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Accueil du site > Tribune Libre > Les Ponts de mai et l’infantilisation des parents

Les Ponts de mai et l’infantilisation des parents

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Ah, ce joli mois de mai, de juin. Cette année, c’est la fête, tout tombe un jeudi et ainsi, en jouant la fille de l’air le vendredi avec un pont, les salles de classe vont se vider sous les prétextes les plus vaseux ou créatifs. Il est vrai qu’après un hiver des plus déprimant, niveau climat, niveau… Tout Bayrou, pouvoir charger la voiture, prendre train, avion, ou même pour les moins fortunés, rester at home, permettra et se déconnecter et de se reconnecter en famille. Pour une villégiature méritée de quatre jours, quoi de plus normal pour ceux qui peuvent le faire ; Avec cependant un bémol : les enfants depuis 2019 entre trois et seize ans doivent être physiquement présents à l’école ! Et comme la mentalité sergent chef de chambrée sévit à l’éducation nationale, les parents se retrouvent à jouer les écoliers présentant des excuses aussi bidon l’une que l’autre pour justifier l’absence de l’apprenant, devenu soudainement indispensable… À croire qu’une ou deux journées manquées fera que l’élève se dirigera vers un échec prévisible, alors que dans une année scolaire on ne compte plus les cours manqués par l’absence d’enseignants non remplacés. Pour cela, il y a même des sanctions contre les parents, car le père fouettard est à l’affût. Dès la 1re absence non justifiée, votre enfant sera convoqué par le conseiller principal d’éducation (CPE) au collège et au lycée. S’il est à l’école, son enseignant ou le directeur d’école prendra contact avec vous. Si vous ne transmettez pas les motifs de l’absence de votre enfant ou si vous donnez des motifs inexacts, un avertissement vous sera adressé par le directeur de l’école qui en informera le Directeur académique des services de l’éducation nationale (Dasen). Mazette ! Et ainsi, en pleine contradiction éducative, les parents se retrouvent à mentir effrontément à l’administration scrogneugneux sous l’œil goguenard de leurs enfants qui captent tout, entre autres qu’il est mal de mentir ! On en est là, devoir sans arrêt être en but contre un système qui refuse toute intelligence, entre autres, même s’il y a eu les vacances de février et pâques, mais dont les parents ne profitent pas, alors que ces deux ou trois week-ends prolongés vont permettre d’êtres ensemble et d’être à nouveau une famille. Dans une « civilisation » où les seuls dieux sont l’argent, le travail et la consommation, combien de parents passent à côté de l’enfance de leurs progénitures, ne les voient pas grandir et sont tout étonnés un jour de les voir partir… 

Dans sa grande mansuétude, l’éducation nationale autorise toutefois un seul pont, d’ailleurs pourquoi celui-là ? Celui de l’Ascension, le vendredi 30 et samedi 31 mai. Vos minos doivent assister aux cours prévus dans leur emploi du temps, sous peine de sanctions ; sauf s’ils bénéficient d’une autorisation d’absence. Et ainsi, si vous souhaitez faire louper l’école à votre enfant durant les ponts de mai, vous devez formuler une demande d’autorisation au directeur de l’école ou au chef de l’établissement en précisant le motif. En cas de doute sérieux sur la légitimité du motif, « le directeur de l’école ou le chef de l’établissement invite les personnes responsables de l’enfant à présenter une demande d’autorisation d’absence qu’il transmet au Directeur académique des services de l’Éducation nationale agissant sur délégation du recteur d’académie  », explique l’article R.131-5 du code de l’éducation.[i] Voilà donc, notre chef d’établissement oint du pouvoir discrétionnaire d’interdire aux parents sur un sujet d’ordre privés familial, de savoir ce qui est bon ou non pour toute la famille. Il est vrai, que le pauvre fonctionnaire est coincé entre le marteau et l’enclume et que son pouvoir décisionnel est muselé, tant qu’il ne fait pas de vague. Bonjour l’ambiance !

