Les inénarrables de l’information sur France Culture
Falot et transparent, Marc Voinchet anime le 7-9 de France culture cinq jours par semaine.
Caméléon, avec Voinchet, c'est l'interlocuteur qui fait Marc Voinchet. A l'écoute de ses invités - d'un Régis Debray par exemple, les jours de grâce, de plus en plus rares au demeurant -, on réalise alors tout le chemin qu'il lui reste à parcourir pour espérer savoir de quoi il est question, et alors que c’est lui qui les pose ; et puis aussi, de quoi ses invités parlent… de quoi il en retourne, le plus souvent très vite laissé sur le bas côté de la route incapable qu'il est de se rendre vers une destination quelconque par ses propres moyens : sans doute Marc Voinchet a-t-il abusé de l’auto-stop dans sa jeunesse.
Voinchet accueille chaque matin les chroniqueurs qui lui sont imposés par ses employeurs : un Hubert Védrine qui n'a plus rien à dire depuis dix ans, tout occupé qu'il est à gérer son petit business de consultant international ; aussi « Pas de vague ! Surtout pas de vague ! » Une Caroline Fourest portée à bout de bras par BHL et qui survit médiatiquement grâce à ce dernier, au prix de tous les abaissement et de tous les parti pris auxquels il est possible de se plier et de se conformer : toujours du côté de ceux qui cognent... sur les plus fragiles qui plus est, Caroline Fourest !
Détendu et heureux, Marc Voinchet écoute tous ces chroniqueurs, encourageant les uns, relançant les autres, une petite poussette ici et là ; sa rédaction lui imposerait la présence d'un Chimpanzé qu'il se ferait primate tout en trouvant ça très très drôle, voire même spirituel.
Tenez ! Une chose ! On ne commente jamais assez les voix de ceux qui parlent à la radio ; on a tort : on devrait car la voix dit tout, non pas tant de celui qui parle que de ceux qui ont recruté cette voix. Absolument tout. Aussi,à propos de Marc Voinchet et de tous les autres, vous pouvez parier que tous ces gens ont été recrutés au son de leur voix :
« Parlez dans ce micro, un peu pour voir !
- Vous ne voulez pas que je vous parle d'abord de mon parcours ?
- Non. C'est pas la peine. On s'en fout M'sieur Voinchet de votre parcours : on recrute pas un randonneur ni un marathonien. Bon alors, parlez pour voir !
- ……………………….
- Plus près, dans le micro !
-.................
- Très bien ! Vous avez la voix qu’il faut.
- La voix qu’il faut ?
- Oui. La petite musique qu’il nous faut, je sais que vous saurez la jouer et la chanter.
- La musique ? Chanter, jouer ? Mais je...
- Tranquillisez-vous, c'est une musique facile, à deux temps... une musique binaire et primaire. Une berceuse si vous préférez. Allez, rhabillez-vous ! Vous commencez dès demain. »
France Culture, c’est France Musique finalement mais c’est pas toute la musique non plus ; faut pas rêver ! Mozart, Brahms, Schubert dans l’ordre et dans le désordre avec toutes les permutations possibles - musique de fond aussi, tout au fond.
Brice couturier maintenant.
Chroniqueur germanophile, pendant des années, Brice Couturier a eu pour mission chez France culture, de nous vendre le modèle allemand, celui de Schröder, une consoeur allemande à ses côtés.
Américanophile, atlantiste, néo-libéral, néo-conservateur, européiste convaincu et béat, va-t-en-guerre (excusez tous ces pléonasmes !)... et pour finir, guantanamophile, d’aucuns disent que, décidément, Brice Couturier file un mauvais coton ; d’autres, au contraire,… la laine qu’il faut ; une laine tondue sur le dos de tous les damnés de la terre dans une tonte qui ne tolère aucune contestation.
Quiconque est de bonne foi ne saurait néanmoins reprocher à ce « Brice de Nice » de faire l’âne comme tant d’autres soucieux de garder leur emploi et de prospérer dans la carrière : politique, journalisme et divertissement. N’ayez aucun doute : Bruce Couturier est ce qu’il dit qui est ce qu’il croit : Brice Couturier est un homme de religion, un homme de toutes les religions, sauf une - inutile de préciser laquelle -, car, homme de toutes les doxas, homme-béquille, Brice Couturier aime qu’on pense à sa place. Et vous pouvez parier qu’il se croit anticonformiste ; et en moins de mots qu’il faut pour le dire : un homme libre, libre et rebelle, un vrai !
Est-il nécessaire de préciser que vous ne trouverez pas son contraire sur France Culture ? Non, bien sûr. Son contraire serait inassimilable par une rédaction qui n’a plus rien à envier à celle de ses confrères ; et ces confrères-là sont en faillite. A ce sujet, il serait peut-être temps que le CSA s'y intéresse au nom de la pluralité non pas de l'information mais des points de vue propagandistes.
