Le Fond monétaire international et la nouvelle dictature économique mondiale
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Le 2 avril 2009, à la fin de leur réunion, tous les membres du G20 se félicitaient d’entrer dans une « nouvelle ère de coopération internationale » et des milliers de journaux à travers le monde affichait à la une des titres comme « Un nouvel ordre mondial émerge après le G20 » ou « G20 : pour un nouvel ordre mondial« .
Ce même jour-là, le FMI avait aussi de quoi célébrer : l’institution venait d’obtenir plus de pouvoirs et plus d’argent. Le G20 a annoncé qu’il verserait au moins 750 milliards de plus dans les coffres du FMI et son directeur général Dominique Strauss-Kahn en était ravi : « la puissance de feu de 750 milliards de dollars est de la taille dont le monde a besoin ». (Source)
Le FMI a également obtenu la « permission » d’émettre des droits de tirage spéciaux (DTS), une monnaie de réserve internationale inventée par l’institution dans les années soixante qui consiste en un panier des devises actuelles les plus importantes. Son utilisation était resté relativement marginal jusqu’à aujourd’hui, mais ce ne sera plus le cas à l’avenir. La volonté du FMI d’utiliser de plus en plus les DTS au détriment du dollars américain dans le futur ouvre la porte à une monnaie mondiale. Dominique Strauss-Kahn a d’ailleurs déjà dit qu’une monnaie mondiale pourrait ressembler aux DTS actuels (video), mais avec quelques caractéristiques différentes.
À la fin de la réunion du G20 à Pittsburgh le 25 septembre 2009, les chefs d’états et leurs ministres des finances ont encore octroyé de nouveaux pouvoirs au FMI. Dans la déclaration des chefs d’états et gouvernements, ils ont demandé de réformer le mandat, la mission et la gouvernance du FMI. Au point numéro 20 de la déclaration, le G20 désigne le FMI comme LA grande banque centrale du monde. Il est écrit : « Le FMI doit jouer un rôle déterminant pour promouvoir la stabilité financière internationale et rééquilibrer la croissance. » Dans le même point on donne au FMI l’autorité de surveiller, encadrer, voire gérer la structure de l’économie mondiale jusqu’au niveau national. Au point 21, on demande de moderniser la gouvernance du FMI afin que la Chine, l’Inde et les autres pays émergents puissent injecter leur part de fonds : « La modernisation de la gouvernance du FMI est un élément essentiel de notre action pour améliorer la crédibilité, la légitimité et l’efficacité du FMI. »
Le FMI et les changements climatiques
Ensuite, trois mois plus tard, la Conférence des partis sur les changements climatiques a lieu à Copenhague (COP15) et les dirigeants arrivent à un accord. Cet accord contient l’élement essentiel du programme de l’ONU pour « lutter » contre les changements climatiques : le financement. On demande la création d’un fond vert pour les changements climatiques, mais on ne précise pas qui va gérer et contrôler ce fond. Selon un article de la BBC publié durant la conférence, « il s’agit certainement d’un jeu de gros pouvoirs [...]. Le fond représente beaucoup de milliards et celui qui le contrôlera sera très puissant dans l’ordre mondial », ce sont les mots d’un représentant européen qui prenait part à la conférence.
Le FMI est dans la course pour prendre contrôle de ce fond vert et propose en janvier 2010 sa propre version de ce fond pour le climat. Il propose de le financer en partie à l’ aide des DTS et trouve ainsi une autre excuse pour pouvoir utiliser cette embryon de monnaie mondiale. Au mois de mars 2010, le FMI annonce un plan concrêt pour garnir ce fond vert : 100 milliards par an jusqu’en 2020. Comment arriver à un tel montant ? Par la création et l’émission « d’obligations vertes très bien notées » et on nous dit que « pour mobiliser un montant de ressources de l’ordre de grandeur envisagé à Copenhague, il faudrait que le Fonds vert émette environ 1 billion de $ d’obligations sur 30 ans », rien de moins. Pour bonifier le tout on dit aussi que « les pouvoirs publics devront vraisemblablement rechercher de nouvelles sources de recettes budgétaires à cet effet, y compris des taxes-carbone et le développement des échanges de droits d’émission (de carbone), ce qui prendra du temps. »
N’oublions pas que malgré les « conclusions » du GIEC (l’orgnanisme est convaincu à 90% que l’homme serait responsable de possibles changements climatiques), il n’y a toujours pas d’assurance scientifique que le climat est influencé par l’homme à travers ses émissions de CO2. Il apparait de façon de plus en plus claire que l’influence de l’homme sur le climat serait exagérée, du moins ça ne justifierait pas l’implantation d’une gouvernance mondiale tant souhaitée par l’élite dirigeante.
