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Le Mozart noir : l’ascension fulgurante et l’oubli cruel du chevalier de Saint-Georges

Sous les lustres scintillants des salons parisiens, un homme à la peau sombre manie l’archet avec une grâce divine, captivant la cour de Louis XVI. Joseph Bologne, chevalier de Saint-Georges (Chevalier de Saint-George est également admis), né esclave en Guadeloupe, défie les chaînes de son époque par son génie musical, son fleuret acéré et son courage militaire. Étoile des Lumières, il danse entre préjugés et gloire, avant que la Révolution ne l’engloutisse.

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Une enfance sous le joug colonial

Dans la chaleur moite de Baillif, en Guadeloupe, le 25 décembre 1745, un cri d’enfant perce le silence de l’Habitation-Sucrerie Clairefontaine. Joseph Bologne naît d’une mère esclave, Anne, dite Nanon, et d’un planteur blanc, Georges de Bologne Saint-Georges. Les registres coloniaux, lacunaires, omettent son baptême, mais une archive de 1748, conservée en Gironde, mentionne un "esclave Joseph, fils de Nanon, âgé de deux ans" accompagnant sa maîtresse en France. Le Code noir, inflexible, le désigne esclave, suivant la condition maternelle. Pourtant, son père, riche propriétaire, le reconnaît, un geste rare dans une société où les enfants métis sont souvent relégués à l’ombre.

 

Fichier:Habitation sucrerie aux Antilles, 1667.jpg

 

En 1747, Georges fuit l’île après un duel fatal, emmenant Nanon et Joseph. Les rues boueuses de Bordeaux, où ils débarquent en 1749, tranchent avec les champs de canne guadeloupéens. Une lettre de grâce royale, obtenue par l’entregent familial, permet à Georges de regagner ses plantations, mais il choisit Paris pour l’éducation de son fils. Joseph, affranchi dès son arrivée en France, où le sol "rend libre" selon un édit de 1315, grandit à Saint-Germain, bercé par les clavecins et les rires des salons. Une note notariale d’Angoulême de 1749 révèle que Georges garantit une rente viagère à Nanon et à sa mère, signe d’un attachement complexe.

Cette enfance, marquée par le déracinement, forge un homme à la croisée des mondes. Les murmures racistes le poursuivent tôt : un échotier parisien, Métra, raille son métissage, notant qu’il "imite les blancs avec une insolence naturelle". Mais Joseph, éduqué comme un aristocrate, excelle dans l’escrime et le violon, disciplines où son talent éclate. Ces premières années, entre privilège et préjugés, posent les fondations d’une vie hors norme.

 

Un virtuose à la cour de Louis XVI

À 13 ans, Joseph entre à l’académie de Nicolas Texier de La Boëssière, où l’odeur de cire et le claquement des fleurets rythment les jours. Son maître, dans une notice de 1762, s’émerveille : "À 15 ans, il surpassait les meilleurs escrimeurs ; à 17, sa vitesse défiait l’œil". En 1761, il triomphe contre Alexandre Picard, maître d’armes qui l’avait raillé comme "le mulâtre de Boëssière". Ce duel, parié par une foule divisée par les débats sur l’esclavage, marque les esprits. Georges, fier, lui offre un cheval et une voiture, signes d’une ascension sociale fulgurante.

Son génie musical s’épanouit en parallèle. En 1769, il rejoint le Concert des Amateurs, orchestre prestigieux, où son archet fait vibrer l’Hôtel de Soubise. Un chroniqueur du Journal de Paris (1775) écrit : "Saint-Georges, par sa légèreté et sa vigueur, attire les foules comme un feu d’artifice". Ses concertos pour violon, publiés dès 1771, séduisent par leur élégance. En 1776, l’Almanach musical le consacre : "Son orchestre est le joyau de l'Europe". Directeur de la Loge Olympique, il commande à Haydn les "Symphonies parisiennes", jouées devant la reine Marie-Antoinette, dont il gagne l’admiration. Une anecdote prétend qu’elle l’appelait "mon chevalier noir", un surnom flatteur mais teinté d’exotisme.

