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Accueil du site > Tribune Libre > « La Terre est ronde »

« La Terre est ronde »

« La terre est ronde », telle est la consternante déclaration qui serait drôle si elle n'était pas la conséquence tragique d’un embrigadement intégriste religieux et de son arbitraire qui charrie un cortège d’atrocités policières, de vengeances et de totalitarisme. Au travers d'une « Nouvelle Turquie », le Président Recep Tayyip Erdogan rectifie l’histoire de l’Amérique « …sa découverte serait le fait des musulmans… », péremptoire, il n’hésite pas aussi à proclamer « selon, l’Islam, la seule utilité des femmes, c’est de faire des enfants », le contrôle des naissances est une « trahison », l'égalité homme-femme est « contre nature »… et son ministre des Sciences, de l'industrie et de la Technique, Fikri Işık, d’affirmer avec audace, « ce sont des scientifiques musulmans qui ont découvert, il y a 1200 ans, que la Terre était ronde »… De telles affirmations mégalomaniaques issues de mentalités étriquées montrent bien leurs ridicules et la volonté d’un président islamiste d’étendre le fléau de son hégémonie tyrannique à l’ensemble du pays.

Voici, le fascisme au quotidien du peuple turc.

Le mythe.

Alors Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan[i], disait vouloir faire de la Turquie un modèle pour le monde arabo-musulman. Il n’hésitait pas à mettre en avant le modèle turc comme une puissance démocratique émergente et son parti, l’AKP[ii] un exemple, une source d’inspiration pour les musulmans. Loin de ses objectifs, le pays n'a plus aucun attrait pour les pays musulmans, la politique de Recep Tayyip Erdogan a perdu de sa popularité et sa solitude de plus en plus croissante sur la scène régionale souligne sa disgrâce auprès des pays Arabes[iii].

Sur la scène internationale, l’isolement du pays dans la région est la conséquence logique d’une politique extérieure initiée par l’AKP.

Le président Recep Tayyip Erdoğan qui se voulait modèle, serait-il devenu une catastrophe pour le monde musulman ?

Intérieurement, après avoir décapité et mit l’armée sous son contrôle[iv], (justice inféodée, faux procès, chasse aux sorcières, menaces permanentes pour la liberté) le parti islamiste de Recep Tayyip Erdogan étend son pouvoir[v] obscurantiste en attaquant la laïcité[vi] et en favorisant l'islamisation du pays. Le port du voile s’est étendu à toutes les couches de la société. La loi autorisant le port du foulard dans les administrations publiques et au Parlement fait qu’en octobre 2013, l'arrivée au Parlement de deux députées voilées offusque et provoque la colère de l’opposition. Le constat est qu’une morale islamique étriquée s’impose de plus en plus dans l’espace public (universités, tribunaux, lycées publics...)

 

Le rêve caché d'Erdoğan… une revanche sur Atatürk[vii] ?

Octobre 1922, la guerre d’indépendance qui faisait rage depuis mai 1919 s’achève avec le triomphe des troupes de Mustafa Kemal[viii] sur les occupants (Britanniques, Français, Grecs et Italiens).

Grâce à un général de 38 ans et avec le peuple qui le soutient, Mustafa Kemal matérialisera le combat de toute la Nation. Cette victoire est au prix du sang et d’innombrables sacrifices. Des femmes[ix] et des hommes héroïques libèrent le territoire et sauvèrent l’Empire ottoman du dépeçage.

Après de longs mois de négociations, Ismet Inönü, compagnon de route et dévoué lieutenant de Mustafa Kemal, signe avec les alliés le Traité de Lausanne le 24 juillet 1923. Celui-ci reconnaît la légitimité et l’indépendance du régime de Mustafa Kemal en définissant les frontières de la Turquie moderne.

Il y a 91 ans, le 29 octobre 1923[x], l’Assemblée nationale réunie à Ankara proclamait la République et après, près de six siècles de domination sur trois continents, consacrait la fin de l’Empire ottoman. Mustafa Kemal, surnommé « Gazi » (le victorieux), est le premier président élu de la République. Six mois après cette proclamation, le Parlement vote la première Constitution et donne ainsi à la République son caractère intangible. Le Turc devient la langue officielle de la République. « Tous les habitants de la Turquie, sans distinction de religion ou de race, sont qualifiés de Turcs ».

Aujourd’hui, Recep Tayyip Erdoğan, tyran illuminé et corrompu avec sa volonté de « nouvelle » Turquie, rabâchée et rabâchée, isole son pays, qu’il enfonce dans le gouffre d’une ignorance moyenâgeuse porteuse de division, despotisme et pour finir de fascisme.

Rien ne peut effacer les sacrifices déchirants et cruels, endurés par tout un peuple pour exister, car « Un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir[xi] ». L’éternel Mustafa Kemal est mémoire et liberté, il est l’âme du pays.

Aujourd’hui, comme chaque année depuis le 10 novembre 1938, date du décès de Mustafa Kemal, le père de la République, une minute de silence et de recueillement immobilise le pays entier.

Ce que n’a pas compris le despote, fatiguant petit caporal féodal et qu’il ne suffit pas d’embastiller, Mustafa Kemal, lui, a su dégager, arracher, de l’empire en décomposait, un État moderne, au prix fort, avec des hommes et femmes qui se voulaient libres, faisant ainsi l’une des révolutions les plus importantes du XXe siècle.

