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Accueil du site > Tribune Libre > Ne nous reste-t-il que le débat de la Médiocrité ?

Ne nous reste-t-il que le débat de la Médiocrité ?

Une inquiétante société qui se cherche, parce que le verrouillage de la vie économique par un modèle systémique qui ne peut être contrôlé, fonctionne sur sa propre synergie et repose sur des milliards d’actions réglementées au travers d’une quantité incroyable de codes, de traités, de modèles mathématiques qui déterminent ceux qu’ils acceptent dans leur champ d’application,  sélectionnent et conditionnent les individus qu’ils coopteront pour s’activer dans toute la hiérarchie sociologique qui en découle, limitant de fait le libre arbitre de chacun qui ne peut s’exercer qu’au travers de la synergie développée auquel il concours par rétroaction, même parfois pour produire ce que par ailleurs il peut dénoncer en fonction de la place qu’il occupe, conséquente de l’environnement dans lequel il vient au monde.

Ainsi nos chances d’intervenir en profondeur n’est qu’un long processus de transformation des comportements, s’exerçant, non au travers de connaissances précises de ce modèle systémique accessible que par grandes spécialités, mais par nos comportements instinctifs qui réagissent à l’immédiateté perçus par nos sens, qui eux interrogeront la banque de données analogiques que nous aurons emmagasinées tout au long de notre existence et plus particulièrement par la scolarité.

Scolarité qui demeure le parcours le plus important pour se situer dans notre monde verrouillé, mais hélas cette période est trop courte pour accéder à toutes les connaissances utiles à sa compréhension, d’autant que très tôt le modèle nous dirige vers la formation d’un métier ou d’une activité sociologiquement déterminé, empilé par le temps dont son exercice ne fait plus de place pour l’enseignement du savoir, (sauf pour un petit nombre ou ceux qui en font l’effort), et laisse donc les individus aux prises avec une connaissance empirique, superstitieuse voire naïve, qu’ils expriment souvent en vérité, quand ce n’est pas en vérité meurtrière, pour ne pas succomber au doute, faute de maitriser la relativité des choses.

Si tout ceci est une constante de l’existence, il faut admettre que grâce aux technologies de la communication, ceci devient flagrant quand l’on regarde l’information, plus particulièrement ces trente dernières années, pour ne dire plus.

C’est ainsi que la complexité des sujets qui conditionnent notre existence, l’économie, la liberté, la démocratie n’étant plus accessible à la majorité d’entre nous ou des populations si l’on veut regarder le phénomène au niveau de l’espèce humaine, nous les transférons vers des tiers dont cela devient la charge, et définissons ainsi un groupe de privilégiés spécialisés.

Hier l’empirique et « fédérante » lutte des classes, entretenait un débat idéologique duquel la manipulation des esprits n’était pas exclue. Si le déroulement des synergies l’a rejeté, il l’a rejeté avec la critique de la pensée. A aucun moment, dans un des modèles qui façonnent ce « dominant systémique », il ne s’est pourvu d’une structure de doute ou d’espérance qui est celle dans laquelle se nourrit la pensée, je vais dire utopique (comme l’était la fusée de jules Verne), car de fait il ne pourrait exister et exercer sa domination(c’est pour cela que je parle de « dominant systémique »), sa dominance, sans exploser.

Ainsi tout ce qui est doute, relativité, utopie est un danger pour lui, au point qu’il combattrait une innovation dont il ne serait pas le générateur, c’est le cas de la pollution ou de l’écologie, qui reposent sur des connaissances précises inaccessibles à la plupart du commun des mortels qui ne fait pas l’effort de s’en instruire, et que rejette le dominant systémique au travers de ses modèles mathématiques (coût trop élevé), ou qu’il accepte s’il en ressort, suivant son modèle, un profit tel les carburants verts, ou, nous créons des absurdités telle la taxe carbone, et le marché du droit de polluer, car le dominant systémique étant notre fournisseur de données analogiques cérébrales, notre pourvoyeur de pensées, nous ne pouvons concevoir un assemblage de données qu’il rejetterait ou qu’il ne nous aurait pas transmise, même si l’on est écologiste. nous pratiquons de ce fait l’auto censure.

Ainsi nous avons une société dirigée par des personnes cooptées par le « dominant systémique » qui exclut de fait toute liberté de pensée.

Nous vivons donc dans un monde tyrannique dirigé essentiellement par les « marchands » que nous qualifions de libre parce qu’ils désirent s’enrichir par leur commerce sans contraintes autres que celles dont ils sont volontairement solidaires.

