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La Turquie ne veut pas libérer la Syrie de son influence

Damas est toujours à la recherche d’un allié fort et fiable. Un jeu diplomatique et géopolitique complexe se déroule autour de la Syrie. 

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En substance, nous parlons de préserver la Syrie en tant qu’État indépendant et uni. Les acteurs extérieurs, à l’exception d’Israël et de la Turquie, sont plus enclins à attendre et à voir. Après plus d'un mois d'euphorie suite au renversement du régime d'Assad, les nouvelles autorités syriennes ont été contraintes de reconnaître comme avantageuse l'offre de la Russie de maintenir les relations de Damas avec Moscou. 

Après une série de rencontres avec des diplomates et des militaires russes, et des consultations avec des représentants des cercles dirigeants de plusieurs pays arabes, les anciens dirigeants de Hayat Tahrir al-Cham (HTS) sont arrivés à la conclusion qu'il était conseillé de maintenir des relations pacifiques avec les anciens ennemis. 

Les politiciens de Damas ont décidé de ne pas exiger que la Russie évacue immédiatement ses bases militaires à Tartous et à Lattaquié et, au contraire, de les préserver comme contrepoids aux politiques de l'Occident, de la Turquie et d'Israël en Syrie. Cela, au moins pendant un certain temps. Dans le même temps, la présence militaire russe peut être utilisée pour obtenir des avantages économiques et combler des trous dans le budget. 

Le 10 mars, le président syrien par intérim, Ahmed al-Charaa, s'est prononcé en faveur du « maintien des liens stratégiques avec la Russie ». Dans une interview accordée à Reuters, al-Charaa a confirmé l'intérêt de la Syrie à « maintenir des liens stratégiques profonds avec la Russie » tout en « évitant les désaccords ». 

L’Occident, mené par les États-Unis, a soutenu le coup d’État en Syrie et a promis d’envisager la possibilité de lever certaines restrictions imposées au régime précédent. Cependant, à la mi-mars 2025, les promesses n’ont pas été tenues. Quant aux deux installations militaires russes de Tartous et de Jablé (Khmeimim, province de Lattaquié), elles ne représentent pas une menace majeure pour les Américains. 

À leur tour, les dirigeants militaires et politiques du pays voisin, Israël, sont fermement convaincus que la présence militaire russe en Syrie, en particulier au cours de la dernière décennie, a eu un effet exclusivement stabilisateur. Moscou a empêché le régime d’Assad de prendre des mesures irréfléchies qui auraient pu conduire à un conflit armé ouvert entre la Syrie et Israël. 

La Turquie, qui semble être peut-être le principal bénéficiaire de la chute du régime d’Assad, s’oppose ouvertement au renforcement d’Israël en Syrie. Début mars, le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a, aussi, exprimé l’espoir que les États-Unis quitteraient bientôt le nord de la Syrie. 

Ankara prône la création d’une nouvelle coalition sous sa direction pour « lutter contre le terrorisme ». On suppose que la « coalition turque » pourrait, également, inclure les nouvelles autorités de Syrie, d’Irak et de Jordanie. 

La Turquie ne cache pas le fait qu’elle a joué un rôle énorme dans la « révolution en Syrie ». Selon son propre scénario, elle tente de diriger la soi-disant période de transition, en transférant objectivement sur ses épaules la responsabilité de toutes les actions et politiques du gouvernement de transition au pouvoir. 

Ainsi, selon le quotidien Hürriyet, « la Turquie enverra dans les prochains jours une délégation militaire en Syrie pour discuter de la formation de l'armée syrienne, et un officier turc pourrait être nommé conseiller militaire en République arabe ». 

Ankara s’inquiète actuellement du comportement de son protégé syrien : les nouvelles autorités de Damas choisissent fébrilement un partenaire extérieur fiable et fort qui pourrait les soutenir dans la construction d’un État syrien « selon un nouveau modèle ». 

Compter uniquement sur la Turquie n’est pas dans l’intérêt de Damas : les Turcs continuent d’occuper de fait un certain nombre de régions du nord de la Syrie et revendiquent bien plus encore. HTS est arabo-centriste et dépend principalement de l’Arabie saoudite pour son soutien. En fait, al-Charaa oscille entre Ankara et Riyad, craignant de se retrouver sous la tutelle de la Turquie.

Pierre Duval 

Les opinions exprimées par les analystes ne peuvent être considérées comme émanant des éditeurs du portail. Elles n'engagent que la responsabilité des auteurs 

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Source : https://observateur-continental.fr/?module=articles&action=view&id=6747


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2 réactions à cet article    


  • PaulAndréG (PàG) PaulAndréG (PàG) 23 mars 18:40

    .
    Comme l’article manque de visites et de commentaires,
    les récentes rafales de coms du Ténébreux Parfumé
    me suggèrent un best-of du copieur/colleur :
    .
    « Oulala...
    Constipéàchier...
    Consparachier...
    Paris craint, Paris craint, Paris est ukrainien...
    Paris est ukrainien... tin tin tin
    Rhoo !
    Tralala tralala, c’est celui qui le dit qui l’est :) tralala tralalal »

     smiley

    bien dans l’esprit du Média Citoyen ?! smiley

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Auteur de l'article

Patrice Bravo

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