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Les aéroports de Paris ne décollent pas !

Lettre ouverte au président de la République française sur la question des aéroports français.

Lettre ouverte au président de la République française sur la question des aéroports français.

Ce fichier provient de Wikimedia Commons ?. Voici les informations le concernant.

Fallait pas nous inviter. À l’occasion d’une conférence organisée par Archinov et le CSTB, carte blanche est donnée aux architectes d’Aéroports de Paris (ADP) pour venir expliquer deux de leurs projets : l’ambassade de France à Tokyo, et surtout le dernier terminal T4 à construire de l’aéroport de Roissy.

L’aéroport n’est pas un édifice tout à fait comme les autres : il est le symbole de la France, la première vision de l’étranger qui arrive sur notre sol. Il reçoit chaque année des millions de visiteurs, et parmi eux les chefs d’Etat les plus prestigieux, les hommes d’affaire les plus importants, les stars les plus réputées, qui viennent en France par l’avion. Il a ainsi l’obligation de leur donner l’image la plus haute de notre pays. Car s’il est la porte de la France, il est bien plus encore. Voyez comme dans les pays les plus pauvres, l’aéroport est le premier édifice que l’on construit, pour lequel on dépense de l’argent dès que l’on en a, même s’il n’y a encore rien autour sur le territoire. Tout le monde sent bien que cet ouvrage dépasse de loin par son image, sa seule fonction de réception des passagers. Il est, avec l’autoroute qui le relie à la ville proche, l’important "bonjour" d’un pays à ses hôtes. Par lui, l’étranger juge - d’un coup d’oeil aussi sûr que celui d’une femme - le poids, la valeur, le prestige du pays tout entier. L’aéroport EST la France, ce n’est pas un hangar ! Ce n’est pas seulement un lieu de transit. Il nous faut le château de Versailles au minimum (ou la basilique de Vézelay à la rigueur).

Avec toutes ces idées que nous avions en tête, vous imaginez l’enthousiasme avec lequel nous sommes entrés dans cette conférence sur l’étude de ce nouveau terminal commenté par Aéroports de Paris elle-même. Nous allions voir la construction d’une cathédrale, pas moins. Aussi quelle déception d’entendre le bureau d’études de l’ADP nous présenter leur nouveau terminal comme s’il ne s’agissait que d’un grand entrepôt ! Il l’a dessiné d’accord, mais pas une seule fois durant l’exposé la SYMBOLIQUE de l’aéroport n’a été évoquée, sa représentation, son image, ce qu’il doit dire d’important pour accueillir le monde. Le passager descend de l’avion, parcourt le projet et à aucun moment ne sent qu’il est en France, sur le sol français (si l’on excepte à un endroit quelques grandes images de la tour Eiffel), quel ennui. Seule la langue des panneaux d’orientation l’avertiront de l’endroit où il se trouve, affligeant. Bon, c’est une étude, nous disent-ils, tout n’est pas finalisé. Soit, mais s’ils ne prévoient pas maintenant de parler de la France, quand vont-ils y penser ?

C’est pitié de voir l’ADP nous expliquer comme le terminal T4 est à la pointe de la démarche de Haute Qualité Environnementale, et nous montrer en même temps les images inverses ! Comme cette immense toiture sans un cm2 de cellules photovoltaïques ! sans un m2 de végétation ! L’intérieur est même climatisé ! Que reste-t-il d’écolo dans ce terminal s’il n’y a pas cela ? Quand on lui demande, l’ADP répond par le manque d’argent. Ah tiens ! ils sont les seuls à ne pas en avoir. Depuis quand un budget serré a-t-il empêché la créativité ? En absence de moyens, on réfléchit plus c’est tout. Quand on veut vraiment, on arrive toujours à quelque chose. Notre sentiment est que ce bureau d’études est devenu un bureau d’excuses. Il ne fallait pas nous inviter.

Bien sûr nous direz-vous que tout ceci n’est pas bien grave parce que les aéroports du monde sont quasiment tous moches et que les voyageurs, habitués à traverser de sinistres halles de béton et de verre, ne s’attendent pas à autre chose. C’est possible. C’est possible, mais nous ne sommes pas d’accord. Ce n’est pas parce que les autres font mal que nous devons faire pareil. C’est peut-être un détail pour vous mais pas pour nous. La France se doit faire mieux que le reste du monde, soyons ambitieux.

