Mascarade électorale au « pays » du Québec
La tornade a traversé Ottawa, la capitale fédérale, puis Gatineau une grande cité québécoise de l’autre côté de la Rivière des Outaouais, où elle a ravagé un quartier tout entier. Nul ne pouvait anticiper ce drame que les politiciens professionnels ont tenté de récupérer, pleurnichant leur tristesse devant les citoyens en détresse
La tornade
Une tornade s’est invitée dans le cirque électoral qui s’éclate au Québec depuis près d’un mois. Le cosmos fait bien les choses et c’est dame nature – incontrôlable quoi qu’en disent les écologistes – qui s’est chargée de démasquer les larbins politiciens et d’exposer leur impuissance navrante et leur opportunisme sinistre.
La tornade a traversé Ottawa, la capitale fédérale, puis Gatineau une grande cité québécoise de l’autre côté de la Rivière des Outaouais, où elle a ravagé un quartier tout entier. Nul ne pouvait anticiper ce drame que les politiciens professionnels ont tenté de récupérer, pleurnichant leur tristesse devant les citoyens en détresse : « Les chefs de partis à Gatineau : « C'est profiter de la misère du monde », a déclaré un sinistré. » (1) Un autre a fait remarquer qu’il y a un an des inondations ont détruit des centaines de maisons dans la région et la plupart des sinistrés attendent toujours l’aide du gouvernement promise rapidement par ces politiciens gredins. Une chanson québécoise dit bien : « La veille des élections il t’appelle fiston, le lendemain des élections il se souvient même plus de ton nom ».
Cette catastrophe, et le sort réservé aux sinistrés, posent la question du pouvoir dans les sociétés soi-disant démocratiques où les saltimbanques politiques sont les avoués des oligarques et les dévoués de l’appareil étatique au service du capital.
LA SUITE DE L’ÉDITORIAL http://www.les7duquebec.com/7-au-front/mascarade-electorale-au-pays-du-quebec/
La question du pouvoir (qui détient le pouvoir ?)
Dans un interview sur France Inter, Nicolas Hulot le démissionnaire a prononcé une phrase assassine : « L’écologie est un problème de démocratie : qui possède le pouvoir dans notre société ? » Qui, en effet, possède le pouvoir en démocratie fétiche, libérale ou dictatoriale ? « La réponse est claire : le capital financier globalisé contrôle le pouvoir. Ce n’est donc pas le parlement ou le gouvernement qui détiennent le pouvoir en la matière, et encore moins un ministre de l’Écologie (…) » déclarait Jean Ziegler suite à la démission du ministre Hulot.
François Hollande, ex-président français (2012-2017) a un jour dévoilé le pot aux roses à propos des mascarades électorales. En début de quinquennat, il a déclaré : « Dans cette bataille qui s’engage, je vais vous dire qui est mon adversaire, mon véritable adversaire. Il n’a pas de nom, pas de visage, pas de parti, il ne présentera jamais sa candidature, il ne sera donc pas élu, et pourtant il gouverne. Cet adversaire, c’est le monde de la finance. Sous nos yeux, en vingt ans, la finance a pris le contrôle de l’économie, de la société et même de nos vies. Désormais, il est possible en une fraction de seconde de déplacer des sommes d’argent vertigineuses et de menacer des États », avait-il tonné pointant un doigt accusateur sur ce monde opaque dans son discours du Bourget (26 janvier 2012). (2)
« Le suffrage universel ne me fait pas peur, les gens voteront comme nous leurs dirons », pavoisait l’aristocrate Alexis de Tocqueville (1805-1859), que les bobos encensent allègrement.
