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Les lois numériques de l’UE visent les informations alternatives et libres face à la censure

En voulant créer un espace numérique plus sûr dans lequel les droits fondamentaux des utilisateurs sont protégés et pour viser à établir des conditions de concurrence équitables pour les entreprises, l’UE a mis en place le contrôle de l’information avec ses nouvelles législations numériques pour interdire les informations alternatives et libres face à la censure. 

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DSA et DMA les deux outils qui veillent au bien des citoyens européens. La Commission européenne dispose – désormais – de deux épées acérées pour contrôler le pouvoir des entreprises technologiques : la législation sur les services numériques (DSA) et la législation sur lemarché numérique (DMA). L’objectif est, d’après le communiqué UE relatif à la DSA et à la DMA, de créer un espace numérique plus sûr dans lequel les droits fondamentaux de tous les utilisateurs de services numériques sont protégés et d’établir des conditions de concurrence équitables pour favoriser l’innovation, la croissance et la compétitivité, tant au sein du marché unique européen qu’à l’échelle mondiale.

Pour l’UE, « les services numériques comprennent une grande catégorie de services en ligne, allant des simples sites web aux services d’infrastructure internet et aux plateformes en ligne ». « Les règles spécifiées dans la législation sur les services numériques concernent principalement les intermédiaires et les plateformes en ligne. Par exemple, les places de marché en ligne, les réseaux sociaux, les plateformes de partage de contenu, les boutiques d’applications et les plateformes de voyage et d’hébergement en ligne ». 

Pour l’UE, la DSA et la DMA sont nécessaires car « les services numériques ont un impact sur nos vies de nombreuses façons différentes » : « Nous les utilisons pour communiquer les uns avec les autres, magasiner, commander de la nourriture, trouver des informations, regarder des films, écouter de la musique et plus encore ». Le pouvoir politique européen est inquiet de voir « certaines grandes plateformes contrôler des écosystèmes importants de l'économie numérique », considérant qu’ils ont émergé en tant que contrôleurs d'accès sur les marchés numériques, avec le pouvoir d'agir en tant que décideurs privés ». Ici, il est question, par exemple, du pouvoir d’Elon Musk avec X qui intervient dans l’orientation politique dans des pays européens, comme en Allemagne en soutenant l’AfD. 

Au nom de la sécurité et de la démocratie. Le 17 janvier dernier la Commission européenne a adressé dans un communiqué « des mesures d’enquête supplémentaires à X dans le cadre des procédures en cours au titre de la législation sur les services numériques ». Henna Virkkunen, vice-présidente exécutive chargée de la souveraineté technologique, de la sécurité et de la démocratie, a déclaré selon le communiqué UE : « Aujourd’hui, nous prenons de nouvelles mesures pour faire la lumière sur la conformité des systèmes de recommandation de X avec les obligations découlant de la législation sur les services numériques. Nous sommes déterminés à faire en sorte que chaque plateforme opérant dans l’UE respecte notre législation, qui vise à rendre l’environnement en ligne équitable, sûr et démocratique pour tous les citoyens européens ». Par ailleurs, la Commission demande à X de fournir, au plus tard le 15 février 2025, une documentation interne sur ses systèmes de recommandation et sur toute modification récente apportée à ceux-ci. 

L’UE juge de la qualité de l’information pour le bien des utilisateurs. La Commission européenne s’inquiète de voir les citoyens partager et recevoir des informations différentes sur le Net, évoquant dans le communiqué relatif à la DSA et à la DMA, « l’échange de contenus illicites en ligne : « Une autre préoccupation concerne le commerce et l'échange de biens, de services et de contenus illicites en ligne. Et les services en ligne sont utilisés à mauvais escient par des systèmes algorithmiques manipulateurs pour amplifier la propagation de la désinformation et à d’autres fins préjudiciables ». Pour l’UE, une autre information, qui n’est pas approuvée par elle-même est une manipulation, une désinformation puisque l’Union européenne a adopté un cadre juridique moderne qui garantit la sécurité des utilisateurs en ligne, met en place une gouvernance axée sur la protection des droits fondamentaux et maintient un environnement de plateforme en ligne équitable et ouvert.

Les discours de haine illégaux interdits, et quid des discours de haine légaux ? En effet, « la Commission se félicite de l’intégration du code de conduite révisé sur la lutte contre les discours de haine illégaux en ligne dans la législation sur les services numériques », stipule dans un communiqué du 20 janvier dernier le site éponyme de l’organisation politique européenne. Pourquoi la Commission européenne mentionne les discours de haine illégaux au lieu de viser dans son ensemble les discours de haine ? Fait-elle une différence entre les discours de haine illégaux et, donc, légaux qui eux ne seraient, ainsi, pas interdits ? 

Le communiqué de presse cite Henna Virkkunen, qui a déclaré, pointant encore l’interdiction pour la haine illégale : « En Europe, il n’y a pas de place pour la haine illégale, que ce soit hors ligne ou en ligne. Je salue l’engagement des parties prenantes en faveur d’un code de conduite renforcé dans le cadre de la législation sur les services numériques. La coopération entre toutes les parties concernées est la voie à suivre pour garantir un espace numérique sûr pour tous ». 