Taxation du secteur financier : le contrôle du FMI.
Durant le G20 de Toronto, les 26 et 27 juin 2010, les dirigeants ont discuté d’une éventuelle « taxe bancaire ». Bien qu’aucune taxe mondiale n’a été mise en place durant cette réunion du G20, certains pays ont décidé d’adopter bientôt des versions nationales d’une taxe sur les marchés financiers. C’est encore le FMI qui a fait la promotion de cette eventuelle taxe en proposant trois méthodes : soit une contribution à la stabilité financière (CSF) payée par les établissements financiers, soit une taxe sur les activités financières (TAF) qui serait une sorte de taxe de valeur ajoutée sur les produits financiers ou encore une taxe sur les transactions financières (TTF). Le FMI ne nie pas que la charge de ces taxes pourrait être transférée sur le consommateur : « Une TTF ne vise pas à réduire le risque systémique et ne permet pas de taxer efficacement les rentes du secteur financier — la charge risque fort d’être répercutée sur le consommateur ordinaire. En outre, les entreprises de services financiers sont très fortes pour inventer des moyens de circonvenir de genre de taxe (ce qui vaut aussi, il faut l’admettre, pour la CSF ou la TAF, mais dans une moindre mesure, à notre avis). » Il va de soi qu’une éventuelle taxation sur le secteur financier serait superviser et surveiller par le FMI, donc sous son contrôle.
Suivre le manuel d’instruction du FMI : réduire la dette
Les dirigeants du G20 se sont également entendu pour effectuer un rééquilibrage budgétaire sous les conseils du FMI. Avec la crise économique comme prétexte, tous les pays développés ont décidé d’obéir et de suivre le manuel d’instruction du FMI pour réduire les dettes nationales. Pour ce faire, l’institution a même publié « Les dix commandements de l’ajustement budgétaire dans les économies avancées » que les pays riches doivent suivre à la lettre.
Au niveau national, le Canada va faire sa part et même au niveau provincial, le Québec suit les commandements du FMI avec rigueur. Comme le dicte le troisième commandement, « tu viseras une baisse à long terme du rapport de la dette publique au PIB, et pas seulement sa stabilisation aux niveaux d’après crise », le Québec suit les ordres et écrit dans son budget 2010 que « l’objectif du gouvernement est de réduire le ratio de la dette brute au PIB à 45 % en 2025-2026″ soit 10% de moins qu’en 2010. Le gouvernement québécois obéit aussi au cinquième commandement : « Tu adopteras sans attendre des réformes de l’assurance maladie et des régimes de retraites car la tendance actuelle n’est pas viable. » Le plan d’action économique et budgétaire 2010 du Québec demandait la création de la Commission nationale sur la participation au marché du travail, ce qui fût fait depuis. Selon ce document la commission devra poser les questions suivantes :
Pourquoi les Québécois ne travaillent-ils pas plus longtemps ?
Comment inciter nos travailleurs expérimentés à demeurer sur le marché du travail ?
Nos régimes de retraites sont-ils adaptés au contexte démographique ?
La seule issue possible d’une telle commission est celle-ci : un accès plus réduit ou plus difficile au régime de retraite québécois. En somme, vous pouvez faire une croix sur la retraite à 55 ans une fois pour toutes et attendez-vous à travailler au delà de vos 65 ans.
Le FMI dans le Nouvel ordre mondial
Dans la foulée de la création des Nations-Unies, le FMI a été créé en 1945 pour devenir un jour la grande banque centrale du monde qui sera responsable de l’économie mondiale. Beaucoup a été accompli pour atteindre cet objectif depuis 65 ans et cette institution est plus que jamais proche de son but.
Cette institution appartient et est contrôlée depuis sa création par une élite impitoyable de rois banquiers qui restent dans l’ombre, mais qui salivent depuis toujours sur la création d’un Empire planétaire qu’ils ont eux-même nommé le Nouvel ordre mondial. Bientôt, aucune nation ne pourra faire ses propres choix économiques et toutes seront soumises à l’autorité du FMI.
Soyez assurés que si on laisse le FMI faire ce qu’il veut, on se retrouvera avec des taxes mondiales dans le secteur financier, des taxes-carbone prélevé à l’échelle planétaire et une économie mondiale entièrement contrôlée par cette banque centrale planétaire munie bientôt d’une devise mondiale officielle ; la souveraineté économique des nations sera alors chose du passé.
Il est illogique de donner tant de pouvoir à une institution financière anti-démocratique qui a été conçue par l’élite et non par la volonté populaire. Aucune nation ne devrait obéir aux ordres du FMI, il faut éviter la création une nouvelle dictature économique mondiale.
Eric Granger
L’auteur est le réalisteur-producteur de la webémission Le DÉCODEUR disponible sur YouTube.
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