La crise systémique que nous traversons l’a démontré, où les politiques ont dû alimenter l’organisation bancaire du système, conditionnés eux-mêmes à cette dominance, si bien qu’ils ont laissé passer l’occasion de pouvoir en sortir (façon de parler car ils n’en avaient pas la volonté), et c’est seulement la guerre, la pollution ou l’épuisement des ressources qui assurera le changement, car la gouvernance mondiale que beaucoup appellent de leurs voeux, loin d’être une solution ne sera qu’une tyrannie mondiale qui renforcera le dominant systémique. sans apporter de solutions

Ces personnes cooptées sont généralement brillantes, disposant de l’instruction et de la capacité « créatrice » qu’autorise le système. S’ils disposent comme tout individu de la capacité d’une pensée critique, elle ne s’exerce jamais en introspection, car le dominant systémique ne le permet pas, n’étant  pas un sujet, mais la synergie de milliards d’actions. Et s’il arrive que certains cooptés le fasse, alors ils sont rejetés par les leurs.

Le système que je décris succinctement est tyrannique, c’est pourtant lui que nous qualifions de libéral, ce qui renvoie la notion de liberté à une perception subjective dont l’utilité n‘est plus à démontrer.

Si la plupart d’entre nous n’a pas accès aux débats de cette oligarchie de marchands structurés en grands groupes monopolistiques, dont Davos est devenu la vitrine, que reste-t-il aux citoyens.

Il nous reste ce que nous voyons entendons ou lisons au quotidien, la Médiocrité.

Médiocrité qui s’est même étendue aux débats politiques lors des consultations nationales.

Aujourd’hui où nous disposons des moyens de communication fabuleux, de connaissances sur l’espèce humaine de plus en plus précises, de capacité d’innovation sans précédent, d’outils d’analyse du monde et de l’univers qui poussent à la découverte permanente de manière exponentielle, et nous petit individu singulier nous nous intéressons au produit de ce dont notre cerveau a été instruit, et de ce qui touche notre affect instrumentalisé au travers des moyens de communications consuméristes.

Nous sommes nourris d’une prédilection pour les drames dont le développement de la compassion entraine l’auto satisfaction et l’acceptation de sa situation.

Nous sommes portés vers un espace sécuritaire à outrance, car c’est devenu le seul mode d’action des gouvernants pour que les citoyens perçoivent que l’on s’occupe d’eux, même si le mécanisme gouvernemental est éventé, et c’est dramatique au point d’en être un argument électoral essentiel, devançant même celui économique qui génère les maux dont l’on veut se protéger.

Nous sommes en passe de n’avoir que des comportements d’inquisiteurs, nous nous délectons de rumeurs, nous sommes envahis au quotidien de publicités tendancieuses voire mensongères, notre seuil de tolérance a tellement diminué que nous n’acceptons plus l’imperfection humaine et nous sommes prêts à user de méthodes éliminatoires, à l’opposé de ce que nous permet la science en prenant en compte la complexité du cerveau humain et les thérapies connues.

Le débat politique est devenu règlement de compte, coup bas, lynchage assuré, on dirait que certains sont pris d’une volonté morbide de vouloir trouver chez l’humain l’être parfait dont l’on n’aurait qu’à se louer, sans que la marque des refoulements opérés lors de l’apprentissage sociétal, n’ait nourri la boite à fantasme et les effets pervers. Ce sont ces gens là qui sont dangereux, car ils se camouflent derrière leur intransigeance et leur bien « pensance » pour résorber des souffrances ou refuser leur imperfection, et transforment la justice en vengeance.

Bref tout le contraire de ce qu’offre la connaissance scientifique dans le cadre des sciences humaine. Il est curieux de constater que plus cette science progresse dans toute sa complexité, plus nos comportements régressent, comme si nous avions peur de nous regarder sous un aspect qui n’est pas idyllique, préférant, non la connaissance durement acquise de ce que nous pensons être, mais plutôt le narcissisme dont nous pouvons faire état même par le leurre et la manipulation.

Nous rejetons même parfois la capacité de comprendre un événement, l’assimilant à un acte de faiblesse qui entrainerait implicitement son acceptation. Cette attitude du refus de la complexité dans un monde où tout est complexe est inquiétante et dénote un glissement vers une nouvelle forme d’autodafé.

Enfin il existe une espèce de jouissance de disposer du pouvoir de nuire, nous le voyons au travers de l’affaire Polanski, parmi les millions d’informations au quotidien, qui donc a été en retirer les problèmes de cette personne pour les mettre au pilori de l’opinion publique qui a broyé en plus le seul qui se soit porté à sa défense, faisant démonstration de l’intolérance dans laquelle nous sommes entrés, qui condamne par le conditionnel, en l’interprétant au présent des obscurités et non dits de sa convenance.

