Macron et l’Industrie… Industrie ? Je ne connais pas
Ni un scientifique ni un surdoué.
Il n’a pas de vision pour l’industrie française. Sa mission ? Rassurer le MEDEF, les banques, les marchés et les professions réglementées. C’est une erreur d’avoir renoncé au terme de « redressement productif », probablement pour effacer le passage d’Arnaud MONTEBOURG. Choisir un Ministre BCBG adoubé par l’élite républicaine juste pour nuire à un autre d’une extraction sociale modeste qui dérange, ne peut constituer une vision pour l’avenir industriel de la France.
En effet le cadre de la stratégie française est bien celui du redressement ! Pourquoi ?
Parce que l’industrie n’existe plus au sens traditionnel du terme. Elle ne pèse plus autant dans la contribution au PIB. Elle n’arrive plus à produire de l’emploi ni de la croissance. C’est donc aussi une question d’état d’esprit que d’en imaginer l’avenir. En cela il s’agit bien d’un « redressement productif ».
Mais le débat sur les termes est anecdotique.
Le principal est ailleurs, pourquoi ? Parce qu’en désindustrialisant, nous avons déclenché le décrochement de la France. En effet, il faut cesser de laisser d’autres nations industrialiser notre savoir ! Celui qui est né des cerveaux français et qui a été soutenu par nos impôts !
La vision de MACRON pour l’Industrie française a commencé par un hors sujet volontaire : faire le service minimum en prenant des dispositions pour les professions réglementées qui visent surtout à les maintenir dans leur rente ! C’est pauvre et sans courage !
Il faut réindustrialiser pour espérer mieux vivre et non maintenir les rentes !
Nous pouvons vivre mieux sans rentiers mais pas sans industrie compétitive. La reculade de MACRON est une erreur, voire une trahison historique. Sa vocation n’est pas de gérer le désert industriel en pliant devant la classe moyenne libérale et rentière. Pourquoi ? Parce que le cadre stratégique est bien celui du redressement économique. C’est donc une question d’état d’esprit et sur cette friche industrielle, il faut réinventer la suite.
L’industrie porte l’ambition nationale, bien plus que les notaires, les pharmaciens, les dentistes et autres professions réglementées ou encore les commandants de bord d’Air France... Les économistes admettent qu’elle est le moteur de l’innovation et des « gains de productivité » La puissance industrielle d’un pays détermine son indépendance. Son rôle est vertueux : il stimule les autres activités en consommant des produits intermédiaires, environ 0,7 € pour 1€ de production versus 0,4€ pour les services. Selon la Banque Mondiale, en 2013, l’industrie française contribuait pour 18,8 % du PIB. L’Allemagne était à 30%
PROBLEMATIQUE : La France est un pays agricole avec un levier touristique puissant favorisant le maintien des privilèges de caste... Le corollaire est que nous achetons des biens à l’Etranger et Nous nous spécialisons donc sur des secteurs à très faible valeur ajoutée. Cela appauvrit la France et son commerce extérieur. Comment en sortir ?
C’est de l’activité industrielle française dont il s’agit. Trois aspects essentiels sont sous-entendus dans ce propos :
1. La Valeur Ajoutée de l’industrie est effectivement faible comparée à d’autres secteurs puisque le processus de production y consomme bien plus de de biens.
2. C’est d’autant peu vertueux que l’Industrie française décroche car elle s’est spécialisée dans des secteurs à faible charge technologique.
3. En d’autres termes, le faible investissement en R&D de l’industrie française est largement lié à une spécialisation globale dans des secteurs qui réalisent moins d’investissements technologiques et, cette spécialisation contribue à freiner la croissance. Le secteur industriel est bipolaire : si les entreprises de haute technologie françaises sont remarquables et font un effort de R&D important, les secteurs de basse technologie sont beaucoup plus nombreux et ne fournissent qu’un très faible effort de recherche et d’innovation. C’est un secteur fortement concurrencé qui est de moins en moins pourvoyeur d’emplois.
