Les associations de défense des Tibétains demandent à la Chine de libérer le Panchen Lama pour son 36e anniversaire

Le 11e Panchen Lama, Gendun Choekyi Nyima, vénéré comme l'une des figures spirituelles éminentes du bouddhisme tibétain, a été officiellement reconnu le 14 mai 1995 par le 14e Dalaï Lama. Le 17 mai, il est enlevé avec sa famille par les autorités chinoises, qui les ont placés sous résidence surveillée. Le gouvernement chinois a ensuite nommé son propre Panchen Lama, Gyaltsen Norbu, dans le but d’en faire une « marionnette politique », mais il est considéré par les Tibétains, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du Tibet comme un « faux Panchen ».

En 2020, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, a déclaré que Gendun. Choekyi Nyima « avait reçu une scolarité obligatoire gratuite lorsqu'il était enfant, avait réussi l'examen d'entrée à l'université et avait désormais un emploi ». Zhao Lijian a ajouté que Gendun Choekyi Nyima et sa famille ne souhaitaient pas être dérangés dans leur « vie normale actuelle ». Aucune preuve n’a été fournie pour démontrer la véracité de cette dernière déclaration du gouvernement chinois.

En 2020, cinq experts des droits de l'homme des Nations Unies ont fait part de leurs inquiétudes au gouvernement chinois concernant le Panchen Lama et le contrôle des réincarnations par Pékin, évoquant des craintes d'ingérence chinoise dans la succession du Dalaï Lama. Dans une déclaration adressée au gouvernement chinois, les experts « expriment leur profonde inquiétude face au refus persistant du gouvernement chinois de divulguer précisément le lieu où se trouve Gendhun Choekyi Nyima », le 11e Panchen Lama, et demandent qu'un observateur indépendant lui rende visite.

Cette année, l’anniversaire du Panchen Lama survient peu après la disparition de Tulku Hungkar Dorje, mort en détention à Hô-Chi-Minh-Ville, au Vietnam, fin mars, dans des circonstances suspectes impliquant le gouvernement chinois. Les associations de défense des Tibétains appellent à une enquête sur les circonstances de sa mort. 

Si le gouvernement chinois est officiellement athée, son interférence récurrente dans la sphère de la religion fait douter de sa capacité à développer une authentique laïcité. Cette interférence s'oppose en effet au principe de la séparation de la religion et de l’Etat qui caractérise la laïcité. 

Quoiqu'il en soit, les associations de défense des Tibétains continuent de demander la libération de Gendun Choekyi Nyima -représenté ci-dessus par sa photographie originale ainsi que des modélisations de sa progression d'âge à 10, 26 et 30 ans- considéré par les bouddhistes tibétains comme réincarnation du Panchen Lama.