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Accueil du site > Tribune Libre > Météo : les errements de la grenouille

Météo : les errements de la grenouille

Ils sont en général sympathiques, les prévisionnistes météo des grands médias audiovisuels. Sympathiques, mais parfois très énervants...

Primo, ils se trompent souvent lorsqu’ils parlent d’une région située – durant plusieurs jours, voire plusieurs semaines – aux confins fluctuants d’une dépression et d’un anticyclone : deux masses d’air des plus espiègles s’y affrontent, engagées – l’une avec ses gros cumulus menaçants, l’autre avec la complicité de rayons ardents du soleil – dans une conquête de territoire soumise à de nombreux aléas météo conditionnés par les courants aériens. Il est vrai qu’il n’est pas facile, dans de telles conditions, de donner une prévision juste. On ne peut donc, dans ces cas-là, tenir rigueur à ces professionnels de se planter, l’un en misant sur des précipitations, l’autre sur le beau temps. Et tant pis si, pour leur avoir fait aveuglément confiance, le barbecue est noyé sous l’averse, ou le petit dernier rouge comme une écrevisse, faute d’avoir été préventivement enduit de crème solaire !

Les plus malins des prévisionnistes anticipent d’ailleurs ce type de difficulté en recourant à une formulation futée destinée à masquer à l’auditeur ou au téléspectateur l’impuissance prévisionnelle dans laquelle les place l’incertain conflit des masses d’air. En affirmant avec aplomb ceci : « En Lorraine, le temps sera généralement beau, mais localement des averses ne sont pas à exclure » ; ou, a contrario : « En Champagne, le ciel sera chargé et porteur d’averses, mais de belles éclaircies pourront se développer ici et là », ces professionnels roublards se mettent à l’abri du mécontentement des usagers.

Secundo, les prévisionnistes ont une fâcheuse tendance à relayer une supposée préférence des Français pour un vigoureux ensoleillement, cette idée reçue étant manifestement très imprégnée dans le milieu. Or, nombre de nos compatriotes, s’ils aspirent plus au beau temps et à la chaleur qu’au crachin et à la froidure, sont loin d’apprécier les épisodes caniculaires. Il ne faut donc pas s’étonner qu’ils vouent aux gémonies ces voix médiatiques qui leur vantent des « températures agréables » alors que le mercure affiche 32 ou 33°. D’ailleurs, les méridionaux eux-mêmes s’enferment, tous volets clos, dans leur maison pour échapper au cagnard quand le mercure prend de l’altitude. Certains vont même, l’été venu, jusqu’à passer leurs journées dans la cave de leur maison où ils ont aménagé un refuge, prudemment nanti d’une chaise longue pour la sieste et d’un frigo pour l’eau du pastis.

C’est un fait, n’en déplaise à ces dames et messieurs de la météo, nombre de Français s’accommodent parfaitement en été d’une température modérée. Et pour beaucoup d’entre eux, parler de « canicule » va de soi pour exprimer ce qu’ils ressentent lorsque le thermomètre approche les 30°. À cet égard, rien n’est plus agaçant que d’entendre les professionnels disserter sur ce mot de « canicule » en professant que l’on ne doit utiliser ce terme que si l’on constate au moins 3 jours de suite à 33° dans le nord ou 36° dans le sud, et 3 nuits de suite à 18° dans le nord ou 21° dans le sud. Désolé, mesdames et messieurs les prévisionnistes, mais le vulgum pecus n’a rien à battre de ces considérations administratives* : pour lui, il y a « canicule » dès lors qu’il est accablé par la chaleur et subit une hyperactivité concomitante de ses glandes sudoripares. Point barre !

Tertio. Restons sur les températures pour aborder la question du « ressenti ». La belle invention que voilà ! Naguère, les prévisionnistes se contentaient d’informer les quidams de la température sous abri. Mais c’était apparemment compter sans l’abyssale sottise des auditeurs et des téléspectateurs, autrement dit vous et moi. Car il va de soi que ni vous, ni moi, ni quiconque, ne sommes capables de comprendre, sans l’aide de ces messieurs et dames les prévisionnistes, que les effets d’un petit vent frisquet venu du nord, genre autan, bise, mistral ou tramontane, est de nature à modifier défavorablement le « ressenti » des températures du jour relevées sous abri. Mais si le vent modifie la sensation, il en va de même avec le soleil ou le taux d’humidité ambiante. Or, jamais les prévisionnistes ne mettent en garde contre les effets de l’astre solaire sur notre « ressenti », pas plus que sur ceux d’un fond de l’air particulièrement humide. Dès lors, comment se vêtir si l’on doit affronter les conditions météorologiques du jour, ici dans une rue protégée du vent et généreusement exposée au soleil dans une ambiance particulièrement sèche, là dans une rue à l’ombre soumise à de déplaisants courants d’air aux effets accentués par une redoutable humidité ?