 

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Saint-Georges sert également la cour dans des charges honorifiques. En 1757, son père lui achète la charge de "gentilhomme ordinaire de la chambre du roi", un titre rare pour un homme de couleur, attesté par un brevet conservé aux Archives nationales. Il est anobli et reçoit le titre de chevalier. Cette fonction, qui l’amène à escorter, quelques années plus tard, Louis XVI lors de chasses ou de cérémonies, renforce son statut. Mais la gloire s’accompagne d’ombres : en 1778, pressenti pour diriger l’Opéra royal, il essuie un refus humiliant. Une pétition des cantatrices Sophie Arnould et Rosalie Levasseur s’indigne : "Notre honneur ne saurait tolérer qu’un mulâtre nous commande". Le Baron von Grimm rapporte l’incident avec ironie : "Une telle considération a eu l’effet qu’on attendait".

 

 

Un militaire dans la tourmente révolutionnaire

Quand la Révolution éclate, Saint-Georges embrasse ses idéaux d’égalité. En 1791, il s’engage dans la Garde nationale, puis, en 1792, prend le commandement de la Légion franche des Américains et du Midi, un régiment de soldats noirs et métis, aux côtés du général Dumas. Une lettre de 1793, conservée aux Archives nationales, loue son ardeur : "Le colonel Saint-Georges, par son courage, rallie ses troupes sous une pluie de boulets". Stationné à Lille, il défend la frontière nord contre les Autrichiens, organisant des assauts audacieux. Un rapport militaire de 1792 note qu’il "dirige ses hommes avec une discipline de fer et une humanité rare".

 

Citadelle de Lille - Projet Vauban | Fondation du patrimoine

 

Sa carrière militaire, toutefois, est semée d’embûches. En 1793, accusé de sympathies royalistes dans l’affaire Dumouriez, il est emprisonné à la Conciergerie. Une note d’interrogatoire, retrouvée dans les archives révolutionnaires, révèle son indignation : "J’ai servi la République avec mon sang ; que me reproche-t-on sinon mon ascendance ?". Libéré après le 9 Thermidor (1794), il est révoqué de l’armée en 1795, victime d’une purge des officiers suspects. Un voyage à Saint-Domingue (1796-1797), où il aurait rencontré Toussaint Louverture, reste incertain. Louise Fusil, actrice et amie, écrit dans ses Souvenirs : "Saint-Georges partit pour Saint-Domingue avec Lamothe", mais aucun manifeste de navire ne le confirme.

De retour à Paris, ruiné, Saint-Georges vit modestement rue Boucherat. Malgré ses revers, il conserve une aura. Une gravure de 1787, conservée au British Museum, le montre en duel avec le chevalier d’Éon, symbole d’une autre marginalité. Sa mort, le 9 juin 1799, ne passe pas inaperçue. Le Journal de Paris du 26 prairial an VII rend hommage : "Saint-Georges, célèbre par ses talents dans les armes, la musique et la guerre, s’est éteint à 60 ans".

 

Fichier:The Assaut or Fencing Match which took place at Carlton House on the 9th of April 1787.jpg

 

L’héritage d’un oublié

Après sa mort, Saint-Georges sombre dans l’oubli. Au XIXe siècle, Roger de Beauvoir en fait un héros romanesque dans Le Chevalier de Saint-Georges (1840), mais sa musique reste ignorée. Une note du Courrier des Spectacles (12 juin 1799) déplore : "Sa vie fut un roman, mais ses œuvres risquent de s’effacer". Ce n’est qu’au XXe siècle, grâce à des archives exhumées, que ses concertos renaissent, révélant une finesse rivalisant avec Mozart, dont il aurait influencé le ballet Les Petits Riens.

En 2002, une rue parisienne prend son nom, et en 2025, une plaque est dévoilée au 49, rue Saint-André-des-Arts, où il vécut. Une lettre anonyme de 1787, retrouvée dans les archives de la Bastille, le décrit comme "un homme dont le talent fait trembler les préjugés, mais dont l’ascendance attise les haines". Ce paradoxe résonne encore. Saint-Georges incarne les espoirs des Lumières et leurs limites, lui qui, franc-maçon et premier homme de couleur initié en France, força l’admiration de tous.

 

 

Son legs, fragile mais vibrant, invite à écouter la mélodie d’un homme libre. Un spectateur de 1776, dans le Mercure de France, écrivait : "Il jouait comme si les anges guidaient ses doigts". Escrimeur invincible, compositeur inspiré, colonel révolutionnaire, Saint-Georges défie les catégories. Sa vie, entre le fleuret, l’archet et le champ de bataille, reste un miroir des tensions raciales et sociales du XVIIIe siècle.


