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Accueil du site > Tribune Libre > Le Titanic aura-t-il raison de l’indigène

Le Titanic aura-t-il raison de l’indigène

La crise systémique, une fois passée la panique chacun à repris ses habitudes comme si rien ne devait changer. Les faiseurs d’opinions ont désigné les boucs émissaires pour satisfaire à l’ignorance populaire, guidée essentiellement par l’envie d’être riche à la place du riche et faute d’y parvenir, jette sur lui l’opprobre, appelants des lois vengeresses pour les punir de réussir, faute d’apporter une réponse aux difficultés qui creusent la fracture sociale et les inégalités nord sud, qui nécessiteraient une remise à plat du « libéralisme capitalistique ».

Sauf qu’aucune nouvelle philosophie économique ne se fait jour, si ce n’est le Titanic de Nicolas Hulot.

 

Mais voilà avant qu’il ait pu convaincre le monde du bien fondé de son analyse nous aurons trop fait de sottises au non de la croissance actuelle, et les destructions que nous infligeons à la nature sont trop graves et irréversibles. Sans être à outrance pessimiste, ce que je ne suis pas, il va nous falloir accepter la fin programmée par la nature de notre espèce. Dans quelles conditions je n’en ai aucune idée, mais mon optimisme me suggère par espérance que ce sera seulement la fin d’une civilisation, et qu’il restera toujours quelques hommes pour que les autres animaux ne pensent pas « ouf enfin tranquille ».

Alors que cette situation dramatique pour l’homme devrait être le centre de nos débats, du moins justifier une large compréhension dans les états où la science en a permis l’accès, nous continuons notre existence en ayant conscience de cette situation, et prenons des mesures folkloriques pour satisfaire notre bonne conscience en continuant par nos productions de détruire de manière irréversible notre environnement, car les dés sont jetés. Ils l’ont été à notre fort défendant ignorant dans notre superbe suffisance et ignorance des réalités objectives du fonctionnement du monde, que toute notre technologique scientifique, malgré ses succès produit des effets secondaires qui fera mourir une bonne partie de notre espèce si ce n’est pas sa totalité.

Il faut être convaincu que nous sommes dans l’impossibilité de nous réformer, car ce n’est pas contrairement à ce que nous soutenons, notre raison qui dirige, même si c’est elle qui réalise les assemblages. Et si d’aventure le monde occidental avait par conscience « divine » compris la nécessité de renoncer à la croissance polluante, ce sont les autre pays en développement qui consommeraient ce que à quoi nous renoncerions.

Une solution serait de faire une place plus grande à la raison, mais tous les jours c’est le contraire que l’on  constate, tous les jours ce sont nos instincts qui sont sollicités par les marchands de biens, par les vendeurs de leurres, par les manipulateurs de l’information. Ainsi à l’heure où la complexité du monde demande d’accéder par la raison aux phénomènes et aux explications que nos sens ne peuvent percevoir directement autrement que par la distribution du savoir, nous organisons l’abêtissement jouissif de masse basé sur la seule satisfaction immédiate, par une fascisation de la pensé en diminuant le seuil de tolérance qui finissent par transformer en drame des événements futiles au prétexte d’une tolérance zéro et d’un principe de précaution.

Au moment où la cogitation, qui façonne la raison en se réorganisant sans cesse par l’apprentissage et les perceptions sensorielles quotidiennes, demanderait d’être entendu, débattu, critiqué, tout ce qui n’est pas compatible avec la pensée « libéral capitaliste » est combattu, voire « hétérisé », pour ne faire place qu’à une info people, une litanie de nos imperfections et violences en tout genre comme s’il s’agissait d’une nouveauté comportementale que nous pourrions solutionner avec une augmentation de la répression et une aggravation des peines sans s’interroger des sources de ces maux, comme si nous pouvions vivre sans risque.

A l’heure où il faudrait émanciper plus que jamais les populations, elles sont infantilisées, voire elles ne supportent plus d’avoir une attention soutenue sur un même sujet plus d’une minute, alors que la compréhension de nos modèles systémiques demande de solides explications, mais ils sont prêts à consacrer tout leur temps au ludisme, jamais rassasiés d’affaires scabreuses, jouissifs des petites phrases assassines, prenant  tous les sujets dramatiques touchant aux agressions sexuelles sans réflexions, comme s’il était possible dans une société qui fait commerce du sexe d’en trouver. Il faudrait se féliciter qu’il y ait si peu de faits graves, alors que chaque fois que nous appuyons sur notre pédale de freins, nous tuons d’infections pulmonaires par absorption de micros particules émises plus de 30 000 personnes ans. Sauf que le sexe est un organe dont le rôle et le fonctionnement sont l’objet de préceptes ancestraux, dont l’apprentissage forcé par une éducation sociétale fabrique les manquements de certains d’entre nous.

