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Accueil du site > Tribune Libre > Les avancées du Hirak algérien et l’histoire. L’adaptabilité (...)

Les avancées du Hirak algérien et l’histoire. L’adaptabilité herméneutique des présidentielles de décembre 2019 dans la solution de la crise

 Aujourd’hui la situation politique en Algérie a suffisamment avancé pour tenter de décrypter ce qui se passe aujourd’hui surtout que le chef de l’État par intérim Abdelkader Bensalah a convoqué, le 15 septembre 2019, le corps électoral pour l’élection présidentielle prévue pour le jeudi 12 décembre prochain. Il a exhorté le peuple algérien à se mobiliser pour ce rendez-vous qui s’avère crucial pour la nation algérienne. Il est évident que cette nouvelle donne va apporter une nouvelle impulsion et il le faut dire, l’Algérie en a vraiment besoin en cette période difficile tant les positions des manifestants et du pouvoir sont très éloignées. Et cette crispation et le climat tendu aujourd’hui après sept mois de manifestation méritent un début de solution.

 

L’Algérie ne peut continuer dans cette situation d’opacité, de fermeture, d’absence de dialogue entre les hirakistes et le pouvoir. Or, il y a une nécessité de sortir de l’impasse et de trouver un compromis. Mais quelle est la solution pour sortir de cette crise sans fin ? Elle vient précisément de cette prise de conscience du peuple algérien dans toutes ses composantes et du pouvoir à qui il échoit la responsabilité d’apporter une réponse au peuple et donc des solutions.

 

La suggestion du vice-ministre de la défense et chef d’état-major Gaïd Salah, le 2 septembre 2019, lors d’un discours à Ouargla, de la date du 15 septembre comme possible date de la convocation du corps électoral a fait hâter les événements. Comme il l’a annoncé « convoquer le corps électoral le 15 du mois de septembre courant » et que « les élections puissent se tenir dans les délais fixés par la loi ». « Des délais raisonnables et acceptables qui répondent à une revendication populaire insistante », a-t-il insisté.

 

Évidemment, les Algériens qui investissent la rue dans les différentes villes chaque vendredi et mardi ne l’entendent pas de cette oreille, et unanimement rejettent toute élection qui serait organisée par les symboles de l’ancien système. Mais que peut-on dire de ces deux fronts ? Le front du pouvoir et le front du peuple. Ce que l’on ne doit pas perdre de vue, c’est que si le peuple manifeste et que le pouvoir lui dit qu’il l’entend, qu’il l’écoute, c’est que c’est une réponse du pouvoir tout à fait naturelle. Qu’il y a un véritable bras de fer entre les décideurs et les hirakistes, force de le dire, ce bras de fer n’est pas négatif en soi. Bien au contraire, il est positif. Pourquoi ? Parce qu’il cherche à rompre avec le système passé, il cherche à apporter du nouveau, il est fécond, et donc à revoir la structure politique, économique, institutionnelle de la nation et l’adapter aux nouveaux enjeux, aux niveaux défis tant sur le plan intérieur qu’extérieur. Le monde change et l’Algérie doit aussi changer.

 

Cependant, aujourd’hui, il faut rompre avec la situation de paralysie qui n’est pas bonne tant pour le peuple que pour le pouvoir. Et les deux « fronts » forment la nation, et la nation doit avancer, elle ne peut rester bloquée, et peu importe la position des uns et des autres.

 

