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Accueil du site > Tribune Libre > Le voile de Véronique : saint linge ou pieuse imposture ?

Le voile de Véronique : saint linge ou pieuse imposture ?

À l’approche de Pâques, un mystère millénaire refait surface : le voile de Véronique, ce linge qui aurait capturé le visage ensanglanté du Christ sur la Via Dolorosa. Relique sacrée pour les uns, légende médiévale pour les autres, il fascine et divise. Qui était Véronique ? Où est ce tissu aujourd’hui ?

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Les origines d’une légende : la naissance du voile

L’histoire du voile de Véronique s’enracine dans les récits de la Passion, bien que son nom n’apparaisse pas dans les Évangiles canoniques. Selon la tradition chrétienne, une femme, prise de compassion, aurait essuyé le visage de Jésus portant sa croix vers le Golgotha. En récompense, son linge aurait miraculeusement conservé l’empreinte de son visage. Cette femme, nommée Véronique – un prénom dérivé du latin vera icona ("vraie image") – devient une figure de piété, célébrée dans la sixième station du chemin de croix. Mais d’où vient ce récit ? Les premières traces écrites, comme les Actes de Pilate (IVe siècle), mentionnent une femme nommée Bérénice ou Véronique, sans préciser son geste.

 

 

Ce n’est qu’au Moyen Âge que l’histoire prend forme. Les Évangiles apocryphes, étudiés par l’historien Régis Burnet dans Les Apocryphes chrétiens (2019), amplifient le rôle de Véronique, la dotant d’un linge miraculeux. À une époque où les reliques – os de saints, fragments de la Vraie Croix – attirent les pèlerins, ce voile devient un symbole puissant. L’Église catholique, confrontée à la ferveur populaire, intègre la légende dans sa liturgie, malgré l’absence de preuves historiques. Comme le note l’historienne Sofia Boesch Gajano dans Reliques et saints (2006), "les récits de miracles comblent les silences des textes sacrés, donnant chair à la foi".

 

Tableau d'Hans Memling - Sainte-Véronique (Washington, E.U.) - Paroisse de  Puteaux

 

Mais qui était Véronique ? Une figure réelle ou un symbole ? Certains la rapprochent de la femme hémorroïsse guérie par Jésus (Marc 5:25-34), une hypothèse sans fondement solide. D’autres, comme l’érudit médiéval Jacques de Voragine dans La Légende dorée (XIIIe siècle), en font une disciple obscure, peut-être épouse de Zachée. Cette incertitude, loin de nuire au mythe, renforce son universalité : Véronique incarne la compassion humaine face à la souffrance. À Pâques, son geste résonne comme un écho intemporel, invitant les fidèles à contempler le visage du Christ.

 

Gardiens, pèlerins et sceptiques

Le voile, s’il a existé, a d’abord été un objet discret, confié à des mains anonymes. Les premières communautés chrétiennes, persécutées, n’avaient ni le temps ni les moyens de conserver des reliques. Selon la tradition, rapportée par Eusèbe de Césarée dans son Histoire ecclésiastique (IVe siècle), le voile aurait été emporté à Jérusalem ou à Rome. À partir du VIIIe siècle, des textes comme le Liber Pontificalis mentionnent un sudarium (linge) vénéré à Saint-Pierre, peut-être le voile de Véronique. Les papes, gardiens de ces trésors, en font un outil spirituel et politique, attirant des foules en quête de miracles.

Au Moyen Âge, les pèlerins affluent pour voir le voile, exposé lors des jubilés romains. Les récits de voyageurs, comme celui de Dante dans La Vita Nuova (1295), décrivent l’émotion des fidèles face à cette "image non faite de main humaine". Mais d’autres protagonistes émergent : les marchands de reliques, souvent accusés de fabriquer de faux linges pour duper les dévots. L’historien Patrick J. Geary, dans Furta Sacra (1978), montre comment le commerce des reliques, florissant au XIIIe siècle, jette un doute sur l’authenticité de nombreux objets, y compris le voile. À Lisbonne, à Milan ou à Jaén, des "voiles" concurrents apparaissent, chacun revendiquant la vérité.