Depuis le tragique effondrement du terminal 2E de Roissy, qu’est-ce qui a vraiment changé à l’ADP ? Des têtes ont dû être coupées puisque l’architecte Paul Andreu n’est plus là, puis remplacées aussitôt. Pas sûr qu’on y gagne quand on voit le résultat. Cela nous fait mal à dire parce que nous n’aimons pas un seul de ses projets, mais Paul Andreu avait au moins ce mérite s’il n’en a qu’un seul : il essayait. Nous ne pouvons pas continuer comme cela. Que faire pour avoir enfin de beaux aéroports ? Commencer sans doute par étudier comment ont été construits ceux qui sont beaux. Où en trouvons-nous un construit dernièrement qui fait l’honneur de son pays et l’admiration du monde ? Pas d’hésitation : celui d’Osaka au Japon. Un magnifique planeur immobile, dessiné par l’architecte italien Renzo Piano, déployant ses ailes sur une île artificielle construite pour lui. Toute la grandeur que nous voulons est là, alors construisons la même chose ! Regardez aussi pour vous convaincre comment la SNCF a construit à Lyon Satolas une splendide gare TGV en forme d’oiseau : elle n’a pas pris un architecte de la maison. En architecture comme ailleurs, sans concurrence, il n’y a pas d’extraordinaire possible. Il faut instaurer l’excellence à l’ADP : exigeons qu’elle abandonne ses habitudes de travail, dont nous avons sous les yeux les tristes résultats, et organise enfin un vrai concours international d’architectes comme tout grand maître d’ouvrage se doit de le faire. L’argument de la technicité de l’ouvrage pour fermer ces concours ne tient pas : d’autres le font. D’après l’ADP le terminal T4 ne peut être qu’un copier-coller du T3. Faisons un concours et vous verrez comme il est possible d’imaginer autre chose ! Vraiment monsieur le président, nous voyons bien que l’ADP n’arrive pas à se réformer par elle-même, vous seul pouvez intervenir.

Coste-Orbach architectes urbanistes

Rencontre organisée au CSTB par Alain Maugard, Elisabeth Pélegrin-Genel et Jean-Luc Chassais dans le cadre du cycle : "Architecture et effet de serre"


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12 réactions à cet article    


  • Barbathoustra Barbathoustra 1er octobre 2007 13:12

    C’est pitié de voir l’ADP nous expliquer comme le terminal T4 est à la pointe de la démarche de Haute Qualité Environnementale, et nous montrer en même temps les images inverses ! Comme cette immense toiture sans un cm2 de cellules photovoltaïques ! sans un m2 de végétation !

    — >

    Surtout quand on sait qu’un seul aller retour Paris/New York en A320 rejette dans l’atmosphère autant de CO2 qu’une automobile sur 1 an d’usage moyen et que le traffic aérien progresse de 10% par an ...


    • bifluor bifluor 1er octobre 2007 15:06

      @ Barba

      Je rappel que l’émission de CO2 du transport aérien ne représente « que » 3 % du total des émissions mondial.

      Alors oui il faut en tenir compte !!! Mais il faudrai arrêter de croire que c’est une des industries les plus polluante. c’est une des industries les plus taxées sur le CO2 et pourtant c’est elle qui a fait le plus d efforts au cours des dernières décennies concernant la consommation et le rejet de CO2. Il faut bien un bouc emissaire...

      De plus un A320 ne peut pas faire Paris New York sinon il fait « plouf »...

      Concernant les voitures, une voiture de maintenant rejette moins de CO2 qu’une voiture il y a 20 ans. Ce que personne ne dit c’est qu’on produit beaucoup plus de polluant pour la fabrication d’une voiture actuelle à cause de l’électronique, clim et je passe sur le reste.

      BILAN : Une voiture d’aujourd’hui entre le moment où elle est fabriquée et le jours ou elle va à la casse a autant polluée qu’une voiture d’il y a 20 ans...


    • David Orbach David Orbach 1er octobre 2007 14:56

      @ ’équipe d’agoravox,

      c’est un peu la pagaille dans le chapeau de cet article en page d’accueil. Pourriez-vous rectifier cela ?

      merci d’avance


      • Forest Ent Forest Ent 1er octobre 2007 22:38

        A ma connaissance, AdP est depuis plus d’un an une société privée. Normalement, l’Etat n’y intervient pas directement. Il pourrait y intervenir indirectement à travers des normes de construction. C’est il me semble un des thèmes discutés au « grenelle de l’environnement ». On verra bien ce qui en sortira.