Déjà cette « révolution du sourire » qui est suivie par tous les peuples du monde, tant elle est inédite, elle n’a pas d’exemple dans l’histoire passée du monde, elle a déjà apporté des acquis considérables, sans précédents. Les « prédateurs économiques » qui ont été dévoilés aux peuples, leur incarcération dont plusieurs ministres et deux premiers-ministres, des hommes d’affaires les plus en vue en Algérie, etc., et ceci s’est produit en quelques mois, un temps record, montre que les marches populaires, et massivement dans toutes les villes, pendant plusieurs mois, ont été couronnées de succès. Le pouvoir a obtempéré, répondu favorablement, il ne pouvait aller à l’encontre des cris du peuple dans sa majorité et qui ont martelé le ciel de l’Algérie pendant 31 vendredis et 31 mardis. Et ces acquis sont considérables qui sont allés de pair avec les marches populaires et toujours pacifiques et tout aussi considérables. Et surtout des réponses favorables et des mesures si massives en un temps très court, de quelques mois. Par conséquent que les manifestants campent sur leurs positions et rejettent les élections présidentielles programmées par le pouvoir aujourd’hui, c’est leur droit, et ce droit est tout à fait naturel, et les manifestants ne cessent de le clamer dans les marches depuis le 22 février 2019.

 

De même le pouvoir qui est responsable de la sécurité publique, et donc de la protection des biens et des personnes, de la marche de l’États, de l ‘économie algérienne, et il faut bien quelqu’un à la barre pour diriger le « bateau-Algérie » dans ces moments si difficiles et surtout troubles. On ne sait pas ce qui va ressortir de ce bras de fer entre le peuple et le pouvoir. Par conséquent, et surtout eu égard à la crise politique et économique que vit l’Algérie, le pouvoir est lui aussi en droit d’apporter des solutions. Qu’il organise les élections le 12 décembre 2019 et qu’il convoque le corps électoral entrent dans ses attributions légitimes. Et personne ne peut en redire, que les manifestants le considèrent comme un coup de force est normal, et même légitime compte tenu du refus clamé chaque vendredi et mardi, ou que le pouvoir dit que les élections vont se tenir et constitueront un début de règlement de la crise est aussi à la fois normal, légal et légitime.

 

L’Algérie est une nation une et indivisible, et par conséquent ce bras de fer pouvoir-peuple est très positif. En clair c’est un pays qui avance et cette double légitimité du peuple et du pouvoir relève de la marche de l’histoire. Hier, il n’a pas été un bras de fer, le peuple et le pouvoir, malgré les hauts et les bas, marchaient la main dans la main. Et même l’économie nationale a fortement crû grâce bien sûr à la hausse des cours du pétrole, et l’Algérie est un pays pétrolier, donc dépendant de la rente pétrolière.

 

Aujourd’hui, c’est la crise d’abord économique puis s’est transformée en une crise politique multiforme au point que le mouvement du 22 février 2019 a pris de court le pouvoir et toute la classe politique. Un mouvement qui est sorti presque par magie de la terre. Il est évident que certains mouvements n’ont pas d’explications véritables, c’est un peu comme une tectonique, annonçant une dislocation commençante d’une structure. L’histoire de l’humanité avance, et l’Algérie est une partie de cette humanité. Et qu’on le veuille ou non, elle est charriée par cette humanité qui se transforme progressivement. Il y a aussi le progrès, et pas seulement la mondialisation-globalisation. Il y a la communicabilité qui s’est transformée, les informations sur ce qui se passe dans la nation et dans le monde sont données en temps réel. Il suffit de se connecter au moteur de recherches sur internet et on a les informations que l’on a demandées en quelques secondes. Et c’est des milliards et des milliards de données qui nous sont assignés par un processus « herméneutique  » du progrès scientifique et son pendant technologique. Et en face des milliards d’êtres humains sont connectés et la frontière langue n’existe pas. L’Algérien peut instantanément communiquer avec qui il veut, le Chinois, le Chilien, le russe... et inversement. Il y a pour cela des traducteurs automatiques. Tout montre que l’humanité a fait un « saut qualificatif et quantitatif » projetant toutes les générations d’aujourd’hui d’aujourd’hui et de demain vers des rivages inconnus, des territoires que la pensée actuelle ne saurait même se représenter ce que sera l’humanité en 2030, 2050, 2070...