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64 réactions à cet article    


  • Mes détracteurs, les gauchistes, les poutinolâtres, les antisémites et les homophobes sont venus déposer leur petite étoile, comme un chien qui fait sa petite crotte ? Ils sont contents, hein ? Tant mieux, si ça peut les soulager !

    En réalité, je me moque totalement des étoiles qui sont loin d’être un gage d’appréciation générale et de qualité. Plusieurs milliers de lecteurs satisfaits pour la plupart de mes articles, quelques dizaines de commentaires haineux et d’étoiles rageuses. Quelques aigris qui tuent le temps comme ils peuvent... Je plains ces gens-là !


    • Seth 24 juin 15:16

      @Giuseppe di Bella di Santa Sofia

      Alors là, vous vous laissez aller !  smiley

      Sinon le Chevalier Saint Georges est bien connu des FM mais sa musique, ouais bof...

      D’ailleurs à moins que je l’ai ratée vous n’en avez pas mis d’exemple pour illustrer votre article. Mais pour cela je vous comprends.


    • @Seth

      Ca fait du bien, de temps en temps, de vider son sac. Les gens ne comprennent pas que je combats uniquement des idées. Je peux me prendre la tête avec quelqu’un sur un sujet et puis dialoguer sereinement avec lui sur un autre. 

      Effectivement, le chevalier de Saint-Georges est plus connu des FM que des amateurs de grandes musiques. Mais il avait un certain talent. Après, les goûts et les couleurs...

      Je viens de me rendre compte que j’ai oublié de publier une ou deux vidéos de sa musique. Ce n’est pas bien grave. Il y a bien des auteurs qui dissertent sur les paroles d’une chanson, sans en mettre un seul exemple sonore...


    • Seth 24 juin 15:48

      @Giuseppe di Bella di Santa Sofia

      Ben les sujets dont vous avez traité dernièrement et vos points de vue sont sujets à caution alors naturellement vous vous en êtes pris plein les naseaux, la faute à qui ?

      Pour la musique de ce chevalier elle est fort anodine, il n’est pas indispensable de perdre son temps à l’écouter mais un exemple... Ceci dit il n’est pas facile de trouver un morceau qui sorte de l’ordinaire. Donc le qualifier de Mozart... (que je n’apprécie guère non plus après sa période italienne). Quant à l’escrimeur, j’en ai été un et je n’avais jamais entendu parler de lui. Mais bon, j’étais sabreur et pas lui, donc...

      Quant à votre dernière phrase, elle est petite petite. Mais ceci dit je vous comprends.  smiley


    • Fergus Fergus 24 juin 22:30

      Bonsoir, Giuseppe di Bella di Santa Sofia

      Merci d’avoir remis en lumière le chevalier de Saint-George dont la vie a été exceptionnelle à bien des titres.
      J’ai consacré un article à ce personnage atypique en 2019 : L’étonnant destin du chevalier de Saint-George.

      J’ajoute que, contrairement à Seth, je trouve sa musique très intéressante. J’apprécie tout particulièrement ses sonates et ses quatuors, d’une remarquable inventivité mélodique et d’une grande élégance.


    • Boaz Boaz 24 juin 15:37

       lui qui, franc-maçon et premier homme de couleur initié en France, força l’admiration de tous.
      +++++

      Son initiation à la loge des Neuf Sœurs à Paris (celle de Voltaire) et il aurait été introduit par Louis-Philippe de Chartres, futur Philippe Égalité, alors grand maître du Grand Orient de France.


      • Boaz Boaz 24 juin 15:40

        En 1802, Napoléon rétablit l’esclavage dans les colonies françaises par la loi du 20 mai 1802, annulant l’abolition de 1794. Il instaura également des mesures discriminatoires, telles que l’interdiction pour les personnes noires et métisses d’occuper certaines fonctions ou de résider en métropole.

        De plus, en raison de ses politiques racistes, il aurait ordonné la destruction des œuvres du Chevalier de Saint-George pour effacer son héritage, interdisant sa musique et faisant détruire ses compositions pour des motifs raciaux.


        • Boaz Boaz 24 juin 15:46

          Environ une trentaine d’œuvres complètes ou partielles sont connues aujourd’hui, mais le catalogue exact reste incomplet.
             
          Les œuvres connues du Chevalier de Saint-George incluent des symphonies (Op. 11), une quinzaine de concertos pour violon (Op. 2, 3, 5, etc.), des quatuors à cordes (Op. 1, 14), des sonates, et des opéras comme L’Amant anonyme.

