Le djihadisme est de retour en Allemagne
La politique migratoire du gouvernement allemand est devenue le sujet le plus discuté dans le pays. Le résultat de ce dimanche lors des élections de Thuringe et de Saxe s’est traduit par le choix des électeurs allemands de tourner la page de la politique migratoire en avalisant la victoire de l’AfD.
Le dimanche 1er septembre, le représentant de l'Union chrétienne-sociale bavaroise (CSU), Alexander Dorbrindt, a exigé dans un entretien que le prochain lot de migrants criminels doit être expulsé d'Allemagne dès la semaine prochaine. Dans le contexte de l’augmentation des cas d’attaques au couteau contre des citoyens dans le pays, des appels se font entendre pour changer radicalement la politique migratoire. Les responsables politiques des partis politiques établis s’inquiètent d’entendre la CDU utiliser – maintenant – des éléments de rhétorique de l’AfD.
Après le meurtre de trois personnes dans une attaque au couteau lors du Festival de la diversité à Solingen, en Allemagne de l'Ouest, fin août, un Syrien de 26 ans s'est rendu à la police. Plus tard, l'organisation « État islamique », a revendiqué ce crime. « L'auteur de l'attaque contre un rassemblement de chrétiens dans la ville de Solingen est un soldat » de l'Etat islamique, a affirmé, selon France Info, le groupe djihadiste dans un communiqué diffusé par son organe de propagande Amaq. Le groupe terroriste explique qu'il a agi « pour venger les musulmans de Palestine et de partout ailleurs ».
Ensuite, dans d’autres villes d’Allemagne, il y a eu au moins deux autres tentatives d’attaques au couteau de la part de migrants sur des passants. Mais, les assaillants ont été rapidement tués par la police.
À la suite de ces événements, 28 réfugiés afghans accusés en Allemagne de crimes graves tels que des mutilations graves et des viols ont été expulsés vers l'Afghanistan. Chaque expulsé a reçu 1000 euros en argent de poche avant le vol. Une telle charité de la part de la ministre de l’Intérieur, Nancy Faeser, qui appartient au SPD a suscité de nombreuses réactions négatives dans la presse et sur les réseaux sociaux.
Les islamistes infiltrent par des emplois les zones ciblées. Concernant la préparation d’un attentat au concert de Taylor Swift à Vienne en août dernier (trois concerts ont été annulés en raison de la menace terroriste), les enquêteurs autrichiens ont obtenu de nouvelles informations sur l'attaque terroriste planifiée en ciblant cinq employés du concert. Ils devaient travailler dans les installations et dans la zone de restauration lors des concerts de Taylor Swift. Parmi les trois jeunes hommes arrêtés, deux auraient prévu d'utiliser des explosifs et des couteaux pour provoquer un bain de sang parmi les spectateurs qui attendaient devant le stade, continue BR24. Deux hommes avaient prêté allégeance à la milice terroriste État islamique. Également, lors du Championnat d'Europe de football 2024, un islamiste présumé voulait devenir agent de sécurité.
Les démocraties libérales menacées par le terrorisme islamique et l’extrême droite. Selon le chercheur en terrorisme, Peter Neumann, qui s’est exprimé dans un entretien à BR24, « les débuts de la radicalisation sont souvent initiés par les algorithmes de plateformes comme TikTok et Instagram ». Il plaide, pour plus de surveillance sur les réseaux sociaux, mais aussi pour l’interdiction de certaines plateformes sur le Net car c’est, selon lui, « ici qu’interviennent les réseaux sociaux, où les attaquants puisent souvent leurs idées ». Peter Neumann a analysé la montée des menaces terroristes avec la montée de l’AfD.
Dans un entretien de 2023 à Sonntagsblatt, il souligne : « Les extrémistes islamistes sont certainement les plus dangereux actuellement – et le resteront probablement encore un certain temps. Mais d’une manière générale, je pense qu’il est problématique d’opposer l’islamisme et l’extrémisme de droite. D’un point de vue stratégique, ce sont les deux plus grandes menaces pour la démocratie libérale – parfois l’une est plus forte, parfois l’autre. En tant que démocraties libérales, nous devons nous positionner de manière à pouvoir faire face à ces deux dangers en même temps ».