 

Ceci dit pour simplement signifier que l’on ne doit pas être surpris de ce qu’est le Hirak algérien, un mouvement empreint d’une grande « maturité politique » et d’un « pacifisme fervent et à toute épreuve ». Il n’est pas sorti ex nihilo, mais relève d’une herméneutique de l’histoire qu’il faut comprendre, ou plutôt déchiffrer non par les moyens logiques classiques mais par la « phénoménologie herméneutique » seule apte à donner un sens à l’esprit critique humain. Et surtout comprendre que ce mouvement politique empreint d’un pacifisme passionné est né, pour la première fois de l’histoire humaine, en terre algérienne. Et, avec une grande probabilité, ce mouvement sociopolitique précurseur sera étendu aux autres régions du monde, aux autres peuples qui n’arrivent pas à sortir de la sclérose de la domination. C’est un mouvement politique des peuples d’aujourd’hui et de demain. Les peuples apprennent, s’enrichissent, et les visions changent, la compréhension des droits et devoirs s’affinent et comme « naturel  » au fur et à mesure que l’histoire humaine avance, elles deviennent aussi exigeantes. Et ce sont les crises économiques, politiques et sociales qui sont le moteur dans l’élévation politique et la prise de conscience des peuples de leur devenir qui passe par la prise en main de leurs destins.

 

Aussi, allons-nous décrypter le mouvement politique citoyen qu’est le Hirak, mais pour cela, il faut comprendre les forces qui ont été à l’origine de leur genèse. Et le seul moyen est de faire un retour sur l’histoire. Et comparer ce qui se passe en Algérie, et aussi ce qui s’est passé, pour comprendre ce qui est appelé à se passer avec les élections présidentielles en décembre 2019, et ce qu’il adviendra demain, c’est-à-dire en 2020 et plus. Et cette comparaison se fait avec ce qui a existé déjà en Algérie et dans le monde, un peu comme le fil d’Ariane qui va sonder les profondeurs de l’histoire, non seulement dans leur irruption mais ce qui lie événements entre eux pour parvenir à ceux d’aujourd’hui.

 

Et nous sommes à moins de quatre mois de la nouvelle année. Et, dans cette perception historique, seule la logique des événements peut nous faire comprendre la situation de crise politique en Algérie, et aussi le souci des manifestants comme celui du pouvoir algérien dans ce qui va advenir à la lumière de ce qui est déjà advenu. Et il faut dire que, malgré les positions des uns et des autres éloignées, en réalité elles ne sont pas si éloignées. Ceci dit dans l’absolu, et que nous essaierons d’expliquer.

 

Parler donc des autres révolutions qui toutes se sont opérées dans un contexte de révolte populaire contre leurs régimes politiques, leurs classes dominantes autistes à leurs doléances, ne sentant pas leur misère, est nécessaire pour la compréhension de la marche du monde. Et surtout elle permettra de mieux situer le Hirak algérien dans l’histoire du monde arabe et du monde. Et montrer qu’en fait, le Hirak se trouve à un tournant majeur dans l’histoire monde. Et qu’il a tout son sens dans la mutation en cours sur tous les plans économique, géoéconomique, géostratégique, sociopolitique, scientifique, technologique... à l’échelle des nations et du monde.

 

Un constat à relever est qu’il y a eu tellement de révolutions à travers le temps et l’espace que nous ne pouvons que retenir que celles qui nous semblent les plus vivantes, les plus expressives tant elles ont impacté et continuent l’évolution et le progrès de l’humanité. Nous n’inscrivons pas les révolutions armées contre le colonialisme, qui sont en fait des guerres pour l’indépendance, comme cela fut pour la révolution américaine contre la Grande-Bretagne, la révolution algérienne contre la France occupante, et d’autres révolutions anticolonialistes. Certes elles ont joué un rôle considérable dans la marche de l’histoire, mais celles-ci ont été plus des conséquences d’un cours historique qu’elles n’ont été des causes.

 

En revanche, le mouvement populaire révolutionnaire depuis le 22 février 2019 en Algérie est comparable par bien des aspects à la révolution française de 1789, à la révolution russe de 1917, à la révolution iranienne en 1979. D’abord parce que ces révolutions ont eu lieu au sein d’un même peuple et qu’il n’y a pas d’interférence extérieure immédiate, celle-ci ne s’est produite qu’après que les révolutions avaient déjà opéré les changements qui « devaient s’opérer en fait dans la logique de l’Histoire ».

