Le véritable état islamique est en train de naitre sous nos yeux en Turquie
L’islam politique de Recep Tayyip Erdogan
Le frère-musulman, président, sultan en devenir et aspirant calife, Recep Tayyip Erdogan, vous savez, le national-islamiste pyromane à l’occasion (souvent !) n’a jamais caché ses penchants pour l’islam politique. Il n’y a que l’Union européenne qui ne le voit pas, aveuglée par la vision que lui impose l’Allemagne, qui a d’autres intérêts…
Les Azéro-turco-djihadistes égorgent les Arméniens de l’Artsakh. Les vidéos qui circulent font froid dans le dos : des têtes coupées d’Arméniens fièrement exhibées par les illuminés.
A la question : Quel est cette bête immonde qui fait ça ? On peut répondre : Pire, c’est un homme ! Enfin, la forme est humaine mais le reste…
J’ai souvent écrit sur la situation politique de la Turquie d’Erdogan. Malgré la résistance des milieux laïques qui représentent tout de même un peu moins de la moitié de la population turque, le maître d’Ankara a toujours su tirer profit de toutes les situations et gagner les élections depuis le début des années 2000. Encore mieux : quelquefois il les a créées lui-même, ces situations qui lui ont été favorables…
Union européenne : exemple de l’aveuglement de la communauté internationale
L’Union européenne est absente, totalement paralysée par les enjeux qui semblent la dépasser. Elle montre sa taille de nain politique, recroquevillé dans sa relative opulence et externalisant les problèmes.
Dans les faits, l’UE est acculée : elle ne sait que faire face à la Turquie d’Erdogan, sachant que ce dernier n’hésite jamais à instrumentaliser tout ce qui se trouve à portée de la main pour arriver à ses fins. Et cette fois, il a un atout de taille : les réfugiés syriens sur son sol. Et s’il les lâchait vers l’Europe ? Je n’ose même pas imaginer les cauchemars des dirigeants européens… Et les droits de l’homme me direz-vous. Ça, c’est une autre paire de manche : on utilise les droits de l’homme à géographie variable depuis si longtemps que nombreux sont ceux qui n’osent même plus les évoquer…
L’islam politique, c’est d’abord un comportement spécifique ; Erdogan l’applique méthodiquement et surement à son peuple et tente de l’imposer au monde. Les premiers qui en souffrent sont les Turcs eux-mêmes. Ensuite tous les voisins et tous ceux qui tentent une autre approche de la vie et des relations entre individus et entre États.
Là où le culot ne manque pas ! Charlie Hebdo au pilori !
Toujours à propos du comportement de la Turquie d’Erdogan.
Le 3 septembre 2020, le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères, Hami Aksoï, a fermement condamné la republication de caricatures de Mahomet par Charlie Hebdo[1].
Accusant, par la même occasion, la classe politique française et en particulier le président Emmanuel Macron, Aksoï a déclaré, toujours selon la même dépêche, que cette publication ne pouvait être justifiée par l’invocation de la liberté de parole et d'expression artistique.
Elargissant ses accusations aux dirigeants européens, le porte-parole du ministère turc déclarait encore : « A chaque occasion, les démocrates autoproclamés servent la nouvelle génération de fascistes et de racistes en France et en Europe, en adoptant des pratiques qui augmentent la xénophobie et l'anti-islamisme ».
C’est sûr ! La grande démocratie turque où être Kurde, chrétien, arménien, grec… représente un risque vital et où être avocat, de gauche, démocrate, politicien d’opposition, laïc, femme, athée, agnostique…représente également un risque vital, peut donner des leçons de laïcité et de vivre ensemble à l’occident et notamment à la France.
La religion est doit demeurer une question privée et l’islamophobie n’a rien à voir là-dedans ; Charlie Hebdo a publié davantage de caricatures sur le christianisme, le judaïsme et d’autres religions, que sur l’Islam.
Enfin, toutes les idéologies peuvent être critiquées ; c’est l’essence même de la démocratie !
Détournement !
Je reviens un peu sur l’histoire récente de Charlie Hebdo, au moment où tout le monde, ou presque, était Charlie.
Un exemple ? Le Premier ministre turc en poste au moment des assassinats terroristes au siège de Charlie Hebdo, Ahmet Davutoglu, a assisté en bonne place à la tête du cortège, à la manifestation « Je suis Charlie » à Paris, aux côtés du président français !
Entre le « Je suis Charlie » et l’instrumentalisation de l’islamophobie, devenue le pain béni des islamistes de tout bord, il y a un monde, et ce monde s’appelle la liberté de penser et la liberté d’expression et d’opinion.
Aucune philosophie n’est sacrée ! Cette notion a été inventée par l’homme pour soumettre l’homme.
Et la Turquie ne peut donner des leçons de démocratie car aussi bien à l’intérieur du pays qu’à l’extérieur, le comportement de l’État turc est loin d’être exemplaire (j’aime les euphémismes !).