Avec la Réforme et l’ère moderne, les sceptiques entrent en scène. Les protestants, comme Jean Calvin dans son Traité des reliques (1543), raillent ces "superstitions papistes", dénonçant des fraudes orchestrées par le clergé. Plus tard, les savants des Lumières, tel Voltaire, rejettent l’idée même de reliques miraculeuses. Pourtant, la fascination persiste. À Pâques, les récits de miracles attribués au voile – guérisons, visions – continuent d’alimenter la dévotion, même chez ceux qui doutent. Ces protagonistes, des papes aux incrédules, tissent une toile complexe où foi et raison s’entrelacent.

 

 

De Jérusalem à l’oubli

Où est le voile de Véronique aujourd’hui ? La question hante les historiens. La tradition romaine, appuyée par des chroniqueurs comme Gervais de Tilbury (XIIIe siècle), affirme qu’il est conservé à la basilique Saint-Pierre, dans une chapelle conçue par Bernin. Ce voile, appelé Volto Santo ou Sudarium, est rarement montré. La dernière exposition publique remonte à 2000. Mais son histoire est troublante. Les sources médiévales décrivent un linge fragile, parfois "effacé" par le temps, comme le note le chroniqueur Matthieu Paris en 1247. En 1608, des travaux à Saint-Pierre auraient conduit à son remplacement par une copie, selon des archives vaticanes citées par Ian Wilson dans Holy Faces, Secret Places (1991).

 

Ostension de la Sainte Face en la basilique Saint-Pierre. © Fabrique de Saint-Pierre.

 

D’autres prétendants compliquent l’enquête. À Manoppello, dans les Abruzzes, un linge translucide, le Volto Santo di Manoppello, est vénéré depuis le XVIe siècle. Certains, comme le jésuite Heinrich Pfeiffer, y voient le vrai voile, arguant de sa finesse et de son image non peinte. Mais des tests récents, rapportés par La Civiltà Cattolica (2016), suggèrent une origine tardive, peut-être un artefact byzantin. À Oviedo, en Espagne, la Sainte Face est un autre candidat, bien que son lien avec Véronique soit ténu. Ces rivalités, loin d’éclaircir le mystère, montrent l’appétit humain pour des objets tangibles ancrant la foi.

 

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Le voile a aussi voyagé dans les récits. Les croisades, en pillant Constantinople en 1204, ont dispersé des reliques similaires, comme le Mandylion d’Édesse, souvent confondu avec le voile. Selon Sofia Boesch Gajano, cette circulation reflète une "géographie sacrée" où chaque ville veut son miracle. Mais le temps a effacé bien des traces. Si le voile de Saint-Pierre est authentique, pourquoi reste-t-il si discret ? Pour l’historien Andrea Nicolotti, dans Le Suaire de Turin (2015), "le silence du Vatican trahit un embarras : un symbole peut être plus fort sans preuve matérielle". À Pâques, cette absence même nourrit la méditation des fidèles.

 

Science, foi et controverse

L’authenticité du voile est un champ de bataille. Dès le Moyen Âge, des clercs comme Guibert de Nogent dénoncent les faux miracles, mais c’est la science moderne qui intensifie le débat. En 1902, l’historien Paul Vignon compare le voile de Saint-Pierre à d’autres reliques, comme le suaire de Turin, sans conclure à son origine divine. Plus récemment, des analyses optiques sur le voile de Manoppello, menées par l’université de Bari en 2004, révèlent une image non pigmentée, mais sans datation précise. Ces études, publiées dans Archeologia Viva (2005), laissent les experts partagés : miracle ou chef-d’œuvre artisanal ?

La datation au carbone 14, utilisée pour le suaire de Turin (XIIIe-XIVe siècle), n’a jamais été appliquée au voile de Saint-Pierre, protégé par le Vatican. Cette réticence alimente les soupçons. Pour l’historien Daniel Raffard de Brienne, dans Les Reliques du Christ (2000), l’Église préfère préserver le mystère plutôt que risquer une démystification. À l’opposé, des théologiens comme Hans Urs von Balthasar, dans La Gloire et la Croix (1968), soutiennent que l’authenticité importe peu : le voile est un "signe", non une preuve. À Pâques, cette tension entre savoir et croire touche au cœur de la foi chrétienne.