 

Et c’est cela qu’il faut faire ressortir, que toute maturation du monde vient de l’état des peuples selon leurs avancées dans le progrès du monde. Et on comprend pourquoi l’usage massif de la violence dans les révolutions passées et jusqu’au XXe siècle a été nécessaire pour libérer les sociétés humaines d’un pouvoir politique dominant, qu’il soit monarchiste, absolutiste, ou qu’il soit une dictature prolétarienne ou religieuse, idéologique et impériale. A la deuxième moitié u XXe siècle, on assiste à une nouvelle forme de révolution, les « révolutions colorées ou fleuries » où la violence presque bannie a fait place aux manifestations populaires pacifiques. Et ces mouvements ont été rencontrés surtout en Europe, et tout progrès d’une aire géopolitique se transfère aux autres régions plus ou moins proches. Pour ne citer que la révolution russe de 1917, cette révolution a été aussi transférée à la Chine puisqu’e 1949, la république populaire de chine a été proclamée, en fait une république communiste. Pourquoi la révolution russe ne s’est pas transférée à l’Europe de l’Ouest ? Pour la simple raison que la situation politique n’était pas la même, le système politique en Europe dominait le monde, et n’avait pas besoin d’une révolution communiste.

 

Donc tout est en rapport avec l’évolution des peuples et leur prise de conscience. Pour le Hirak algérien, c’est précisément ce haut degré de conscience politique empreint de civisme, de pacifisme, et étendu à l’ensemble du peuple, qui fort du poids du nombre a changé les donnes politiques en Algérie. Or, lorsque des peuples entiers qui sortent, occupent la rue, secouent les pouvoirs et font tomber les régimes politiques qui les gouvernent, c’est qu’il y a une avancée politique majeure pour ces pays. Et c’est ce qui se passe en Algérie vient en droite ligne de ces révolutions « modernisées dans leur essence et dans l’histoire. » Il y a donc un mûrissement de la conscience nationale algérienne et le pouvoir politique n’a aucun moyen pour parer à cette évolution, et se trouve soit à s’adapter à la transformation de la conscience nationale soit à céder le pouvoir qui n’est pas forcément positif au peuple, soit à être remplacé par un nouveau pouvoir fidèle aux revendications du peuple. Mais pour l’Algérie, ce mûrissement de la conscience nationale amènera inévitablement le pouvoir à la première option, c’est-à-dire à s’adapter aux nouvelles donnes politiques, que nous aurons à préciser dans une étude-prospective. Mais d’emblée, on l’appellera une « adaptabilité herméneutique »

 

Mais cependant, regardons ce qui s’est opéré avec les démocraties populaires qui sont sorties de l’aire soviétique, à la fin des années 1980. La détermination du peuple de l’Allemagne de l’Est qui a fait sauter le mur de Berlin, ou « mur de la honte » a suscité l’admiration incrédule du monde libre. Elle ouvert la voie à la réunification de l’Allemagne, il en est allé de même pour les autres pays socialistes d’Europe centrale et orientale (PECO) qui ont vu tous leurs gouvernements céder à la pression populaire. L’URSS elle-même fut disloquée à son tour. Et ici on ne peut disconvenir, ce sont les lois du progrès dans l’histoire qui commandent les mutations des nations et du monde.

 

Et si ce sont presque toujours les crises économiques qui provoquent les mutations, et avant même ces mutations, la mal-vie, le désespoir des peuples qui sont de puissants moteurs dans leur réveil et leur prise de conscience nationale, il demeure qu’il y a aussi des forces herméneutiques qui ont un impact déterminant dans le progrès des peuples. Et précisément, le monde arabo-musulman, paradoxalement, n’est pas étranger à ces formidables avancées en Europe, en Asie et dans les deux Amériques.