Ceci observé,
I. BRISER CETTE SPIRALE INFERNALE AVEC DES CAISSES VIDES ? UNE CAUSE NATIONALE :
L’industrie possède un fort pouvoir de structuration concomitante de l’emploi et de l’innovation technologique, les professions réglementées pas du tout et avec une valeur ajoutée forte et principalement profitable aux rentiers eux-mêmes.
Comme tout le monde le sait et ce n’est faire offense à personne que de le rappeler : « La Valeur Ajoutée est la différence entre le Chiffre d'Affaires et les consommables (marchandises, matières premières,...) et les autres achats externes (sous-traitance) »
Quelques pistes pour enrayer la spirale infernale :
1. Dresser les priorités ; Là où nous avons des atouts et des marchés. Il s’agit du Numérique, du Big Data, des batteries à forte capacité et des énergies renouvelables avec un champ d’application très large. Dans ce raisonnement il s’agit de la contribution globale de l’industrie comparée à celle de l’agriculture par exemple. La Valeur Ajoutée de l’industrie est effectivement au sens relatif plus faible parce qu’elle suscite plus d’inter réactions avec les autres activités. Ce qui est déterminant c’est donc le niveau de l’activité industrielle. Or ce niveau glisse vers le bas en direction des secteurs à faible technologie et à faible R&D. En revanche l’agriculture et le tourisme ont des VA souvent plus fortes car moins friands de consommations intermédiaires.
2. Le financement de cette cause nationale, un grand emprunt d’Etat ? L’Etat n’a aucune marge et ne peut confisquer l’épargne par de nouvelles pressions. Il serait donc plus simple d’émettre des obligations. L’épargne n’est plus une consommation différée. Elle est sécuritaire. Il n’y aura donc aucun coût indirect par un recul de la consommation, déjà « plombée » par Bercy. Presque 12000 milliards €… Si cette épargne sécurise les marchés, elle doit être aussi réorientée par des incitations vers la réindustrialisation du pays...
Bien sûr, cette proposition se risque à une objection de taille.
- A savoir que « c’est une solution chère pour l'état donc pour les français. Pour mobiliser l'épargne privée il faut tout de même la rémunérer à 3 ou 4%, soit 2 ou 3 fois plus que l'argent sur les marchés en ce moment. » Le principe d’un "grand emprunt" permet donc aux particuliers d’investir également dans les obligations d’état. Concrètement, les banques relaient le Trésor et se chargeront de proposer ces titres à leurs clients. Mais pour que cela fonctionne, il faudra bien évidemment que le taux proposé soit intéressant, à minima supérieur à celui du Livret A Le principe du grand emprunt permettrait à l’Etat de réduire sa dépendance envers les marchés.
Selon l'Agence France Trésor, « 65,4% de la dette négociable de l'Etat (sous la forme de titres) était détenue par des non-résidents à la fin 2011, contre 34,6% par des résidents français. »
Pour les objecteurs, un grand emprunt est difficile à mettre en œuvre. Pourquoi ?
Parce qu’un grand emprunt couterait cher à l’Etat. Tout dépendrait de son montant global et du taux proposé."L'emprunt Balladur" a finalement coûté plus de 2 milliards de francs de pertes de recettes fiscales (liées à des réductions d’impôt pour faciliter le placement de l’emprunt), auxquels il faut ajouter 850 millions de frais aux intermédiaires financiers".
Sur ce point, la croissance espérée compenserait au-delà des couts, par une indépendance plus évidente, un commerce international en meilleur forme et des revenus nouveaux redistribués par cette industrie renaissante.
- Quant à L’argument de surcout par frein de la consommation, il est discutable car la consommation est déjà plombée par la fiscalité socialiste. Donc Si une partie de l’épargne des Français glisse vers la réindustrialisation, offrant à l’Etat un nouveau levier de financement, cela devrait logiquement provoquer un retour légèrement différé de la croissance. Ce point de vue peut paraitre prétentieux puisque il prend, j’en conviens, le contrepied de l’argument « usine » de l’intelligentsia des économistes patentés.
