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Accueil du site > Tribune Libre > Maîtrise de l’énergie : quelles solutions ?

Maîtrise de l’énergie : quelles solutions ?

Quelles actions et leviers politiques pour répondre aux enjeux énergétiques et environnementaux du XXIéme siècle ? Dans des articles précédents, nous avions salué à la fois les progrès du rapport Grandjean pour TerraNova en matière de fiscalité environnementale, tout en pointant les faiblesses de ce projet. Nous voulons maintenant expliquer les démarches que nous proposons pour se substituer ou compléter ce rapport. 

Nous n'allons pas insister sur les choix énergétiques que nous faisons. Nous préférons sortir progressivement et raisonnablement du Nucléaire (c'est à dire sur 30 ans environ) selon le scénario Négawatt. Grandjean préfère lui continuer à ré-investir à la fois dans les ENR et dans le Nucléaire.

 

Premier levier d'action : la recherche de la sobriété.

Traditionnellement, les experts considèrent que l'augmentation des prix suffira à la créer. Cette vision oublie que la sobriété nécessite une démarche de renoncement, un changement de mode de vie et parfois des investissements pour acheter les équipements qui la favorisent. Nous préférons utiliser le levier de la facturation progressive : les surconsommations "de confort" sont facturées à un tarif plus élevé que les petites consommations "vitales" proposées à un tarif très faible. La mesure est à la fois sociale, éducative et incitative. Elle poussera le consommateur à changer ses habitudes. 

Son efficacité sera plus grande encore, si il s'agit d'une "progressive facturation progressive". C'est à dire que l'écart des tarifs entre les consommations augmente graduellement, d'année en année. Mais aussi que les seuils des consommations "vitales" et de "confort" baissent régulièrement. 

 

 Deuxième levier d'action : les investissements dans les énergies renouvelables. 

En France, nous avons choisi de créer la CSPE qui permet de subventionner le tarif du Kwatt photovoltaïque. Mais cette politique semble atteindre ses limites : elle crée des effets d'aubaine dont certains ont su profiter alors que le consommateur moyen subit les hausses de tarifs. 

Il semble donc préférable de changer de démarche. Nous proposons donc de sortir de cette logique perverse de la subvention par le tarif préférentiel. Nous préférons laisser le marché agir (*) mais en imposant, par contre, un différentiel de tarif pour le consommateur entre le kwatt produit par les ENR et celui produit par des centrales utilisant des combustibles fossiles (y compris donc le nucléaire). Ce différentiel dépendra de la proportion d'ENR dans le mixte proposé par le vendeur d'énergie. 

Ce différentiel prendra la forme d'une taxation (la Contribution au Service Public de l'Energie) dont le produit sera utilisé exclusivement pour des investissements dans les ENR. Mais il est primordial, pour éviter toute impopularité et toute captation par les grandes entreprises, que ce capital soit à la disposition de ceux qui ont payés cette taxe. Selon la démarche des contributions incitatives, l'argent récolté sera remis à la disposition des consommateurs de même type (principe de la communauté d'intérêts) qui pourront alors l'utiliser à leur profit pour favoriser la mutation énergétique (principe de l'auto-contribution).

Le consommateur pourra donc utiliser cet argent pour financer l'installation de panneaux solaires ou d'une petite éolienne sur sa maison, ou pour prendre des parts dans des sociétés coopératives investissant dans des éoliennes ou des centrales solaires.

 

 Troisième levier d'action : l'accélération de la performance énergétique des bâtiment. 

La politique actuelle consiste à imposer des normes dans le neuf et à différencier, sur le marché immobilier, les bâtiments anciens selon leur performance. Ces progrès patents ne sont pas suffisants car le rythme de renouvellement des bâtiments est très lent et la crise de la dette limite les investissements.

On peut accélérer cette indispensable mutation en créant un différentiel sur la taxe foncière entre les bâtiments à énergie positive et les autres. Ce différentiel sera une contribution qui sera remis à la disposition des consommateurs pour qu'ils puissent investir dans la rénovation de leur bâtiment.

 

Quatrième levier d'action : la mutation des systèmes de transports et des mobilités.

On peut certes favoriser clairement la voiture consommant moins de 2 litres par une politique précise de Malus-Bonus qui évite les travers de cette démarche. Mais il faut aussi anticiper sur les systèmes de transports du futur qui ne pourront plus être construits seulement autour de la voiture individuelle. 

Ces systèmes innovants de transport utiliseront le téléphone portable comme levier de gestion d'une offre multiple comprenant des transports en commun performants, répondant en temps réel à la demande, et un réseau dense de véhicules variées en partage sur l'ensemble des territoires.

Pour financer la mise en place de ces réseaux, une petite contribution incitative sera demandé sur l'essence. Mais elle sera restitué au contribuable qui pourra investir dans ces nouveaux modes de transports.

 

Conclusion : Ce que nous proposons, c'est de déclencher une révolution économique par la fiscalité : taxer petitement et progressivement les activités énergétiques néfastes de notre ancien XXéme siècle et rendre cet argent au contribuable si il l'utilise pour investir dans les énergies durables du XXIéme siècle.

---------

(*) Sauf pour le Nucléaire, il faudra constituer un fond public qui permette de s'assurer de la sécurité des centrales sur le long terme. Une sur-tarification proportionnelle à la quantité d'électricité nucléaire dans le mix proposé par le vendeur devrait suffire pour cela.