 

Évidemment une telle affirmation a de quoi laisser pantois tant dire que le monde arabe a à voir avec ces progrès des peuples est tout à fait déconcertant voire sans aucun sens, incongru. Mais sur le plan politico-herméneutique, cela a un sens. Dans une analyse que nous aurons à développer, nous montrerons que c’est une « vérité  », c’est une donnée historique et précisément le monde arabe y a joué un « rôle pratiquement central », dans les avancées de l’humanité, sauf qu’il est herméneutique, dans le sens non que le monde arabe l’ait fait et « pensé » volontairement, mais que l’Histoire l’a utilisé pour arriver à ses fins.

 

De même, pour ce qui ressort du Hirak en Algérie qui vient en droite ligne des avancées historiques « propres » du peuple algérien, mais aussi des avancées du monde humain dans sa globalité. Et, ce qui est important est qu’il existe une « adaptabilité herméneutique » inexorable dans la marche des forces dans l’histoire d’Algérie, du monde arabe et du monde. Et elle commence déjà avec les présidentielles du 12 décembre 2019 puisque ce rendez-vous historique sera une date charnière dans le renouveau de l’histoire d’Algérie. Et quel que soit ce qui adviendra. Et on n’a point besoin de supputer sur ce qui est en puissance à venir. Il est certain que l’Algérie avancera, car c’est inscrit dans l’air du temps, le temps algérien qui infèrera aussi sur les autres temps des peuples.

 

 

Medjdoub Hamed
Auteur et chercheur spécialisé en Economie mondiale,
Relations internationales et Prospective
 


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9 réactions à cet article    


  • popov 23 septembre 2019 01:20

    @Hamed

    Bonjour et petite question :

    Avec dans le titre une expression telle que « adaptabilité herméneutique », je me demande à quel public votre article s’adresse.


    • Hamed 23 septembre 2019 10:20

      @popov

      Bonjour,

      Une question pertinente que vous posez. "Avec dans le titre une expression telle que « adaptabilité herméneutique », je me demande à quel public votre article s’adresse."

      Je vous répondrais par un passage de la lettre d’Emmanuel Macron adressée au peuple français, sur le grand débat, le 13 janvier 2019.

      "Chacun partage le destin des autres et chacun est appelé à décider du destin de tous : c’est tout cela, la Nation française. Comment ne pas éprouver la fierté d’être Français ?" On étend cette affirmation au monde. Et on écrit : "Chaque nation partage le destin des autres et chacune est appelée à décider du destin de tous : c’est tout cela la fierté et surtout le sens de l’humanité".

      Un autre exemple de ce partage du destin du monde et que j’aurais à expliquer prochainement, l’avènement d’Israël et juste avant les monarchies arabes dont l’Arabie saoudite et les guerres qui s’en sont suivi entre le monde arabe dans sa globalité et Israël ont été des événements pensés par l’Histoire parce qu’ils devaient faire progresser l’humanité. Et même « sauvé » l’humanité d’une débâcle économique mondiale et même du danger d’une possible Troisième Guerre mondiale.

      Évidemment, vous ne pouvez pas comprendre parce que vous n’avez pas les éléments herméneutiques qui l’affirment, mais il demeure que, sans eux, sans cette partie du monde, l’humanité ne pouvait pas progresser. Et c’est ce que dit dans un sens, le président français, sauf qu’il le limite à la France, alors qu’en réalité, le destin des uns et des autres est un « principe universel ». L’humanité est un « tout » et tout ce que fait le plus petit microcosme humain influe d’une manière ou autre sur le macrocosme qu’est l’humanité. Et même on comprend dans cette ligne de sens pourquoi, par exemple, la crise israélo-palestinienne ne trouve pas encore solution parce que c’est encore trop tôt vu l’évolution du monde. Et pas seulement ce problème, et d’autres problèmes tout aussi complexes parce que le temps n’est pas encore serein, ou plus simplement l’adaptabilité herméneutique dans ce stade de l’histoire ne s’est pas réalisée ou plutôt en cours de réalisation.

      J’espère que j’ai répondu à votre interrogation, et que, « ce que j’écris s’adresse à toute l’humanité, à tous les hommes de bon sens et qui réfléchissent ».