Quarto, les prévisionnistes ont une fâcheuse tendance à synthétiser leurs prévisions en faisant référence à de grandes régions exposées, les unes à un prétendu franc beau temps, les autres à un supposé temps maussade ponctué de précipitations pluvieuses. Mais comment faire confiance à des prévisions de cette nature lorsque la région de référence, sans aller de Dunkerque à Tamanrasset**, s’étend sur des centaines de kilomètres ? Il est en effet très rare que les conditions météo soient identiques dans les Alpes du Nord et les Alpes du Sud, ce qui n’empêche pas les professionnels de donner le plus souvent une prévision globale pour les « Alpes ». Et que dire de la sempiternelle désignation des « côtes de la Manche », sachant que celles-ci s’étendent, entre le Pas-de-Calais et la pointe nord-ouest du Finistère, sur... 1759 kilomètres de côtes ? Ajoutons qu’une péninsule comme la Bretagne, souvent globalisée dans une prévision unique, est soumise à des systèmes climatiques très différents, entre le nord tourné vers la Manche, et le sud vers l’Atlantique ; cela dit sans oublier les 300 kilomètres qui, d’ouest en est, séparent les amateurs d’ormeaux poêlés du Conquet des inconditionnels de la galette-saucisse de Vitré !

Quinto, et en guise de conclusion, rappelons que la notion de « beau temps », si souvent utilisée par les prévisionnistes, est parfaitement subjective et relève donc d’un jugement de valeur inapproprié : le beau temps des uns n’est, à l’évidence, pas celui des autres. Certains s’accommodent en effet sans peine d’un soleil voilé, là ou d’autres préfèrent un ciel plus instable mais donnant lieu à une lumière nettement plus contrastée. Finalement, la météo, c’est comme la gastronomie : chacun d’entre nous l’apprécie selon des critères personnels, souvent très éloignés des idées reçues inlassablement relayées par mesdames et messieurs les prévisionnistes. Même en météorologie, la « pensée unique » est dominante, et c’est une calamité !

 

Cette définition officielle est née d’un accord entre Météo-France et le ministère de la Santé. Elle sert à déclencher, le cas échéant, la mise en œuvre d’un « Plan canicule ».

 

** Allusion du général De Gaulle à une France unie allant « de Dunkerque à Tamanrasset » lors d’une allocation de 1958.

 


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23 réactions à cet article    


  • Richard Schneider Richard Schneider 3 août 2015 15:52

    Bonjour Fergus,

    Très bon papier : il suscite le sourire - ce qui est de plus en plus rare par les temps qui courent ...
    Bonne fin d’après-midi,
    RS

    • Fergus Fergus 3 août 2015 16:11

      Bonjour, Richard Schneider

      Merci pour ce commentaire.

      En fait, je ne prête qu’une oreille (et de temps en temps un œil) distrait à la météo, tant elle est souvent éloignée de la réalité, exception faite des périodes de puissantes dépressions et de vigoureux anticyclones durablement installés.

      Le plus cocasse est que j’avais un jour vu à la télévision un responsable de Météo-France qui se vantait d’une fiabilité des prévisions à hauteur de... 96 % ! smiley


    • jean-marc D jean-marc 3 août 2015 18:30

      @Fergus
      Bonjour,

      Je m’associe à l’avis de Richard Schneider, d’autant que l’encart d’image me renvoie au souvenir d’Albert Simon.....
      Bien à vous,

    • Fergus Fergus 3 août 2015 18:47

      Bonjour, Jean-marc

      Merci à vous.

      J’avais mentionné le nom d’Albert Simon dans mon texte avant de le retirer car désormais inconnu des jeunes générations. Pendant des années, il a régalé les auditeurs d’Europe 1 avec sa diction si particulière (lien).




    • gruni gruni 3 août 2015 19:12

      Bonjour Fergus


      La météo a tout de même fait quelques progrès depuis l’inimitable Albert Simon. J’ai remarqué comme tout le monde sans doute, que la présentatrice (je préfère la météo au féminin) avait l’expression du visage en fonction de la couleur du ciel. Le sourire radieux pour annoncer le soleil, ou maussade par temps de pluie. Pourtant la nature a aussi besoin d’eau. 
      Un brave paysan disait que le mauvais temps, c’était le même temps trop longtemps.