Les sceptiques, eux, pointent les incohérences. Pourquoi aucun texte du Ier siècle ne mentionne le voile ? Comment a-t-il survécu aux persécutions ? Nicolotti argue que le voile est un produit du IVe siècle, né avec le culte des reliques sous l'empereur romain Constantin Ier. Pourtant, même les incrédules reconnaissent sa force symbolique. Comme le dit l’écrivain Umberto Eco dans Histoire des lieux légendaires (2013), "un objet n’a pas besoin d’être vrai pour changer le monde". Le voile, authentique ou non, a façonné l’art, la piété et les débats, de l’icône byzantine aux visages du Christ peints par Caravage.

 

Le voile de Sainte Véronique - France Catholique

 

Un symbole au-delà du tissu

Le voile de Véronique transcende son statut d’objet. Dès le VIe siècle, il inspire les acheiropoïètes (images non faites de main humaine), fondement de l’iconographie chrétienne. Les icônes du Christ Pantocrator, étudiées par Hans Belting dans Image et culte (1990), doivent beaucoup à ce mythe. À l’échelle politique, les reliques comme le voile renforcent le pouvoir de Rome, attirant richesses et influence. Les jubilés, où le voile est exposé, drainent des millions de pèlerins, un phénomène encore vivant en 2025, année jubilaire.

Sur le plan spirituel, le voile incarne la rencontre avec la souffrance du Christ. À Pâques, il invite à contempler non une relique, mais un mystère : celui d’un Dieu qui accepte l’humiliation. Cette idée, centrale dans la théologie de Jean-Paul II (Salvifici Doloris, 1984), fait du voile un pont entre le divin et l’humain. Pourtant, il divise aussi. Les orthodoxes, attachés au Mandylion, contestent la primauté romaine ; les protestants y voient une idolâtrie. Ces tensions, note Burnet, rappellent que "la foi est rarement univoque".

Enfin, le voile pose une question universelle : que cherchons-nous dans les traces du passé ? Pour les croyants, il est une fenêtre vers l’éternel ; pour les historiens, un puzzle incomplet. Sa disparition partielle – si le linge original est perdu – n’efface pas son impact. Comme l’écrit Eco, "les légendes vivent dans ceux qui les racontent". À l’approche de Pâques, le voile de Véronique reste un miroir : il reflète nos espoirs, nos doutes, et notre quête d’un sens au-delà du visible.


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22 réactions à cet article    


  • Seth 18 avril 18:40

    Non mais franchement cher Giuseppe, vous n’avez pas l’impression d’en faire un peu trop ?

     smiley


    • Seth 18 avril 18:46

      @Seth

      Ceci dit Victor Hugo l’avait mentionnée brièvement dans sa « Légende la Nonne » :

      La nonne osa, dit la chronique
      Au brigand par l’enfer conduit
      Aux pieds de Sainte Véronique
      Donner un rendez-vous la nuit
      À l’heure où les corbeaux croassent
      Volant dans l’ombre par milliers
      Enfants, voici des bœufs qui passent
      Cachez vos rouges tabliers


       smiley


    • Bonjour @Seth et Cher Ami,

      Je suis protetant et je m’intéresse beaucoup à ces « superstitions papistes », dénoncées par les pères de la Réforme. 

      Les catholiques sont friands de reliques. Une idolâtrie qui est encouragée par la hiérarchie de leur Eglise. 


    • La Bête du Gévaudan 19 avril 20:06

      @Giuseppe di Bella di Santa Sofia

      l’intellectualisme en religion peut aussi être une forme d’idolâtrie...

      @ seth

      les bolchéviques adorent les reliques de leur dieu-homme Lénine embaumé sur la Place Rouge à Moscou... Quant aux dogmes marxistes de la valeur-travail, de la théorie de la plus-value, de la baisse du taux-de-profit, ils sont encore plus invraisemblables que la conception virginale ou la résurrection des morts... ça n’empêche pas des « messieurs bien comme il faut » de les professer en dépit du bon sens, entre deux odes à Béria et Vychinski...

      D’une manière générale, l’homme occidental a cessé de croire en Dieu mais il n’a pas cessé de croire... Il croit maintenant à Staline, à Hitler, à l’Europe, à la révolution sociale, à Bob Marley, à l’écologisme, à l’Etre suprême, aux fantômes ou aux remèdes de grand-mère.


    • mursili mursili 18 avril 20:51

      Le voile ? ce symbole de l’enfermement des femmes et de leur soumission au patriarcat et à la masculinité toxique ?


