• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Le voile brisé de l’autorité : Joël Le Scouarnec, Gérard Miller et (...)

Le voile brisé de l’autorité : Joël Le Scouarnec, Gérard Miller et l’abus de pouvoir

Derrière les visages respectés du chirurgien et du psychanalyste, Joël Le Scouarnec et Gérard Miller, se cache une réalité bien plus sombre. Abusant de la confiance sacrée que leurs professions exigent, ils ont transformé leur autorité en instrument de domination, perpétrant des crimes qui révèlent les failles d’un système complice.

Dans l’ombre des cabinets médicaux et des plateaux médiatiques, l’autorité peut devenir un piège, un écran derrière lequel se déploient les plus sombres instincts. Joël Le Scouarnec et Gérard Miller, respectivement chirurgien et psychanalyste, incarnent ces figures publiques dont la chute a ébranlé la confiance en des professions autrefois jugées irréprochables. Leurs abus révèlent à la fois l'ampleur des dérives possibles dans un rapport de pouvoir déséquilibré et la complicité involontaire des institutions qui les ont laissés prospérer dans l'impunité.

Joël Le Scouarnec, chirurgien de renom, soignait des corps endormis, sous l’effet de l’anesthésie, pour mieux abuser de leur fragilité. Ses carnets personnels, où il consignait minutieusement les détails de ses actes, reflètent la froideur d’un homme dont les pulsions étaient protégées par son statut. Plus de 300 victimes, pour la plupart des enfants, s’envolent sous sa plume, ses mots devenant les archives d’un scandale ignoré pendant des décennies.

Quant à Gérard Miller, c’est dans l’esprit même de ses patientes qu’il s’immisçait, transformant l’espace thérapeutique en terrain de chasse. Derrière les mots apaisants et les conseils de guérison, il s’insinuait dans l’intimité de jeunes femmes vulnérables, des étudiantes parfois à peine sorties de l’adolescence. Ce psychanalyste, également omniprésent sur les plateaux télévisés, usait de son aura médiatique pour attirer et manipuler des cibles faciles, profitant de la confiance qu’elles lui accordaient sans réserve.

Dans ces deux histoires, la notion de vulnérabilité est centrale. Le Scouarnec profitait de patients endormis, incapables de se défendre, tandis que Miller hypnotisait ses patientes émotionnellement fragiles, leur faisant perdre tout contrôle. Deux hommes, deux professions sacrées, mais un même schéma : l’utilisation du pouvoir médical pour transformer la relation de confiance en domination totale.

Comment expliquer que ces hommes aient pu agir en toute impunité si longtemps ? Les signaux d’alerte étaient pourtant nombreux, mais ils furent ignorés ou minimisés, révélant une complicité silencieuse au sein des institutions. Le Conseil de l'Ordre des Médecins, averti des agissements de Le Scouarnec dès 2005, n’a pris aucune mesure pour l’empêcher de continuer à exercer. Quant à Miller, la brillance de sa carrière intellectuelle et médiatique lui conférait une telle stature que ses déviances semblaient invisibles, comme protégées par une bulle d’admiration aveugle.

Ce silence collectif, cette lenteur des réactions face à des comportements aussi destructeurs, révèlent des failles systémiques. L’éclat des titres et des diplômes, le prestige social de ces professions ont longtemps occulté la souffrance des victimes. Il a fallu des années, parfois des décennies, pour que ces histoires émergent, souvent grâce au courage d'une seule voix qui ose briser le silence, comme ce fut le cas en 2017 pour Le Scouarnec, après le témoignage poignant d'une fillette de six ans.

Les conséquences judiciaires se sont fait attendre, mais elles s'annoncent lourdes pour ces deux prédateurs. Le Scouarnec, condamné en 2020 à 15 ans de réclusion, devra encore répondre de centaines d’autres accusations lors d’un second procès prévu en 2025. Quant à Miller, il fait face à un tourbillon médiatique et judiciaire dont les répercussions ne cessent de croître.

Ce que ces affaires mettent en lumière : Elles mettent en lumière la fragilité de la relation d’autorité. Lorsqu’un patient confie son corps ou son esprit à un professionnel de santé, c’est une confiance absolue qu’il lui accorde. Mais cette confiance, dans les mains de prédateurs comme Le Scouarnec ou Miller, devient une arme, un levier pour accomplir des crimes qui résonnent bien au-delà de la salle d'opération ou du cabinet thérapeutique. Ces affaires, dans leur ampleur et leur horreur, résonnent avec celles d’autres figures publiques telles que Harvey Weinstein ou Patrick Poivre d’Arvor, nous rappelant combien les visages les plus respectés peuvent dissimuler des abîmes de perversité.

Ces drames dévoilent aussi une nécessité : celle de repenser la vigilance des institutions, d’éduquer à la critique même envers les figures les plus vénérées, et de réapprendre à écouter la parole des victimes. Car si l’autorité est un fardeau que certains portent avec éthique et bienveillance, elle reste un outil dangereux entre des mains mal intentionnées. Il nous appartient désormais, en tant que société, de ne plus jamais fermer les yeux.

Soyez nombreux à m'écouter en direct sur ce sujet sur GPTV LUNDI 14/10 à 18h. Je serai interviewé par Mike Borowski.

www.jeanlucrobert.fr


Moyenne des avis sur cet article :  2.28/5   (25 votes)




Réagissez à l'article

23 réactions à cet article    


  • Opposition contrôlée Opposition contrôlée 8 octobre 19:20

    Briser un voile ?


    • LeMerou 9 octobre 07:58

      « Leurs abus révèlent à la fois l’ampleur des dérives possibles dans un rapport de pouvoir déséquilibré et la complicité involontaire des institutions qui les ont laissés prospérer dans l’impunité. »


      Tout de même largement encensé par les médias pour l’un... Alors les « institutions » ont bon dos...


      • Jean-Luc ROBERT Jean-Luc ROBERT 10 octobre 16:30

        @LeMerou
        Bien sûr vous avez raison.


      • Maître Yoda Maître Yoda 9 octobre 10:02

        L’impossibilité de faire tomber un « malade » est une vraie perte de temps pour tout le monde. Gérard Miller a été un des chroniqueurs préférés des chaînes de télévision, passant de Ruquier à Druquer et ensuite proche de la France Insoumise. N’y-a-t-il pas moyen de démontrer l’escroquerie intellectuelle à un moment donné ?


        • Mozart Mozart 9 octobre 10:35

          Déjà psychanalyste est une escroquerie à la base. Que demander de plus à un malfaisant ? Avec LFI, La France Idiote en prime....


          • mmbbb 9 octobre 10:55

            @Mozart une fois n est pas coutume j acquiesce

            Ce type Miller appartient à cette gauche nauséabonde et moralisante .

            Ces coreligionnaire tel Duhamel diecteur de Sciences PO qui ne cessa de donner des lecons de morale alors qui ll se tapa le fils de Kouchner

            La liste est longue de ces moralisateurs pervers


          • Maître Yoda Maître Yoda 9 octobre 11:07

            @Mozart

            Pas tout-à-fait d’accord. Il y a des types de valeur qui deviennent psychanalystes. Juger quelqu’un sur sa fonction sociale, c’est s’empêcher de voir à travers elle. 


          • Maître Yoda Maître Yoda 9 octobre 11:22

            @mmbbb

            Pas seulement la gauche ; le mariage entre le macronisme et la zététique, du genre Gérald Bronner, membre du conseil scientifique de conspiracy watch, est plus que louche, à mon avis.


          • mmbbb 9 octobre 11:59

            @Maître Yoda Je cite la gauche parce que cette gauche est devenue moralisante , normative et inclusive .

            Inclusive si l on adhère à leur idée cela s entend .

            C est cette gauche que j exècre !


          • Mozart Mozart 9 octobre 14:06

            @Maître Yoda
            Très cher,
            Le jour où on démontrera l’utilité de cette charlatanerie qu’est la psychanalyse, je serai le premier à y croire. Mais jusqu’à présent, en dehors de faire du pognon et de dire n’importe quoi, je n’ai rien vu de convaincant.


          • Maître Yoda Maître Yoda 9 octobre 14:34

            @Mozart
            Concernant Gérard Miller, il pourrait être curé, animateur télé, politicien, ça reste d’abord un charlot. Psy ne change rien, ça lui donne un semblant d’autorité universitaire et d’ailleurs, c’est plutôt ça qu’il faudrait attaquer en l’occurence : la fausse autorité académique, les faux diplomes etc.


          • Jean-Luc ROBERT Jean-Luc ROBERT 10 octobre 16:30

            @mmbbb
            Merci vous avez tant raison !


          • Octave Lebel Octave Lebel 9 octobre 11:31

            Pourquoi faire se côtoyer dans la même opprobre quelqu’un de jugé et condamné à une lourde peine et un autre pris dans une sale affaire qui ne l’est pas ? Et pour laquelle, l’auteur, pas plus que vous et moi, n’étant ni procureur, ni juge d’instruction, ni avocat, ni policier ne connaît la réalité ni l’étendue des faits. Que ce dernier soit jugé et obtienne la justice qu’il mérite.Dans les meilleurs délais. Que toutes les responsabilités qui permettent à ce genre de méfaits d’exister soient constatées. Que dire d’autre ?

            Je note au passage que l’auteur qui se recommande de sa profession, par ces méthodes en trahit la déontologie et qu’il présente de manière bien inquiétante une drôle de conception de la justice. Pour ceux, trop pressés ou sans malice qui n’aurait pas bien vu, je signale aussi, en toute innocence bien sûr, qu’un seul a droit à sa photo choisie en toute rigueur et neutralité .

