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Netflix et l’exception culturelle

En s'implantant au Luxembourg, Netflix tente de contourner le système de l'exception cuturelle française. Une raison suffisante pour boycotter Netflix.

À la rentrée 2014, un géant américain est attendu au tournant, Netflix. Créée en 1997, cette société s’est d’abord fait connaître en louant des DVD envoyés par correspondance. Reed Hastings, son fondateur, aime à raconter cette histoire, affirmant qu’elle aurait été l’élément déclencheur :

« En 1997, j’avais loué le film Apollo 13 en cassette vidéo et comme je ne l’ai pas rapporté à temps, j’ai eu droit à une amende de 40 dollars. Cela m’a mis très mal à l’aise. J’ai alors réfléchi à la situation et je me suis dit qu’il y avait un énorme marché à conquérir… »

Telle est l’histoire qu’il répète à qui veut l’entendre – ce fut notamment le cas dans une édition du magazine Fortune de 2009 qui l’avait désigné comme Personnalité de l’Année. Selon le co-fondateur de Netflix, Marc Randolph, qui a depuis quitté l’entreprise cette histoire serait une pure invention. Elle sert en tout cas à Hastings qui aime expliquer qu’à partir de là, il a eu l’idée d’envoyer à ses clients des DVD qu’ils pouvaient garder aussi longtemps qu’ils le désiraient sans payer d’indemnité de retard.

Tout comme d’autres start-ups nées à la même époque, Netflix a dû affronter sur son parcours plusieurs mastodontes comme la chaîne Blockbuster qui était déterminée à n’en faire qu’une bouchée. Netflix a toutefois survécu. Dès lors que les vitesses de connexion ont été suffisamment bonnes, Hastings a converti Netflix en un service de diffusion de films à la demande, via Internet. Son succès est devenu tel que, aux USA, il est arrivée que Netflix ponctionne à lui seul un tiers du trafic Internet !

L’une des clés de ce succès a été un tarif unique, et alléchant : 8 dollars, soit environ 6 euros pour avoir accès à un catalogue de films où l’on peut puiser sans limite.

Voilà le service qui s’apprête à arriver en France et qui soulève bien des inquiétudes. Par comparaison, le tarif de Canal Plus est aux alentours de 40 euros, ce qui pourrait provoquer bien des défections. En France, nous avons droit à l’exception culturelle et de ce fait, une partie des recettes du cinéma américain finance le cinéma français. De plus, cette même production locale est favorisée au niveau du temps de diffusion afin d’éviter que notre cinéma ne soit écrasé par les productions yankee, comme cela s’est passé dans bien d’autres pays.

Le souci pouvait émerger si Netflix s’installe au Luxembourg, ce lui permettait de passer outre de telles mesures. Le suspense n’a pas été long.

Reed Hastings a décidé d’implanter Netflix au Luxembourg ce qui pourrait permettre de contourner les limites de l’exception culturelle. Cette décision pourrait influer sur le comportement d’une partie au moins public français, qui pourrait rechigner à soutenir une société refusant de jouer le jeu local.

Nous n’avons pas intérêt à ce que l’exception culturelle soit affaiblie. À elle seule, cette initiative a contribué à sauver la production cinématographique française là où d’autres cinémas européens (on pense aux films italiens jadis si savoureux) ont vu leurs parts de marché locales fondre comme peau de chagrin.

Le cinéma français ne joue pas à armes égales en la matière. Outre Atlantique, les réalisateurs disposent d’un marché incroyablement plus énorme pour rentabiliser leurs films avant même de les exporter chez nous : les États-Unis mais aussi les divers pays anglophones comme l’Australie. De plus, par faute d’une absence d’ouverture du public américain à d’autres cultures que la leur, nos films percent rarement là-bas.

Il paraît donc essentiel de sauvegarder notre spécificité, de conserver un environnement qui puisse favoriser la création locale. Il est donc souhaitable que Orange ou Free développent sans attendre des offres concurrentes. Dans notre prochain numéro (juillet), nous allons d’ailleurs consacrer plusieurs pages à l’événement que constitue l’arrivée de Netflix pour mieux cerner ces enjeux.

Le point positif de Netflix ? Il réside dans un fait curieux : lorsqu’on donne le choix des films aux usagers, ce sont souvent des films un peu secondaires qui (re)prennent du poil de la bête. Là où la qualité du cinéma américain a fortement diminué en 20 ans, du fait de la pression pour produire avant tout des ‘blockbusters’, Netflix attire une large population qui est intéressé par le cinéma indépendant ou tout au moins des films qui ont pu connaître une ‘petite’ carrière en salles et trouver ainsi un nouveau public. Hastings a d’ailleurs étendu son rayon d’action en produisant une série télévisée, House of Cards avec Kevin Spacey, généralement saluée par le public comme par la critique.

La vidéo à la demande pourrait-elle avoir sur le cinéma indépendant l’effet que le livre numérique a eu sur la littérature ? C’est fort possible. Rappelons juste que plusieurs best-sellers récents sont des livres d’auteurs qui les ont d’abord publiés sur le Kindle ou sur l’iPad.

Il demeure que la décision de Netflix de s’implanter au Luxembourg pourrait lui coûter très cher. Il ne tient qu’à Free ou à Orange de profiter de l’occasion pour lui couper l’herbe sous le pied...


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18 réactions à cet article    


  • ObjectifObjectif 12 août 2014 23:46

    Ce que Netflix apporte, c’est le mécanisme de la taxe de radio-diffusion, qui est en fait le principe de la licence forfaitaire globale. C’est la logique même, évidence refusée par les profiteurs du système quand il était temps, pour pouvoir continuer à nous traire, et évidence maintenant exploitée par un joueur étranger.

    Le problème de fond, c’est bien sûr l’absurdité de la « propriété intellectuelle » : quand on publie, on donne au public, c’est la signification du mot. Et la véritable solution c’est le droit de vivre, avec un revenu inconditionnel de base ou un système monétaire équilibré qui préserve le droit de vivre sans faire payer ses dons.
    http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/le-virus-le-plus-discret-cache-en-153489


    • Danic Daniel Ichbiah 12 août 2014 23:49

      Oui mais sans l’exception culturelle, le cinéma français serait peut-être mort aujourd’hui...
      Doit-on laisser l’Amérique régenter la ’culture"’ mondiale ?


    • ObjectifObjectif 13 août 2014 10:29

      Si c’est pour financer des copies des films de propagande US, je ne vois pas l’intérêt. Il y a plus de cinéma français intéressant sur internet que dans les salles, car qui veut encore engraisser des distributeurs ?

      Ce que je veux c’est que si mon fils voulait faire un film, il puisse le faire. Avoir un mécanisme de revenu inconditionnel de base pour tous serait plus important pour que mon fils puisse choisir de faire un film avec ses amis plutôt que d’être obligé de travailler, directement ou indirectement, pour un banquier qui finance les films du pouvoir usurpateur en place.

      Mais le plus important serait d’arrêter de financer des banquiers avec notre travail, et de mettre en place un système monétaire qui respecte l’égalité entre nous. Car celui qui peut faire des films, c’est celui qui bénéficie des crédits bancaires accordés par un banquier, et ce sont donc les banquiers qui choisissent les scénarios, et donc mécaniquement qui choisissent les scénarios de leurs parents ou amis.

      http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/le-virus-le-plus-discret-cache-en-153489


    • Mmarvinbear Mmarvinbear 13 août 2014 01:48

      Le succès des films et des séries américaine en France provient aussi et surtout de la faiblesse qualitative des productions hexagonales.


      Cette faiblesse est issue du système même qui permet au cinéma Français de continuer à exister : point de film sans chaîne de télé pour les financer. Hors ces chaînes imposent aux producteurs et aux scénaristes des canevas préformatés qui selon eux doivent attirer le téléspectateur devant leur écran, et donc produire de l’audience propice à la vente à des prix élevés des écrans publicitaires diffusés avant et pendant le film.

      Le résultat ? Les salles croulent sous les films ineptes ou inintéressants, avec des personnages lisses, des situations insipides sans trop de rebondissements pour ne pas effrayer la ménagère de moins de 50 ans.

