Le sexisme, l’humour et l’armée des 1000 singes
Le sexisme est un des derniers espaces d’humour. Je l’écris vite avant d’être voué aux gémonies de l’armée des 1000 singes. Car la société hygiéniste en cours d’instauration reprend un des codes du passé : ignorer ou faire taire les voix originales ou simplement différentes.
La moitié du sexisme
Mais restons dans le sexe. Le principe est posé : tout traitement différencié des femmes et des hommes serait du sexisme dans la doxa actuelle, et seules les femmes seraient victimes de sexisme. Deux billets récents confirment. Celui de Didier Bonny fait état d’inscriptions lues sur les portes des toilettes dans un restaurant genevois.
J’ai emprunté la photo (image 1) à son blog, accessible par ce lien. Pour l’auteur ce serait un signe de sexisme, soit de jugement négatif sur les femmes supposées parler pour ne rien dire. Je vois deux clichés : l’un dans cette image, l’autre dans l’esprit du blogueur.
Au passage, je suis content de prendre un cours de (je ne sais quelle) langue : Bla bla signifierait « Parler pour ne rien dire ». Moi je croyais, à l’insu de mon plein gré, que Bla bla signifiait seulement : « Parler de tout et de rien de manière généreuse et continue »... J’en tombe à la renverse. Enfin, chacun ses connotations.
On ne peut plus rire ? Les chiants s’en donnent à coeur joie ? Z’en ont pas marre de fabriquer des victimes femmes à la pelle ? Cette image peut aussi bien être interprétée comme une preuve de sexisme contre les hommes. Les hommes y sont dénigrés et considérés comme des analphabètes, des taiseux, des inhibés du bulbe parlatoire, des handicapés du muscle lingual, des bouches cousues, des pendus des cordes vocales, et j’en passe.
Voyez, on peut vite fabriquer des victimes pour pas cher.
En fait je m’en fiche. Le rire est à mon avis la seule réaction un peu raisonnable devant ces inscriptions.
Un autre billet, de la Conseillère administrative de la ville de Genève Esther Alder, traitait également du sexisme, dans la publicité en l’occurrence. Enfin, il traitait de la moitié du sexisme en ne parlant que des femmes.
Bêtes sauvages
On a eu droit au Bla bla habituel :
« Je salue l’initiative du gouvernement vaudois, qui est un pas concret sur le chemin de l’égalité entre les femmes et les hommes et vers le respect de la Convention pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, ratifiée par la Suisse en 1997. »
« En ville de Genève, l’affichage dans l’espace public est soumis à autorisation, et les publicités portant atteinte à la dignité des femmes sont refusées. »
« J’espère que le changement de mentalité en cours aboutira un jour à la suppression de ces images dégradantes de la femme. »
Questions : qui décide de ce qui est dégradant pour la femme ? Et surtout, qu’est-ce qui est considéré comme dégradant et sur quels critères ? Quel Comité de salut public féministe décide en haut lieu ?
Je serais intéressé de connaître l’avis de cette très conformiste Conseillère administrative sur les publicités parues en mars dernier dans les transports d’Île-de-France. Le thème de la campagne était : « Ne minimisons jamais le harcèlement sexuel ». Les images 2 et 3 en font partie.
Que voit-on ? Les hommes sont les seuls accusés potentiels, et sans nuances (tous les hommes, forcément, puisque si sur l'image une femme représente toutes les femmes, un animal représente tous les hommes). Ils sont assimilé à des bêtes sauvages et non à des humains. Bon sang, on n’aurait pas fait mieux avec les juifs d’Allemagne en 1933. Rappellons-nous les images terribles de la propagande anti-sémite de la période nazie. Le contexte n’est certes pas le même mais le mécanisme auquel ces images font appel est identique.
Chiants contre dionysiaques
Le féminisme est un fascisme ordinaire, qui fournit des causes frelatées, par exemple la pseudo inégalité salariale, à l’armée des 1000 singes humains (ou plus), qui, comme leur congénères poilus, singent leur maîtres et maîtresses. Et parmi eux, ceux qui s’en prennent habituellement au sexisme sont de fait les plus sexistes.
Allons, rions-en plutôt que d’en pleurer. Le rire est une antidote contre cette sorte de néo-puritanisme moral qui avance.
Et pour faire dans l’incorrection, une petite vidéo qui date de la dernière coupe du monde. Vicky Form, un fabricant mexicain de sous-vêtements féminins a créé un prototype de culotte vibrante. Connectée à la télé elle se met en action à chaque but marqué.
Le but : pendant que les hommes prennent presque des orgasmes devant les exploits des footeux, cette culotte est censée remplacer le manque d’enthousiasme de la gente féminine pendant les matchs. Good vibrations ! Les femmes délaissées par leurs maris pendant une compétition ont aussi le droit de jouir.
Mais bon, si l’on n’y voit pas la provocation, technique commerciale habituelle sous nos latitudes, ainsi que le second degré, il vaut mieux aller vivre chez les Inuits. Les chiants n’ont pas à pourrir la vie des dionysiaques. Que ceux qui n’aiment pas changent de resto, jettent leur télé et se retirent sans empêcher les autres de s’amuser. N’est-ce pas ainsi que les choses doivent se passer ?
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