 

Laïcité et Requiem pour une liberté de penser.

Alors Premier ministre, en novembre 2013, au nom de la morale, il tente de mettre fin à la mixité dans les résidences étudiantes mixtes publiques (cette séparation existe dans les écoles religieuses élevées au rang de modèle). Face à une importante mobilisation et la réprobation générale, il se rétracte, mais dans les faits, le gouvernement islamo-conservateur, depuis plusieurs années, ferme de nombreuses résidences universitaires.

Au nom d’une « nouvelle Turquie », il donne son accord pour une proposition de loi qui vise à obliger l'enseignement du turc ancien et l'alphabet arabe dans tous les lycées, un retour aux «  racines turques » dit-il, bien que fortement contesté, cette décision se mettrait en place «  quoi qu'on en dise, affirme-t-il[xii]

Cette remise en question de la réforme de la langue de 1928 (remplacement de l'alphabet arabe par l'alphabet latin), est un nouveau gros coup de canif qu’il porte à la révolution et aux réformes républicaines des années 1920 de Mustafa Kemal Atatürk.

Toujours au nom de la « nouvelle Turquie », notion chère au Président Recep Tayyip Erdogan, les atteintes à la laïcité se multiplient et la politique du gouvernement s’ouvre de plus en plus vers le monde musulman.

Les opposants accusent les fondamentalistes de l’AKP de verrouiller le paysage politique et d’entreprendre, depuis douze ans une « dé-laïcisation » sournoise.

Récemment, quelques dizaines d’enseignants manifestaient à Ankara pour défendre l’éducation laïque. La seule réponse apportée par la police du gouvernement et une violente dispersion à coups de canon à eau et de gaz lacrymogènes.

 

Réislamisation.

Jouant le calife ottoman qui veut rétablir un ordre islamique au Moyen-Orient, Recep Tayyip Erdogan s’est attiré l’animosité et la suspicion de tous les pays de la région.

Malgré tout, la « réislamisation » de la société reste la priorité de l’AKP de Recep Tayyip Erdogan, intervenir sur le droit des femmes, la religion, l’enseignement sont les chemins favoris qu’il utilise pour réaliser son rêve, façonner le nouveau visage du pays, une nouvelle société islamique.

En 2012, le budget du ministère des affaires religieuses (Diyanet Işleri[xiii]) (qui ne finance que le culte musulman sunnite) était de plus de 2 milliards d'€. Aujourd’hui, il emploi plus de 140 000 personnes et son budget deux fois supérieur à celui du ministère de l'industrie des sciences et de la technologie ! Un financement du culte au détriment du peuple… et le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan veut aller encore plus loin… construire une mosquée dans chaque université ! Le président des affaires religieuses annonçait, les mosquées «  sont en construction dans plus de quatre-vingts universités. Quinze d’entre elles ont déjà été ouvertes aux fidèles et nous allons en ouvrir cinquante autres en 2015  ». « …nous construisons une oeuvre pour les générations futures ».

Cette instrumentalisation de la religion à grands moyens financiers est une méthode de contrôle des universités qui est souvent le théâtre de mouvements intellectuels avancé… inacceptable pour le pouvoir en place.

 

« Daech »[xiv], le double jeu, la duperie.

Les combats entre Kurdes et le fléau djihadiste de l'organisation de « Daech » à Kobané en Syrie, ainsi que la libération de 46 otages turcs, mettent en relief l’ambiguïté d'Ankara face à la menace des massacreurs. Depuis sa montée en puissance l'organisation « Daech » devenue le plus grand groupe assassin au monde, l’islamiste Recep Tayyip Erdogan est resté franchement en retrait dans la lutte contre ces égorgeurs et le gouvernement a toujours fermé les yeux sur les infiltrations d'islamistes qui rejoignent « Daech » à la frontière syrienne (dans les deux sens).

« Le problème syrien s'est transformé en une crise, révélant l'implication de la Turquie dans des affaires de blanchiment d'argent et de trafic d'armes[xv] ». On peut se demander si « « Daech » » aurait pu avancer si loin dans le Nord, sans l’aide de la Turquie ?

Face aux violents combats entre Kurdes et « Daech » à Kobané, le gouvernement, passif, observe avec un plaisir pervers certain, les difficultés des combattants kurdes face aux tueurs de « Daech ».

La paix[xvi] étant un défi sur le plan intérieur, il poursuit néanmoins les négociations[xvii] avec le PKK[xviii] dans l’espoir d’une victoire politique. Il lui faut soumettre le mouvement politique kurde, tout est bon pour que le PKK soit affaibli.

Le nouveau Président joue avec le feu et menace gravement le processus de paix en cours. Frapper les Kurdes d'ostracisme n’est sans doute pas le meilleur choix pour l’avenir.

 

La paix entre Kurdes et Ankara menacé [xix] ?

Devant l’entêtement d’Ankara à refuser l’ouverture de sa frontière aux volontaires kurdes qui veulent rejoindre les « Peshmergas » qui défendent ardemment la ville syrienne de Kobané, des tensions sont apparues début octobre avec les Kurdes de Turquie dénonçant l'inaction du gouvernement. Quand « Daech » a assiégé Kobané en septembre, des groupes militaires kurdes ont demandé à la Turquie de les aider en envoyant des armes et en mettant en place un corridor pour que les combattants kurdes de Turquie puissent rejoindre la ville Kobané. Le président Erdogan a formellement rejeté cette demande de fourniture d'armes et d'aide aux Kurdes par la coalition, il se dit autant menacé par le PKK que par « Daech ». Étrange dialectique.

