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Accueil du site > Tribune Libre > Le choix des mots n’est jamais anodin : une responsabilité (...)

Le choix des mots n’est jamais anodin : une responsabilité mémorielle

Après la lecture de cet éditorial, j’ai souhaité rédiger un texte pour exposer mon opinion. Mon intention est de contribuer à une réflexion factuelle et constructive sur la mémoire collective, tout en respectant les sensibilités inhérentes à de tels sujets. Dans cet esprit, je partage ici quelques idées clés.

Reconnaissance de la souffrance humaine :
Dans toute analyse, il est essentiel de reconnaître la réalité des souffrances humaines. Le conflit à Gaza a causé des pertes tragiques parmi la population civile palestinienne, avec des familles brisées et des vies détruites. Cette souffrance mérite une reconnaissance sincère, sans laquelle aucun dialogue constructif ou processus de paix ne peut émerger.

Il est impératif de rester fidèle aux principes de Justice et de rigueur dans l’établissement des faits. Les enquêtes internationales en cours, menées par des organes comme l’ONU et des ONG indépendantes, permettront de déterminer si des crimes de guerre ont été commis. La quête de Justice ne doit pas être compromise par des jugements hâtifs ou des amalgames historiques inappropriés.

La souffrance d'autrui : un appel à la responsabilité mémorielle
La souffrance d’autrui me touche profondément, quelles que soient ses formes, et toutes les souffrances méritent notre attention sans hiérarchisation. Vouloir établir une comparaison ou une "compétition victimaire" constitue à la fois un outrage à la dignité humaine et une profanation des vies anéanties et réduites en cendres par la "guerre génocide" du IIIe Reich. Chaque tragédie historique porte une unicité irréductible qu’il nous revient de préserver avec rigueur et respect.

Comme l’a dit Errico Malatesta :
"Le respect de l'homme, le sentiment de solidarité et d'amour pour les autres, voilà ce qui fait la base de toute vie sociale digne de ce nom."
Toute instrumentalisation ou banalisation des mémoires historiques trahit ces valeurs fondamentales. La reconnaissance de la singularité des souffrances humaines doit guider notre engagement collectif pour que la dignité et la justice restent au cœur de nos réflexions et actions.

Une réflexion sur la culpabilité historique :
Dans le film Welcome in Vienna d'Axel Corti, un personnage exprime une vérité poignante :
« Ils ne nous pardonneront jamais le mal qu’ils nous ont fait. »
Cette phrase résonne avec l’histoire tragique où la victime, bien qu’elle puisse être glorifiée, devient parfois un rappel constant de la culpabilité collective. Cette dynamique peut engendrer un rejet, voire une diabolisation, car elle confronte chacun à une responsabilité que l’on préfère oublier. Comme l’a exploré Paul Ricœur, la mémoire collective implique une tension entre le devoir de se souvenir et le désir d’oublier, souvent renforcée par la dissonance cognitive.

Cette culpabilité, loin de favoriser la réconciliation, a fréquemment exacerbé les divisions. Elle pose une question centrale : comment préserver la mémoire collective tout en évitant les mécanismes de rejet qui isolent davantage les victimes ? Une réflexion profonde sur la manière dont nous abordons l’histoire et ses enseignements reste plus que jamais nécessaire.

Le choix des mots n'est jamais anodin : une responsabilité mémorielle

Le choix des mots n'est jamais anodin, particulièrement lorsqu'il s'agit d'évoquer les pages les plus sombres de notre Histoire. Le titre choisi par Le Courrier, "D'Auschwitz à Gaza, plus jamais ça !", publié le 27 janvier 2025 pour le 80e anniversaire de la libération d'Auschwitz, illustre de manière dramatique la façon dont un raccourci éditorial peut porter atteinte à la mémoire collective et dénaturer la compréhension de l'Histoire.
Cette formulation, qui prétend établir un fil conducteur entre deux événements historiques distincts, soulève mon indignation, légitime, qui va bien au-delà d'une simple controverse journalistique. Elle nous confronte à des questions fondamentales sur notre rapport à l'Histoire, à la mémoire et à notre responsabilité collective dans leur transmission.