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8 réactions à cet article    


  • Kalki Kalki 16 septembre 2011 10:16

    OUAI c’est ca

    avec 20 ans maximum de réserve de brut ( et ca fait 15 ans que l’on dit qu’il ne reste que 20 ans de pétrole )

    euh .... on stoppe la production des voitures marchant à cette énergie.

    tennez vous voulez de l’énergie

    ∞ 2 L’Abondance Energetique, et l’abondance en matière première ( que la lumière soit )tenez vous voulez de la locomotion
    Mobilité 2.0, 3.0 et 4.0On ne règle toujours pas le problème le plus important : y a plus de sous, plus personne n’est solvable c’est la fin de société de consommation et du spectacle

    l’industrie c’est finit, le tertiaire se termine

    Le travail est mort plus personne ne travail, et voilà


    • Daniel D. Daniel D. 16 septembre 2011 12:14

      Encore une fois, l’idée a retenir c’est serrez vous la ceinture.

      Réduire la consommation, faire attention, taxer, lutter contre les gaspillages, une vrai guerre !

      Il n’y as qu’un petit détail qui cloche : L’énergie libre est disponible, et donc la maitrise de l’Énergie n’est plus le vrai problème.

      Le vrai probleme c’est de rendre l’energie disponible a l’ensemble des hommes, en détruisant les stuctures qui veulent la maintenir centralisé.

      Pour le pétrole on pourrait déjà être auto suffisant depuis longtemps, mais c’est volontairement que nos politiques ont préféré mondialiser ! voir le petrole Laigret ci dessous :
      http://tristesclones.forumgratuit.fr/t4-le-petrole-energie-en-voie-de-disparition-et-le-procede-du-dr-laigret

      Pour l’énergie libre, ce sont ceux qui retardent son apparition sur le devant de la scène qui veulent réduire la population avant de changer tout. *

      Bientôt cela se sauras que beaucoup savent déjà, mais n’en parlent pas (on l’entend souvent maintenant ca : tout le monde savais, mais personne en parlais... tout le monde ? non juste un petit groupe !)

      Des efforts ? des taxes ? on paye les kilowatts/heure consommés a 19.6%de TVA c’est du luxe la lumière déjà, le chauffage aussi, et jamais on nous rembourse l’électricité que l’on renvoie dans le système (contrairement aux entreprises qui sont remboursée de cette partie !)

      Y en as marre.

      Daniel


      • pragma 16 septembre 2011 14:02

        La CSPE plombe effectivement ceux qui n’ont pas les moyens d’investir : c’est une solidarité forcée sous couvert technocratique de favoriser les énergies renouvelables.
        Le prix d’achat imposé du KWh est aussi une sorte de niche fiscale. Il pourrait cependant se justifier s’il ne concernait que les heures de pointe. Pourquoi pas un tarif de vente en journée équivalent au tarif de facturation moyen, et un autre, correspondant aux heures de plus fort appel, là où on achète de l’électricité au prix fort, où le photovoltaique serait en concurrence avec le fuel et le charbon étranger ?

        Pour ce qui concerne le bâtiments basse consommation, il conviendrait de vérifier les résultats réels ! Il y a un monde entre les prévisions, calculs théoriques au moment de la conception, et la réalité . Les 50 KWh/m2/an se transforment très souvent en 100, sinon plus ! Mais les subventions et autres PTZ ont été distribués au départ ! Pas vu, pas pris !


        • Kalki Kalki 16 septembre 2011 15:08

          Pourquoi pas un tarif a la carte ?

          parceque l’électricité comme le fric n’a pas d’odeur, et que si vous partez sur faire racheter plus chère en période de demande

          ...

          vous pouvez être sur que ca sera des génératrices au gaz ou autre qui tourneront en plus pour faire rapporter du fric


        • alternotre 16 septembre 2011 19:06

          Nucléaire.

          Juste un tout petit rappel. Nous habitons un petit gravillon sphérique lancé dans le vide absolu autour du soleil. Si ce petit gravillon est frappé par un météorite de la taille d’un grain de sable. S’en sera fini de nos belles paroles et de nos grandes idées. Or, si nous souhaitons mettre en place un réseau de surveillance ainsi que de déployer les moyens nous permettant de dévier la course des grains de sable.... Il va nous falloir autre chose que des éoliennes et du méthane de vache.

          Oui aux ENR, et massivement, même, mais, dans le même temps, l’accession à la fusion nucléaire doit être une priorité, voire une urgence.

          En prime, la maîtrise de la fusion nous ouvre les voies de la transmutation, moyen efficace pour se débarrasser de certains déchets encombrants. Accéder à la fusion, et aux vols spatiaux peu couteux, pourra aussi nous permettre de balancer nos encombrantes bêtises dans le soleil.

          Nous devons juste passer de l’ère de la fission à l’ère de la fusion...
          Il en va de notre avenir à la surface du petit gravillon.

          Je pense aussi que la production énergétique ne doit être en aucun cas privatisée. C’est un bien commun qui doit demeurer entre les mains des états.

          Je pense que nous devrions aller vers un modèle ou la production énergétique serait « atomisée » au niveau des régions, des habitats, le tout unifié par un réseau intelligent et soutenu par quelques centrales électriques servant à équilibrer le tout.

          Je pense que nous devons aller vers de modèles de consommation différents, nous devons promouvoir les logiques industrielles « Craddle to Craddle » ce qui nous permettra d’améliorer la gestion de nos ressources tout en créant de nombreux emplois.

          Je pense que la taxation, la coercition ne sont pas les bons leviers pour que nous changions efficacement et durablement de paradigme de société.


          • lerenard lerenard 16 septembre 2011 19:55

            vouais ça devrais commencer par le moyen pour les ménages qui sont chez eux je veut dire propriétaire de leur maison de trouver en supermarché de bricolage du matériel de production d’énergie, solaire par exemple pour pouvoir l’installer eux mêmes panneaux onduleur batteries à prix abordable sans être obligé de passer par les maison de crédit ni être obligé de vendre à edf
            une certaine autonomie en quelque sorte

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