        • David Orbach David Orbach 2 octobre 2007 05:58

          Oui Forest,

          Je ne sais pas si AdP est privée. Cela ne m’intéresse pas à vrai dire. Le fait d’être privée ne la dédouane de rien. Si elle a une mission de service public, elle a des obligations et nous avons un droit de regard.


        • Zora la Rousse Zora la Rousse 1er octobre 2007 23:45

          Merci David, tjs aussi pertinent.

          Sans mise en concurrence, la créativité n’est pas poussée, motivée. nous sommes d’accord. Et c valable dans bcp de domaines...

          Quand on sait que la signature pub ADP - qui s’est récemment repositionné de plate-forme aéroportuaire à opérateur de services - c’est « le monde entier est notre invité »...

          Le bâtiment n’est pas vraiment à la hauteur du positionnement marcom...


          • David Orbach David Orbach 2 octobre 2007 06:08

            @ Zora,

            la publicité s’adresse aux français, et l’architecture de l’aéroport parle au monde puisque c’est la chose que les étrangers vont voir en arrivant. Il vaut donc mieux soigner ce dernier.

            merci de ton intervention.


          • Landry Okili 2 octobre 2007 18:59

            Je crois que certains architectes, dont le principal, M. Delpeuch, avaient plus la tête à la gestion du Racisme à l’emploi dont ils sont instigateur au sein de leur entreprise.

            Voir documents ci-dessous :

            A toutes et à tous,

            Merci de prendre connaissance de notre feuille de choux en pièce jointe et d’une campagne de calomnie orientée contre le CS4.

            Bonne lecture.

            Une version imprimable est disponible en cliquant sur le lien suivant : http://dl.free.fr/fdGyLcsTj/Actu_4vsADP_OCT07.pdf

            Pour plus d’informations sur l’affaire, vous pouvez télécharger le dossier de presse (attention 23 mégaoctets) http://dl.free.fr/dSidL2fOV/Dossierdepresse.doc

            1- Violente charge du Syndicat Force Ouvrière contre le CS4

            Le 30 août 2007 : une communication du syndicat Force Ouvrière aurait été distribuée à 8000 exemplaires au sein de l’entreprise, accusant le CS4 de « communautarisme » et épousant les thèses défendues par l’employeur aux prud’hommes. Elle tente curieusement d’isoler M. Badjeck de la cause solidairement défendue par les 4 salariés. Le syndicat persiste à ignorer qu’une décision de Cour d’Appel a rétabli les 4 agents dans leurs emplois pour avoir été licenciés parce qu’ils avaient dénoncé une discrimination raciste. Bien qu’officielle, nous ne sommes pas en mesure de dire si cette communication a été soumise aux adhérents de Force Ouvrière d’ADP et approuvée par eux car ce serait grave. A moins que ce ne soit le fruit d’une minorité du bureau syndical de la section, emmenée par son Secrétaire Général Serge Gentili. Celui-ci avait pris une part active dans la campagne d’intimidation de Gabriel Doumesche le représentant du personnel qui avait exercé au nom des 4 salariés le droit de retrait. Ne cédant pas au chantage de M. Gentili puis aux pressions de M. Ferrand Marc, inspecteur du travail, Directeur adjoint des transports, ce dernier s’est attiré les foudres de ses pairs et a depuis perdu son mandat de représentant du personnel au CHSCT. C’est la 5ème victime collatérale de cette affaire en attendant d’autres sur le point de tomber. Par respect du débat contradictoire nous publions la communication de FO dont nous contestons évidemment les termes. Pour la petite histoire, un certain Serge Gentili est signataire d’un engagement républicain contre la discrimination... tout comme ADP d’un pacte global. Nous vous en parlerons bientôt.

            Lire le tract de Force Ouvrière d’Aéroports de Paris en pièce jointe :

            Une version imprimable est disponible en cliquant sur le lien suivant : http://dl.free.fr/ePjFdUUNE/FOADP_Aout07.pdf

            2- Après la CGT, la CGC et FO, serait-ce au tour de la CFDT ?