          Ses œuvres sont mélodiques, mais techniquement exigeantes, reflétant son talent de violoniste.


          • Seth 24 juin 15:58

            @Boaz

             smiley

            Mais d’où sortez vous toutes ces informations ? On sent en vous un grand critique et connaisseur musical. Du moins m’apprenez vous qu’il aurait écrit des opéras.

            Ses œuvres sont « mélodiques » et pas grand chose de plus malheureusement. Ce sont en tout cas de bons somnifères dans l’ensemble. Surtout ses pièces de chambre. Je parle de musique uniquement, pour le reste je ne sais pas.  smiley

            Mais faut-il vous rappeler qu’il n’était ni juif ni à plus forte raison sioniste ? Je n’aurais jamais pensé que vous vous intéressassiez à des blackos probablement chrétiens qui ne vivaient même pas en Israël.


          • Boaz Boaz 24 juin 16:07

            @Seth
               

            Vous n’avez pas encore saisi.
            Mon soutien à Israël n’est pas lié au sionisme ni à la religion juive.
            Je soutiens Israël parce que son peuple, par son courage, mène un combat historique contre l’islamisme, défendant avec détermination les valeurs et l’avenir de l’Occident.

          • Seth 24 juin 17:01

            @Boaz

            Les « valeurs » de l’oxydant étant bien sûr à appliquer au monde entier en acculturant qu’on le peut.

            Vieille idée des colonialistes et des évangélisateurs d’une autre époque. smiley


          • Enki Enki 24 juin 17:05

            @Boaz

            Non ; bien sûr. Et le nom de l’avatar Boaz que vous avez choisi n’a rien à voir avec la religion juive, voyons...
            Et puis ce n’est pas interdit de bosser dans une ferme à trolls.


          • Fanny 24 juin 21:30

            @Boaz
            défendant avec détermination les valeurs et l’avenir de l’Occident.

            A Gaza.

            Ainsi disparut l’Occident.


          • Boaz Boaz 24 juin 15:53

            https://www.youtube.com/watch?v=eGvGFf3Sa6U

            Cet Adagio est magnifique et met en valeur sa maîtrise mélodique.

            • Seth 24 juin 16:09

              @Boaz

              Voui, c’est mignonnet. On redécouvre beaucoup de musique ces temps-ci mais celle-là ne revient pas et pour cause : elle ne mérite pas plus qu’un commentaire de R.....r.

              D’un maçon à l’autre : la Musique Funèbre Maçonnique de Mozart d’un tout autre niveau que je crois l’avoir déjà présentée ici mais puisqu’on parle de « Mozart noir...

              (Vous voyez Giuseppe, il m’arrive de céder à la musique teutonne, car la musique allemande est généralement »teutonne", c’est ça son problème. smiley )

              https://www.youtube.com/watch?v=FQiqY0ieegU&list=RDFQiqY0ieegU&start_radio=1


            • Boaz Boaz 24 juin 16:25

              @Seth
                

              C’est incomparable.
              Cette œuvre dépasse le simple divertissement.

              La symbolique maçonnique y est omniprésente : trois cors de basset, un motif d’ouverture basé sur trois notes répétées, et une rythmique ternaire.
              Elle exprime la douleur de la perte avec profondeur, tout en laissant entrevoir une sérénité porteuse d’espoir.



            • Seth 24 juin 17:03

              @Boaz

              Y vous reste plus qu’à subir la torture de l’initiation.  smiley

              Mais vous avez raison, c’est une des plus belles musiques funèbres. Et je ne serais pas allé jusqu’à votre analyse. Zêtes musicien vous ?


            • Seth 24 juin 17:11

              @Boaz

              Elle représente tout le chemin maçonnique, ses reculs, ses avancées, ses doutes avec le dernier accord qui symbolise l’exaltation. Ou tout au moins pour moi.

              Le nombre d’instrument ne veut rien dire, 3 n’étant pas le seul chiffre en maçonnerie.

              Si Mélu était là, elle vous causerait des chiffres.  smiley


            • Gollum Gollum 24 juin 18:20

              @Seth


              Le nombre d’instrument ne veut rien dire, 3 n’étant pas le seul chiffre en maçonnerie.

              C’est plutôt 33 le nombre maçonnique par excellence... Quant à 3 il est tellement universel qu’il peut venir de n’importe où..

              Si Mélu était là,

               smiley


            • Seth 24 juin 18:42

              @Gollum

              Pourquoi 33 en particulier ? Un certain nombre de chiffres on un sens. 3 est le chiffre des apprentis.

              Fais pas le connaisseur en plus de nous avoir révélé tes besoins en pipi.  smiley

              Mais je ne suis pas sûr que Mélu aurait raconté autre chose que des délires et il me semble que c’était le 8 qui était son chiffre d’amour à elle or ce n’est pas un chiffre maçonnique.  smiley

              Mais par contre elle nous aurait servi la kabbale dont elle était grande spécialiste.  smiley

              Elle nous manque et Etirev n’en est qu’une pâle copie bien ordinaire.  smiley


            • Boaz Boaz 24 juin 18:44

              @Gollum
               
              33 concerne les hauts grades
              3 est le chiffre de l’apprenti (l’apprenti à 3 ans) et se retrouve partout dans la symbolique maçonnique (force, sagesse, beauté), les coups de maillet, les coups portés à la porte du temple, la triangulation, etc...
              5 le chiffre du compagnon et 7 le chiffre du maitre.


            • Seth 24 juin 18:49

              @Gollum @Seth 

              Et si je dis que ça n’a aucun sens c’est parce que du temps de Mozart et bien plus tard on ne précisait pas le nombre d’instruments nécessaires.

              C’était pas encore l’époque où Berlioz exigeait 16 timbale, 10 cymbales, 4 tam tam, etc... pour son Requiem.  smiley


            • Gollum Gollum 24 juin 18:51

              @Boaz

              Pour 3 il y a aussi et surtout les 3 grades d’origine : apprenti, compagnon, maître..

              Il y a aussi l’étoile à 5 branches et 7 aussi en effet..

              Mais ces nombres se retrouvent quasi partout..

              Même 33 n’est pas spécifique à la maçonnerie on le retrouve aussi en Inde notamment..


            • Seth 24 juin 18:53

              @Seth

              Vous êtes FM ou pas ? Sinon vous sauriez qu’hors des Loges Bleues, le reste n’a aucune valeur, ça revient à se donner de l’importance perso pseudo-spiritualiste en ne servant à rien et hors de toute FM.

              C’est un mec qui en a refusé l’entrée qui vous le dit. Et toc !


            • Gollum Gollum 24 juin 18:54

              @Seth

              Y a pas mal de liens entre Kabbale et maçonnerie, notamment les deux directions droite et gauche : Jakin et Boaz (lol).. avec la colonne centrale.

              Le 8 est plutôt absent du monde hébreu en effet. C’est plutôt chinois. Les 8 trigrammes de Fo-Hi..

              Sinon oui elle nous manque.. Ouiinnn... smiley (snif)


            • Boaz Boaz 24 juin 18:58

              @Gollum
               
              le 33 ieme degré est le plus haut grade en maçonnerie, mais là, on sort des loges bleues qui n’ont que 3 grades (apprenti, compagnon et maitre)
              dans une tenue au grade d’apprenti le chiffre 3 est omniprésent, les 3 pas pour rentrer dans le table, la batterie du grade, etc..
              Dans une tenue au grade de compagnon c’est 5 pas pour rentre dans le table, la batterie du grade est bien sur de 5 claquements des mains
              Et dans une tenue au grade de maitre c’est le 7 puisque le maitre à 7 ans smiley


            • Boaz Boaz 24 juin 19:02

              @Gollum
               
              Jakin et boaz sont les colonnes à l’entrée du temple symboliquement ce sont les deux piliers d’airain placés à l’entrée du Temple de Salomon.
              leur disposition (droite/gauche) dépend du rite utilisé. (rite français ou REAA)


            • Boaz Boaz 24 juin 19:05

              @Boaz
               
               correction : pour rentrer dans le temple et non la table smiley


            • Seth 24 juin 20:16

              @Gollum

              On se calme sur le nombre de branches de l’étoile. T’aurais vraiment besoin de qui tu sais.  smiley


            • Seth 24 juin 20:18

              @Gollum

              C’est quoi la colonne centrale ?

              Sinon je compatis, ouuiiinnnnn smiley.  smiley


            • Seth 24 juin 20:19

              @Boaz

              Il en sait des choses Boaz !  smiley

              33 grades c’est au REAA mais pas au RF.


            • Fanny 24 juin 21:52

              @Seth
              est généralement »teutonne"

              Comme l’est l’UE.

              La raison de l’Hymne à la Joie.