En déclarant que le Parti de l'union démocratique (PYD) était l'égal du PKK, un groupe terroriste, il attise la violence des Kurdes qui se sentent trahis par leur gouvernement. Ces affrontements intenses à travers le pays provoquèrent au moins 40 morts kurdes.

L’appréhension de Recep Tayyip Erdogan est que dans l’affrontement les Kurdes de Syrie réussissent à bouter « Daech » hors de Kobané et apporte une légitimité politique au PKK favorisant la création d'un État kurde autonome à sa frontière, une situation qui serait jugée inacceptable.

Grâce aux frappes aériennes de la coalition militaire dans la région et à Kobané ces dernières semaines, les peshmergas[xx] ont réussi à repousser « Daech » et sécuriser un passage entre leurs positions dans le nord-est de la Syrie, permettant un approvisionnement en eau, nourriture et matériel de secours…

Un jihadiste, ancien membre de « Daech » affirme[xxi] « …d’un accord permettant aux combattants de « Daech » de franchir la frontière… de l’engagement de l’armée turque en apportant de l’aide à « Daech » à combattre les kurdes… ». Un responsable du PYG[xxii] assure que la Turquie fournit également des armes à « Daech »[xxiii]. Malgré de nombreux témoignages en ce sens, Ankara nie toutes ces affirmations.

En dépit de multiples appels des Nations unies et de la communauté internationale à la Turquie (membre de l’Otan[xxiv]), le gouvernement résiste toujours à ouvrir sa frontière aux volontaires prêts à partir pour défendre Kobané. Après d’âpres négociations, sous la pression de ses alliés USA, Europe, Otan, Recep Tayyip Erdogan accepte d’apporter une aide limitée et autorise le passage de peshmergas irakiens.

 

La dérive autoritaire, une transition vers un État policier.

Président, Recep Tayyip Erdogan installe son pouvoir, arrestations, inculpations d’intellectuels dévoilent la capacité de nuisance de son parti l’AKP. Avec un appareil judiciaire sous contrôle, il lui faut intimider la presse et écarter toute opposition intérieure. Manoeuvres dilatoires, méthodes de désinformation musellent la voix de la vérité sur cette politique policière.

En reniant l’histoire de la République, en prenant fait et cause pour la dérive sectaire des assassins de « Daech », Recep Tayyip Erdogan a mené son pays à renier ses alliés d’hier (la Turquie d’Atatürk fut le premier pays musulman à reconnaitre l’état d’Israël) et à se rapprocher de pays ou d’organisation plus extrémiste (Iran, Hamas…) et aujourd’hui, « flirter » de façon prononcée avec les barbares de « Daech ».

La peur des laïcs est l’infiltration des religieux dans tous les lieux de décision du pouvoir et ainsi laisser la voie libre au Président fanatique pour entraîner le pays vers « l’obscurantisme » et à terme, une dictature d’inspiration islamiste. Voudrait-il un affrontement entre les communautés laïques et religieuses qu’il ne s'y prendrait pas autrement ?

En 2013, le pays est ébranlé par des manifestations de grande ampleur contre l’aménagement du parc Gezi, place Taksim à Istanbul et dans pratiquement toutes les grandes villes du pays. Au travers de cet orgueilleux projet, c’est le pouvoir arbitraire, les dérives autoritaires qui sont visées par les manifestations. Recep Tayyip Erdogan, au mépris de toutes les revendications et malgré un recours suspensif sur la destruction du parc, décide de passer outre, « Je ne céderai pas devant la rue » affirme-t-il.

Ce tournant liberticide ne sera que la continuation d’une longue série d’arrestations par la police antiterroriste bénéficiant de pouvoirs étendus. Violence physique, répression intense, arrestations, intimidation de témoins, menaces de mort de la police ou des groupes paramilitaires ou islamistes sont monnaie courante, rarement un pays aura utilisé des méthodes arbitraires si brutales. La situation inquiète tous les démocrates, les minorités et les laïcs.

La situation des libertés individuelles, publiques et politiques est devenue critique.

 

L’ennemi

Le complot (visant à dissimuler les erreurs passées ?), vieil alibi de Recep Tayyip Erdogan depuis plus d’une décennie. L’ennemi, c’est le comploteur, de l’intérieur, de l’extérieur, celui qui veut bâillonner, entraver, s’opposer à la marche en avant des « réformateurs » de l’AKP. Invariablement, le monde entier complote, diffame, répand des calomnies sur, contre le pays et son gouvernement. Aujourd’hui, c’est l’Union européenne accusée, par une « sale campagne[xxv]  » d’attaquer le Président, crime de lèse-majesté. En cause les raids de la police et les arrestations qui visent singulièrement des dizaines de journalistes opposants au Président.

Contre les complots, la justice inculpe de terrorisme des patrons de presse, des journalistes proches du religieux Fethullah Gülen[xxvi], ce dernier, exilé aux États-Unis, comploterait pour provoquer la chute de Recep Tayyip Erdogan. Fethullah Gülen est régulièrement accusé de fomenter des coups d’État et de tenter de déstabiliser, décrédibiliser l’action du président Erdogan.