            Ces dernières semaines : Il est clair que d’autres mains ont œuvré pour sceller le sort de Gabriel Doumesche. Il a fallu d’autres voix lors de la réunion du Grand Collège CHSCT pour ne pas reconduire le mandat de ce dernier qui avait quitté FO pour la CFDT suite aux pressions évoquées. C’est pourtant de l’avis unanime, l’un des syndicalistes les plus expérimentés d’Aéroports de Paris dans le domaine de l’hygiène, de la santé et de la sécurité au travail. Domaine crucial s’il en est lorsqu’on songe à l’actualité des suicides en entreprise et des conflits pathogènes qui ne donnent lieu à aucune statistique globale. Curieusement la CFDT avait sciemment placé Gabriel Doumesche en position inéligible sans l’en avertir à la veille de la réunion du Grand Collège. Comme les 4, parce qu’il s’était refusé à la combinaison, c’était un acteur à éliminer. Il semblerait qu’en ce moment d’autres syndicalistes fasse les frais de leur sympathie pour la cause du droit des 4 salariés. C’est désormais à la CFDT que ça remue. Du rififi en perspective !

            Lire notre journal en pièce jointe :

            Une version imprimable est disponible en cliquant sur le lien suivant : http://dl.free.fr/fdGyLcsTj/Actu_4vsADP_OCT07.pdf

            3- Les 4 sur le pont, c’est effectif

            Le 1er octobre 2007 : c’est effectif, les 4 ont atteint le premier objectif de leur marathon judiciaire entrepris contre Aéroports de Paris. Leur employeur semble exécuter sans entrave majeure (pour l’instant) l’arrêt de la Cour d’Appel du 5 juillet 2007. C’est l’honneur et la responsabilité sociale d’une entreprise de cette taille de se conformer au droit commun. Donc Acte. L’exécution ne serait toutefois que partielle car, selon nos informations, les arriérés de salaires et la reconstitution des carrières des 4 ne seraient pas effectives. A suivre.

            Lire notre journal en pièce jointe.

            4- Mobilisation ! Tous au CPH le 18 décembre prochain !

            Le 18 décembre 2007 : c’est à 9.00 heures au Conseil de Prud’hommes de Paris, au 3ème étage du 27 rue Louis Blanc, qu’aura lieu l’audience au fond mise en départage. Rappelons que la procédure de partage de voix « suppose » que les conseillers, en fait des élus syndicaux des deux collèges, salariés et employeurs, siégeant à parité, ne se sont pas mis d’accord sur la décision judiciaire à prendre. Dans ce cas, ils font appel à un juge professionnel du tribunal d’instance du ressort pour départager leurs voix. La mobilisation sur Internet a payé malgré l’omerta des média qui, par leur silence se rendent complices de telles situations. Les 2 vidéos sur Internet totalisaient plus de 60.000 lectures cumulées avant qu’elles ne soient curieusement escamotées du réseau. Nous attendons une réponse du site Youtube à qui nous avons adressé une demande d’explications. A suivre. Réservez d’ores et déjà votre matinée du 18 décembre 2007. Mobilisons-nous, mobilisez autour de vous. Damnés de la terre entière, nous ne sommes plus seuls, vous n’êtes plus seuls, le droit avance !