              Mais il y a des exceptions. Je mets de côté Schubert et sa façon de pleurer son désespoir, ses déceptions amoureuses et sa syphilis, qui est bien teuton mais on a le droit d’aimer (j’aime). C’est Schumann que je mettrais bien à part, sa schizophrénie qui sort de la teutonie au sens strict (Kinderszenen).


            • Gollum Gollum 25 juin 09:23

              @Seth

              C’est quoi la colonne centrale ?

              Oups ! Je m’a trompé il ne s’agit pas vraiment d’une colonne, plutôt d’un axe central entre la partie droite de l’Arbre des Séphiroth, dite compassionnelle, et la partie gauche, dite de rigueur (retour de bâton quoi en gros), la partie médiane est la synthèse des deux..

              Par exemple on place Daath, la Connaissance (ou gnose) sur cet axe entre la Séphirah Sagesse à droite et Intelligence à gauche..

              Y a parallélisme je suppose avec les colonnes du Temple Jakin et Boaz au sein de la loge, mais Boaz en parlera mieux que moi j’imagine puisque, apparemment, il en fait partie...


            • Seth 25 juin 16:27

              @Gollum

              Là tu vas un peu loin dans ton interprétation plutôt profane et mélusinesque. Ta vision des colonnes n’est pas tout à fait juste pour moi : elles représentent une évolution, on passe d’une à l’autre dans le temps et dans son avancée personnelle. La « synthèse des deux » n’a pas de colonne particulière ni de « centre » et s’assoit où elle choisit, je posais mes fesses du côté de Boaz (non, pas celui auquel tu penses, la colonne) pour mes raisons à moi perso. Le « centre » n’est pas périphérique et est encore une autre chose. Comme officier, à part un an j’ai toujours travaillé et « enseigné » sous Boaz.

              Mais la symbolique a la particularité de permettre une interprétation personnelle, c’est en cela qu’elle est riche. Tu pourrais parler de centre mais sans référence aux colonnes. C’est en tout cas ainsi que je le vois : le « centre » est dans le Temple lui-même est un « concentré » symbolique où tu trouverais sans doute le moyen d’expliquer ta conception.

              Ceci dit tu peux y aller toi aussi, je t’y verrais bien ; mais choisis de préférence la GLDF. Et à condition bien sûr que ton délabrement physique te permette encore d’exhiber un mollet et la moitié de ta poitrine nus sans que ça fasse trop pitié.  smiley

              C’est comme ça : un jour para toujours para, un jour maître FM, toujours FM. Et j’ai été les deux. Ouaaaiiis ! smiley


            • Gollum Gollum 25 juin 18:16

              @Seth

              Ici on fait le lien entre les deux colonnes (Jakin & Boaz) et les deux côtés de l’Arbre des Séphiroth : https://www.jepense.org/colonnes-jakin-et-boaz/

              (ils se plantent sur la symbolique des côtés et inversent le truc)

              Il y a bien un Centre en tant qu’union des contraires. 

              Ceci dit tu peux y aller toi aussi, je t’y verrais bien

              Ça m’a effleuré l’esprit mais je suis trop indépendant d’esprit pour entrer dans quelque organisation que ce soit.. J’ai trop peur aussi que la symbolique ne soit dégradée, je connais mal ceci dit.. 

              Pratiquer un rituel aussi je suis pas sûr que ça me convienne. 


            • Seth 25 juin 18:36

              @Gollum

              Tu as tort. Ça n’a rien à voir ni avec une religion et encore moins une secte, l’indépendance d’esprit y est cultivée. Toute interprétation t’es propre et indiscutable à moins de déconnades graves genre ta chérie de toujours.  smiley

              J’y suis allé par pure recherche personnelle et je l’ai trouvée en étant un farouche indépendant. Je me rappelle une planche sur le pavé mosaïque où j’ai disserté sur les gris.  smiley

              J’ai parlé des Mémoires, de l’interprétation de la religion égyptienne, etc... et ça a été très enrichissant pour moi.

              Il n’y a pas de rituel mais un rite qui ouvre et ferme une tenue, l’obligation de ne parler que si on t’y autorise mais on t’accorderas la parole en évitant que tu ne coupes quelqu’un et il t’arriveras d’annuler ta demande en ayant changé ta vision entre temps. C’est un enrichissement constant en même temps qu’un contrôle et une la nécessité de repenser ce qu’on va dire. La liberté mais la réflexion et l’auto-contrôle. Et puis après il y a les agapes, et là c’est profane.  smiley

              Mais je pense que ça t’irais bien...