Une presse muselée
Par ailleurs, la presse en Turquie est dans sa presque totalité, entre les mains des amis et parents du président tout puissant.
Les journalistes, les juges, les enseignants, les intellectuels, les opposants, sont emprisonnés. Aucune voix discordante ne peut survivre dans ce pays !
Alors, la vérité et la réalité sont déformées et cousues sur mesure pour le pouvoir et le président élevé au rang de sage infaillible !
Un rapide coup d’œil à la presse turque nous démontre cette réalité, dans les pires circonstances qui soient.
La revue de la presse turque au lendemain de l’assassinat de Samuel Paty est caractéristique : après avoir déjà traité le sujet pendant le week-end (en première ligne pour amplifier de plus en plus le thème des supposées dérives islamophobes et racistes observées en France à la suite de l’attaque), et sous le titre "ce meurtre est l'œuvre des services de renseignements", le quotidien Yeni Şafak revient spécifiquement sur le sujet : il évoque la décapitation d'un enseignant à Conflans Sainte Honorine pour avoir "montré une caricature insultant notre prophète" et indique que "ce meurtre et le fait que la police ait abattu un jeune et placé en garde à vue 9 personnes (il s’agit de la presse du 19 octobre 2020) dans le cadre de cette affaire ont fait gagner une nouvelle dimension à l'islamophobie". Le journal cite dans ce contexte le Secrétaire de l'Union internationale des érudits musulmans, Ali al-Qaradaghi, qui aurait fait remarquer que "l'affaire qui contient de nombreuses zones d'ombre pourrait avoir été planifiée par les services de renseignements français".
L’autre sujet qui a retenu l’attention de la presse turque est le projet du gouvernement français de lutter contre les séparatismes. Le traitement de ce sujet révèle le climat qui règne en Turquie en ce moment : le quotidien progouvernemental Yeni Şafak accuse en Une le Président de la République, Emmanuel Macron, de "stigmatiser les Musulmans". "Tandis que le gouvernement Macron a déclaré la guerre contre l'islam en France, des dizaines de mosquées et écoles privées ont été fermées sous prétexte de "lutte contre le radicalisme"", affirme le journal qui relaie le témoignage de deux Françaises, Selma Ajam et Karine Boissieux, qui "ne pouvant plus supporter les pressions, ont quitté la France et sont venues s'installer à Istanbul. Ajam a déclaré que Macron faisait de tous les Musulmans une cible avec sa rhétorique islamophobe". Sous une photo des deux Françaises, le journal relate le parcours de celles-ci : "Selma Ajam, d'origine algérienne, s'est exprimée ainsi sur ce qui l'a conduite à Istanbul : après mes études, j'ai cherché du travail. Mais on m'a fermé toutes les portes au nez. On me disait clairement que le fait que je porte le voile posait un problème. La haine s'est accrue avec les déclarations islamophobes de Macron. Même lorsque vous marchez dans la rue, quelqu'un peut vous interpeller et insulter votre foulard et votre religion. Quant à Karine Boissieux qui s'est convertie, à l'islam avec son époux, elle raconte que nombreux sont ses collègues qui avaient arrêté de la saluer au bureau : "ils se moquaient de moi lorsque je priais. C'était devenu insupportable. Mon mari aussi se débattait face à des problèmes similaires. Nous savions que nous n'avions plus d'avenir en France et nous avons donc décidé de quitter le pays".
Inutile de relever les amalgames et autres raccourcis qui mènent tous à stigmatiser l’islamophobie supposée être cachée derrière ce projet…
Un monde pire que celui imaginé par Orwell
La société turque muselée et traumatisée n’ose pas réagir, car, parallèlement au contrôle quasi orwellien imposé par le pouvoir, le nationalisme est également instrumentalisé. De cette manière, aucune force politique, laïque ou supposée l’être, n’ose contredire le pouvoir, car immédiatement traitée de « traitre à la patrie » !
L’exemple le plus typique est celui qui se déroule sous nos yeux actuellement : l’agression azerbaidjanaise contre l’Artkakh (Haut-Karabagh) et l’Arménie.
Depuis la fin septembre 2020, le conflit armé entre l’Azerbaïdjan d’un côté et l’Artsakh et l’Arménie, de l’autre, fait rage, après la nouvelle agression azerbaidjanaise. Malgré les accords de cessez-le-feu établis début octobre, les combats toujours à l’initiative de l’Azerbaïdjan, se poursuivent.
Enfin, plusieurs vidéos et témoignages directs montrent la présence et l’implication de mercenaires syriens, recrutés dans le nord-est du pays, aux côtés de l’armée azérie. Ces mercenaires, recrutés par la Turquie, ne souhaitent que l’instauration d’un État islamique au profit de la Turquie, qui a fait main basse sur l’Azerbaïdjan et rêve de joindre physiquement les deux territoires (turc et azéri), coupés par l’Arménie…
[1] Dépêche de l’Agence Anadolu.
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