            Bref rappel des échéances et des faits : le 12 janvier 2006 les 4 exerçaient un droit de retrait suite à la dégradation en violence physique d’une situation de harcèlements. Deux jours plus tôt, le 10, T. Badjeck était évacué du lieu de travail par le SAMU et mis en arrêt maladie jusqu’à son licenciement. Les 4 succomberont successivement à ce régime de violence et seront eux aussi admis en longue maladie. A la suite, ils avaient saisi les prud’hommes de 30 janvier 2006. L’audience de conciliation était fixée au 12 juin 2006. A cette date l’employeur tentait une manœuvre obstructive pour gagner du temps et lasser les plaignants, plaidant l’incompétence de la Section Encadrement du Conseil de Prud’hommes de Paris, au motif qu’aucun des demandeurs n’était cadre. Le chef de demande, « discrimination raciste » au sens de l’article L.122-45 du Code du Travail était accueilli et enregistré au plumitif du greffe. Une ordonnance était rendue un mois plus tard confirmant la compétence de la Section Encadrement et la date de l’audience au fond était fixée au 12 avril 2007. Aussitôt après, l’employeur licenciait les 4 en représailles. Ceux-ci saisissaient la formation de référé, le 11 septembre 2006, des prud’hommes pour ordonner leur réintégration au motif invoqué : discrimination. Après deux reports, la décision de référé était là aussi mise en départage. Le 16 janvier 2007, le juge départiteur déboutait les 4 de leur demande de réintégration. Ils faisaient aussitôt appel de la décision en application de l’article L.122-45-2 qui sanctionne d’une remise en état tout licenciement consécutif à une action en justice pour discrimination. A l’audience du fond le 12 avril 2007, l’avocat d’Aéroports de Paris résolument installé dans le dilatoire, demandait un énième report espérant un renvoi à un an en osant prétendre que l’employeur ne découvrait, qu’à cet instant, le motif invoqué à son encontre alors que la nature du débat était matériellement enregistrée sur les minutes du greffe dès le 12 juin 2006 ! Les prud’hommes accordèrent cependant un report à « bref délai », le 12 juin 2007. Le 30 avril 2007 se tenait l’audience de réintégration en référé devant la Cour d’Appel. Le 19 juin suivant, après de multiples manœuvres dilatoires, la cause était entendue au fond pour la première fois. Il n’y aurait pas eu de discrimination selon Aéroports de Paris, le rejet de la candidature de M. Badjeck étant objectivement motivé par son « inaptitude à l’analyse et la synthèse ». Explication à rapporter aux qualifications de l’intéressé. L’occasion aussi d’entendre Mme Choquet s’expliquer à la barre sur le choix des timbres de licenciement, la défense d’Aéroports de Paris la « livrant » comme l’auteur du fait. A l’interrogation d’un conseiller sur l’opportunité d’un timbre de collection pour licencier : à savoir « pourquoi pas Marianne tout simplement ? », seuls l’initiative et le goût du guichetier de La Poste expliquerait l’envoi à T. Badjeck d’un timbre relatif à l’esclavage alors que les 3 autres recevaient Spirou. A la question de savoir pourquoi l’intéressée avait affranchi les lettres sur ses deniers, Mme Choquet invoquait « l’urgence » de la procédure et l’absence de vaguemestres pour assurer l’acheminement du courrier les vendredi après-midi. Faux ! L’intéressée a oublié qu’elle a posté les 4 lettres à 3 dates différentes et en 8 jours d’intervalle. Or il ne peut y avoir 3 vendredi en 8 jours. Lorsqu’on avance un alibi en béton qui s’avère faux que conclut le commissaire Maigret ? La ficelle est trop grosse. Reprenons donc notre corde de rappel. L’affaire au fond était mise en délibéré pour une décision en audience publique le 10 juillet 2007. Le 5 juillet 2007, la sentence de la Cour d’Appel tombe, l’ordonnance de réintégration est prononcée. Les 4 sont informés que l’audience de délibéré du 10 juillet au fond est reportée au 19 juillet. A cette date ils apprendront qu’elle est finalement mise en départage. Les 4 attendront un mois avant de connaître la date, ce sera finalement le 18 décembre 2007. Cela fera 2 ans en premier ressort ! On n’est pas loin des records dans une affaire qui en comptent plusieurs.

            Enfin, pour le plaisir des timbres :

            http://dl.free.fr/dqTuHu9OY/Timbresdeslicenciements.jpg

            P.S. : nous avons reçu beaucoup de messages de soutien, parfois inattendus, de tous horizons, nous les mettrons prochainement en ligne sur notre site. Ainsi que deux menaces de syndicalistes de Aéroports De Paris. Nous les mettrons aussi en ligne avec tous les échanges par mails, téléphone, télécopie, courriers que nous avons eu concernant cette affaire. Vous serez édifié. La transparence est notre seule arme pour affronter le racisme et les complicités, alliances et connivences qu’il suscite. Nous sommes l’objet d’un racisme en miroir par ceux qui se sont vilement compromis. Nous allons y apporter une réponse définitive dans les toutes prochaines semaines. La gravité des faits et des actes est telle que nous avons le devoir de faire en sorte que ça ne se reproduise pas. Du moins avec la même impunité. Nous ne tolérons pas les menaces de délinquants. Nous nous réservons le droit d’y apporter toutes les réponses possibles. Pour l’heure ce qui nous préoccupe en premier c’est l’affaire au fond. Après, nous agirons en conséquence. Nous sommes prêts.