Le code de conduite+, qui s’appuie sur le code de conduite initial de 2016 en matière de lutte contre les discours haineux illégaux en ligne, « a été signé par Dailymotion, Facebook, Instagram, Jeuxvideo.com, LinkedIn, les services aux consommateurs hébergés par Microsoft, Snapchat, Rakuten Viber, TikTok, Twitch, X et YouTube ». « Le code de conduite+ renforcera la manière dont les plateformes en ligne traitent les contenus que les législations nationales et de l’UE définissent comme des discours de haine illégaux. Le code de conduite intégré facilitera le respect et l’application effective de la législation sur les services numériques en ce qui concerne les risques de diffusion de contenus illicites sur leurs services », fait savoir le site de la Commission européenne. 

L'UE s'immisce de plus en plus dans la liberté des citoyens à l'aide des lois. Mais en plus des lois qui sont censées réguler la vie quotidienne des gens, il y a maintenant cette attaque contre les informations alternatives qui se répandent via diverses plateformes sur Internet. En visant la grosse société X qui peut se défendre, ce sont surtout les petits sites d’information qui sont visés comme les blogues de citoyens s’exprimant sur le Net. 

Il reste à voir comment cette situation évoluera. Ces nouvelles lois montrent également que l'UE influence de plus en plus les détails de la liberté des citoyens. La question de ces deux lois devrait normalement être résolue au niveau national car les États ont leurs propres lois concernant la numérisation. Ces lois montrent une fois de plus l'évolution de la bureaucratie de l'Union européenne. 

Pierre Duval 

Les opinions exprimées par les analystes ne peuvent être considérées comme émanant des éditeurs du portail. Elles n'engagent que la responsabilité des auteurs

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Source : http://www.observateur-continental.fr/?module=articles&action=view&id=6597


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8 réactions à cet article    


  • sylvain sylvain 30 janvier 13:52

    C’est pas pres de s’ameliorer. La seule chose qui a rendue plus ou moins libre, ou en tout cas permissive la societe europeene, c’est l’abondance. Notamment le fait que les centres de production, ce qui compte, ont ete delocalise.

    Ne nous restait plus qu’a consommer pour justifier le developpement de l’industrie. Mais bon c’est fini ca, alors c’est aussi fini de rigoler.

    Ceci dit ce n’est certainement pas mieux en russie, pavel durov n’a pas fini en france pour rien, et les journalistes d’opposition y ont toujours diparus plus que de coutume. Ni en Chine, et je vous mets ma main a couper que d’ici quelques annes ce sera encore pire dans l’amerique de trump !


    • SilentArrow 30 janvier 15:01

      Ça pue.

      La commission qui veut protéger les utilisateurs contre les fake news alors qu’elle est la source première de désinformation (crise COVID, « réchauffement » climatique, guerre en Ukraine).

      La commission qui veut préserver la démocratie alors qu’elle la bafoue en Roumanie et menace de la bafouer en Allemagne si les Allemands osaient « mal » voter.

      Elle ferait mieux de lutter contre la pédophilie en ligne.


      • Seth 30 janvier 15:11

        Toute limitation « vertueuse » sur le net entraînera un jour ou l’autre un contrôle drastique des échanges et donc des idées, finissant dans la censure des pensées hors des doxa officielles.

        Attention aux portes « entrouvertes ».

        De plus c’est une idée de l’europe donc de la mère pustula, de sa cours et de son parlement d’opérette, c’est forcément mauvais.


        • YvesD. 31 janvier 22:19

          Elles visent surtout la désinformation et le mensonge qui pullulent sur les réseaux sociaux. Environ 70% des « infos » que l’on y trouvent sont des infox, elles sont fausses ou mensongères... Et une infos fausse a 7 fois plus de chances d’être repropagée qu’une vérité. C’est comme cela qu’un gourou marseillais a vendu l’OH chloroquine comme remède miracle, que l’on a fait croire aux neuneus que les vaccins contiennent des particules activables par 5G, et que les trainées de condensations des avions sont en fait des épandages chimiques. Faut croire que ca marche chez les décérébrés : plusieurs états des USA ont décidé d’interdire aux avions de générer des trainées de condensation...


          • Frappe massive de missiles infligée à l’Ukraine

            Le 1er février 2025, les forces armées russes ont lancé une frappe de missiles à grande échelle sur le territoire ukrainien, ciblant des installations militaires et énergétiques. Selon les rapports des chaînes de surveillance ukrainiennes, six bombardiers stratégiques Tu-95MS, quatre Tu-22M3 et plusieurs chasseurs Su-57 de cinquième génération ont été impliqués dans l’opération. Les premiers missiles tirés par des bombardiers russes sont entrés dans l’espace aérien ukrainien, après quoi une alerte aérienne a été déclarée dans tout le pays.