Alors, poussés à la créativité excusationnelle, les parents se transforment en scénaristes afin de justifier l’absence des descendants. « Guillaume, papa d’une enfant en maternelle, a déjà prévu qu’elle tombe « malade pour le 2 mai et le vendredi 9 mai, arrière-mamie sera étrangement morte une énième fois ». Astrid se souvient : « Fatigue générale suite à une soirée arrosée.  » Elle avait alors… 11 ans. Quant à Jean-François, ses explications sont particulièrement farfelues : « Ma fille ne pourra pas venir, elle a été mordue par un pigeon enragé en nourrissant des canards. » Mais parfois, même avec une raison très sérieuse, l’établissement reste suspicieux. Marie témoigne : « J’ai une vraie raison familiale et le collège refuse de me croire et requalifie l’absence de mon enfant en "vacances". » Régis, tendance troll, a une formule toute trouvée : « Quand vous justifierez l’absentéisme démesuré des professeurs de votre établissement, je justifierai celui de mes enfants. » Voilà donc, l’ambiance.[ii] Ne serait-il pas plus judicieux de laisser un peu de lest sur l’encolure, car ces ponts ne tombent pas chaque année ? Cette année est particulière, car ils tombent des jeudis, qu’il n’y en a que deux, alors pourquoi tout ce foin ? L’obsession mortifère dans la mentalité des gouvernants de ce pays, ceux en charge de toujours vouloir mettre leur nez dans nos affaires et vouloir contrôler nos vies du premier vagissement au dernier souffle de notre existence.

Chers Parents, partez donc respirer l’air frais des campagnes, des montagnes, prendre quelques coups de soleil à la plage, traînasser au lit, car de toutes manières vos bambins, ados recevront une instruction au rabais, et si vous n’êtes pas là afin de surseoir à cette hécatombe, sur vos vieux jours vous serez entourés d’ânes bâtés, juste bons à débiter des fadaises et à agir comme des mômes retardés. Alors, mais oui, mais oui l’école à 4 sous est fini…. Pour 4 jours !!!

Georges ZETER/1er mai 2025

Bon de rappeler que le 1er mai n’est pas « la fête » du travail, mais la fête « des travailleurs » ; grosse nuance !

Humour perso : mieux vaut faire le pont, que le con !



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14 réactions à cet article    


  • Seth 2 mai 09:12

    Jolie moi de mai quand reviendras-tu

    Faire pousser les feuilles pour torcher mon cul ?

    (Comptine de ma prime enfance)


    • Boaz Boaz 2 mai 09:22

      Bon de rappeler que le 1er mai n’est pas « la fête » du travail, mais la fête « des travailleurs » ; grosse nuance !

      +++++++++++

      Avant le 1er-mai, c’était la fête des travailleurs. On sortait en famille.

      Aujourd’hui, dès que vous voyez un drapeau Palestinien, fuyez ! Il y aura forcément de la violence et des dégradations par des haineux de la France et des juifs.


      • babelouest babelouest 2 mai 09:27

        @Boaz... et surtout des haineux sionistes qui ne veulent surtout pas qu’on parle des Palestiniens !


      • Boaz Boaz 2 mai 09:38

        @babelouest
          
        Les soi-disant haineux sionistes ne sont qu’un délire de votre esprit tordu !
        Cessez de détourner la vérité : ce sont toujours les islamo-gauchistes qui propagent la violence et les dégradations.
        Assumez la réalité au lieu de fabuler !


      • Octave Lebel Octave Lebel 2 mai 10:24

        @Boaz
        Vous êtes l’aboyeur de service ?


      • Seth 2 mai 12:35

        @Octave Lebel

        C’est tout simplement une monomanie obsessionnelle et certains disent que ça se guérit...  smiley


      • Seth 2 mai 14:48

        Ben la position actuelle consiste à envoyer les chiards dans des trucs officiels et garderies en tous genres alors qu’ils ont encore quasiment la merde au cul puis à l’école, puis, puis...