            Enfin une question elle aussi innocente. Qui ici est pour des chirurgiens véreux, des psychologues abuseurs et ne déplore pas les effets de réseaux qui les protègent ni l’opportunisme des médias vis-à-vis des fluctuations de l’opinion publique dont ils sont par ailleurs un contributeur majeur. Qui peut déplorer le rôle des médias en usant des mêmes facilités rhétoriques smiley.

             


            • mmbbb 9 octobre 12:08

              @Octave Lebel Miller la grande gueule donneur de leçons , De surcroît agressif et usant des médias lorsqu il ne tomba pas en disgrâce .

              Duhamel de science Po , etait dans la même ligne !

              et c est ce qui se passe dans ton parti , on proscrit avant jugement .

              Voir Hugo Prevost

              Tu pue , tu empestes


            • Aristide Aristide 9 octobre 15:22

              @Octave Lebel

              Que dire d’autre ?

              Simplement que la présomption d’innocence est indissociable de notre justice et qu’il serait assez bien venu que vous ne choisissiez plus de la solliciter que dans les affaires qui vous plaisent !!!


            • Octave Lebel Octave Lebel 9 octobre 15:47

              @Aristide

              Je ne sollicite pas la présomption d’innocence pour vous fournir un prétexte de plus à étaler votre mauvaise foi incorrigible et je pense que les charges contre Miller sont lourdes et que la justice fera son travail correctement ce qui ne semble pas vous intéresser. Je pointe une forme de récupération qui survient assez mécaniquement maintenant dans ce genre de circonstances en en détaillant un peu les procédés. Ce qui à mon avis est la raison principal de votre dérangement smiley


            • Aristide Aristide 10 octobre 11:49

              @Octave Lebel

              Vous ne pigez vraiment rien.

              Voilà ce que j’ai dit :
                Miller est présumé innocent et c’est incontestable,
                La justice fera son travail et actera ou pas sa culpabilité.

              Ce que je mettais en exergue, c’est votre posture habituelle de manipulateur, consistant à me faire dire l’inverse de ce que j’ai écrit...

               je pense que les charges contre Miller sont lourdes

              Votre inconsistance sur le sujet de la présomption d’innocence va jusqu’à juger de la qualité des charges de cette affaire. Ce n’est pas notre rôle, c’est à la justice de juger et pas au péquin du coin ou d’ailleurs…


            • GoldoBlack 9 octobre 12:43

              Il faut se méfier de TOUS les charlatans. Y compris des pseudos-psychologues qui racontent n’importe quoi, notamment sur les TSA.


              • mmbbb 9 octobre 13:16

                @GoldoBlack un medecin vient d etre suspendu ; c est récent à ST Nazaire .

                Quelles que soient t les professions , il peut y avoir ce comportement .

                Miller lui la grande gueule , cela revient dans les gencives .

                Grand historien avec une faculté d analyse extraordinaire


              • Jean-Luc ROBERT Jean-Luc ROBERT 10 octobre 16:33

                @GoldoBlack
                Je suppose que cela s’adressait à moi. Mais je ne comprends pas votre manque de courage. 07 83 83 73 95. Si vous en savez plus que moi sur les TSA, je vous donne l’occasion de me le démontrer. Mais évidemment vous préférez faire le trolleur que de m’appeler.


              • GoldoBlack 10 octobre 21:18

                @Jean-Luc ROBERT
                Tu es moins bête que tu t’en donnes l’air à jouer les idiots utiles du système.

                Accessoirement, j’ai un très léger TSA.
                Et ta façon d’approcher la problématique est parfaitement merdique et orientée.
                Il ne suffit pas d’avoir des choses à dire sur un sujet pour en être un expert. Il faut que ces choses soient justes, scientifiquement, politiquement, éthiquement.
                Il ne suffit pas d’être réactionnaire pour avoir raison.


              • Bertrand Loubard 9 octobre 13:01

                La Maîtrise se reconnait, et donc se respecte. L’Autorité s’exerce, elle « impose » via les arcanes du droit positif. Mais quand cette Autorité n’a que la force que lui donne la couverture complice d’un pouvoir corrompu la « couvrant », elle devait devenir, comme dans tous les cas de tous les abus mis en lumière dans l’Enseignement, l’Eglise, l’Armée, la Médecine, la Justice, etc., la cible d’une remise en question fondamentale. Elle devrait voir ses détenteurs défaillants être mis au banc des accusés et être sanctionnés. Faut-il rappeler que l’Ordre des Médecins aurait interdit la pratique médicale au Dr Raoult ? Et que penser alors de l’affaire (récente mais pas terminée) du Vice-Président du tribunal judiciaire de Dijon ? Bien à vous.


                • Astrolabe Astrolabe 13 octobre 11:24

                   

                  Le procédé, si bien illustré par cet article, consiste à mettre un ou deux cas bien trash pour faire sa promo perso en fin de billet.

                  De nos jours cela s’appelle faire du « putaclick » pour vendre sa soupe.

                  Assez banal et éthiquement très discutable, surtout en sciences humaines ...

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON



Publicité




Palmarès



Publicité