La police antiterroriste a récemment déclenché une série d’arrestations dans nombreuses villes, dont Istanbul, contre les partisans (« un nid de groupes radicaux » !) de la très puissante confrérie du prédicateur islamiste (son ancien allié et aujourd’hui ennemi juré). Une nouvelle opération contre les « forces du mal » qui seraient activées par le prédicateur est en cours. La police n’arrête pas moins de 27 personnes et fait délivrer un mandat d'arrêt contre Fethullah Gülen qui serait à l’origine de la révélation[xxvii] du scandale de corruption sans précéden, qui a fait trembler le régime sur ses bases, éclaboussant et impliquant Recep Tayyip Erdogan, ses fils et une dizaine de proches. « Nous allons supprimer Twitter. Je me moque de ce que pourra dire la communauté internationale », lançait alors Recep Tayyip Erdogan.

En éliminant des milliers de policiers, un grand nombre de juges et en faisant adopter des lois affermissant le contrôle de l'État sur la justice et sur Internet, Recep Tayyip Erdogan est déterminé à neutraliser les opposants. Fethullah Gülen est accusé, sans relâche, d'avoir constitué un « État dans l'État » et de comploter pour politiquement disqualifier le Président.

En manipulant l’instruction sur la corruption, Erdogan est parvenu à mettre un coup d'arrêt à ces enquêtes.

 

Inquisition et presse muselée

Lors son recensement en décembre 2013, le C.P.J.[xxviii] Qualifiait la Turquie de pire geôlier au monde pour les journalistes, avec au moins 40 journalistes emprisonnés (depuis, 24 ont été libérés, mais la plupart font toujours face à de nombreuses et dangereuses accusations). Ni Chine, ni Cuba mais la Turquie candidate à l’UE, est le pays au monde où il y a le plus de journalistes emprisonnés. Triste paradoxe pour ce pouvoir qui s’acharne contre les médias et se présentant comme un modèle régional de démocratie et qui veut donner des leçons à l’Europe.

Les opérations coup de poing de la police, n’ont d’autre but que de provoquer la peur, l’auto censure dans tous les milieux, marginaliser, diaboliser les médias indépendants et la presse d'opposition. Selon un rapport parlementaire du CHP[xxix], en 12 ans, 1263 journalistes ont été licenciés pour des raisons politiques.

Recep Tayyip Erdogan muselle, sans exception, ceux qui ne suivent pas sa ligne. Opposants, journalistes dans le viseur de la justice sont arrêtés et mis en examen. Rien n’arrête le nouveau président de la République (depuis août 2014), tous les moyens sont mis en œuvre pour étouffer ceux qu'il juge être ses adversaires. Et le complot, encore et encore le complot, « Nous ne sommes pas seulement confrontés à un simple réseau, mais à l'un de ceux qui sont « les forces du mal »… », « Nous les poursuivrons dans leurs repaires… nous les détruirons et les forcerons à rendre des comptes… », allusion non voilée aux partisans de Fethullah Gülen. Ahmet Davutoğlu, Premier ministre renchérira : « …Ils vont tous payer pour ce qu'ils ont fait et leur comportement antidémocratique… ». L’acharnement est sans fin, des mandats d'arrêt sont délivrés contre 32 personnes, accusées de « former un gang pour tenter d'attenter à la souveraineté de l'État »[xxx], Radios, télévisions, presse écrite, tous sont visés. Cette rafle, peut-on dire autrement, dans les milieux de l’information concorde avec la période du scandale de corruption qui a touché Erdogan en décembre 2013.

L’Europe voit ce tour de vis autoritaire du régime d'Ankara comme une atteinte[xxxi] à la liberté de la presse. « Ce qui s'est passé en Turquie… s'apparente à ce qu'il faut bien appeler une rafle méticuleusement préparée contre des journalistes indépendants ».

 

Démocratie, Europe et censure

La chef de la diplomatie de l'Union Européenne, Federica Mogherini et Johannes Hahn, commissaire chargé de la politique européenne de voisinage et des négociations d'élargissement, ont également estimé dans un communiqué que les opérations de la police turque étaient « incompatibles avec la liberté de la presse ».

L’islamo-conservateur Président donneur de leçon a aussitôt répondu par une critique colérique contre l'Union européenne en déclarant que le bloc européen n'a pas de « leçon de démocratie » à donner à la Turquie. « …ils disent qu'ils vont donner une leçon de démocratie à la Turquie, faites l'effort de venir ici afin que la Turquie vous donne une telle leçon », a martelé Recep Tayyip Erdogan.

Universitaires, éditeurs (arrêté pour avoir donné une conférence sur « La Politique d'Aristote »), ingénieurs, chercheurs, traducteurs, professeurs… sont harcelés, bâillonnés, interpellés, en employant contre eux la manière forte, les unités antiterroristes de la police font tout pour les briser. Pour avoir exercé leur libre droit d'expression, près de 8 000 personnes ont été arrêtées depuis 2009. Cette fin 2014 figurera comme l'un des moments les plus noirs pour les démocrates.

Recep Tayyip Erdogan révèle son vrai visage, celui d'un pouvoir autocratique, mégalomane, prévaricateur, ambitieux, atteint de la folie des grandeurs, revanchard et inquisiteur. En se radicalisant, il joue un jeu dangereux, qui consiste à diviser la société et à terroriser au nom de la lutte antiterrorisme.