C’est triste qu’il ne reste aux gens d’aujourd’hui qu’à débattre de la mélasse médiocre qu’offre l’information et les jeux théâtraux auxquels se livrent aussi des hommes politiques.

Ils ne sont ni à blâmer ni a rejeter, chacun a entre les deux oreilles, exception faite d’une pathologie, un outil cérébral performant qui ne donnera en pensée et en réflexion que le produit d’assemblage de ce qu’il aura reçu durant son apprentissage et durant sa vie.

Il n’y a donc pas de liberté de pensée qui ne soit attaché à la diversité des apprentissages et des cultures, même si chacune d’elles peut être tyrannique comme le sont les religions du livre (expliquer pourquoi serait trop long, et que les croyants n’y voient pas une attaque à leur confession, même si j’ai une préférence pour le bouddhisme qui peut contenir chacune d’elles, comme il peut contenir notre science quantique contemporaine).

De fait la synergie systémique cumulée au fil des siècles ne peut se contenir dans un cerveau, nos cerveaux s’y fondent et perdent ce qui fait leur puissance, sa plasticité, et nous devenons de fait des êtres bloqués rassurés que de certitudes et de vérités mesurables de peur de nous perdre.

Il ressort souvent de cela non des « lumières » mais des tyrannies. Cet état est productif il ne faut pas le nier, mais il doit aussi s’accompagner d’ouverture d’esprit, celle qui est présente au quotidien de nos vie par nos réactions affectives à l’environnement. Sa gestion, hors situation de crise, demande du discernement et l’acquisition de savoirs ou d’interrogations si celui-ci n’est pas disponible. Deux denrées que le commerce marchand de l’information à pratiquement fait disparaitre au profit du spectacle.

Heureusement que certains esprits trouvent dans toute cette médiocrité le fond où s’appuyer pour rebondir et élever le débat, mais il n’y a pas de quoi renverser le « dominant systémique ».

Ces cinquante dernières années de fabuleuse réalisations ont vu le jour, même si nous ignorions le danger de certaines, elles n’ont pu naitre dans des cerveaux que l’on abreuvait que de crimes, de drames, de sport, de ludisme, de consommation, de tout ce qui fait notre quotidien aujourd’hui. Sans dénier l’importance de chaque événement pour les acteurs concernés, ils ne peuvent être une base durable de l’enrichissement de la réflexion s’ils ne sont pas appréhendés par le niveau de réflexion que permettent nos connaissances actuelles.

Or nous pouvons aujourd’hui mesurer l’incidence de cette manipulation des peurs, elles ont entraîné l’intolérance, le désir de vengeance, le repli sur soi, la fuite devant le complexe, la recherche du bouc émissaire à éliminer, tout ce qui nous conduit à devenir des êtres médiocres asservis à ceux qui sont leurs maitres momentanés élaborés par le « dominant systémique », et pendant que chacun se délecte de ses misères, incapable de percevoir où ils ont mis les pieds, d’autres empochent 140 milliards de dollars de gains.

Je terminerai sur une histoire édifiante. Deux hommes marchent sur la voie publique, un interroge l’autre, tu crois que c’en est ? On le dirait répond le second, attend un instant je goûte. Il met le doigt dedans, goûte, puis s’exclame, l’on a bien fait de ne pas mettre le pied dedans !

A chacun de l’interpréter.

 


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9 réactions à cet article    


  • Lucien Denfer Lucien Denfer 22 octobre 2009 19:48

    Pour illustrer votre premier paragraphe j’y vois une étrange ressemblance avec les grosses multinationales du domaine des technologies ou les employés, les responsabilités et les savoirs sont compartimentés, de telle sorte qu’il ne soit plus possible ni de se rendre indispensable, ni de faire de la rétention d’information, ni même de causer des dommages sérieux à la société, sauf bien sur à partir de certaines positions hiérarchiques. Si l’on peut accepter aisément ce genre de fonctionnement pour des raisons de sécurité, de confidentialité et de domination sur des marchés ultra-concurrentiels, on ne peut que regretter la contrepartie sociale des effets que ces systèmes engendrent sur les individus. 

    Vous ne concevez la liberté de penser qu’en relation avec une dynamique sociale établie par le dominant systémique, mais rien ne nous empêche de nous fournir en données hors des systèmes balisés et contrôlés. Rien non plus ne nous empêche de créer et compiler nos propres données, si ce n’est l’étendue et la complexité de la tâche pour ce faire et la relative « médiocrité » qui résulterait du travail d’une seule personne. Mais ce sont des contraintes que l’on peut réduire à la nuisance minimale.

