Mécontents par nature, insatisfaits par principe ?
Si les raisons légitimes existent, ne pas confondre causes et effets.
« Il est dans le caractère français d’exagérer, de se plaindre et de tout défigurer dès qu’on est mécontent. » Cette réflexion n’est pas de moi, mais de Napoléon à Saint Hélène, lieu où les raisons d’être mécontent ne lui manquaient pas.
Même si gémir en France est devenu un exercice à temps complet, la richesse de notre vocabulaire témoigne de l’importance du sujet dans notre vie quotidienne, geignement, lamentation, plainte, jérémiade etc…
Gémir est l’action la moins forte, mais durable dans le temps. Les manifestations de la mauvaise humeur au minimum, à la hargne au pire, se décrivent parfaitement avec un vocabulaire emprunté d’habitude aux animaux
Hululer : pousser un long gémissement
Glapir : crier des menaces d’une voix criarde
Mugir : pousser un cri prolongé et sourd
Crier son mécontentement se traduit le plus souvent par des manifestations de groupes traditionnels, souvent hétéroclites, ayant dans la plupart du temps très peu de soucis communs, mais avec pancartes et banderoles ressorties pour l’occasion, de la précédente.
Les Gilets jaunes furent la nouveauté spontanée.
Les retraités sans syndicats, sans chefs, ont été les premiers à manifester leur mauvaise humeur aux ronds-points, « les nantis, ce n’est pas nous ! » avec la hausse des retenues de la CSG, après un long blocage des pensions, sans augmentations de la hausse du coût de la vie (5 ans) avec le socialiste Hollande.
Les ouvriers les rejoignirent en un simple geste, enfiler le fameux gilet. La qualification d’illettré leur restait en travers de la gorge.
Puis les fonctionnaires aussi, avec leur sempiternel manque de moyens.
Les Cégétistes n’allaient pas manquer l’occasion offerte de justifier leur présence.
Enfin les incontournables casseurs n’ayant, comme à l’ordinaire, qu’une seule vocation, provoquer.
A l’approche des élections, les sujets de mécontentement sont nombreux, on voit des français s’en prendre à d’autres français, vieille habitude de désigner des fautifs.
La démocratie va mal, cherchons les coupables
Aujourd’hui, l’empêcheur de tourner en rond serait l’abstentionniste, la cause du désintérêt de la chose publique, et l’effet … rien ne va plus.
Si tout le monde votait, serait-ce mieux ?
Les élections sont comme les restaurants, on vous propose des plats à la carte. Une partie des clients entre dans la salle bille en tête, s’installe et seulement consulte la carte. Ces clients sont déjà prêts à consommer ce qu’ils trouveront, le meilleur ou le moins mauvais. « Il y a des gens qui justifient le monde, qui aident à vivre par leur seule présence » Albert Camus
Une autre partie étudie la liste des plats proposés en étant dehors, cherche les plats désirés, les trouve, ou bien passe son chemin.
Doit-on incriminer les clients exigeants ou le défaut des chefs de cuisine ? Faut-il accuser les effets ou tenter d’améliorer les causes ?
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