Menace sur les Gilets Jaunes : attentat sous faux drapeau à venir ?
Enoncée par l'ingénieur américain Edward Murphy à la fin des années 1940, la loi de Murphy peut se résumer ainsi : "Tout ce qui est susceptible de tourner mal tournera mal." Autrement dit, le pire est toujours sûr. L'ingénieur n'avait pas prévu cette addition mais prenons cette liberté : "Avec la bourgeoisie, le pire est toujours sûr."
Venu de nulle part ou presque, c'est-à-dire hors des cadres traditionnels de la protestation - obsolètes depuis que les syndicats sont devenus raisonnables et ont choisi de se soumettre à cette vaste fumisterie appelée par antithèse orwelienne "dialogue social", comme les plans de licenciement sont devenus des "plans de sauvegarde de l'emploi" -, le mouvement des gilets jaunes a surpris beaucoup de monde, la soi-disant avant-garde révolutionnaire ou syndicaliste habituée à défiler pour rien entre République et Nation (j'en suis...), les politiques et leurs commanditaires qui pensaient avoir verrouillé le jeu démocratique sous les dehors d'élections reconduisant d'année en année les mêmes épouvantails, le petit-bourgeois qui se croyait le seul sauveur du monde, énonçant doctement ses solutions individualistes pour sauver la planète du chaos, les masses elles-mêmes qui participent au mouvement et découvrent subitement la force que contient en lui un peuple, lorsqu'il croit en celle-ci et qu'il se dégage des cadres d'expression pré-contraints dans lesquels on pensait pouvoir le juguler.
La situation française est actuellement révolutionnaire, précisément parce que les cadres d'expression habituels de la dissension, totalement à l'avantage de la bourgeoisie (médias détenus par les milliardaires, plateaux télé truqués, sondages falsifiés, élections consistant en un vaste exercice de terrorisme mental, manifestations syndicales inoffensives, etc.) ont volé en éclats. Le peuple, en tant que corps, que multitude de corps, revient sur le devant de la scène, il occupe les ronds-points, il bloque les raffineries, il s'incline devant la tombe du soldat inconnu, il se fait tabasser et gazer par le pouvoir bourgeois. Il n'est plus ce corps des syndicalistes (c'est-à-dire celui que les plus hauts dirigeants syndicaux devenus "raisonnables" utilisent comme de la chair à canon molle) défilant sagement sur un parcours déposé à la préfecture, devenu invisible tellement il fait partie du décor, celui de la défaite permanente face au rouleau compresseur de la destruction sociale par les supplétifs de la classe oisive bourgeoise, s'enrichissant toujours plus en exploitant sans vergogne le corps et le travail des autres.
La bourgeoisie pensait que ce corps n'existait plus, sinon pour la servir, la petite-bourgeoisie tenait ce corps pour répugnant, veule, mangeant de la merde, regardant des programmes débiles et tenté par l'extrême-droite, ce qui lui permettait avec d'autant plus de facilité de s'admirer dans son petit miroir de bons sentiments et d'illusions type "l'Europe de la paix" ou "Je suis Charlie". Ce corps surgit de partout, se comporte mal, n'emprunte pas les traditionnels canaux inutiles de la contestation, se demande même s'il ne serait pas temps de prendre l'Elysée et d'en virer la marionnette sordide que la bourgeoisie y a installée, après tant d'autres marionnettes.
La question est maintenant pour la bourgeoisie (et la petite-bourgeoisie sera derrière elle, par nature) de savoir comment faire rentrer ce corps "répugnant" dans la coquille de mensonges et d'illusions où elle préfère le voir : comment faire rentrer le diable dans sa boîte pour ainsi dire. Et quand la propagande médiatique ne suffit plus, quand la violence produite à grands renforts de provocateurs n'atteint pas le but recherché, quand le premier ministre - qui a dans sa grande mansuétude accepté de recevoir ce corps en éruption - n'est même plus considéré comme un interlocuteur valable, il ne reste à la bourgeoisie pour protéger son pouvoir et ses rentes que les solutions extrêmes : la guerre bien sûr, comme celle épouvantable de 14-18, mais aussi, parce qu'on ne déclenche pas une guerre comme ça du jour au lendemain (encore que...) avec un peuple en ébullition, l'attentat sous faux-drapeau.
Ce type d'opérations conduites par le pouvoir en place, pour mieux se placer comme seul garant de la sécurité des populations et imposer son agenda mortifère, l'histoire en regorge : pour ne citer que les plus fameuses, l'incendie du Reichstag, l'Opération Susannah, l'attentat de la gare de Bologne, les tueurs fous du Brabant et bien sûr, à tout seigneur tout honneur, les attentats du 11 septembre (puis ceux de Madrid, de Londres et Paris). Ce soi-disant argument que les conspirationnistes homologués (ceux de la thèse de Ben Laden et de sa grotte de James Bond en Afghanistan) opposent aux conspirationnistes non-homologués (destructions contrôlées des trois tours du World Trade Center, entre autres), selon lequel aucun pouvoir n'oserait ainsi tuer sa propre population, est évidemment une sornette sans nom, doublée d'une méconnaissance profonde de l'histoire. Le pouvoir, et particulièrement le pouvoir bourgeois, n'a évidemment jamais hésité à massacrer sa propre population, dans des proportions parfois inimaginables (guerre 14-18) et plutôt deux fois qu'une.
Il y a en vérité de quoi s'inquiéter, et même anticiper un prochain attentat sous faux drapeau, d'autant que l'appareil d'état français a acquis une véritable expertise en matière de terrorisme, grâce à ses filières djihadistes envoyées pour détruire la Syrie. Mais si cet attentat est inévitable, le seul conseil que l'on peut donner est le suivant, qui s'adresse à la petite bourgeoisie : évitez d'imposer votre petit numéro de la larme à l'oeil et du "Je suis Charlie", de l'Union Nationale derrière le chef Macron et autres tortionnaires bourgeois, maîtres d'oeuvre de cette comédie sordide. Et laissez le peuple changer vraiment le monde.
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