            • P.-M. DELPEUCH 4 octobre 2007 17:18

              Monsieur Orbach,

              Ainsi donc vous avez assisté à la rencontre organisée par Archinov autour de notre travail. Le débat qui a suivi notre exposé a été ouvert, à coup sûr enrichissant pour nous mais aussi semble-t-il pour des participants qui depuis nous ont exprimé leur satisfaction. Votre point de vue critique apparaît certes décalé par rapport à ce qu’ont exprimé ceux qui ont pris la parole. Mais l’expression contradictoire d’une opinion nourrit utilement un débat. A ce débat vous avez préféré la solitude, il est vrai plus confortable, du clavier d’ordinateur pour interpeller, excusez-moi du peu, le Président de la République. Nous ne nous immiscerons pas dans une communication à un niveau aussi élevé, auquel notre modestie nous interdit de prétendre.

              Aux lecteurs intéressés par la réalité des projets aéroportuaires plutôt qu’à leur caricature, nous conseillons de prendre connaissance du résumé de l’exposé établi par les organisateurs Archinov (http://www.archinov.com/index.php/Comptes-rendus).

              Le thème conducteur de ces réunions d’Archinov est la démarche HQE dans la conception des ouvrages, aussi est-il intéressant de noter que la consommation énergétique prévue dans le projet du nouveau satellite sera d’environ 50% seulement de la consommation unitaire moyenne des installations antérieures, grâce à un travail interactif entre recherche architecturale et choix des options techniques (même si, n’en déplaise à Monsieur Orbach, la climatisation des espaces publics sous sûreté reste une nécessité dans le contexte particulier de l’aéroport).

              Terminons en précisant le processus de conception retenu par Aéroports de Paris : à l’instar d’autres entreprises gestionnaires de grandes infrastructures d’intérêt public, Aéroports de Paris a confirmé pour ce projet son option en faveur de l’ingénierie intégrée. Sur la base d’un programme précisant les attentes quantitatives et qualitatives, quatre concepts contrastés ont été élaborés par autant d’architectes internes pour permettre un choix explicite du maître d’ouvrage en connaissance du champ des possibles.

              Dans le développement du concept retenu nous avons choisi d’associer une équipe de jeunes architectes lauréats des « NAJA » : nous avons fructueusement travaillé avec AWP sur les espaces les plus signifiants du parcours du passager. Prochainement une équipe d’architectes d’intérieur planchera plus spécifiquement sur les espaces commerciaux. Ce que ce processus original produira en réponse aux attentes de notre maître d’ouvrage, chacun pourra en juger à l’ouverture de ce satellite en 2012. Parallèlement, nos succès dans des compétitions internationales confirment que nous faisons partie des équipes de tête de la « scène aéroportuaire ». Pas totalement ringards encore ?...

              Cordialement,

              P.-M. DELPEUCH (Direction Ingénierie et Architecture d’Aéroports de Paris)


              • David Orbach David Orbach 5 octobre 2007 09:31

                @ Monsieur Delpeuch,

                Vous dites : « A ce débat vous avez préféré la solitude, il est vrai plus confortable, du clavier d’ordinateur pour interpeller, excusez-moi du peu, le Président de la République. »

                Oui nous avons adressé notre article au Président de la République parce que vous savez comme moi que l’ADP étant de par sa mission un organisme d’intérêt national, il est très normalement mis en place par l’état, et l’état c’est Sarkozy ! (pour reprendre les propres termes de sa « plume », Monsieur Henri Guaino http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/opinions/20070920.OBS5779/henri_g uaino__letat_cest_sarkozy_.html smiley ). Il n’y est donc pas question d’immodestie de notre part, mais de logique. Au-dessus de vous, il n’y a en gros que la Présidence (nous simplifions, je sais), et nous devons nous adresser à elle si l’on veut faire bouger les choses.

                Quand à notre « solitude .. pour interpeller », il nous a semblé au contraire qu’à partir du moment où le thème même de notre article était de dire que les ouvrages de l’ADP concernaient le pays tout entier et que leur construction nécessitait un débat publique, il était de la moindre des choses de notre part de commencer par mettre notre propos sur la place publique. Il nous fallait donc publier notre article dans des journaux à large audience, ici Agoravox, et d’autres plus spécialisés, Cyberarchi (à paraître), etc. La question des aéroports français mérite mieux qu’une simple conversation cantonnée entre spécialistes au CSTB.

