Le FMI selon DSK : F*** me I’m famous
Toutes les bourses ne connaissent pas la crise : Dominique Strauss-Kahn, bombardé président du FMI par son ami Nicolas Sarkozy, s’est laissé aller à quelques galipettes pas très appréciées de l’autre côté de l’Atlantique. Une affaire qui fait tache, comme dirait Clinton, même si Anne Sainclair, Mme Strauss-Kahn, assure avoir déjà pardonné.
Au pays de Sarah Palin, des rouges à lèvres et des pit-bull, on ne plaisante pas avec la bagatelle. S’il est expressément autorisé de descendre tout individu pénétrant dans votre résidence privé, il est fortement décommandé de se laisser guider par ses bourses, fussent-elles en crise, pour déflorer quelque secrétaire, stagiaire ou soubrette qui envahirait votre bureau. Au pays de Sarah Palin, qui est aussi celui de John McCain, si l’on conçoit qu’on puisse sans vergogne tester l’élasticité d’un homme noir accroché au pare-choc d’une voiture lancée à toute allure dans les routes du Sud profond, on ne peut une seconde ne serait-ce qu’envisager de comprendre qu’on puisse se laisser emporter par ces élans qui enivrent les hommes aussi sûrement que le brame secoue les biches, et qu’on ose ainsi tout pantalon baisser affirmer sa domination à coups de reins répétés. Au pays de Bush Jr et de Bush Sr, il est interdit de forniquer sans engagement mutuel, sous peine de poursuites judiciaires. Ainsi, pour une pipe sans nicotine, Bill Clinton frôla le renvoi, alors même que JFK, président éphémère autant qu’adoré, s’envoyait en l’air à longueur de journée, à s’en péter le dos. Mais DSK n’est pas JFK.
DSK pour les Américains n’est qu’un socialiste (horreur absolue chez l’Oncle Sam) français placé à la tête du FMI par son ami le président Sarkozy, le temps de se préparer à 2012. Et un socialiste français qui profite de sa situation pour déflorer une stagiaire, c’en est trop pour ces Ricains qui s’ils n’étaient pas là, eh bien, on serait tous en Germanie. Et un socialiste français qui par-dessus le marché, toutes bourses vides, use et abuse de son pouvoir pour permettre à sa victime consentante de quitter l’institution ses bourses pleines, ou d’obtenir un poste qu’elle ne méritait pas, c’en est deux fois trop ! Voilà donc le meilleur des socialistes français en pleine tourmente judiciaire autant que privée, rocambolesque autant qu’embarrassante. Au moins, ça distrait de la crise, financière autant qu’économique, qui secoue les bourses mondiales, cette fois-ci, tantôt pleines, tantôt vides, qui font le yoyo sans exciter grand monde.
Ici, en France, on commente, et on apprend que DSK n’en est pas à son « coup » d’essai. L’homme aurait la paupière tombante, mais pas le reste, et n’a pas surpris ses amis politiques par son jeu de jambes en l’air américain. Mais bien sûr, d’autres, toujours sûrs de leur supérieure morale, tentent quand même de donner des leçons, et l’on tombe alors, évidemment, dans le ridicule le moins bandant quand on lit, sous la plume de Didier Pourquery, de Libération, dans un édito ampoulé et bête : « Lorsque l’on occupe un poste d’une telle ampleur, on se doit d’être irréprochable sur tous les plans. » N’importe quoi évidemment : si l’on va par là, Mitterrand avec ses deux femmes, sa fille cachée est ses maîtresses sur écoute était à crucifier, Chirac n’en parlons pas et l’on ne dira rien du père de l’enfant de Rachida Dati qui doit bien se cacher quelque part au conseil des ministres… DSK n’a rien fait que du très banal, son côté FMI à lui : Fuck me I’m famous et, après tout, comment reprocher à un socialiste une certaine vigueur, alors même que l’on déplore à longueur d’analyses la mollesse, le manque d’ardeur, l’effroyable petitesse des futurs combattants du congrès de Reims, sans idées et sans forces, aussi excitants que la moustache de Bigard.
Il est en effet très peu probable qu’on ait à déplorer quelques histoires de fesses concernant Delanoë ou Martine Aubry, sainte Ségolène ou l’aigri Emmanuelli ! DSK bouge encore, pour rester courtois, et même sa femme ne s’en inquiète pas, bien au contraire. Elle passe l’éponge, une fois de plus, trop obnubilée par le futur rôle de première dame qui lui est promis en cas de succès de son mari volage, en 2012. Pas folle, Sainclair, elle va pas foutre en l’air un destin à la Carla pour une galipette dans un bureau new-yorkais. Elle a compris qu’il y a des priorités dans la vie, que la vertu peut embarrasser le pouvoir jusqu’à l’empêcher. Elle sait qu’un président, du FMI ou de France, se juge sur ce qu’il fait, pas sur ce qu’il est. Qu’il faut avaler, entre autres, bien des couleuvres pour trôner en politique. Qu’un abus de pouvoir n’est rien face à une ambition, et que de toute façon le FMI n’est qu’une étape pour DSK : un exil doré offert par Sarkozy en échange de services à rendre, peut-être.
Si tout va bien et vu les soutiens dont il dispose, DSK devrait sortir blanchi de cette histoire. Ne lui restera plus alors qu’à revenir aguicher les socialistes, user de son charme pour emporter l’investiture, et affronter enfin, en 2012, son ami Sarkozy, ou le père du bébé de Rachida Dati.
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