      • Seth 18 avril 21:02

        @mursili

        Ouais. Mais une sainte ne rentre pas dans ces images : elle est sainte épicétou.

        Regarde Marie de Magdala, ce n’était pas une putain : c’était une sainte parce qu’elle parfumait les pieds de M. Peutijézu Dieu (c’était son nom de famille). Elle portait le voile aussi, mais pas sur toute sa petite personne. smiley

        C’est pas compliqué la sainteté, merde !


      • mursili mursili 19 avril 08:52

        @Seth

        Ah, merci ! je comprends mieux maintenant. Le voile, c’est comme le cholesterol, il y a le bon et le mauvais. Le bon c’est quand c’est une sainte qui le porte, le mauvais c’est quand c’est une arabe ou quelqu’un de ce genre.


      • La Bête du Gévaudan 19 avril 20:29

        @Seth

        contrairement à ce que vous pensez, la sainteté n’a rien à voir avec la perfection ni encore moins avec la pudibonderie... de Sainte Marie-Madeleine et Saint Augustin à Saint Charles de Foucault, nombre de saints ont mené une existence dissolue avant de se rapprocher de Dieu... on est très loin du puritanisme bigot des gauchistes qui, tels Lénine ou Robespierre, pratiquaient la chasteté sexuelle et la tuerie politique de masse. 

        Sainte Marie-Madeleine a inspiré d’ailleurs certaines des plus belles représentations artistiques depuis Georges de la Tour jusqu’au maître-autel en marbre de l’église de la Madeleine à Paris qui est de toute beauté. Et ce ne sont là encore que quelques exemples. Quelques poètes catholiques ont aussi offert à Madeleine de magnifiques strophes.

        Marie, ayant pris une livre d’un parfum de nard pur de grand prix, oignit les pieds de Jésus, et elle lui essuya les pieds avec ses cheveux ; et la maison fut remplie de l’odeur du parfum. 

        Un de ses disciples dit : Pourquoi n’a-t-on pas vendu ce parfum trois cent deniers, pour les donner aux pauvres ?

        Mais Jésus dit : Laisse-la garder ce parfum pour le jour de ma sépulture. Vous avez toujours les pauvres avec vous, mais vous ne m’avez pas toujours.


      • Étirév 18 avril 21:24

        En 312, Constantin promulgua un édit de tolérance, qui rendait aux néo-chrétiens la liberté de leur propagande. C’est de cette année que date réellement l’avènement du nouveau Christianisme.
        Constantin permit, par l’édit de Milan, en 313, l’exercice du nouveau Christianisme.
        Les Catholiques appellent cela la « liberté des cultes », quand c’est, au contraire, le commencement de l’intolérance et la fin de la liberté religieuse qui régnait à Rome.
        Une célèbre entrevue eut lieu, en février 313, entre Constantin et Licinius à Milan pour poser les bases de cet édit.
        C’est à partir de ce moment que l’on confectionna des écrit destinés à faire croire à l’existence de Jésus. Cela s’appela « la théorie de la fraude pieuse ».
        En ce temps-là, le faux était en honneur, et c’est par des faux que le Jésuisme triompha.
        Parmi ces documents, on trouve :
        - Le portrait Acheiropite (fait par Dieu) de Jésus par sainte Véronique, composé vers 1175 par le prêtre Wernher dans un poème allemand, qui raconte comment la face de Jésus fut empreinte sur le linge que lui présenta sainte Véronique.
        - Une lettre d’Abgar, roi d’Edesse, à Jésus, pour l’inviter à passer quelque temps dans sa maison de campagne.
        - Une lettre de Pilate à Tibère, rapportant la mort et la résurrection de Jésus.
        (Cette lettre est regardée comme authentique par Tertullien et les premiers apologistes. Or, si l’événement était vrai, ce n’est pas par une lettre que Tibère l’aurait su, mais par des documents officiels.)
        - Une lettre de Tibère au Sénat pour l’engager à reconnaître la divinité de Jésus.
        (Est-ce assez grotesque comme idée ?)
        - Une lettre de Lentulus, où se trouve le portrait de Jésus.
        - La dotation de Constantin.
        - Les fausses Décrétales.
        L’habitude étant prise, on continua la falsification des documents et on nous donna plus tard :
        - Une lettre de saint Pierre à Pépin le Bref, datée du Ciel.
        - La fausse donation de Pépin à Etienne II.
        - Celle de Charlemagne à Léon III.
        - La charte de Louis le Débonnaire et celle d’Othon Ier.
        - Le testament de Henri VI, trouvé juste à point par Innocent III dans les bagages d’un des généraux de l’Empire.
        Les Jésuistes, dans les premiers temps, n’avaient pas pensé à fabriquer les actes de Pilate, non plus que les lettres à Tibère ; ils ne s’étaient pas encore avisés de faire lier un commerce de lettres entre saint Paul et Sénèque ; ils n’avaient pas encore supposé les prophéties des Sibylles ; ils s’étaient contentés d’affirmer, sans aucun genre de preuves, que Jésus est le Christ, qu’il est fils de Dieu, qu’il est notre Sauveur, notre Messie, notre Roi, que nous savons qu’il est mort et ressuscité. Et ils ajoutaient : « Heureux ceux qui ont vu, plus heureux encore ceux qui croient en lui sans l’avoir vu. 0 Rome, renonce à ton incrédulité ! Superbe Babylone, fais pénitence de tes désordres, le temps est court, ta chute est prochaine, ton empire touche à sa fin… Que dis-je ? l’Univers va changer de forme ! »
        C’est ce qui allait arriver, hélas ! pour le plus grand malheur l’humanité.
        Origines et histoire du Christianisme