Nous oublions toujours que le crime n’est que social, il n’en provoque pas moins des souffrances pour ceux qui ont été conditionnés par l’apprentissage durant leur enfance au bien fondé des modes de vie auquel on les contraint.

Je ne veux pas par là justifier quelques violences que ce soit, mais force est de constater que l’approche que nous en avons depuis quelques années, n’est pas compatible avec la tolérance qui permet à ceux qui ne sont pas victimes d’apporter des solutions rédemptrices plutôt que de se complaire dans la victimisation et les relents vengeurs qui ne sont légitimes qu’aux victimes.

Et si la compassion qui sied à la perception d’une situation permet à des groupes de déterminer des comportements communs quels que soient les champs où elle se manifeste, ils ne deviendront durables que lorsque par la répétition ou par conditionnement les comportements deviendront partie intégrante de l’individu.

Dans le même temps les marchands ont accaparé l’information et vendent le futiles ne laissant qu’une part congru à l’essentiel. Non pas que les actes de tous les jours ne soient pas importants, mais si l’on ne s’interroge pas sur les effets de nos actes, alors nous tuerons notre espèce sans savoir que nous avions d’autres choix, aujourd’hui où nous savons que la victoire du matérialisme à un goût de mort.

Or ceux qui nous vendent les drames individuels au quotidien n’ont qu’un souci mercantile, et si, heureusement, nous ne sommes pas capables de ressentir la souffrance d’autrui, (c’est une condition sine quantum pour survivre) le savoir nous ouvre les portes de la réflexion et de l’innovation sinon nous demeurerons des hommes bloqués, comme nous le sommes aujourd’hui sur notre modèle économique qui nous tue, pendant que nous nous ne pensons qu’à tuer ceux qui développent leurs violences incidentes à ce modèle économique.

 Ainsi nous naviguons dans un monde qui se cherche des Saints dans un modèle économique qui fabrique des tricheurs à tous les échelons, en conséquence l’on ne peut guérir d’un mal dont  l’on nie en permanence être atteint, mais dont nous sommes prompts à le trouver chez l’autre, parfait bouc émissaire qui préserve notre estime de soi indispensable à notre existence. 

Pour être heureux et vivre il n’est pas nécessaire de savoir que la terre est ronde, mais le savoir évite d’avoir peur d’arriver au bout du monde et permet d’en faire le tour sans se perdre.

Ceux qui pensaient que la terre était géocentrique étaient aussi convaincus de leur vérité que ceux qui aujourd’hui nous disent qu’il n’y a pas d’autres solutions que notre modèle économique.  

Ils réservent à ceux qui s’y opposent le même sort que celui qui fut réservé à ceux qui défendaient l’héliocentrisme copernicien.

Ainsi donc fier de notre science de notre savoir faire nous sommes aussi ignorant que l’étaient les défenseurs du géocentrisme qui avaient assis leur pouvoir dans la société d’alors sur cette pensée unique.

 

Aussi dire qu’il y a d’autres choix, que la médiocrité intellectuelle dans laquelle nous nous installons, pour ne pas poursuivre nos erreurs économiques semble un défi colossal, pourtant aujourd’hui tous les états savent que la terre est héliocentrique, sauf peut-être des tribus d’Amazonie et autres qui vivent heureuses ignorantes de cela, et qui peut-être disparaitront sans savoir que c’est notre prospérité qui les aura tuées.

 


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1 réactions à cet article    


  • Gollum Gollum 8 octobre 2009 14:12

    Par ailleurs j’invite tristement tous les agoravoxiens à lire cet article :
    http://eco.rue89.com/2009/10/07/attention-une-minorite-dangereuse-rode-sur-le-web
    Ou un fondateur du site qui repand le FUD pour vendre sa salade et peut etre demander des garanties d’indépendance de la fondation Avox. 


    Ah ben je fais partie d’une minorité dangereuse.. Super ! Ceci dit je m’en doutais qu’on était surveillé de près..

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