    • popov 23 septembre 2019 11:10

      @Hamed

      Merci pour votre réponse.
      On va voir combien d’Algériens vont venir s’exprimer sous cet article. Car même s’il s’adresse à l’humanité entière, le point de départ, c’est quand même le Hirak algérien.


    • périscope 23 septembre 2019 09:41

      Vous invoquez le passé : « En revanche, le mouvement populaire révolutionnaire depuis le 22 février 2019 en Algérie est comparable par bien des aspects à la révolution française de 1789 »

      Attention, ce n’est pas le bon exemple, car après le 14 juillet (1790) populaire et fraternel, il y a eu la TERREUR de 1793//1795, les génocides Vendéens et Lyonnais, et l’accaparement par une caste d« illuminatis’ », détenteurs présumés de la science et de la vérité historique.

      Et ne parlons pas comme en Languedoc, de ces propriétés de l’Eglise mises dans la poche, sous fausse identité, par un grand élu de la république !

      VOILA des écueils à éviter


      • Hamed 23 septembre 2019 10:52

        @périscope

        Très juste parce qu’il y a eu la TERREUR, les génocides et tout ce qui s’est suivi que le Hirak algérien plus progressiste qu’il ressemble à la révolution française de 1789. Et si vous avez bien lu ce que j’ai écrit et précisé « En revanche, le mouvement populaire révolutionnaire depuis le 22 février 2019 en Algérie est comparable par bien des aspects à la révolution française de 1789 »

        Pourquoi comparable à la RF de 1789, parce que comme les populations françaises frappées par la mal-vie, la faim, les nouvelles idées libératrices, la France était devenu le berceau du
        nouveau-né qui allait transformer l’Europe entière. Napoléon n’a existé que parce qu’il fallait qu’il soit ce qu’il devait être donner un coup de pied à l’Europe monarchique, et lui installer au-dessus d’elle une Europe impériale dominant les monarques européens.

        Donc, sans la RF de 1989, Napoléon ne pouvait ni n’aurait existé, ni la Terreur faire son apparition. La monarchie française comme les autres nations monarchiques d’Europe aurait encore continué à régner sur la plèbe européenne, sauf que l’« adaptabilité herméneutique » ne l’entendait pas de cette oreille et faisait signifier aux monarques d’Europe d’alors qu’il était temps de passer la main à un nouveau système politique organisant l’Europe et le monde. Et cette Europe des nations et le monde partageait en fait le même destin. Sauf que cela a demandé plus d’un siècle. Et qu’est-ce que un siècle ou deux dans l’herméneutique de l’Histoire ? C’est l’« instant dans la durée ».

        Donc au-delà de « génocides Vendéens et Lyonnais, et l’accaparement par une caste d« illuminatis’ », détenteurs présumés de la science et de la vérité historique. », l’histoire de l’humanité devait se faire selon ses règles propres et... « Herméneutiques », en quelque sorte « fermées », que la conscience humaine cependant, si elle faisait un effort, pourrait comprendre.

        Et il n’y a aucun écueil à éviter, tous travaillent paradoxalement pour le progrès du monde humain.



        • Hamed 23 septembre 2019 14:41

          @popov

          Un non-événement, popov, pour la simple raison que le recours à la planche à billet n’a de sens que lorsque le dit Etat ne dispose pas de réserves de change. Or, l’Algérie dispose de assez de réserves de change, certes elles diminuent. Or, recourir ou arrêter relève de l’équilibre que l’on veut donner à la masse monétaire en circulation.

          Si la vitesse de circulation monétaire est faible compte tenu d’une crise économique, et c’est le cas en Algérie, l’utilisation de la planche à billet pour compenser et donc augmenter la masse monétaire, n’est en fait qu’à travers la création monétaire à amener les entreprises surtout privées et les ménages algériens à financer les déficits publics, c’est-à-dire les dépenses de l’État (verser les salaires des fonctionnaires, les charges de l’État, etc.) et cela passe par l’inflation.

          En payant plus cher les biens et services, les agents économiques permettent à l’État de ponctionner une partie de la masse monétaire qu’il a créée et, par ce biais, financer ses dépenses.