 

Un nouveau régime,

Le 10 août 2014, Recep Tayyip Erdoğan est élu président de la République au premier tour avec 51,79% (abstentions 25,87 %) des suffrages. Pour Recep Tayyip Erdoğan, « aujourd'hui est un nouveau jour, une nouvelle étape pour la Turquie, c'est la naissance de la Turquie, qui va renaître de ses cendres ». Dès la certitude de son élection, il ira prier à la mosquée Eyüp Sultan d’Istanbul[xxxii] comme le faisaient les sultans ottomans avant de monter sur le trône.

Il espère que les élections législatives de 2015 couronneront son rêve politique, celui de changer le régime du pays. Pour mettre en place un régime présidentiel, une modification majeure de la Constitution étant nécessaire, ce passage ne pourra se faire que si l'AKP remporte, avec une forte majorité, les élections législatives de 2015. Erdoğan espère conquérir le vote Kurde grâce à l’aboutissement du processus de paix avec le PKK. En prônant la réconciliation, cet accord serait la seule façon de lui garantir une victoire électorale écrasante. En cas de succès… prochain objectif, 2023, le centenaire de la révolution d’Atatürk, les 100 ans de la République et détruire les symboles kémalistes… la route est longue…

Lors de son installation, Recep Tayyip Erdoğan nomme Ahmet Davutoğlu, Premier ministre. La situation est claire, le président ordonne et le Premier ministre soumis, exécute… étrange duo dans ce régime semi-présidentiel… Dans l’opposition, le leader du Parti kémaliste, Kemal Kılıçdaroğlu[xxxiii] évoque l’époque des « Premiers ministres marionnettes ».

 

Le palais présidentiel.

Le nouveau président qui voit tout en grand, a annoncé qu’il allait quitter la traditionnelle résidence (depuis Atatürk) des chefs d’État à Çankaya pour s’installer dans un nouveau palais fraîchement construit sur le terrain d’une ancienne ferme modèle créée par Atatürk en 1925, dans la banlieue d’Ankara.

Ce très fastueux édifice, très controversé, est un massif compromis des architectures ottomanes et néo seldjoukides, d’au moins 1150 pièces, d’une superficie de 200 000 mètres carrés, pour un coût de 1,3 milliard de livres turques (environ 490 millions d'euros) et comme l’évoque l'Hürriyet[xxxiv] », ce palais, plus grand que Buckingham Palace… n’a pas eu un permis de construire…

Aussitôt après son installation, Recep Tayyip Erdoğan a aussi pris possession d’un nouvel avion officiel, un Airbus A330-200 Prestige de 148 millions d’euros (qu’il avait commandé il y a 3 ans et conçu sur le modèle des avions présidentiels des grands États).

 

Le déchirement du parti kémaliste.

Le CHP, parti républicain du peuple, créé par Mustafa Kemal Atatürk, « Parti fondateur de la République » est présent dans la politique depuis 1923. Aujourd’hui, devant les dérives islamistes du gouvernement de Recep Tayyip Erdoğan et l’instabilité extérieure, beaucoup pointe du doigt la faiblesse et l’irresponsabilité du parti.

Face à cette situation, Emine Ülker Tarhan[xxxv] a rappelé l'exigence de défendre « un état de droit moderne, laïque et démocratique…  »… « notre opposition est insuffisante ». Les députés qui lui sont proches ont levé le drapeau de la fronde. Première étape, tenter de réorienter l'esprit du parti et retrouver une vraie ligne kémaliste.

Le communiqué publié le jour de sa démission est on ne peut plus rude : « Dans cette période critique qui se caractérise par des menaces internes et externes et des meurtres liés au terrorisme et aux conditions de travail, j'ai compris que la direction du CHP, qui semble persister sur sa conception de l'opposition déconnectée des sensibilités de nos citoyens… Je démissionne donc du CHP qui n'a ni l'espoir ni l'objectif d'arriver au pouvoir ». Sans se prononcer sur son avenir politique, elle déclare « ce sont les attentes de la société qui vont dicter ma conduite ».

Le président, Kemal Kiliçdaroglu, doit jongler entre les tendances kémalistes et sociales-démocrates. Un autre responsable de l'aile kémaliste (sans mettre en jeu son mandat) a exprimé sa solidarité avec Emine Ülker Tarhan « …nous avons un CHP qui adopte des politiques à l'Est et d'autres politiques à l'Ouest du pays, ce n'est pas en forgeant des politiques attrape-tout que le peuple va nous faire confiance », a-t-il déclaré.

Le Parti se déchire et il peut y avoir de graves secousses lors des prochaines élections. Rien n’est fait.

 

Quel avenir pour la Turquie

Recep Tayyip Erdoğan, s’appuyant sur les valeurs moyenâgeuses et conservatrices des islamistes, refaçonne la politique étrangère du pays en s’appuyant sur la confrérie des Frères Musulmans comme partenaire privilégié et relais d’opinion dans le monde arabe.

Il renie l’histoire de la République moderne d’Atatürk et depuis plus de dix ans transforme la face du pays. Dangereuse dérive, qui pourrait être génératrice de conflits entre islamistes et nationalistes laïcs. Quant aux Kurdes, alors qu’ils demandent le pluralisme culturel, plus d’investissement de la part d’Ankara dans le sud-est (moins développé que le reste du pays), la seule réponse apportée est une discrimination sévère et une répression policière et judiciaire de plus en plus systématique.