      Des orages annoncés pour mardi en Lorraine, en fera avec.

      Cordialement



      • Fergus Fergus 3 août 2015 19:29

        Bonjour, gruni

        Je regarde peu la météo à la télévision, mais j’entends fréquemment les bulletins à la radio.

        Dans un ciel chaotique et très différent d’une région à l’autre, la présentatrice à laquelle tu fais allusion doit avoir un jeu d’expressions très varié pour paraître ainsi en osmose avec son bulletin. smiley

        Entièrement d’accord avec ce brave paysan dont la philosophie rejoint celle des membres de ma famille eux-mêmes encore paysans.

        Mais pas seulement eux : mon épouse et moi, en vacances une année à Barcelonnette, étions déprimés par le ciel uniformément bleu qui s’affichait chaque matin à l’ouverture des volets dans une ambiance déjà trop chaude. Résultat : des reliefs plus ou moins estompés par les brumes de chaleur, et par conséquent nettement moins séduisants. A contrario, durant une quinzaine à Wilderswil (près d’Interlaken, dans l’Oberland bernois), nous n’avons vu le soleil revenir que... le jour du départ, à 2 ou 3 brèves éclaircies près durant le séjour. Rageant !

        Quelques orages sur la Bretagne, je serais preneur : après des semaines de sécheresse, la campagne commence à devenir bien tristounette, malgré un bref intermède pluvieux en milieu de semaine dernière au milieu. Et dire qu’il en est encore pour croire qu’il pleut toujours en Bretagne... 


      • Fergus Fergus 4 août 2015 15:31

        @ L’ami boris

        Mon épouse et moi ne sommes pas de « grands voyageurs », cette appellation valant pour des gens qui vont loin et longtemps, ce qui n’est pas notre cas. « Surannés » ? J’espère que non. Quant à être « romanesques », d’autres le sont infiniment plus que nous par leur apparence ou leur mode de vie.

        Bonne journée.


      • Croa Croa 9 août 2015 10:51

        À Fergus,
        La télé ne peut pas donner la météo de tes coins de montagne mais seulement une tendance générale... À toi de corriger !  smiley
         0


      • Fergus Fergus 9 août 2015 17:53

        Bonjour, Croa

        Je n’ai évidemment pas prétendu que la météo doive donner des informations fiables pour toutes les contrées de France, loin de là. Mais entre cela et une info qui, à titre d’exemple, globalise une prévision sur les 9 départements des « côtes de la Manche » ou en mettant dans le même sac Alsace et Franche-Comté alors que la situation météorologique du jour est contrastée, il y a la place pour des bulletins plus nuancés, non ?

        Pour ce qui est des « coins de montagne », comme évoqué dans d’autres commentaires, ce n’est pas aux prévisions généralistes des grands médias que je me réfère.


      • BOBW BOBW 3 août 2015 21:10

        Depuis toujours meteo france commet une erreur flagrante smiley : à NICE ,elle annonce la pluie sans tenir compte del’influence de la proximité de la mer sur la bordure côtière. et la terre de nos jardins reste sèche et aride !


        • Fergus Fergus 3 août 2015 22:31

          Bonsoir, BOBW

          C’est un classique de la météo côtière que l’on retrouve ailleurs, y compris en Bretagne.


        • Captain Marlo Fifi Brind_acier 3 août 2015 21:24

          Fergus s’est reconverti dans des activités moins sujettes à caution que ses soutiens inconditionnels à notre belle Europe de la prospérité, destin normal des grenouilles météo de la pensée unique.


          Les prévisions météorologiques pour la Grèce, de Pierre Laurent, grand chef du Parti de la Gauche européenne, « L’Europe est un atout pour Syriza, Syriza est une chance pour l’ Europe », se sont lamentablement écrasées sur le mur de la réalité et de la Troïka, dans un fracas de démocratie violée, d’accords pourris et d’illusions perdues.

          • Fergus Fergus 3 août 2015 22:42

            Bonsoir, Fifi Brind_acier

            Nul ne sait, à l’heure actuelle, ce qui sortira de la crise grecque. Mais quelle qu’en soit l’issue, cela ne changera rien à cette évidence : il faudra aller, tôt ou tard, vers plus d’Europe, faute de quoi nos pays n’auront pas les moyens de s’opposer aux blocs émergents sur le plan économique.

            Or, la proximité culturelle des pays qui composent l’UE est une chance de réussir enfin cette Union Européenne dont les soubresauts ne doivent pas nous empêcher de croire en son avenir, à l’image de ce qui s’est passé pour la construction des nations européennes elles-mêmes.