          Quant à ce que l’Algérie annonce l’abandon de ce recours à la planche à billet, il n’est que temporaire. Mais, dès que le besoin se fera sentir, le recours s’imposera de fait, et personne ne pourra l’arrêter, sauf si le FMI, en cas de cessation des paiements, imposera un PAS (programme d’ajustement structurel) à l’Algérie) en échange de prêts avec toute une panoplie de mesures qui feront mal à l’économie (dévaluation, liquidation d’entreprises déficitaires, privatisation, etc..). Et donc forte hausse du chômage, ce qui impliquerait l’ouverture de l’économie, etc..

          Et ce processus n’est pas propre à l’Algérie, il est utilisé par tous les pays du monde qui sont confrontés à des difficultés financières.

          Une exception cependant, les pays émetteurs de monnaies internationales, ils le font à l’échelle mondiale. Comme si le monde est un seul ÉTAT, et l’Occident ponctionne l’ensemble des pays du reste du monde.Non par l’inflation, mais par la déflation.

          J’espère vous avoir répondu.



        • Jonas 24 septembre 2019 06:45

          Bonjour Hamed ,

           Comme toujours, je vous ai lu avec intérêt , mais avant de vous répondre sur l’ensemble ,j’aimerai vous poser une question , à laquelle je l’espère , vous donnerez une réponse honnête et sans langue de bois. 

           Question : Vous parler dans votre article de la maturité du peuple Algérien et du hirak : à votre avis, si le président Boutéflika ,avait joui d’une bonne santé au lieu d’être handicapé par la maladie, est-ce que le peuple algérien , aurait refusé de voter pour lui , pour un cinquième mandat consécutif ? 


          • Hamed 24 septembre 2019 09:24

            @Jonas

            Bonjour Jonas,

            Ce que je peux vous dire est que je ne suis pas un devin. Ce premièrement, secundo, je ne regarde que les phénomènes phénoménologiques qui ont un sens caché, et donc herméneutique et qui ont un sens dans l’histoire.

            Ceci dit, si l’économie algérienne se portait bien, et surtout que la Constitution algérienne a réintroduit la limite à 2 mandats présidentiels, il est difficile de pronostiquer qu’il y aura le hirak si, par exemple, le pouvoir aurait empiété de nouveau sur la loi qu’il a fait voter.

            Le Hirak (mouvement citoyen et populaire) n’intervient que s’il y a péril pour la société, et c’est une approche humaine universelle qui est propre à tous les peuples.

            Si le peuple est heureux, et la Constitution n’est pas le Coran, et qu’il y est empiètement de la loi ou coup d’État, ces problèmes au sommet ne le regarde pas. Le peuple n’est pas un tribunal du pouvoir. Et c’est valable pour la France, les États-Unis ou la Chine ou l’Algérie. Et même la démocratie cherche à instaurer à la fois la légalité et la légitimité, mais elle n’a cours que dans les sociétés qui ont une histoire très avancée.

            Et l’Algérie est une jeune nation, et le peuple algérien apprend vite. Et il doit réussir, il n’y a pas de raison, comme l’on fait les autres peuples avant lui. Et ce qu’il fait aujourd’hui entre dans la dynamique historique du monde qui est en pleine mutation. Une dynamique qui concerne l’humanité entière. Le monde entier est en train de muter à voir le Brexit, l’Allemagne qui cahote économiquement, l’Europe en perte de repères, la Chine vouée aux gémonies par la jeunesse hongkongaise, les gilets jaunes en France, la triple crise américaine américaine avec la Corée du Nord, l’Iran et la Chine, Israël qui se cherche, le monde monarchique arabe en pleine déroute... etc. Et ce ne sont là que des prémisses, il faut attendre pire dans quelques années.

            Et dans tout cet imbroglio mondial, j’essaie de tirer le sens herméneutique qui explique cette nécessité transformatrice du monde.

            Voilà, ce que je peux vous dire, Jonas. J’espère vous avoir répondu

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