L'écrivain Orhan Pamuk, prix Nobel de littérature en 2006, est pessimiste. Il dénonçait dernièrement les pressions, les actions en justice, les licenciements visant des journalistes d'opposition, « le pire, c'est qu'il y a une peur. Je constate que tout le monde a peur, ce n'est pas normal ».

Chacun se demande de quoi sera fait demain ?

 

L'élite turque laïque quitte le pays.

Lassée par ce régime archaïque fait d’usurpateurs, d'escrocs corrupteurs et autres prévaricateurs tyranniques, le régime fait d’intolérance, de censure, d’arbitraire, qui bannit toute liberté de pensée et d'expression, de nombreux Turcs appartenant à l’élite laïque fuient le régime de Recep Tayyip Erdoğan et son parti l’AKP. Médecins, ingénieurs, universitaires et tant d’autres, par peur de l'autoritarisme croissant du régime, préfèrent s'exiler. Entre ceux qui soutiennent le régime discrétionnaire du président et ceux qui le contestent, le fossé se creuse de plus en plus profondément.

Être opposants, détracteurs de l’AKP, du gouvernement intégriste de Recep Tayyip Erdoğan est sans avenir en Turquie.

Pourtant, la Turquie est féconde de démocrates, d’artistes, d’intellectuels libres qui se dressent avec bravoure depuis des années pour repousser l'ultranationalisme, pour protéger les droits de l'homme, pour faire valoir la liberté pour un idéal commun, dans un pays qu'ils ambitionnent libre.

Les capitales européennes ont encensé le modèle de l'AKP par angélisme et myopie volontaire, elles voyaient en elle une démarche originale de démocratie islamo conservatrice… la voie de Recep Tayyip Erdogan était la réponse à toutes les peurs engendrées, face à la montée des intégrismes islamistes.

Il faut bien comprendre que cette fameuse « démocratie musulmane » (comme on dit « démocratie chrétienne ») n'a pas du tout les mérites que l'on veut bien lui prêter, les raisons de s'inquiéter sont abondantes (comportement face à Daech par exemple), soyons attentifs à ce que Recep Tayyip Erdoğan, qui devrait être une première et solide ligne de défense, ne soit pas un cheval de Troie en Europe.

Le sort de la démocratie laïque turque doit intéresser toute l'Europe.

Hatice-D.

 

Avec : Agence France-Presse, Anadolu Agency, Associated Press et Reuters, Libération, Le Monde, Le Parisien, Le Figaro, Les Échos, L'Humanité, La Croix, Le Monde Diplomatique, Courrier International, L'Express, Le Nouvel Observateur, Aujourd'hui la Turquie.

 

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Atatürk et Ismet Inonü
Ataturk et Ismet Inonu, août 1922
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Sabiha Gökçen et Mustafa Kemal
Sabiha Gökçen, fille adoptive de Mustafa Kemal est la première femme turque pilote militaire et première femme au monde à avoir piloté un avion de chasse.
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Ataturk
Mustafa kemal Ataturk à l’Assemblée.
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à déjeuner
Mustafa Kemal Atatürk, Recep Tayyip Erdoğan
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Mustafa Kemal Atatürk
Mustafa Kemal Atatürk

 


[i] Les déclarations les plus ridicules du président Erdogan… affirme, très sûr de lui, que « le continent américain avait été découvert par des musulmans » dès le XIIe siècle. Il n’hésite pas aussi à proclamer « selon, l’Islam, la seule utilité des femmes, c’est de faire des enfants  »…

[ii] AKP : Parti pour la justice et le développement ou AKP (Adalet ve Kalkınma Partisi). Parti de centre-droit, très fortement islamiste, au pouvoir en Turquie depuis 2002.

[iii] http://www.zamanfrance.fr « L’idée que la Turquie est un modèle pour le monde arabe… c’est surtout Erdogan qui l’a annoncée et qui a réussi à convaincre Barack Obama (qui fait de l’AKP un modèle à diffuser dans le monde arabe 2009…) ».

[iv] Grands procès et épuration de l’Armée kémaliste… 364 officiers turcs dont plusieurs anciens chefs d’armée et de corps d’armée, accusés de complot et d’une tentative en 2003 de renversement du gouvernement islamiste dirigé par le « Parti de la Justice et du Développement » AKP !

En 2011, incarcération de 163 militaires de haut rang dans le cadre de l’instruction du dossier « Balyoz », montrant ainsi la farouche détermination de l’AKP à poursuivre la mise au pas de l’Armée Kémaliste.

L’idéal démocratique du fondateur de la République, le 29 octobre 1923, Mustapha Kémal dont le mépris pour l’Islam n’est un mystère pour personne est mis à mal. 364 officiers (colonels ou amiraux) étaient jugés par un tribunal spécial. Les peines sont lourdes, les généraux Çetin Dogan (ancien chef de la première armée), Ibrahim Firtina et Özden Örnek ont été condamnés à 20 ans de prison.

326 militaires au total ont été très lourdement condamnés à des peines allant de 13 ans à 20 ans…

[v] « C'est une expérience éternelle que tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser ; il va jusqu'à ce qu'il trouve des limites ». Montesquieu.

[vi] L'État turc organise et contrôle totalement la communauté des croyants. La Présidence des affaires religieuses est directement rattachée au cabinet du Premier Ministre.