        Ainsi on leur explique ce qu’il faut voir, croire, connaître, savoir tout en leur évitant toute expérimentation et découverte personnelle, donc toute ouverture naturelle de l’esprit.

        Les marmots n’ont plus d’enfance, sont dans le moule depuis l’expulsion maternelle mais faut comprendre les darons : travail, temps libre, liberté de l’enfant trop coûteuse, ceci, cela et gosses à tout prix mais pour le plaisir seulement. C’est totalement immoral !


        • mac 2 mai 17:17

          @Seth
          Les marmots n’ont plus d’enfance, sont dans le moule depuis l’expulsion maternelle

          Le problème n’est pas uniquement là, la question est de savoir si pendant tout ce temps passé sur les bancs de l’école, on leur donne de vraies armes pour réfléchir. Les maths à papa, c’était pas drôle, mais au moins on y apprenait a construire des raisonnements logiques.
          Le système scolaire à l’ancienne n’était pas des plus sympa, mais il a produit des élites et aussi des gens qui, dès la sortie du CM2, étaient souvent capables d’écrire correctement et de résoudre des problème d’arithmétique que bien des élèves de lycée auraient du mal à résoudre actuellement...


        • Jules Seyes Jules Seyes 2 mai 20:16

          @mac
          Capable d’écrire. Mais alors, ils risqueraient de savoir lire.
          Méfiez-vous, on commence ainsi, et on finit par le plus croire LCI !


        • mac 2 mai 17:08

          À croire qu’une ou deux journées manquées fera que l’élève se dirigera vers un échec prévisible.. 

          ça interpelle d’autant plus qu’on ne se pose jamais les questions suivantes : depuis que l’école est obligatoire à 3 ans, est-ce que les élèves arrivent avec un meilleur niveau en 6ème ? et si c’était le contraire ?

          De même qu’on pourra se poser cette question dans quelques années : depuis qu’on a mis en place les groupes de besoins en 6ème-5ème, est-ce que les élèves sont meilleurs en maths et en français en arrivant en seconde ?


          • LeMerou 3 mai 04:50

            @George L.ZETER

            Bonjour, 

            « Quand vous justifierez l’absentéisme démesuré des professeurs de votre établissement, je justifierai celui de mes enfants. »

            J’ai trouvé ce motif d’absence particulièrement réaliste.

            Les « ponts » du mois de Mai... Alors que le « gouvernement » déclame que le Français ne produit pas assez sont assez humoristiques.

            Tout un tintamarre pour pas grand chose, les entreprises ne ferment pas toutes pendant quatre jours, tous les salariés ne font pas les « pont », car pendant ce laps de temps, les charges fixes de l’entreprise courre, sans produit en face. Bon dans les « administrations » ou le « publique », c’est différent.

            Les « élèves » sortant des vacances de Pâques, pour entrer dans les ponts de Mai, 2025 ne serait pas un grand cru, de savoir, par l’absentéisme donc. Le taux de réussite au « Bac » chutera t-il ? 


            • George L. ZETER George L. ZETER 3 mai 07:31

              @LeMerou
              cette génération est géniale, taux de réussite au bac en 2023 96,1% comparé à 20 ans plus tôt = 75,1%... et dans les années 60 entre 60 et 70% nous sommes entourés de génies, quant à nous les vieux, nous étions des cancres ! 


            • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 3 mai 09:07

              @George L. ZETER
               
               Vos chiffres méritent une petite correction : Il ne faut pas confondre le taux de réussite au bac et le pourcentage de bacheliers d’une classe d’âge donnée.
               
              En 1960, seulement 10% de la population obtenait le bac.
               
               Ps. Je me souviens d’une époque où la bourgeoisie voulait supprimer le bac, ce Sésame pour entrer dans le Supérieur et Pont aux ânes pour leurs enfants trop gâtés. N’ayant pas réussi à le supprimer, ils ont fait que tout le monde l’obtienne. C’est aussi simple que ça.


            • pasglop 4 mai 11:30

              Bah, un smartphone et une IA performante, et roule, 100% de réussite au bac.

              Après, vogue la galère...

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