          • Ben Schott 4 août 2015 09:31

            @Fergus
             
             
             
            « Quinto, et en guise de conclusion, rappelons que la notion de « plus d’Europe », si souvent utilisée par les européistes, est parfaitement subjective et relève donc d’un jugement de valeur inapproprié : le beau temps des uns n’est, à l’évidence, pas celui des autres. Certains s’accommodent en effet sans peine d’un soleil voilé, là ou d’autres préfèrent un ciel plus instable mais donnant lieu à une lumière nettement plus contrastée. Finalement, l’Europe, c’est comme la météo : chacun d’entre nous l’apprécie selon des critères personnels, souvent très éloignés des idées reçues inlassablement relayées par mesdames et messieurs les européistes. Même en matière d’Europe, la « pensée unique » est dominante, et c’est une calamité !
             


          • Fergus Fergus 4 août 2015 09:55

            Bonjour, Ben Schott

            Où voyez-vous une pensée unique en matière d’Europe ? Certes, une large majorité des peuples européens et des gouvernements, tournant le dos à des visions passéistes dépassés, sont favorables au développement de l’Union, mais sur des bases souvent très éloignées les unes des autres : priorité au échanges commerciaux, à l’intégration politique, à l’harmonisation sociale et fiscale, tous les avis s’expriment. Et si la dominante actuelle est - à mon grand regret - clairement néolibérale, rien ne vient démontrer que cela sera encore le cas dans 10 ou 20 ans.

            Dans ma réponse à Fifi, j’ai parlé de « soubresauts » dans la construction des nations, et ceux-ci n’ont pas manqué en France même. Comment pourrait-il ne pas en aller de même pour l’UE alors qu’à un niveau plus large et pour une population de 500 millions d’habitants, elle fait face aux mêmes difficultés de cohésion territoriale et culturelle que nous avons connues dans notre propre pays où les frontières actuelles en métropole ne sont devenues définitives qu’en... 1947 ?


          • Philippe Stephan Christian Deschamps 4 août 2015 08:43

            je prend le temps comme il vient . smiley 


            • Fergus Fergus 4 août 2015 09:06

              Bonjour, Christian Deschamps

              Nous partageons donc la même philosophie.


            • alinea alinea 4 août 2015 13:28

              S’il y a une chose que je n’ai jamais faite de ma vie, c’est écouter la météo !
              Jusqu’ici, j’étais une excellente grenouille, et jamais mon linge ne se mouillait même s’il m’arrivait d’oublier de remonter la vitre de ma voiture. C’est vrai, depuis quelques temps, il y a menaces sans précipitation, sécheresses qui durent des mois, et des pluies aussi ; mais comme je préfère l’aventure à l’assurance, je préfère la surprise au prévu ; de toutes façons, aucune météo ne garantira un temps sec le soir d’un concert organisé en plein air, forcément des mois à l’avance !!!
              Tout le monde sait que les orages sont très localisés, j’ai vu des « alertes oranges » dans le Gard, alors qu’il faisait grand beau chez moi ; mêmes des transports scolaires « interdits », alors qu’il ne tombait pas une goutte de pluie ; des neiges annoncées mettaient tout le monde en émoi et les gamins en congé sans pour autant pouvoir faire des boules, le gris du ciel restant dans le ciel !
              Bref, il faudrait peut-être se poser la question du pourquoi de l’importance de la météo aujourd’hui, alors que nous avons survécu des millénaires sans elles !! smiley
              J’ai bien aimé le ton de ton article, Fergus : !
              ( la seule météo que je supportais, c’était celle de France Culture : mauvais temps au nord, beau temps au sud ; ou inversement !! cela me paraissait très raisonnable comme manière de se plier à ce qui est sûrement une obligation !!)


              • Fergus Fergus 4 août 2015 13:49

                Bonjour, alinea

                « je préfère l’aventure à l’assurance, je préfère la surprise au prévu » 

                Certes, mais partir en randonnée sans données météo, c’est aussi prendre le risque de revenir, sinon le corps trempé, grâce aux capes de pluie, du moins les chaussures gorgées d’eau et quasiment inutilisables le lendemain malgré le bourrage nocturne avec du papier journal pour éponger le maximum de flotte. D’où l’intérêt d’avoir en certaines circonstances un minimum d’informations météo. Encore faut-il les puiser à la bonne source. A Chamonix par exemple, le mieux est de consulter le bulletin de la maison des guides : pour eux, la prévision peut être vitale ! Idem sur les côtes avec la météo marine affichée dans les capitaineries.