[vii] Lire « de l'Empire ottoman à la République d'Atatürk » par Thierry Zarcone, Gallimard-Jeunesse, Collection Découverte.

[ix] « …dès la seconde moitié du XIXe siècle, la prise de conscience féministe est importante en Turquie. Elle fut à l'origine de la transformation de la condition féminine et de l'adoption de lois plus égalitaires… »

[x] Le 29 octobre est devenu fête nationale.

[xi] Aimé Césaire.

[xii] « de l'Empire ottoman à la République d'Atatürk  » En retraçant les grandes étapes de cette évolution, Thierry Zarcone éclaire la réalité de la Turquie actuelle.

Voir : http://www.franceculture.fr/oeuvre-la-turquie-de-l-empire-ottoman-%C3%A0-la-r%C3%A9publique-d-atat%C3%BCrk-de-thierry-zarcone.html

[xiii] Le Diyanet işleri (Ministère des Affaires religieuses) a été créée en mars 1924 par Mustafa Kemal Atatürk qui met ainsi la religion sous tutelle de l’État.

[xiv] « Daech  » est le nom arabe de l'État islamique en Irak et au Levant, également orthographié « Daesh ».

[xv] Zaman France.

[xvi] Mettre fin à 30 ans de conflit meurtrier à l'est du pays.

[xvii] Ce sont les services du renseignement turcs, mandatés par Recep Tayyip Erdogan, qui mènent depuis la fin 2012 des négociations directes avec Abdullah Öcalan le leader historique du PKK.

[xviii] PKK, Parti des travailleurs du Kurdistan. Fondé en 1978, le PKK mène une guerre d'indépendance contre l'armée turque qui a fait plus de 40 000 morts en trente ans, dont 7 000 membres des forces de sécurité.

[xix] AP et Roj News / Un commandant de haut rang du PKK met en garde la Turquie. Il averti qu’en cas d’échec du processus de paix entre Ankara et les Kurdes, les combats pourraient reprendre.

[xx] Peshmerga, « Unités de protection du peuple », combattants Kurdes. Les unités sont mixtes.

[xxi] Newsweek, édition du 7 novembre 2014. Témoignage d’un jihadiste de Daech.

[xxii] PYG, parti autonomiste des Kurdes syriens.

[xxiii] Le reportage de la Chaine allemande DW filmant les convois d’approvisionnement en provenance de Turquie lève le voile sur une politique étrangère incroyablement insidieuse. DW affirme que Daech est fourni depuis la Turquie, mais DW affirme que personne ne sait qui est derrière ces expéditions.

Alors quelles sont les voies d’approvisionnement de Daech ?

[xxiv] La Turquie est membre de l’Otan depuis 1952.

[xxv] Ahmet Davutoğlu, Premier ministre turc, accuse l'Union européenne de mener « une campagne de diffamation contre notre gouvernement et notre pays  ».

[xxvi] C’est avec acharnement que le président Erdogan poursuit Fethullah Gülen (son ex-allié). Un mandat d'arrêt a été réclamé contre cet imam de 73 ans exilé depuis 1999 aux États-Unis est accusé d'être a la tête d'un groupe criminel, selon l'agence officielle de presse Anadolu. Fethullah Gülen est aussi accusé d'être à la tête d'une organisation terroriste armée. Le mandat d'arrêt n'aura qu'une portée symbolique, les États-Unis ont toujours refusé d’extrader Fethullal Gülen.

[xxvii] Diffusion de nombreuses vidéos sur les réseaux sociaux,

[xxviii] Comité pour la protection des journalistes (CPJ).

[xxix] CHP (Cumhuriyet Halk Partisi) Parti républicain du peuple, parti politique de type républicain, social-démocrate et laïc. Il est membre de l'Internationale socialiste et membre associé du Parti socialiste européen.

[xxx] L'Agence Anadolu, « Agence Anatolie » est une agence de presse gouvernementale.

[xxxi] Intervention de Patrick Le Hyaric au Parlement européen sur la liberté de la presse en Turquie. Patrick Le Hyaric est directeur de « L'Humanité » et député européen.

[xxxii] Mosquée historique Eyüp Sultan d’Istanbul. Lieu saint consacré à un compagnon et porte-étendard du Prophète, mort sous les murs de la ville en 670.

[xxxiii] Kemal Kılıçdaroğlu, président du parti social démocrate CHP créé en 1923 par Mustafa Kemal Atatürk.

[xxxiv] Hürriyet, (« la Liberté ») est un quotidien populaire fondé en mai 1948 qui tire à 360 000 exemplaires.

[xxxv] Figure de proue des kémalistes. Emine Ülker Tarhan, 51 ans, est une ancienne juge à la Cour de cassation. Députée, elle s’oppose à la nouvelle orientation du CHP.


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13 réactions à cet article    


  • Le p’tit Charles 17 janvier 2015 11:13
    « La Terre est ronde »....ben..non..elle n’est pas ronde..Mauvais départ.. !

    • bluerage 17 janvier 2015 13:13

      Dire qu’il y en a qui veulent faire rentrer ce pays dans l’Europe, vu la vitesse à laquelle il retourne au moyen age grâce aux islamistes « modérés » au pouvoir, ça fait peur...


      • attis attis 17 janvier 2015 13:34

        Très bon article, merci.
        Et non, je n’ai rien à voir avec Hatice  smiley


        • chuppa 17 janvier 2015 17:11

          Belle analyse qui m’aide à comprendre ce qui se passe dans ce superbe pays.


