Mon Dieu, que la campagne est molle !
Messieurs Hollande et Schutz à Bruxelles
La campagne est ennuyeuse, pour ne pas employer expression plus triviale. Elle manque singulièrement de hauteur, de souffle épique, d'aspiration exaltante. On dirait des comptes sur lesquels se penchent de laborieux apothicaires.
En plus, la mauvaise foi, l'approximation, les hésitations, les redits fleurissent de tous côtés.
Mauvaise foi du candidat sortant qui nie farouchement avoir fait le moindre cadeau aux riches, approximations budgétaires de François Hollande, flou artistique sur l'Europe chez les deux, absence abyssale de toute vision politique pour l'Union Européenne réduite à n'être qu'un terrain sur lequel s'affairent financiers et industriels du monde.
Alors on s'ennuie, on regarde ailleurs et on écoute avec plus de passion un Mélenchon ou une Marine qui, eux, nous parlent de ces choses qui pour les gens réaliste ne font pas sérieux.
Le sort de la France, de l'Europe, du monde est suspendu au pacte de stabilité financière (4,4 de déficit par rapport au PIB en 2012, tout de même !) qu'un Hollande veut renégocier, s'emporte Sarkozy, oubliant de nous dire que son allié espagnol, le très droitier Rajoy, à peine l'encre de son stylo sèche sur ce pacte, s'est empressé de déclarer à la presse que son pays, l'Espagne, avait décidé, sans consulter Bruxelles, de fixer la règle à 5,85 pour 2012. Entre le chômage (23% ) et la sécurité des financiers, Rajoy a souverainement choisi. Colère du couple Merkozy et socialiste espagnols qui soutiennent le leader de droite !
Chez nos socialistes l'Europe participe au flou voire à la confusion. Entre ceux qui sans soutenir ouvertement le pacte de stabilité, l'estiment quand même nécessaire, ceux qui veulent y ajouter quelques lignes sur le social, mais vraiment rien de plus, et les autres qui veulent revoir tout cela point par point, la cacophonie n'est pas loin de s'installer.
Et même si les gauches européennes réunies à Bruxelles s'alignent sur la position de Hollande, c'est sur le principe, mais pas sur une réforme concertée, laquelle doit encore être négociée.
Pendant ce temps, Bruxelles, en douce nous prépare un de ces diktats dont elle a le secret, un texte reprenant mot à mot le pacte de stabilité (qui n'est pas encore ratifié) et l'insérant dans une série de mesures très dures sur le plan financier, lesquelles devront obligatoirement être intégrée dans le droit national dans un délai bien défini et non négociable. C'est imposer par la bande, ce que Hollande et ses amis socialistes en Europe voudraient renégocier. Ambiance !
Alors que la campagne débute officiellement, il serait temps que messieurs Hollande et Sarkozy nous fassent un peu rêver.
Pour Sarkozy ce sera difficile, on le sait.
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