    Je ne vous citerais que l’exemple des logiciels libres, formidable fusion du noyau Linux de Linus Torvalds et des logiciels GNU chers à Richard Stallman (sans minimiser le rôle des dizaines de milliers de contributeurs de par le monde). Bien entendu au début des années 90 les grands industriels du Logiciel ne daignaient même pas jeter un regard sérieux sur le travail de quelques programmeurs boutonneux (à ce qu’il parait) affublés d’extrémistes communistes (à ce qu’il parait la aussi) qui oseraient fournir gratuitement des logiciels avec une licence qui oblige le bénéficiaire à perpétuer les avantages de la dite licence (fourniture du code source). Aujourd’hui bien sur on trouve des milliers de logiciels sous licence libre, de nombreux systèmes d’exploitation que l’on retrouve notamment dans nos assistants personnels, nos téléphones, nos netbooks, nos ordinateurs de bureaux, nos terminaux et dans d’autres endroits auxquels on ne penserait même pas (nos box ADSL par ex). 

    Depuis quelques temps il est question d’étendre ce principe au matériel qui, si pour des raisons évidentes ne sera pas gratuit (il ne dispose pas de la faculté du logiciel à être reproduit à moindre coup) jetera les bases de spécifications techniques libres de brevets restrictifs.

    A mon sens il est possible d’étendre ce prinicpe à de nombreux domaines...


    • ddacoudre ddacoudre 22 octobre 2009 21:01

      bonjour lucien

      merci de ton commentaire et de la pertinence de la comparaison avec la technologie informatique. elle à fait la démonstration que l’on peut sortir du système marchand, au travers d’expérience de boutonneux comme tu l’écris, et que l’on peut donc s’enrichir de diversité pour peu que l’on en face l’effort. c’est dans cette voie que ce trouve notre avenir mais ce n’est pas celui-ci que nous préparons, car ce ne sont pas les hommes qui possèdent le savoir et le discernement qui sont aux commandes des peuples occidentaux mais les marchands, qui ne se départiront jamais de ce qui leur donne pouvoir et puissance, car ils ne sont pas des « boutonneux », et l’illusion des discours ne masque même pas a réalité des faits.

      cordialement.


    • Annie 22 octobre 2009 21:03

      Des articles comme le vôtre ravive chez moi un espoir pour l’humanité et me réconcilie pour un instant avec la vie.
      Si seulement plus de gens pouvaient douter !!


      • ddacoudre ddacoudre 22 octobre 2009 21:48

        bonjour annie

        merci de ton commentaire, je crois qu’il y a toujours une solution sinon notre espèce aurait disparu depuis longtemps. pourtant elle n’a jamais couru de danger aussi grave que ce que laissent augurer la pollution. alors si nous ne pouvons pas changer les choses radicalement essayons de préserver ,l’existence de ceux qui resteront pour perpétuer l’espèce. sauf que ce n’est pas une décision qui nous appartient si au préalable les éléments qui concourent à cette fin ne se sont pas développés.

        c’est seulement ce mécanisme qui entraine des modifications, mais nous n’en possédons pas toute la maitrise, sinon nous serions des dieux.

        cordialement.


      • ddacoudre ddacoudre 23 octobre 2009 00:45

        bonjour waldgänger

        je reconnais qu’il n’est pas facile à commenté et merci d’avoir fait l’effort de le faire. j’ai reconnu que de cet état de fait lié à la tyrannie du dominant systémique il en sortait une réalité mesurable.

        quand le système propose une utopie comme le surhomme et autre dépassement de soi, il ne fait que s’approprier des atavismes innées, la peur de la mort, la considération narcissique, l’indispensable estime de soi, s’il peut en retirer des fins lucratives, il fait même dans la pauvreté en proposant aux plus démunis des biens bons marchés, dont il multiplie la marge parfois par 80. pour essayer de résumer, le système pour nous rassurer et nous sortir du cloaque dans lequel nous enfoncerait la surpopulation dans un espace restreint,le système nous propose un monde déterminé par des langages sémantiques ou mathématiques qui donnent consistance aux représentation de notre esprit, et les figeant dans un modèle unique qui est le strict opposé du développement personnel qui est un pour chacun à la mesure de sa singularité et de sa place qui ne peut être occupé par aucun autre. ceci rend notre existence aléatoire et s’oppose donc au déterminisme systémique, d’où les perpétuels conflits.

        cordialement.