        • juluch juluch 18 avril 22:28

          t

          Je n’ai jamais cru à ce genre de....reliques......

          Ca ne tiens pas debout , suffit d’y réfléchir un peu.....du tissus qui aurait + de 2000 ans préservé jusqu’à nos jours....sans déconner !.


          • Com une outre 19 avril 07:38

            @juluch
             C ce que l’on appelle un miracle non ?


          • Bonjour @juluch et merci pour votre intervention

            Je suis d’accord avec vous : les saintes sandales, la sainte tunique, le saint prépuce ; les morceaux de la vraie croix... Tout ça ne tient pas debout. De plus, lorsque des datations au carbone 14 sont effectuées, il s’agit souvent d’artéfacts réalisés au IVe siècle, sous le règne de l’empereur Constantin Ier, dont la mère, l’impératrice Hélène, chrétienne très pieuse, est à l’origine de la découverte de nombreuses reliques...


          • @juluch

            Lorsque j’ai visité, pour la première fois, une partie des catacombes de Rome où se trouvait la sépulture de Cécile, patronne des musiciens, je me suis rendu compte qu’il n’y avait plus aucun ossement, à l’endroit où il y a avait des centaines de loculi. J’ai vraiment été surpris. J’ai fait part de mon étonnement à la guide. Elle m’a répondu que tous les ossements avaint servi à alimenter le commerce juteux des reliques, organisé par la hiérarchie de l’Eglise catholique. Je sais désormais que les reliques exposées dans les églises sont presques toutes fausses. Ce sont des reliques des premiers chrétiens mais pas celles de saints. 


          • amiaplacidus amiaplacidus 20 avril 09:45

            @Giuseppe di Bella di Santa Sofia
            « Les morceaux de la vraie croix » : on a dû dévaster des forêts entières pour en fabriquer.

            Mais cela faisait (fait) marcher les affaires des bucherons, menuisiers et autres marchants de bondieuseries.


          • Decouz 19 avril 08:26

            chatgpt :

            Égypte antique : Les bandelettes de momie sont souvent en lin, et certaines sont encore en relativement bon état après plus de 3000 ans. Le climat sec et les tombes scellées ont joué un rôle crucial.  

            laine  : très résistante aussi, surtout dans des milieux acides ou froids (comme les tourbières). Des vêtements de l’Âge du fer ont été retrouvés dans des tourbières (ex : la tenue de l’homme de Tollund, au Danemark).

            Des fragments de soie ont été retrouvés dans des tombes chinoises de la dynastie Han (env. -200 av. J.-C.), parfois encore colorés.  

            Voile de Véronique : ce type de tissu pourrait théoriquement durer des siècles s’il est abrité de la lumière, de l’air et manipulé avec soin. Beaucoup de reliques textiles sont aujourd’hui montées sous verre dans des lieux secs et sombres.  

            Pourquoi certains tissus ont-ils résisté ?
            • nature du tissu : le lin est très résistant, surtout si tissé serré.

