Le droit du travail, plus on en parle moins on en a
S'il est possible à un non spécialiste de parler du travail (alors qu’une quasi hystérie collective semble s'être emparée du pays et qu'un million d' « experts » a signé une pétition sur Internet) il serait peut-être intéressant de se poser quelques minutes et de réfléchir à ce qu'est devenu aujourd'hui le travail en France, intégrer que ce travail en 2016 n'est nécessairement plus le même qu'en 1960 ou qu’en 1848 et que l'intelligence des hommes (depuis des millénaires) a consisté à s'adapter à leur environnement (climatique, social ou économique).
Première "vérité" : le code du travail n'est pas le code de tous les travailleurs, ceux qui sont indépendants ou fonctionnaires ne dépendent pas du code du travail (qu'on devrait donc appeler Code des travailleurs salariés du secteur privé).
Si l’on veut une véritable justice sociale en France il faudrait abolir les statuts dérogatoires au droit du travail et commencer par celui de la fonction publique.
Un seul statut professionnel avec les mêmes droits et devoirs pour tous ceux en âge de travailler devrait satisfaire ce besoin d'égalité qui parcoure notre pays.
Seconde « vérité » : Le droit du travail va bien au-delà du code du travail il s’agit d’un écosystème qui depuis l’école jusqu’à la fin de la vie devrait favoriser l’activité de production plutôt que celle de consommation (y compris de vacances ou de loisirs formatés).
Depuis les années 70 le travail a malheureusement perdu une grande partie de sa valeur dans notre pays. Non pas que nombre de Français ne travaillent pas courageusement aujourd’hui mais qu’à force de lois et règlementations encadrant, limitant ou contraignant le travail (sa durée, sa réalisation, ses possibilités) le travail est devenu tout à la fois contraint, précaire et difficile à déployer (prétendre que les 35 h permettent de mieux organiser l’activité est une hérésie).
Les Français vont donc devoir opérer un choix clair entre loisirs et travail, comprendre qu’à force de le réduire et de le règlementer dans tous ses aspects (les chambres d'allaitement que doit mettre à disposition encore aujourd'hui l'employeur !) il a peut-être perdu de sa force, de sa légitimité et parfois même de son intérêt (les Français seraient les travailleurs les plus démotivés du monde).
Le travail est devenu problématique, une sorte d’option dans notre pays : « je travaille si je veux, quand je veux et si toutes les conditions sont remplies ».
Les Français hésitent aujourd’hui face au travail. Ils ont majoritairement conscience que sans travail ils ne pourraient pas vivre (car quand on ne travaille pas soi-même ce sont d’autres qui travaillent pour soi, y compris des petites mains exploitées à l’autre bout du monde) mais ils ont cru aussi que moins ils travailleraient plus ils pourraient se réaliser.
Troisième « vérité » : le travail est devenu fragile et fugace aujourd’hui. Dans une planète surpeuplée (1 milliard d’habitants en 1800, de 8 à 10 milliards en 2050) il n’y aura sans doute pas de travail pour tout le monde à l’avenir (20 % des humains pourraient travailler selon certaines études).
La concurrence est donc devenue exacerbée entre régimes sociaux, entreprises, économies et individus. Non seulement la planète est totalement ouverte mais grâce aux télécommunications elle est devenue un village planétaire où les écarts (de productivité), les pratiques, les connaissances sont également accessibles à tous (et le travail c’est d’abord de la connaissance aujourd’hui).
Si notre pays donne plus de droits à ses travailleurs il n'a strictement aucune chance de vendre ses produits ou ses services et tendrait vers une économie fermée (impossible aujourd'hui)
Les pays et les terriens qui ne s’accrocheront pas à l’activité, qui ne se battront pas pour produire, commercer, échanger, ces pays seront sans doute marginalisés et leur population tenue à l’écart du travail.
« au malheur d’être exploité pourrait succéder le malheur pire encore de ne plus être exploitable » Pascal Bruckner, La tyrannie de la pénitence
Le code du travail, un débat pour le XIX ème siècle
Plutôt que de s’accrocher à de vieilles lunes qui tiennent du gardiennage de musée (des traditions du XIX ème siècle industriel), plutôt que se battre sur les écriture sacrées (le code du travail étant les évangiles pour certains) il serait sans doute pertinent de réfléchir à notre avenir collectif loin des slogans faciles pour ex-enfants gâtés des 30 glorieuses.
Les exemples de la Corée du Nord, du Venezuela ou de Cuba prouvent tous les jours que les utopies socialisantes ne peuvent plus rien apporter aux peuples du monde.
En 1960 sous Mao, en Chine communiste, l’espérance de vie culminait à 45 ans, aujourd’hui sous un régime économique ultra-libéral les chinois (qui sont passés de 600 millions à 1,5 milliard) peuvent espérer vivre jusqu’à 77 ans en moyenne.
30 années d’espérance de vie gagnée depuis la fin de l’économie socialiste et planifiée, n’est-ce pas un progrès pour l’humanité ?
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