      • timiota 23 octobre 2009 01:24

        Les antinomies et antagonismes que vous pointez sont très réels, mais je pense que vous n’êtes pas le premier à vous pencher dessus. Et il le faut car les visions binaires nous laissent sec.

        Je pense précisément à l’arsenal philosophique de Bernard Stiegler : ces choses ambigues qui nous entourent sont comme les poisons-médicaments : des « pharmaka ».
        Et c’est la structure générale de toutes les « vagues » (« bulles ») que d’avoir un déterminant technique primitif qui attire (on va pouvoir faire ceci ou cela), par une « protention » assez simple, puis qui détourne de ses apparences, puis qui enfin apparait carrément nocif. Cela a été dit par Platon (ou Socrate) de l’écriture, on évitait de connaitre les choses avec l’écrit, c’est pas bien. Et eux même qui apprirent à raisonner « libre » , en faisant fi de la force idéologique des clans (si prégante dans l’antiquité) , furent piégés par les sophistes, des raisonneurs qu’on payait en drachmes pour qu’ils assurent des salons réussis, qu’importe la vérité de leur raisonnement.

        Quant à la médiocrité, Stiegler parle de « misère symbolique », et je trouve ce choix assez juste ; perte de savoir-faire surtout patent à l’ère de la télé (dont le pic passe, il est vrai), de savoir-vivre, car il n’existe plus d’espace « bidirectionnel » où vos singularités se ressourcent auprès de celles des autres. Le marketing passe entre...

        Vous pouvez peut être commencer par « En finir avec la mécroissance » de Ars industrialis, ça depend de votre gout pour la philo + ou - absconse...


        • ddacoudre ddacoudre 23 octobre 2009 09:46

          bonjour timiota

          merci pour cet excellent commentaire. je rappellerai seulement celui de Socrate.



          « Toi, père de l’écriture, tu lui attribues une efficacité contraire à celle dont elle est capable ; car elle produira l’oubli dans les âmes en leur faisant négliger la mémoire  ; confiants dans l’écriture, c’est du dehors, par des caractères étrangers, et non plus du dedans, du fond d’eux-mêmes, que ceux qui apprennent chercherons à susciter leurs souvenirs ; tu as trouvé le moyen, non pas de retenir, mais de renouveler le souvenir ; et ce que tu vas procurer à tes disciples, c’est la présomption qu’ils ont la science, non la science elle-même  ; car, quand ils auront beaucoup lu sans apprendre, ils se croiront très savants, et ils ne seront le plus souvent que des ignorants de commerce incommode, parce qu’ils se croiront savant sans l’être ».

          cordialement


        • Moristovari Moristovari 23 octobre 2009 11:23

          Cet article présente un bon point de vue sur la nature de nos sociétés modernes si l’on s’intéresse à leurs défauts. Mais le tableau manque d’ambiguïté pour être vrai : déjà trop noir, ensuite et surtout donnant cette impression hélas devenue populaire que ces défauts réels résultent d’actes entièrement conscients.

          Pour une société encore plus qu’ailleurs, une analyse objective nécessite l’abandon de toute moralisation. Penser que nos sociétés auraient pû être meilleures est la première pensée à honnir. Nos sociétés sont exactement conformes à leurs désir démocratique, marchand et technologique.

          Il fut un temps ou un homme, ou un petit groupes d’hommes, pouvaient diriger l’histoire. Ainsi le monarchisme, le fascisme. La démocratie rend les choses moins simples : elle tend aux communautés, aux lobbys, aux sphères d’influences. Il n’y a plus vraiment de nœuds stables, surtout des flux évolutifs.

          Le libre-arbitre est une utopie. La nature ne connaît pas le hasard, ce que nous prenons pour des choix ne désigne qu’une méconnaissance des causes. En toute extrémité, dans une société, la première cause revient à la nature humaine. Celle-ci peut être vue comme perfectible. Elle forme naturellement des sociétés mais ce qui est nommé solidarité est finalement nécessités égoïstes.

          La démocratie est ainsi le régime ou les despotes sont les plus nombreux. C’est la nature des choses. Une meilleure société est-t-elle possible ? Spéculation non sans risque qui nécessite le constant rappel de cette idée-maîtresse : les idéaux sont temporaires, les instincts éternels.


          • ddacoudre ddacoudre 23 octobre 2009 13:19

            bonjour moristovarie

            rien à rajouter à ton commentaire, si ce n’est que c’est par un travail intérieur ou une introspection, quand l’existence ne nous accapare pas en totalité dans la recherche de sa subsistance que nous trouvons le temps de l’interrogation, et nous redécouvrons ce que tous les initiés des civilisations qui nous ont précédé avaient compris.

            cordialement.

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