          • trobador 17 janvier 2015 18:51

            @l’auteur
            «  et son ministre des Sciences, de l’industrie et de la Technique, Fikri Işık, d’affirmer avec audace, « ce sont des scientifiques musulmans qui ont découvert, il y a 1200 ans, que la Terre était ronde »… De telles affirmations mégalomaniaques issues de mentalités »

            Et oui, c’est un arabe qui à prétendu le premier que la terre était ronde, il en à même calculé le rayon !
            https://fr.wikipedia.org/wiki/Al-Biruni


            • Hatice 17 janvier 2015 19:37

              Je peux me tromper, mais à ma connaissance, les Turcs ne sont pas des Arabes. Il y a 1200 ans, la notion même de Turquie n’existait pas. La notion même d’Islam était pour le moins floue et puis, permettez-moi aussi, mais votre référence à Wikipédia est très osée, ce n’est pas la « Bible ». Cette confusion est volontairement entretenue (arabe, islam) et est préjudiciable à la Turquie même. La religion musulmane en Turquie est fort récente (en termes d’histoire). Je ne comprends pas ce que vous voulez démontrer, d’abord l’analyse que je propose n’est que la mienne, ensuite, il est indéniable que ce pays sombre dans un fascisme islamique fondamentaliste. Cette situation est entretenue et développée par un Premier ministre devenu président (pour le moins mégalomaniaque). De fait, il entraine le pays dans la régression. Libre à vous de trouver tout cela normal.


            • Aldous Aldous 18 janvier 2015 00:12

              La sphéricite de la Terre etait connue depuis l’antiquité. Eratosthène avait même calculé au IIIe siècle av. J.-C. La ciconférence de la Terre.


            • Aldous Aldous 18 janvier 2015 00:15

              Mustafa Kémal est loin d’être un exemple de vertu démocratique. Il a procédé à des nettoyages ethiques sanglants à l’encontre de chrétiens de Turquie.


              Le Kémalisme est foncièrement intolérant et génocidaire.

              • christophe nicolas christophe nicolas 18 janvier 2015 08:49

                Charité bien ordonnée commence par soi-même.


                Il faut que les journalistes et la police enquêtent très sérieusement sur les attentats de Charlie, et que les militaires et tout le monde les soutiennent et les protègent discrètement mais activement.

                 

                Il suffit de faire une union nationale pour protéger l’intention de bonté qui amènera la vérité sans esprit partisan.
                 
                Je vous préviens, cela peut balayer tous ceux qui sont à présent car il y a une évidente manipulation. Qui a eu le courage de refuser d’associer l’image de la France à ça en scandant naïvement « je suis Charlie » ? Peu... Difficile pour un homme politique de donner des leçons d’image après une telle association identitaire.
                 

                Regardez cette carte, on constate que la Russie n’est pas dans les magouilles de la corporatocratie mondiale qui cogite ces supergrids depuis au moins, au moins septembre 2001... cela prouve qu’ils ne sont pas dans l’entente hypocrite qui dirige le monde en catimini et nous prend pour des crétins, surtout qu’ils se vautrent totalement dans leurs choix. 

                • dixneuf 18 janvier 2015 09:49

                  Bien sûr que la terre est ronde et qu’Allah a créé l’univers il y a des milliards d’années puis n’a rien foutu jusqu’à créer l’homme hier, sur un grain de sable. Et l’humanité vivra un instant à l’échelle de l’éternité. Qu’inventera Allah pour se distraire lorsqu’il aura perdu le spectacle que lui offre les égorgeurs et dont il se délecte ?


                  • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 18 janvier 2015 10:02

                    Le problème n’est pas dans religion musulmane... il est dans les têtes polluées où là les choses ne tournent pas rond !


                    • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 18 janvier 2015 10:09

                      FEUILLETEZ CETTE ENCYCLOPÉDIE :
                      https://www.facebook.com/M.A.Madjour

                      Je vous renvoie à mon avertissement du 21mars 2004 rappelé le 26 septembre 2014

                      « L’EUROPE FACE A EL-QAIDA ». Non !!! Moi je vous dis :  « L’EUROPE EST FACE A ELLE-MÊME ».

                      Ma naïveté va encore plus loin et je vous dis que la France et l’Europe qui ne veulent rien comprendre, seront longtemps et durablement assiégées par leur propres armées A CAUSE DES CONSÉQUENCES DE LEUR IDÉOLOGIE HYPER-NATIONALE-SOCIALISTE ! 


                      • TOUSENSEMBLE OU L ECUREUIL ROUGE TOUSENSEMBLE OU L ECUREUIL ROUGE 18 janvier 2015 10:09

                         il NOUS RESTE UN CHOIX ROULER POUR LES USA OU ETRE OCCUPPE PAR LES MUSULMANS :

                        contre nous ils feront front les bons et mauvais islamistes....FAITES UN ESSAI SI VOUS EN FREQUENTEZ  !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! chatouillez les un peuSUR LEURPROPHETE ET LEURS CORANS
                        1 POUR LES MODERES
                         1 POUR LES FOUS DE DIEU
                         1 DIT BIBLE  !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! TOUT EST DOGME !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
                         

                        NOUS TOMBONS DANS LES PIEGES A CONS CAR NOUS SOMMES VRAIMENT...............CONS

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