                Vous dites que « la climatisation des espaces publics sous sûreté reste une nécessité dans le contexte particulier de l’aéroport »

                Et pourquoi donc ? Pourquoi les gares de trains qui sont soumises elles aussi à des contraintes de sécurité n’ont-elles pas besoin de climatisation ? Nous avons l’impression que vous évacuez un peu vite ce point pourtant hautement environnemental. Ne peut-on pas penser autrement sur ce sujet ? Voyez l’exemple des tours de bureaux qu’il fallait soi-disant obligatoirement climatisées autrefois, et qui recoivent aujourd’hui une ventilation naturelle sans inconvénient. Cela donne à réfléchir.

                Vous dites « Ce que ce processus original produira en réponse aux attentes de notre maître d’ouvrage, chacun pourra en juger à l’ouverture de ce satellite en 2012. »

                Cette phrase résume bien à notre avis le problème à l’ADP et valide à elle seule notre article. En effet, vous avez dit « en réponse aux attentes de notre MAITRE D’OUVRAGE » et non « aux attentes de notre PUBLIC ». On se doute bien que votre projet va satisfaire le maître d’ouvrage, puisque le maître d’ouvrage c’est vous ! Nul besoin d’attendre 2012. L’autosatisfaction est garantie, puisque vous allez inaugurer votre propre travail. Comment pourrait-il en être autrement ? Alors si le résultat n’est pas bon, à part nous qui va oser le dire ? Est-ce que vous voyez le problème ?

                Vous dites « nous avons choisi d’associer une équipe de jeunes architectes lauréats des »NAJA«  : »

                Ahlala Monsieur Delpeuch, les Najas ! Vous venez de dire le mot qui fâche. Nous craignons le pire... Ce que nous pensons d’eux, nous l’avons longuement écrit ici : http://www.cyberarchi.com/actus&dossiers/index.php?keywords=naja&dossier=171&article=10404

                "Nous avons fructueusement travaillé avec AWP sur les espaces les plus signifiants du parcours du passager. " ... et nous n’avons pas entendu parler d’AWP pendant toute votre conférence. Ne seriez-vous pas content de leur travail ?

                « Prochainement une équipe d’architectes d’intérieur planchera plus spécifiquement sur les espaces commerciaux. »

                Très bien, mais nous ne parlons pas ici d’architecture intérieure de l’aéroport, mais de l’architecture tout court de l’édifice. Nous répétons la question de l’article : Pourquoi n’optez-vous pas de faire un concours international d’architectes, comme le font couramment d’autres grands organismes comme le vôtre ? N’avez-vous pas tout à y gagner ? La qualité et surtout la remise en cause fertile des habitudes.

                Vous dites « Parallèlement, nos succès dans des compétitions internationales confirment que nous faisons partie des équipes de tête de la »scène aéroportuaire« . Pas totalement ringards encore ?... »

                Ringard ? Le mot est de vous. Il nous semble pourtant que le terminal T4 doit l’être un peu quand même puisque vous avez avoué vous-même pendant la conférence qu’il était à quelques détails près la copie du terminal T3 déjà construit il y a plusieurs années. Où est l’originalité architecturale ? Qu’en pensez-vous personnellement ?

                Merci de votre intervention

                Isabelle Coste, David Orbach


              • Andreu Jean-Louis 5 octobre 2007 18:09

                Je ne souhaite pas porter de jugement sur l’architecture des bâtiments de l’Aéroport Charles de Gaulle, car ceux-ci , jusqu’au F et au E ont été réalisés par mon frère,Paul Andreu, comme le rappelle l’article « Les aéroports de Paris ne décollent pas ». Je souhaite seulement rappeler qu’en ce qui concerne l’aéroport d’Osaka, il y a eu un concours en deux étapes :
                - la première a porté sur le plan d’ensemble et le choix du Jury a retenu le projet de Paul Andreu.
                - la deuxième a porté sur l’exécution dudit projet, à laquelle il n’a pu participer, car il avait été été désigné pour être un des membres du Jury qui devait juger ce deuxième concours.


                • David Orbach David Orbach 6 octobre 2007 11:18

                  @ Jean-Louis Andreu,

                  Votre commentaire est intéressant, merci de l’avoir écrit, car il souligne un autre point non abordé par l’article. L’ADP n’ouvre pas ses ouvrages aux concours d’architecture, et va participer à des concours internationaux dans des pays qui eux font jouer la concurrence. Les étrangers reçoivent chez eux une équipe française qui ensuite ne les accueillera pas en retour. Qu’en pensez-vous ?

                  cordialement

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