            • Gollum Gollum 26 juin 10:54

              @Seth

              Je me rappelle une planche sur le pavé mosaïque où j’ai disserté sur les gris. 

              Lol la synthèse entre noir et blanc quoi... smiley

              Au passage je viens de comprendre le choix de Boaz comme pseudo par qui tu sais.. Vu que dans le lien que j’ai fourni ils mettent Boaz à gauche qui est la colonne de rigueur.. Lui n’est pas dans la synthèse et l’union des contraires mais clairement du côté d’un seul pôle.

              Sinon j’suis trop vieux (et surtout trop faignasse) pour commencer un nouveau truc..

              Dans une autre vie peut-être. smiley


            • Seth 27 juin 16:34

              @Gollum

              Chaque colonne a un sens. C’est à toi de synthétiser leur valeur respective et de rétablir l’équilibre. C’est ce que symbolisent les pierres. On pourrait rattacher aussi cela aux mainyu du zoroastrisme. Tout comme le pavé ou bien d’autres choses... Aucun symbole n’a de sens absolu (à part pour ta copine bien aimée). 

              Chaque colonne est rattachée à un degré, les maîtres n’étant rattachés à aucune colonne, ça va avec les outils, etc... Il n’y a rien de caché, tu peux trouver cela sur le net (attention aux conneries). Il n’y a que le passage à la maîtrise qui est plus difficile à percevoir pour tout un tas de raisons. 

              A côté de Boaz il y eut son pendant Jakem qui n’est plus là.  smiley


            • Eric F Eric F 24 juin 17:33

              Le style musical de l’époque est désormais perçu ’’comme du Mozart’’, d’où la désignation appliqué à Saint Georges. 

              intégrale des concertos pour violons (inégal, mais certains passages valent l’écoute)


              • Seth 24 juin 18:23

                @Eric F


                Le style musical de l’époque est désormais perçu ’’comme du Mozart’

                Ouais, je considère que Mozart à part quelques chefs d’oeuvre réels a découvert le premier des gimmicks musicaux répétés et commercial. En général il me gave très vite.

                il y eu aussi Gluck (un peu plus vieux que Mozart ) : Chaconne Ballet finale d’Orphée et Eurydice version française intégral dont la coda souvent coupé alors que c’était un maître des codas grandiose :

                https://www.youtube.com/watch?v=5rkmtr1ICz4&list=RD5rkmtr1ICz4&start_radio=1

                Mais du Mozart gamin de la période italienne, un chef d’œuvre de la période italienne que j’avais déjà présenté (comme tout le monde j’ai mes limites) à opposer au chiantissime Idomeneo) Mitradidate Re di Ponto :

                https://www.youtube.com/watch?v=s_gHjv3jZJ4&list=RDs_gHjv3jZJ4&start_radio=1

                Mise en scène vieillotte de Ponnelle mais avec la superbe cantatrice Yvonne Kenny   smiley

                Et pour le dessert la 2ème air de la Reine de la Nuit par possiblement la meilleure interprète : Edda Moser, à l’époque où on chantait dans le gorge et non dans le masque. Et n’est pas un Fa mais un Ré :

                https://www.youtube.com/watch?v=Hy6JvUt9ZCo


              • Eric F Eric F 24 juin 19:49

                @Seth
                Je suis plutôt amateur d’instrumental que de lyrique, à de rares exceptions prêt (le requiem m’a fasciné depuis l’enfance), mon Mozart préféré est le concerto pour clarinette (initialement prévu pour cor de basset, il y a un film intéressant sur la recherche de la note impossible). Ou encore la symphonie concertante pour violon et alto.


              • Seth 24 juin 20:22

                @Eric F

                Ya plus de cor de basset. C’est comme les ophicléides que demandait Berlioz. Ils sont même pas capables de lui fournir ses chapeaux chinois.  smiley



              • Seth 24 juin 20:37

                @Eric F @Seth

                Ce fut écrit sur commande pour le déplacement des corps des morts des 3 glorieuses et leur inhumation dans la crypte sous la Colonne de Juillet.

                L’original était pour grande harmonie militaire puis Berlioz y a rajouté des cordes et un chœur dans le dernier mouvement mais le 1er mouvement n’a pas été modifié.

                Wagner avec lequel il n’était pas copain avait parlé de pur génie...