- Autre gros « bémol » pour l’immobilier en matière d’épargne ! Environ 6000 milliards ! Les incitations publiques perpétuent le niveau excessif des prix de l’immobilier. Est-il raisonnable, alors que les prix de l’immobilier sont trop élevés et qu’il faut transférer l’épargne vers les entreprises d’avoir un traitement fiscal de l’immobilier bienveillant alors que l’industrie a besoin d’être oxygénée ?
II. REPENSER LA FORMATION DES JEUNES ET DES DEMANDEURS D’EMPLOI
Il faut plus d’ingénieurs que de sociologues, l’Education nationale doit :
- revaloriser la filière scientifique et diversifier l’accès au diplôme d’ingénieur.
- Intégrer l’enseignement de l’Economie dès le primaire et créer un certificat d’Etudes numériques. ..
- Stimuler l’apprentissage et les formations professionalisantes à destination directe ou indirecte de l’industrie nouvelle.
III. UNE CONTRIBUTION : LES RENTES DES PROFESSIONS LIBERALES ? UN REVENU SANS RAPPORT AVEC LE NIVEAU D'ÉTUDE NI LA PRISE DE RISQUES !
Selon un article du Monde publié en juillet de cette année et qui portait sur un rapport interne à Bercy : « Selon ce document, commandé à l'automne 2012 à l'Inspection générale des finances par Pierre Moscovici lorsqu'il était ministre de l'économie et des finances, le chiffre d'affaires cumulé de ces trente-sept professions représentait 235 milliards d'euros en 2010, leur bénéfice 42 milliards d'euros et leurs effectifs plus de 1 million de salariés. Leur valeur ajoutée équivaut à 6,4 % du produit intérieur brut (PIB), affirme Les Echos sur son site Internet "
Au passage, ces chiffres sont d’autant plus sidérants qu’on les comparerait aux 11 milliards destinés au bon fonctionnement de pôle emploi et de ses chômeurs qui comme chacun sait sont de vilains fraudeurs qui ont cassé la France ! Les professions réglementées seraient elles, plutôt des patriotes qui viendraient encombrer les tribunaux de commerce pour déclarer leur cessation de paiement sans doute ? Il y a hélas sur les fonts baptismaux des tribunaux de commerce, bien plus d’actes de décès d’entreprises industrielles que d’études de notaires, Monsieur MACRON !
« Le rapport a d'abord cherché à savoir si ces professions bénéficiaient bien de rentes particulières. Si l'on en juge par leur niveau de rentabilité, la question ne fait pas de doute. Leur bénéfice net avant impôt représente en moyenne 19 % de leur chiffre d'affaires, soit 2,4 fois la rentabilité constatée dans le reste de l'économie. »
Macron a reculé ! Les gènes ont parlé.
Une économie de rente est « une économie qui servira exclusivement au seul besoin de la personne qui est actrice de cette économie » … On devrait pouvoir y puiser sans déclencher la révolution… et pour le coup, là, la valeur ajoutée est très forte sans pour autant susciter l’innovation ni la création d’emploi. Dès qu’un Notaire embauche un planton, il faudrait lui décerner la légion d’honneur pour haut fait de civisme ! Arrêtons là cette mascarade. C’est de solidarité nationale pour l'Industrie et de la France dont il s’agit M. MACRON ! Et Il y a de la marge pour redistribuer du côté de ces professions ! Les cheminots ont fait plusieurs semaine de grève et furent stigmatisés par le 1er Ministre. Les conducteurs de train de premier échelon de la SNCF gagnaient en 2010, 2409 euros brut par mois, soit moins que le salaire moyen national qui était de 2449 euros (Institut européen du salariat en) Un notaire gagne en moyenne 22 740 € nets par mois en France. ( JDN)
La douleur peut se partager en période de crise, non ?
Eh bien pour MACRON, ce sera non ! La communauté d’intérêt national avec les marchés et les professions libérales n’a pas été prouvée par la gauche car elle est contre-nature. Il est clair que le libéralisme et son jumeau, le social libéralisme ont donné naissance à un monstre qui a dévergondé notre industrie. MACRON fait le job pour ne rien changer au destin des rentiers ! Or c’est d’un élan national en faveur de notre industrie dont il s’agit !
8 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON