comparable ou semblable à l’encontre des hommes qui viendrait relativiser le propos.
        La conclusion la plus urgente que l’on puisse tirer de cette courte présentation c’est que le jugement des hommes sur les femmes, leur autre complémentaire, est le plus exact révélateur de leur propre incompréhension d’eux-mêmes et donc de Dieu ; car elles sont dans la perspective de l’Unité de tous les plans et états d’existence, l’indispensable axe de rassemblement pour l’homme en quête de Dieu ; et ce, tels que l’indiquent directement les premiers chiffres : 4 et 1 des noms Adam : 45 et Eve : 15, en langue Arabe. Or en notre temps d’extériorisation extrême et d’insoumission, l’incompréhension des hommes à l’égard des femmes est d’autant plus criante qu’ils ont tendance à contraindre leurs femmes à respecter ce qu’ils appellent exagérément : Shari’ah, dont toute tolérance véritable est bannie, alors qu’eux-mêmes n’en suivent que ce qui leur convient sans discernement.
        Osons conclure que si les musulmans rendaient volontairement l’espace public à leurs femmes, selon ce que chacune peut lui apporter, avant que les médias n’aient introduit une perturbation irréversible dans l’ordre traditionnel, ils rendraient par la même le monde à eux-mêmes et donc à Dieu.
        D’aucun penseront peut-être qu’il est déjà trop tard. Nous pensons tout au contraire que l’aube se prépare…
        Blog


        • Lombre Von Trek Lombre Von Trek 11 mars 20:09

          J’avoue que votre texte me pose question en évitant manifestement « l’éléphant dans la pièce ».

          Ainsi vous dites que « [la femme] souffre d’une tutelle originelle, due à une méconnaissance des textes religieux, notamment des religions révélées interprétées dans le sens de la prééminence de l’homme »

          Vous avez également ce passage « Reléguée très souvent à un rôle mineur par la chape de plomb d’un patriarcat sans état d’âme, soutenu en cela par des textes religieux mal compris »

          D’après votre texte et le titre de votre plaidoyer, vous parlez des femmes en général mais vous vous concentrez sur les cas des algériennes. 

          Or l’Islam est la religion d’état en Algérie (lien wiki)

          Certes, vous soutenez qu’il y a un problème d’interprétation (qui dans ce cas doit on prendre comme référence pour l’interprétation ? ce sera ma première question).

          Toutefois quand je lis par exemple sourate 4, verset 34 « Les hommes ont sur les femmes un droit de regard, de par les avantages dont Allah a favorisé ceux-ci par rapport à celles-là [....] »

          J’ai beaucoup de mal à croire qu’il s’agit d’un méconnaissance des textes ou d’une mauvaise compréhension/traduction (Le sens me parait clair et pointe clairement vers une inégalité entre les deux sexes avec un avantage pour l’homme, loin de tout ergotage sémantique ou allégorique).

          De même quand je vois (toujours dans le Coran,sourate 4 verset 3 ) qu’un homme peut épouser quatre femmes (passons sur la légitimité d’avoir en plus des femmes esclaves sexuelles, sourate 33 verset 50) mais que l’inverse n’est pas possible. Le sens du texte et les conséquences me paraissent également très clair et sans ambiguïté. 

          Je m’interroge donc sur un article qui veut défendre l’égalité de la femme algérienne (et je vous appuie à 100% sur ce plan mais parlons nous de la même égalité ?) sans voir qu’il faut avant tout considérer (et « déconstruire » comme disent certains) le substrat religieux inégalitaire sur lequel cette société est construite. 

          Je serai réellement curieux d’entendre comment vous réunissez votre défense de l’égalité de la femme avec l’homme et le texte de la religion qui explicitement l’infériorise, texte irréductible selon le texte du premier lien que vous proposez.

          Je suis sincèrement curieux de connaître votre raisonnement.


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