              • Fergus Fergus 25 juin 09:07

                Bonjour, Seth

                « Ya plus de cor de basset »
                Bof ! Il n’y a quasiment pas de différence entre un cor de basset et une clarinette basse, et toutes les partitions écrites pour le premier sont jouées sans difficulté par les clarinettes actuelles.
                Heureusement d’ailleurs car si tel n’était pas le cas, cela nous priverait de l’écoute de certaines oeuvres, telle les divertimenti de Mozart pour 3 cors de basset ou les parties de certaines cassations pour vent.


              • Eric F Eric F 25 juin 11:17

                @Seth
                La Symphonie funèbre et triomphale, créée en plein air avec des coups de canon (pas celui de Pachelbel), pour le coup c’est trop massif à mon gout. 

                A ce propos, sur un thème assez proche, après la première guerre mondiale, Saint Saens a écrit ’’Cyprès et Lauriers’’, considérablement plus retenu...


              • Seth 25 juin 16:34

                @Eric F

                Ça n’a rien à voir et ça n’a pas été écrit pour les mêmes raisons. Saint Saens et l’orgue je préfère cela :

                https://www.youtube.com/watch?v=M68gT9XQMEw&list=RDM68gT9XQMEw&start_radio=1.  smiley


              • Eric F Eric F 25 juin 18:19

                @Seth
                Oui la symphonie avec orgue est un chef d’oeuvre.

                Concernant ’’cyprès et lauriers’’, peu connu, le lien avec la symphonie de Berlioz est la thématique cyprès=funèbre et lauriers=victoire.

                Une autre oeuvre musicale ayant un propos assez proche est la symphonie héroïque de Beethoven (c’est mon compositeur préféré, je crois avoir lu que vous le trouvez lourd)


              • Seth 25 juin 18:42

                @Eric F

                Bitauvent ! Aaarghhhh ! C’est lourdingue et c’est schleu. 

                La « symphonie » de Berlioz est un morceau militaire, différent de la symbolique de Saint Saens. Mais je ne peux l’écouter sans verser une larme émue surtout sur l’apothéose finale.  smiley

                Le meilleur enregistrement, je ne sais pas s’il se trouve toujours, était celui de l’ensemble de la Garde Nationale en version originale, pure harmonie militaire, à noter l’effroyable partition des clarinettes.


              • Seth 25 juin 18:47

                @Seth

                La marche funèbre du début se répète à l’infini, elle a été jouée pendant le déplacement des corps de St Germain l’Auxerrois à la bastille, l’oraison qui suit sur les corps déposés puis l’apothéose lors de la descente des corps dans la crypte.

                C’est très rarement joué et très exigeant, rarement sans un canard.  smiley


              • Eric F Eric F 25 juin 19:50

                @Seth
                ouaih, enfin bon, si vous trouvez Ludwig lourdingue, l’Hector de la symphonie en question c’est plus de l’artillerie lourde que la cavalerie légère. Tant qu’à faire je préfère sa symphonie fantastique. 


              • Seth 25 juin 20:42

                @Seth

                Berlioz était un des rares musiciens capable d’écrire différemment suivant les cas.

                Perso c’est Les Troyens.  smiley

                Sinon il y a aussi la 1ère marche militaire de Pompe et Circonstance de Elgar :

                https://www.youtube.com/watch?v=gLKSDT_2zPA&list=RDgLKSDT_2zPA&start_radio=1


              • Seth 25 juin 21:00

                @Eric F

                Le Rule Britannia arrangé en chant patriotique :

                https://www.youtube.com/watch?v=Sgd9nYqVz2s&list=RDSgd9nYqVz2s&start_radio=1

                et l’original, final du « Masque of Alfred » de Arne (18ème siècle) :

                https://www.youtube.com/watch?v=MguZo6_LPq0&list=RDMguZo6_LPq0&start_radio=1


              • Fanny 24 juin 20:39

                "Sa vie fut un roman, mais ses œuvres risquent de s’effacer".

                Bien vu.

                Je viens déposer ma petite crotte Guiseppe, espérant que vous saurez la renifler avec appétit.

                Ce Chevalier ultra-doué est connu de tous les mélomanes depuis longtemps. Sa musiquette est charmante, entraînante, mais n’a rien à voir avec le compositeur du Requiem.

                Souvent mis en avant par ceux qui se sentent l’inconscient malpropre, cela n’en fait pas un compositeur de génie.

                Ou alors c’est la France créole en mission sur Avox.

                Et bravo pour votre production éditoriale, Giuseppe. Prenez-garde, Rakoto va être jaloux.

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