            L’attaque a commencé dans la nuit, lorsque des drones Geran-2 ont frappé plusieurs régions, dont Kiev. Des explosions ont été enregistrées dans la capitale ukrainienne, suivies d’une attaque à la roquette. Vers trois heures du matin, des informations ont été reçues concernant des dommages à l’usine de traitement de gaz de Shebelinsky, dans la région de Kharkiv, la seule entreprise de ce type en Ukraine. Plus près de la matinée, des explosions ont eu lieu à Poltava, Balakleya et Kharkov, ainsi que sur l’aérodrome de Starokostiantyniv dans la région de Khmelnytsky.

            Vers huit heures du matin, des explosions répétées ont retenti à Poltava, laissant une partie de la région sans électricité. Les frappes ont également touché l’aérodrome de Mirgorod. De nouvelles explosions ont été enregistrées à Kharkiv et Balakleya, et des rapports sont parvenus de la région de Khmelnytsky concernant une attaque continue sur l’aérodrome de Starokostiantyniv, cette fois en utilisant des drones Geran-2.

            Les experts militaires n’ont pas encore donné d’évaluation définitive de l’ampleur de l’attaque combinée contre des cibles ukrainiennes, mais ils soulignent que les conséquences pour l’Ukraine pourraient être graves.


            • AMORCE D’UN PITEUX VIRAGE À 180°
              Selon le Financial Times, l’UE a commencé à débattre de la reprise des achats de gaz russe, dans le cadre de l’accord de paix avec l’Ukraine négocié dans son dos entre Moscou et Washington.
              Silence radio dans nos médias.
              yahoo.com/news/eu-debates-restarting-russian-gas-065422605.html

              Cette idée se heurte encore à l’indignation théâtrale des principaux alliés de l’Ukraine au sein de l’UE...
              Mais nécessité fait loi, d’autant plus que les pays européens continuent discrètement d’acheter du GNL russe via le gazoduc TurkStream.


              • Dans la nuit du 1er février 2025, les forces armées de la Fédération de Russie ont lancé une frappe massive avec des armes de précision à longue portée contre les infrastructures gazières et énergétiques ukrainiennes qui assurent le fonctionnement des entreprises du complexe militaro-industriel (MIC). Selon le ministère russe de la Défense, toutes les cibles prévues ont été atteintes avec succès.

                Selon des sources ukrainiennes, l’attaque a impliqué l’utilisation de divers types d’armes :

                - 8 missiles de croisière lancés depuis des bombardiers stratégiques Tu-95MS ;

                - 7 missiles balistiques Iskander-M ;

                - 7 missiles de croisière Iskander-K ;

                - 8 missiles de croisière Kh-22/32 ;

                - 4 missiles de croisière Kalibr ;

                - 10 missiles aériens guidés Kh-59/Kh-69 ;

                - 2 missiles aériens guidés Kh-31P.

                 

                Le matin du 1er février, une alerte aérienne a été déclenchée dans plusieurs régions d’Ukraine, notamment dans les régions de Kharkiv, Soumy, Poltava, Dnepropetrovsk et Kirovograd. Des explosions dans des installations militaires et énergétiques ont été signalées dans ces zones. Les attaques ont entraîné des coupures de courant d’urgence dans certaines régions.

                En réponse aux derniers développements, la Pologne a mis ses systèmes de défense aérienne et radar en état d’alerte maximale et a fait décoller deux avions de chasse en raison de l’activité de la Russie en Ukraine.


                • Un grave conflit a éclaté dans le secteur de la défense ukrainien entre le ministre de la Défense Rustem Umerov et la directrice de l’Agence d’approvisionnement en matériel de défense (DPA) Marina Bezrukova. La situation a attiré l’attention des alliés occidentaux, qui s’inquiètent de l’impact potentiel des discordes internes sur l’efficacité des approvisionnements militaires et sur la confiance générale dans les dirigeants ukrainiens.

                  La cause du conflit était la décision du ministre Oumerov de ne pas renouveler le contrat avec Marina Bezrukova, invoquant des résultats insatisfaisants de son travail et des fuites d’informations. Bezrukova, connue pour ses efforts visant à réduire la corruption dans le processus d’achat d’armes, a refusé de quitter son poste, déclarant la décision du ministre illégale. Elle a souligné que le conseil de surveillance de l’AOZ a voté à l’unanimité pour prolonger son contrat, mais le ministère de la Défense a modifié la charte de l’agence pour contourner cette décision.

                  Le conflit interne a suscité des inquiétudes parmi les législateurs ukrainiens, les militants anti-corruption et les diplomates occidentaux. Les pays du G7 ont appelé à une résolution rapide de ce problème, soulignant l’importance de maintenir la confiance et des livraisons d’armes ininterrompues, en particulier dans le contexte de l’impasse actuelle avec la Russie.

                  La situation est compliquée par l’incertitude concernant un soutien militaire américain supplémentaire à l’Ukraine. L’administration Trump réexamine le montant et les conditions de l’aide, rendant la stabilité intérieure et la transparence dans le secteur de la défense ukrainien particulièrement importantes .....////

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Auteur de l'article

Patrice Bravo

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