            • Usage sacré : les reliques ont été manipulées avec soin, souvent protégées dès les premiers siècles.

            • Conservation précoce : de nombreuses reliques ont été mises dans des châsses, coffres, sous verre, etc.

            • Conditions climatiques favorables : surtout au Moyen-Orient et en Égypte


            • Com une outre 19 avril 16:31

              @Decouz
              Alors si c’est chatgpt qui le dit....


            • Decouz 19 avril 08:30

              Pour qu’un tissu survive 2000 ans, il faut :

              • Un environnement sec et stable (comme une grotte du désert de Judée ou un tombeau scellé).

              • Peu de lumière (les UV détruisent les fibres).

              • Peu d’humidité et pas d’oxygène (éviter moisissures et insectes).

              • Peu ou pas de manipulation au fil des siècles.

              Les manuscrits de la mer Morte sont un bon parallèle : conservés dans des grottes sèches pendant près de 2000 ans.

              • Textiles coptes (Égypte) datant du IIIe-VIe siècle, très bien conservés, parfois encore colorés.

              • Fragments textiles à Qumrân : des vêtements en lin du Ier siècle ont été retrouvés, assez bien préservés.


              • Corcovado 19 avril 09:02

                Saint François disait toujours à Sainte Véronique : il ne faut pas confondre sécher le linge et....


                • SilentArrow 19 avril 13:45

                  @Giuseppe di Bella di Santa Sofia

                  Je ne crois pas à toutes ces bondieuseries, mais si elle peuvent faire de bien à certains, par effet placébo, c’est sûrement moins nocif qu’un pseudo vaccin anticovid.

                  La meilleure, je l’ai trouvée dans un livre d’Umberto Eco (je ne me souviens plus duquel). Il raconte avoir trouvé dans une bibliothèque un affichette d’un vendeur de foire du moyen âge où il était écrit : « Le crâne du Christ ».

                  Et comme le crâne en question devait être un peu petit, et pour prévenir les railleries, le marchand avait cru bon d’ajouter : « Quand il avait huit ans ».


                  • ETTORE ETTORE 19 avril 14:41

                    Bon, à croire que le Polaroid, ....

                    Eh bien, c’est pas Land, qui l’as inventé...

                    Un soir de...... Noël !

                    Puis voilà !


                    • SilentArrow 19 avril 14:48

                      @Giuseppe di Bella di Santa Sofia

                      Votre dernière image me semble plus orthodoxe que catholique, mais je peux me tromper.

                      Quoi qu’il en soit, elle me fait penser à celle-ci.


                      • La Bête du Gévaudan 19 avril 20:46

                        Sur le plan spirituel, le voile incarne la rencontre avec la souffrance du Christ. À Pâques, il invite à contempler non une relique, mais un mystère : celui d’un Dieu qui accepte l’humiliation.  

                        très belle phrase de votre part !... nettement plus intelligent que les commentaires de bouffeurs de curé (les mêmes qui vont ensuite se vautrer en culte de la personnalité aux pieds de Lénine et Khomeiny)...

                        A ma connaissance, l’Eglise ne reconnaît pas vraiment la plupart de ces reliques en tant que telles. Mais invite à ce que la vénération populaire qu’elles suscitent, à l’instar des icônes, ouvre à l’adoration qui va à Dieu seulement. 

                        En tant que libéral, je suis attaché à la liberté de conscience, et je ne supporterais pas un instant qu’on me forçât à admirer, aduler voire vénérer de tels objets. Il n’en reste pas moins que ces reliques continuent de déchaîner les passions notamment chez les bouffeurs de curés et les anti-papistes, qui trouvent là matière à retremper leurs certitudes chancelantes. 

                        Je ricane toujours en entendant le moindre péquin se prendre pour Gallilée ou Voltaire, et proclamer haut et fort « moi, à l’époque, je n’aurais pas cru à ces balivernes »... certes oui mon pépé ! Mais c’est comme la résistance pendant la guerre, c’est plus facile d’en parler après ! L’Histoire montre que la bigoterie et l’obscurantisme drainent aussi les masses modernes (communisme, islamisme, nazisme, écologisme, football, rock n’ roll, etc.). Je n’ai pas l’impression que Sandrine Rousseau et Greta Thunberg soient tout à fait libérées de ces aliénations.

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