Le racisme ordinaire… aux temps du coronavirus
Un événement qui a fait le tour des réseaux sociaux et a provoqué de nombreux commentaires en Grèce a attiré mon attention.
En effet, un commentaire du journaliste Nikos Evangelatos à l’antenne de la télévision grecque, Mega TV, a provoqué (vendredi dernier) la colère en Grèce.
Pendant un reportage sur la diffusion du covid-19 dans le pays, un correspondant local présentait la situation dans un camp de Roms de Larissa. Le correspondant tentait d'envoyer le message que « les gens du voyage ne sont pas une menace mais un groupe vulnérable ».
Evangelatos n’a rien trouvé de mieux que de préciser : « Nous avons 56 nouveaux cas en 24 heures dans le pays, dont 20 proviennent du camp des Roms de Larissa. Si nous enlevions ces cas, nous n’en aurions que 36 aujourd’hui, un très bon chiffre », a-t-il conclu goguenard.
Ce commentaire a été perçu comme une insulte à la face de l’humanité, par toute personne douée d’un minimum d’intelligence, de sentiments et de logique. Le racisme ordinaire, qui crée des catégories entre les hommes suivant leur origine et leur couleur de peau.
Aux yeux du journaliste, les Roms ne peuvent être des Grecs « normaux », ne peuvent être comptés parmi les êtres humains ! Est-il nécessaire de faire un commentaire sur cette déclaration ?
Ce commentaire m’a fait penser aussi au contenu des papiers collés sur les pare-brises des voitures des infirmières et des médecins, les appelant à déménager car ils risquent de contaminer les résidents de leur immeuble...
La peur met à rude épreuve la morale…
Et pendant ce temps-là, les petits jeux politiciens continuent des plus belles.
Les petits dictateurs de tout poil, tels les dirigeants polonais, turcs et hongrois, prennent les pleins pouvoirs avec l’aval de leur parlement (à leur botte) et appliquent des mesures restrictives et liberticides, visant leurs opposants politiques ; le calcul est simple : se maintenir au pouvoir par la peur.
Dans ces trois cas précis, on nous opposera probablement que les parlements des trois pays ont voté ces dispositions exceptionnelles. Effectivement, mais, dans les régimes dits « démocratiques » nous connaissons le pouvoir des parlements : dépendants des appareils des partis, ils font ce que l’exécutif souhaite sans piper mot. Et comme je le disais dans un précédent papier, l’apartheid était légal, de même que l’esclavage… Des lois avaient été votées en ce sens par les parlements concernés…
Et pendant ce temps-là, le patronat appelle à l’abolition, du droit du travail… Ces temps difficiles sont utilisés pour justifier l’injustifiable, en temps normal.
Enfin, la peur exacerbe toutes les faiblesses humaines et désinhibe totalement les actes, conduisant à des postures innommables. Toutes les périodes troubles de l’histoire de l’humanité ont eu leur lot de délateurs, de sycophantes et de profiteurs…
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