Il rappelle que la crise [import] des réfugiés, Covid-19, la crise de l'inflation, la crise énergétique, le conflit en Ukraine et la guerre au Moyen-Orient avec Israël ont exacerbé les deux groupes. « Les gens sont déstabilisés et ont l’impression que les politiciens ne semblent pas capables d’agir sur les questions clés. Au cours des 200 dernières années, les radicaux de droite et les extrémistes de droite sont devenus particulièrement forts dans de telles situations d’incertitude », analyse-t-il. Le média NiUS – dénonçant la décision d’Angela Merkel d’avoir ouvert les frontiètes en 2015 – avertit : « Les terroristes affluent en Europe avec la vague de réfugiés ». « Les autorités craignaient que les djihadistes n’utilisent des milliers de passeports vierges capturés par l’EI en Syrie, en Irak et en Libye pour faire entrer clandestinement en Europe des assassins déguisés en réfugiés », poursuit le média germanophone.
Comme en France, le développement d’un séparatisme islamiste dans les territoires s’est accéléré au cours des vingt dernières années. Le sociologue Ruud Koopmans, un des experts en matière de migration les plus respectés en Europe, met en garde depuis longtemps : l’augmentation de la criminalité, des crimes sexuels et des attaques au couteau sont les conséquences directes d’une politique d’asile mal orientée.
Le ministère allemand de l’Intérieur rappelle : « L'islamisme est une forme d'extrémisme. En citant l’Islam, il vise à abolir l’ordre fondamental libéral et démocratique de la République fédérale d’Allemagne et repose sur la conviction que l’Islam doit être la base de la vie sociale et de l’ordre politique. L’islamisme postule l’existence d’un ordre divin et universel qui se situe au-dessus des règles et des lois sociales créées par l’homme. Cela signifie que les islamistes sont particulièrement en contradiction avec les principes de souveraineté populaire, de séparation de l’État et de la religion, de liberté d’expression et d’égalité générale inscrits dans la Loi fondamentale ». Les autorités sont inquiètes car « l’antisémitisme est également un élément idéologique clé de l’islamisme ».
Le processus de recrutement et de radicalisation pour les terroristes islamistes se déroule généralement sur une période longue et en plusieurs étapes. Internet joue un rôle central à cet égard : « Les messages professionnels et spécifiquement culturels de l’EI sont largement diffusés via Internet et les médias sociaux, en particulier auprès des jeunes », note le Journal pour la psychologie. « Cela se fait de manière très différente, lors du recrutement de codétenus en prison ou lors du recrutement de citoyens musulmans allemands issus de l’immigration. S’il existe déjà une confession musulmane, le recrutement se fait souvent via les communautés, les mosquées, les imams ou les prédicateurs. Les personnes de contacts avec des personnes du même âge à l’école, auprès des collègues de travail ou lors de loisirs, jouent un rôle important dans le recrutement. Dans des cas plus rares, le recrutement se fait par hasard auprès d’une personne qui fait office de modèle et a déjà rejoint un groupe islamiste (par exemple un coach sportif) », continue le média spécialisé en psychologie. « Cela montre que les parcours d’entrée et de recrutement sont très hétérogènes. Après l’entrée initiale, selon les analyses de l’expert Douna Bouzar (2016), le recrutement et la radicalisation se déroulent généralement en quatre étapes : Isolement du milieu familial et social ; Éradication de l'individualité ; Attachement à l’idéologie radicale ; Déshumanisation », avertit le Journal pour la psychologie.
Les experts viennent à la conclusion qu'aujourd'hui, grâce aux réseaux sociaux, il existe des possibilités pratiquement illimitées pour la diffusion de toutes les idées, y compris les plus radicales. Ils reconnaissent pratiquement l’impossibilité de surveiller tous les messages concernés. Et, cela conduit à la création d’une société presque parallèle dans les pays européens. À plusieurs reprises, des manifestations d’islamistes appelant à l’instauration d’un califat ont fait scandale en Allemagne.
« Les sevices de sécurité allemands observent une activité accrue des organisations islamistes, et elle essaie de plus en plus de recruter des jeunes en ligne », a averti la ZDF en avril dernier. La majorité des menaces islamistes ont un passé pertinent : des centaines de personnes ont rejoint la milice terroriste « État islamique » en Syrie ou en Irak et ont été condamnées à de longues peines de prison en Allemagne.
C’est le processus de déshumanisation qui doit être pointé du doigt dans les civilisations européennes. Il a eu lieu durant les mesures prises pendant la Covid-19 et il se construit sur la crise sociale et économique en poussant la population dans la pauvreté et/ou dans l’insécurité. Les responsables politiques actuels en Europe portent la responsabilité de ce processus de déshumanisation : soutenir le conflit en Ukraine, soutenir Israël dans sa guerre en Palestine, et par le soutien à l’importation de migrants en masse en Europe.
Pierre Duval
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