Brice Couturier est à la fois le monde tel qu'il est, tel qu'il sera et tel qu’il doit être quand on se moque de savoir s’il est bon qu’il soit ce qu’il est ou bien quand on manque d’ambition pour le genre humain ou que l'on a la lâcheté de croire que si ce monde était différent, eh bien… il serait pire encore. Aussi, sur le vu de ses attributs, de ses allégeances et de son cv-bréviaire, il vraiment surprenant que Brice Couturier, chroniqueur et contradicteur ventriloque et métronome, n'ait pas encore été nommé à la tête de France Culture ! Mieux… de France télévisions ; ou bien du journal Le Monde ! Que sais-je encore ! Tenez : du CSA ! Et pour finir : le fauteuil de l’Elysée.
Comment ? Vous dites ? Celui qui l’occupe aujourd’hui remplit à merveille sa tâche : celle qui lui a été assignée par ceux qui ont permis qu’il soit candidat ; ce qui lui donnait un chance sur deux d’être élu ?
Soit.
N’empêche, directeur ou Président… avec Brice Couturier, ce serait pire encore, c'est-à-dire : mieux, tellement mieux ; car aujourd’hui, la politique du pire est bel et bien la politique du meilleur.
Tara Schlegel (désolé, je n'ai pas trouvé de photo plus "flatteuse"... si l'intéressée pouvait toutefois m'en faire parvenir une qui... ) : livrée à elle-même entre 18h et 18h20, reine de l'information de surface et technicienne de la même spécialité, la fée du logis de la rédaction de France culture, munie de son saut, de son balai et de sa serpillière, Tara Schlegel fait le ménage en 20 minutes : et c’est alors qu’au terme de son intervention, tout devient clair ; tout est propre, limpide ; vous pouvez toujours chercher ! Vous ne trouverez pas une tache, pas une poussière ; inutile de passer derrière elle : la messe est dite et le ménage a été fait de fond en comble jusqu’au lendemain - même lieu, même heure ! - après un repassage vers 22H la veille au soir pour éteindre toutes les lumières : celles de l’entendement.
Tara Schlegel est payée pour ne connaître que le présent de l'indicatif : il est, elle est, ils sont. Du bas de son prompteur, du haut des certitudes de ceux qui en rédige le contenu, sa présentation de l'actualité colle au plus près de tout ce qu'il faut dire quand on ne se reconnaît même plus le devoir d'aller chercher l'information non pas dans l’écume des jours mais bien plutôt dans les abysses.
Pour cette raison, et pour beaucoup d'autres encore et sans doute, on sera tentés de penser que Tara Schlegel est à l’information ce que Danone est à la publicité ; et quand on sait que France Culture en est exempte... la porte fermée et verrouillée, reste alors la fenêtre ou les conduits d'aération ?
Allez savoir ce qu'on ne saura jamais ! Les voies des multinationales de l'agroalimentaire sont tout aussi imprénétrables que celle de Qui vous savez mais que l'on ne nommera pas ici car on ne veut pas d'histoires avec qui que ce soit.
Dernier élu : Hervé Garette. Il anime une émission de débat, « Du grain à moudre » ; une émission de plus depuis que le débat a remplacé le travail d’enquête. Et quand on sait que ces émissions, au format éculé, sont animées par des journalistes… on ne pourra que déplorer ce qu’est devenu ce métier.
Avec Hervé Garette tout est dans la voix et dans le ton : flagorneur d’invités venus défendre, le plus souvent, un pré-carré au nom d’un conflit d’intérêt toujours aussi sûr de son bon droit, Garette se gardera bien de s'en plaindre selon le constat suivant, érigé par la profession en véritable principe : « Si on ne doit inviter que des gens de bonne foi, honnêtes et libres, on ne pourra plus inviter personne ! »
Toutefois, des amateurs-professionnels comme Garette oublient de préciser ceci ; ces gens honnêtes et libres… ce n’est pas parce qu’ils n’existent pas ou plus que l’on ne les entend pas mais bien plutôt parce qu’ils sont considérés comme inaudibles aujourd’hui… tout en gardant à l’esprit la crainte majeure des animateurs d’émission de débat : ne plus pouvoir réunir autour d’une table les heureux élus appelés à débattre de tout, de rien… et de son contraire, et alors que cela n’a plus aucune espèce d’importance car, aujourd’hui ,ce qui importe, ce n’est pas le débat mais la confrontation, à l’heure où le rapport de force en faveur d’une oligarchie vorace et intolérante qui a pris le contrôle de toutes les rédactions, n’a jamais été aussi défavorable aux plus faibles.
Plus proche d'un animateur de RTL dans le ton, dans la forme et le fond, ou bien d’une émission telle que « Le téléphone sonne » sur France Inter qui, au fil des ans, semble n’avoir qu’un souci : comment éviter de passer à l’antenne l’auditeur trouble-fête ? Des auditeurs qui ne reculent devant aucun stratagème pour passer le portique de sécurité d’une liberté d’expression sur laquelle on a depuis longtemps maintenant tiré la chasse, Hervé Garette et toute cette rédaction de France Culture c’est la politesse dont crève toutes les démocraties ; un petit maillon, certes, mais un de plus dans la longue chaîne de cette mort silencieuse qui, de temps à autre, donne de la voix et dont, ces derniers jours on a pu entendre aussi l’écho… en rafale.
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Pour prolonger, cliquez : France Culture à hue et à dia
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