La banalisation de l'indicible : une faute morale et historique
La singularité de la Shoah : un événement hors de l’histoire
La Shoah représente dans l'histoire de l'humanité un événement dont la singularité ne peut être
remise en cause. Ce génocide, mis en œuvre par le régime nazi entre 1941 et 1945, se distingue par son caractère systématique et son ampleur sans précédent. L'extermination, la destruction, de six millions de Juifs d'Europe fut le résultat d'une machinerie étatique moderne, mobilisant les
ressources administratives, technologiques et industrielles d'un État au service d'un projet
d'annihilation totale.
Le sociologue Zygmunt Bauman, dans "Modernité et Holocauste", souligne que ce génocide est une expression perverse de la rationalité moderne : il s'appuyait sur une organisation bureaucratique froide et déshumanisante. Auschwitz, symbole universel de cette entreprise d'extermination, incarne la rationalisation du meurtre de masse. Ce « centre de mise à mort », emblématique de la Shoah, révèle une alliance mortifère entre technologie moderne, idéologie raciale et rationalité administrative.
Contrairement aux conflits contemporains, la Shoah fut un génocide entièrement administré et
planifié, mobilisant les ressources étatiques et technologiques dans une logique de destruction totale et irréversible. L’administration nazie utilisait des fiches de recensement pour organiser
l’extermination, transformant des processus bureaucratiques en outils de mort.
La notion de Volksgemeinschaft, ou "communauté raciale pure", est au cœur de la vision du monde nazie (Weltanschauung). Elle justifie l’exclusion, puis l'extermination systématique, des populations jugées "impures". Cette logique, fondée sur une vision millénariste et racialiste de l’histoire, aboutit à la Shoah comme finalité ultime du projet nazi, un projet ancré dans une rationalisation industrielle qui ne trouve aucun équivalent dans les conflits contemporains.
De plus, le terme "génocide", tel que défini par la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide (1948), est précis : il désigne des actes commis dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux. L’appliquer de manière erronée, comme dans le cas de Gaza, affaiblit les efforts de justice internationale et banalise le concept même de génocide.

Les risques de la comparaison historique
Comme le soulignait le philosophe Vladimir Jankélévitch, la Shoah appartient à ces événements qui créent une rupture absolue dans notre conception de l'histoire et de l'humanité. Vouloir établir un parallèle entre cet événement unique et tout autre conflit contemporain, aussi violent soit-il,
constitue une erreur intellectuelle majeure et une offense à la mémoire des victimes. La comparaison avec Gaza risque de réduire la Shoah à un événement parmi d'autres, effaçant ainsi sa spécificité historique et morale.
Le génocide au Cambodge sous Pol Pot ou le génocide rwandais illustrent que chaque tragédie porte des causes et des caractéristiques uniques, qui doivent être analysées dans leurs propres contextes, sans recours à des parallèles simplistes. Ces exemples montrent que même dans des contextes de violence extrême, la singularité de chaque événement est respectée pour préserver leur mémoire.

La perversion d'un message universel
Le détournement de "Plus jamais ça"
L'expression "Plus jamais ça" est née dans les cendres d'Auschwitz comme un cri d'alarme et un
engagement solennel de l'Humanité. Cette formule porte en elle une double dimension : elle est à la fois un appel universel à la vigilance contre toute forme de déshumanisation et un engagement
spécifique à combattre l'antisémitisme. En l'associant de manière simpliste à un conflit contemporain, on dénature sa portée historique et morale.
L’expression "Plus jamais ça" doit être maniée avec une grande précaution. Sa banalisation par des raccourcis éditoriaux pourrait affaiblir sa portée morale et son rôle préventif en diluant son message original. Cette expression, conçue pour prévenir les génocides, ne peut être utilisée à tort et à travers sans compromettre son impact.
Le philosophe Theodor Adorno, dans ses "Notes sur la littérature", nous mettait en garde contre la tentation de banaliser l'exceptionnalité de la Shoah tout en soulignant la nécessité d'en tirer des enseignements universels. Cet équilibre délicat est rompu par le titre du journal "Le Courrier", qui tombe dans le piège d'une comparaison historique non seulement inappropriée mais potentiellement dangereuse.

Les dangers d'une instrumentalisation idéologique
Relativisation et antisémitisme moderne
L'amalgame opéré par ce titre s'inscrit dans une tendance préoccupante à l'instrumentalisation de la mémoire de la Shoah. Cette pratique, que l'historien Pierre Vidal-Naquet qualifiait d'"assassinat de la mémoire", peut servir diverses causes idéologiques tout en portant atteinte à la compréhension historique. La "nazification" d’Israël, évoquée par l'Historien Georges Bensoussan, constitue l'une des expressions les plus pernicieuses de l'antisémitisme contemporain.
Utiliser la mémoire historique pour défendre des agendas politiques spécifiques, comme dans
l’éditorial de "Le Courrier", ne rend pas justice à la singularité des tragédies qu’elle évoque. Cela affaiblit non seulement la portée de la mémoire de la Shoah, mais alimente également des discours polarisants qui brouillent les repères historiques. Cette démarche, comme le souligne Vidal-Naquet, peut aboutir à une déformation grave de l’histoire et de sa signification pour les générations futures.

La responsabilité des médias en question
L’exigence de rigueur historique
Le choix de ce titre pose la question cruciale de la responsabilité des médias dans le traitement de sujets historiques sensibles. Le journalisme, dans sa mission d'information, ne peut s'affranchir d'une exigence de rigueur historique et d'une éthique de la mémoire. Paul Ricœur, dans La mémoire, l’histoire, l’oubli, insiste sur la différence entre une mémoire respectueuse des faits et une instrumentalisation de l’histoire à des fins idéologiques ou sensationnalistes. Cette distinction est ici gravement mise à mal. Des médias comme le New York Times ont consacré des enquêtes approfondies sur le conflit israélo-palestinien en mettant en contexte les enjeux politiques et humanitaires sans recours à des comparaisons déplacées. Ces exemples montrent qu’une approche rigoureuse est non seulement possible, mais nécessaire pour maintenir l’intégrité journalistique.
Les conséquences sociales
Des travaux en psychologie sociale, comme ceux de Serge Moscovici, montrent que les médias jouent un rôle central dans la construction des représentations collectives. Un titre tel que « D’Auschwitz à Gaza » peut renforcer des biais cognitifs en simplifiant des conflits complexes et en alimentant les clivages idéologiques. Ce choix éditorial contribue à brouiller les repères moraux et historiques nécessaires à une analyse nuancée.
Le choix éditorial de titres comme "D'Auschwitz à Gaza" active des biais cognitifs puissants,
notamment le biais de confirmation, qui pousse le public à voir des liens artificiels entre des
événements distincts, renforçant ainsi des idées préconçues ou idéologiques.

Vers une éthique de la mémoire
Respecter la singularité des événements
Face à la multiplication des conflits et des violences dans le monde contemporain, la tentation est
grande de rechercher des parallèles historiques. Cependant, chaque événement historique possède sa singularité et mérite d'être analysé dans son contexte propre. Le conflit israélo-palestinien, avec sa complexité historique et géopolitique, exige des analyses nuancées qui prennent en compte les responsabilités de toutes les parties impliquées. Le réduire à une comparaison avec Auschwitz ne contribue ni à la paix, ni à la compréhension.
L’éducation et les musées mémoriels jouent un rôle crucial dans la transmission de l’histoire de la
Shoah. Les simplifications médiatiques compromettent cet effort en brouillant les repères nécessaires pour comprendre la gravité et la singularité des événements historiques.

Lutter contre les amalgames
Le psychanalyste Bruno Bettelheim, lui-même rescapé des camps, avertissait dans Survivre des
dangers de la simplification lorsqu’on parle de traumatismes collectifs. Comparer Auschwitz à Gaza revient à diluer la mémoire des victimes et à minimiser l’impact psychologique unique que la Shoah a laissé sur des générations entières.
Le conflit israélo-palestinien, avec sa complexité historique et géopolitique, exige des analyses
nuancées qui prennent en compte les responsabilités de toutes les parties impliquées. Le réduire à une comparaison avec Auschwitz ne contribue ni à la paix, ni à la compréhension.

Conclusion
Le titre choisi par "Le Courrier" représente plus qu'une simple erreur éditoriale : il symbolise les dérives possibles d'un journalisme qui sacrifie la rigueur Historique sur l'autel du sensationnalisme. Face aux défis du monde contemporain, les médias ont une responsabilité majeure : celle de s'engager dans une représentation équilibrée des faits, tout en évitant les raccourcis qui trahissent l'Histoire.
Préserver la mémoire de la Shoah est un impératif moral universel qui exige une vigilance constante contre toute banalisation. Seule une telle approche peut garantir que ces tragédies ne sombreront pas dans l'oubli et que les leçons de l'Histoire continueront d'éclairer notre chemin.

 


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9 réactions à cet article    


  • mursili mursili 18 février 16:31

    Baratin ou radotage, ou les deux mon capitaine ?

    En tout cas le génocide commis par Israël à Gaza ne sera pas oublié, soyez-en sûr. 


    • Seth 18 février 18:38

      @mursili

      J’ai commencé, je n’ai pas pu finir.


    • Bertrand Lescribe 18 février 21:03

      @mursili 

      Cher·e Internaute,

      Votre réaction, bien que vive, appelle une réponse fondée sur des faits et une éthique de la précision.

      1. Sur le « baratin ou radotage » :
        Si mon message vous a paru long, c’est que la complexité historique et juridique du conflit israélo-palestinien exige des nuances. Réduire ce débat à des slogans (« génocide ») ou à de l’ironie (« mon capitaine ») ne sert ni la cause palestinienne, ni la mémoire des victimes de génocides avérés.

      2. Sur l’accusation de « génocide » :
        Utiliser ce terme pour décrire les actions d’Israël à Gaza est juridiquement infondé et moralement problématique. La CPI, l’ONU et les ONG dénoncent des crimes de guerre ou crimes contre l’humanité possibles, mais aucun tribunal ne parle de génocide. Confondre ces notions affaiblit la lutte contre les véritables génocides (Rohingyas, Ouïghours) et banalise la souffrance de leurs victimes.

      3. Sur la mémoire et l’oubli :
        Personne ne nie les souffrances des Palestiniens à Gaza : pertes civiles, blocus, destructions. Mais qualifier cela de « génocide » revient à instrumentaliser une tragédie pour en occulter une autre (la Shoah). La mémoire exige de la rigueur, pas de la surenchère.

      4. Pour un dialogue constructif :
        Plutôt que de clore le débat par des anathèmes, engageons-nous sur des faits :

      • Le droit international condamne la colonisation israélienne en Cisjordanie.

      • Le Hamas est accusé de crimes de guerre pour ses roquettes visant des civils israéliens.

      • La paix passe par la reconnaissance mutuelle, pas par la diabolisation.

      En espérant que ces clarifications nourrissent une réflexion plus sereine,

      Cordialement,


    • mursili mursili 19 février 00:23

      @Bertrand Lescribe

      Amnesty International explique bien mieux que je ne saurais le faire pourquoi ce qu’Israël a fait à Gaza est bien un génocide :

      Oui, c’est un génocide
      https://www.youtube.com/watch?v=juB1kJp7-Ck&t=77s
      https://youtu.be/_RKVNabWPXM

      Je n’ai aucune intention de vous convaincre. J’ai bien compris que pour vous « Plus jamais ça ! » cela ne veut rien dire d’autre que « plus jamais de génocide dont des juifs seraient des victimes ». Les autres génocides peuvent continuer sans que cela nous dérange.

      Plutôt que lire votre laborieux morceau d’enfumage et de hasbara, je préfère écouter Stephen Kapos, survivant juif d’Auschwitz, qui trouve encore la force et le courage de dire en peu de mots tout ce qu’il faut dire sur le génocide de Gaza :
      https://youtu.be/Posmzxqx4HA


    • Durand Durand 19 février 08:21

      @mursili

      Merci pour votre commentaire et pour la vidéo…

      Comme entre le bien et le mal, un monde sépare la famille Montefiore, d’origine sepharade et mettant en pratique la Torah et la famille Rothschild, Khazare ashkénaze talmudiste, avec laquelle elle s’est pourtant plusieurs fois croisée, sans jamais dévier de la Torah…, une Montefiori s’étant même convertie au christianisme, en Belgique de mémoire…

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Mo%C3%AFse_Montefiore

      C’est à ce judaisme apaisé et apaisant, pour le coup, que me font penser les intervenants de votre vidéo. On gagne à les connaître, on s’enrichit à les comprendre,… comme ils nous manquent quand on les fait taire.

      ..


    • Durand Durand 18 février 20:29

      Meme si à l’époque ça permettait de blanchir quelques consciences, on n’aurait jamais dû donner une terre habitée à des extrémistes sionistes à qui on venait d’infliger la meilleure raison d’y faire n’importe quoi. Et aujourd’hui on parle de génocide… Du coup, c’est un peu NOTRE génocide… !

      ..


      • Bertrand Lescribe 18 février 20:57

        @Durand 

        Cher·e Internaute,

        Votre commentaire soulève des questions cruciales sur la mémoire, la responsabilité et les mots. Permettez-moi d’y répondre en croisant les disciplines pour nourrir le débat.

        1. Sur la création d’Israël et le sionisme :
          La création d’Israël en 1948 fut une réponse complexe à l’antisémitisme millénaire et à la Shoah, mais aussi le fruit de décisions internationales (ONU) et de revendications légitimes. Qualifier tous les sionistes d’« extrémistes » revient à ignorer la pluralité de ce mouvement, qui incluait des pacifistes et des intellectuels. La critique des politiques israéliennes actuelles est légitime, mais doit éviter les généralisations anachroniques.

        2. Sur le terme « génocide » :
          La Convention de 1948 définit le génocide par l’intention d’exterminer un groupe. Si la souffrance à Gaza est réelle et condamnable, son instrumentalisation sémantique nuit à la mémoire des victimes de la Shoah et des génocides reconnus (Rwanda, Arménie). Privilégions des termes précis (« crimes de guerre », « crise humanitaire ») pour décrire des réalités distinctes.

        3. Sur « NOTRE génocide » :
          La responsabilité collective doit être pensée avec nuance. L’Occident porte une part d’héritage colonial, mais réduire le conflit israélo-palestinien à une faute « occidentale » occulte les responsabilités multiples (acteurs locaux, régimes arabes, etc.). La paix exige de reconnaître toutes les souffrances sans les hiérarchiser.

        4. Contre les amalgames :
          Comparer Gaza à Auschwitz, comme le fait le titre critiqué, banalise l’indicible. De même, attribuer la violence actuelle à une « faute originelle » de 1948 simplifie un siècle d’histoire. Encourageons plutôt un dialogue fondé sur des faits vérifiés, une mémoire respectueuse et une éthique de la complexité.

        En espérant que ces pistes contribuent à une réflexion apaisée,

        Cordialement,


      • Durand Durand 19 février 06:20

        @Bertrand Lescribe

        Recopier votre article n’est pas un argument.

        Je vous laisse donc vous apaiser, puisque c’est votre souhait, en évoquant des contradiction que je ne soulève pas, des confusions qui ne sont pas les miennes et notamment entre la Shoah et le génocide en cours à Gaza et en cis-Jordanie.

        Les victimes d’hier ne sont pas les bourreaux d’aujourd’hui. Les sionistes révisionnistes qui ont pris le pouvoir pour fonder Israël en Palestine ne sortaient pas des camps : ils faisaient de la politique à Londres, à Rome, à Washington, à Varsovie, à Paris et même à Berlin !… Le sionisme révisionniste portait haut le fascisme qui les aveuglait, comme les Aryens d’Europe et d’Amérique le nazisme décomplexé.

        https://fr.wikipedia.org/wiki/Sionisme_r%C3%A9visionniste

        https://fr.wikipedia.org/wiki/Betar

        https://orientxxi.info/magazine/smotrich-et-zemmour-derniers-avatars-du-fascisme-juif-ne-avec-mussolini,6320

        https://journals.openedition.org/bcrfj/136

        ..

        https://shs.cairn.info/revue-d-histoire-de-la-shoah-2005-1-page-67?lang=fr

        « Qui plus est, il [Jabotinsky] pensait même – c’est du moins ainsi qu’il s’exprima en public – que la tourmente antisémite qui traversait l’Europe dans son ensemble serait « salutaire » en ce qu’elle ferait de la question juive un « problème de politique internationale active ». Elle mettrait à l’ordre du jour la nécessité impérieuse d’une émigration en masse des Juifs d’Europe de l’Est, apportant ainsi une contribution à la question sioniste : le mouvement sioniste, sous la direction des révisionnistes, pourrait désormais déclencher une attaque politique dans le monde entier et « dans ce but, aucun moment ne serait plus souhaitable que le nôtre [78] ». Jabotinsky était d’avis que la politique sioniste ne devait pas seulement résoudre « la catastrophe des Juifs d’Allemagne », et ne devait pas se focaliser sur elle (ou même la prendre en considération à un moment où elle menait un combat contre l’Allemagne nazie), mais faire de cette catastrophe un levier pour résoudre la tragédie juive en général ; c’est-à-dire, un levier pour la constitution d’un État juif sur les deux rives du Jourdain, condition d’une grande émigration juive d’Europe. Après le déclenchement de la guerre également, il crut que le « séisme » servirait de levier à son grand projet sioniste, puisqu’il déterminerait le monde à soutenir la grande « sortie d’Europe » des Juifs. »

        ..


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