Si le pouvoir véritable réside entre les mains obscures d’administrateurs anonymes à la botte de gestionnaires cooptés et jamais élus – parfois mêmes totalement inconnus de la population, alors pourquoi donc imposer de telles campagnes électorales jusqu’à les présentées comme les manifestations obligées de la « démocratie » et du pouvoir populiste ? Les puissances capitalistes interventionnistes s’arrogent même le droit de renverser un gouvernement qui ne joue pas docilement la comédie de la « démocratie électoraliste ». Si les vrais « boss » ne sont jamais proposés sur les listes de candidats adoubés, pourquoi soumettre la populace aux frasques de ces mascarades électorales ?
La volonté des administrés subjugués et aliénés
C’est que pour gouverner sans être inquiété jusqu’à exiger le sacrifice suprême de la jeunesse de la nation enrégimentée dans l’armée la bourgeoisie n’a pas trouver meilleure mystification que de donner l’illusion aux administrés – supposés à égalité en droit, en devoir et en pouvoir – que ces programmes – ces mesures – ces édits – ces lois et ces règlements sont le fruit de la volonté librement consentie des administrés (sic).
Les campagnes-mascarades électorales ont pour fonction cruciale de formater l’opinion publique et de la convaincre que le moment est important puisque par la puissance du crayon de votation le pouvoir souverain de la nation sera remis entre les mains d’un dirigeant tout puissant, le chef du gouvernement…lui sachant fort bien que ses patrons ont déjà avalisé sa nomination.
La fumisterie des insoumis et des réformateurs
Mais qu’adviendrait-il si les « citoyens » solidaires et insoumis votaient différemment que ce qui a été programmé par les machines électorales et les médias de propagande ? Cela n’aurait aucune incidence sur le pouvoir et la capacité de gouverner des puissances d’argent puisque les partis politiques sont permutables et les plateformes électorales interchangeables. La plupart du temps elles sont quasi identiques et de toute façon les politiques qui seront adoptées à l’Assemblée nationale solidaire ou insoumise seront celles que le contexte économique dictera. Les politiciens ne sont même pas capables de faire respecter leurs promesses électorales devant accélérer le traitement des dossiers des sinistrés inondés. Croyez-vous que ces poltrons sauront endiguer le chômage, enrayer l’inflation, stopper la dévaluation de la monnaie et la dégradation du pouvoir d’achat, réfréner la fraude fiscale et la spéculation boursière, inverser la croissance exponentielle de la dette souveraine ou empêcher le krach financier mondialisé ?
Nos parents avaient coutume de dire « Blanc Bonnet ou Bonnet Blanc, ils sont tous pareils ». Le prolétariat des pays capitalistes avancés en a tellement conscience qu’il se déplace de moins en moins pour voter – une activité réservée aux bourgeois, aux petits-bourgeois et aux travailleurs âgés endoctrinés. Un prolétaire conscientisé ne devrait pas voter pour signifier sa soumission à ces bouffons, à ces serviteurs du régime qui paradent devant la foule des électeurs pour obtenir le privilège de servir le capital tout-puissant. (3)
NOTES
- https://www.msn.com/fr-ca/actualites/elections-provinciales-2018/les-chefs-à-gatineau-« -cest-profiter-de-la-misère-du-monde- »-dit-un-sinistré/ar-AAAux3b?ocid=spartanntp et https://www.msn.com/fr-ca/actualites/elections-provinciales-2018/quelques-citations-de-la-journée-de-samedi/ar-AAAuJfs?ocid=spartanntp
- Robert Bibeau. (2017) La démocratie aux États-Unis. Les mascarades électorales. L’Harmattan. Paris. 155 pages. COMMANDER SUR AMAZON : https://www.amazon.ca/démocratie-aux-Etats-Unis-Robert-Bibeau/dp/2343144672/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1521149336&sr=8-1&keywords=robert+Bibeau&dpID=41f0Kjchz1L&preST=_SY264_BO1,204,203,200_QL40_&dpSrc=srch
- Mesloub Khider (2018) La fin du politique. http://www.les7duquebec.com/7-au-front/la-fin-de-la-politique-bourgeoise/
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