                Quant aux orages, ils peuvent, notamment en montagne, se révéler extrêmement dangereux. A cet égard, je me souviens de deux terribles orages, l’un du côté de Wengen en Suisse (non loin de l’Eiger), l’autre sur le Méjean. Impressionnants ! Mieux valait en ces deux occasions avoir prévu où s’abriter, notamment sur le causse où un randonneur se transforme vite en paratonnerre. Mais comme tu le fais remarquer avec pertinence, ces phénomènes sont très locaux, et par conséquent très largement imprévisibles dans telle ou telle commune.

                En réalité, je n’attache quasiment aucune importance aux prévisions météo des grands médias, tant cette mise en scène, plus ou moins obligée, comme tu le soulignes, est le plus souvent vide de sens et très largement démentie par le vécu des gens.

                Merci pour ton commentaire. 


              • alinea alinea 4 août 2015 15:00

                @Fergus
                Les désagréments, ça fait partie de la vie ! les dangers, c’est une histoire de connaissance du lieu ; je ne suis pas sûre qu’il y ait moins d’accidents de montagnes depuis l’avènement de Sainte Météo, qu’on écoute comme on écoutait le prêche du curé de la paroisse !
                Les locaux, s’ils ont encore le nez en l’air, connaissent touts les signes de changements de temps, et évaluent tous les risques ; parfois ils se trompent... mais la météo aussi.
                Pour moi la météo a fait perdre aux ruraux leur bon sens, leur attention et leur savoir !! Quant aux résultats, je voudrais bien les connaître !!
                Tu as reporté le piquenique familial aujourd’hui parce que des orages étaient annoncés : il a plu un quart de dixième de millimètre entre onze heures et midi : gris avant, très beau depuis !! smiley
                Rien n’est plus grisant que de tout remballer fissa quand l’orage tombe !! tu rentres trempé, réjoui, tu te changes, tu te fais un café.. et puis tu ressors quand l’orage s’est barré !!! Quand tu es sous la tente, tu maudis le camping, et tu l’oublies le lendemain parce qu’il fait si bon !!!
                Mais bon, ce que j’en dis, c’est ce que je vois chaque jour !! Pour moi c’est une intrusion, pour d’autres une sécurité ! Chacun son truc n’est-ce pas !!! smiley
                j’ai oublié de dire que j’adore la pluie !!!


              • Fergus Fergus 4 août 2015 15:43

                @ alinea

                « je ne suis pas sûre qu’il y ait moins d’accidents de montagnes depuis l’avènement de Sainte Météo »

                Il n’y en a pas moins, en effet. Ce n’est toutefois pas lié à l’existence ou pas des bulletins météo, mais à l’augmentation de la fréquentation des sites exposés et à celle des imprudences. Sans les bulletins météo, notamment en haute montagne, le nombre des victimes serait assurément plus grand, pas tant chez les randonneurs que chez les alpinistes ou les parapentistes.

                Pour ce qui est des paysans, le fait est qu’ils sont eux aussi très souvent rivés aux prévisions météo alors que leurs parents n’en avaient pas connaissance et ne s’en portaient pas plus mal. C’est notamment le cas de mes cousins paysans 2.0. Cela dit, je me souviens de courses contre-la-montre, durant les étés de mon enfance, pour rentrer au plus vite du fourrage menacé par l’arrivée de gros cumulus menaçants que personne - pas même mes grands-parents malgré leur expérience - n’avait vu venir.

                Confidence pour confidence, j’aime bien la pluie également. Mais comme le pastis : avec modération !


              • alinea alinea 4 août 2015 16:51

                @Fergus
                Il n’est pas si anodin qu’il en a l’air, ton sujet !
                J’y vois, pour ma part, non seulement l’infantilisation du populo qui s’en remet à... , mais ce foutu principe de précaution qui est aussi débile qu’inefficace : surtout que les gens ne soient pas responsables d’eux-mêmes, qu’ils baignent dans l’ignorance en toute quiétude, etc, etc ! smiley


              • Fergus Fergus 4 août 2015 16:59

                @ alinea

                Le fait est que nous vivons de plus en plus dans une société d’assistés. Je ne parle évidemment pas là des allocations ou des aides de l’état ou des collectivités, mais de la demande croissante de prise en charge des gens. En toutes circonstances, tout doit leur être mâché, particulièrement durant leurs congés. On en arrive même à des assurances contre le mauvais temps dans certains lieux de vacances ! Bref, on marche sur la tête, une fois de plus !

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