      Pas étonnant dès lors de voir le pékin moyen tenter le blockbuster vide-tête plutôt que le drame intimiste sur cette femme de trente-cinq ans qui passe le temps du film à se poser des questions, faire des mauvais choix pour finir la pellicule avec une histoire pas finie.

      On peut dire la même chose des séries télés françaises. Les productions de TF 1 et de M 6 se distinguent par leur grande pauvreté scénaristique, des personnages fâlots et interchangeables et des situations « dramatiques » qui ne sont en fait jamais graves parce qu’il ne faut pas effrayer les enfants pour avoir des programmes familiaux.

      Quand aux dernières tentatives, elles ne sont que de pâles copies de succès américains dont les épisodes passent en boucle et dans le désordre en fonction des écrans publicitaires vendus.

      A quand un spectacle digne de « Oz », de « Battlestar Galactica », « Breaking Bad » ou « Six feet under » ?

      Quelle scénariste saura rivaliser avec l’humour déjanté de « Big Bang theory », « Malcom » ?

      Même les anglais, avec « Little Britain », « Downtown Abbey » , « Doctor Who » ou « Avengers » savent faire du spectacle de qualité.

      On n’est quand même pas plus cons que les rosbifs, non ?

      ( Question rhétorique, je sais malheureusement que si... )

      • Jurassix Jurassix 13 août 2014 01:49

        On n’y rechapera pas, Netflix ou tout autre service arrivera en France. Si l’industrie audiovisuelle et surtout cinematographique francaise digerait ce fait, et reflechissaient, ils seraient en train de negocier avec eux.


        J’ai Netflix, je ne regarde que ca. La TV, c’est fini. Je le souhaites a chacun de vous..

        • cassios 13 août 2014 09:56

          L’exception culturelle française, c’est pas le truc qui permet de financer des films fades tout en donnant des supers cachets à quelques stars qui déjeunent avec les politiques, le tout avec l’argent de mes impôts ?

          Euh je pense qu’on peut se passer de l’exception culturelle française alors.
          Vivement que Netflix arrive (ceux qui utilisent canalplay infinity comme moi savent pourquoi.....)

          • Danic Daniel Ichbiah 13 août 2014 12:37

            A chacun son opinion. On peut préférer le cinéma français aux films à la Spiderman. En tout cas, il est bon que cette alternative existe pour ceux qui n’apprécient les films à effets spéciaux et souhaitent conserver un cinéma d’auteur qui nous donne régulièrement de beaux chefs d’oeuvre.


          • Mmarvinbear Mmarvinbear 13 août 2014 13:00

            Il faut aussi arrêter de croire et de penser que le cinéma américain n’est composé que de blockbusters bourrés d’explosions, de filles topless à la culotte échancrée et de chiens qui survivent à une attaque nucléaire quand tous les humains y passent.


            Les Indépendants, vous connaissez ? Ces films faits hors Hollywood et qui regorgent de comédies, de drames et d’aventures très bien faits, intelligents, originaux, qui servent parfois de pouponnières à des grands noms ou de refuges à d’anciennes gloires qui se relancent au tarif syndical.

            Leurs films sont d’une qualité plus haute que les bouses françaises, faites en général par des réalisateurs imbus d’eux-mêmes et joués par de pseudo-stars qui réclament des millions alors que leur renommée ne dépasse pas Bruxelles ou Genève, à moins qu’ils ne se mettent à pisser dans un avion.

            La différence ? Aux USA, les indés ( et aussi certains studios qui font des efforts ) font des films POUR le public, alors qu’ en France, les studios font des films POUR les réalisateurs. 

            Sans parler de l’écriture non plus : aux USA, point de premier coup de manivelle avant que le scénario n’ait été lu, relu et rerelu et corrigé pour arriver à quelque chose alors qu’ici, c’est le règne du « on commence et on voit ou on va aller. »

          • Danic Daniel Ichbiah 13 août 2014 13:07

            Marvin, j’ai bien compris que vous n’aimez pas le cinéma français. C’est votre droit. Mais il faut donner une chance à notre cinéma de survivre et de ne pas être écrasé par le cinéma yankee.
            Nous avons déjà beaucoup d’industries qui ont disparu. Par exemple, on ne trouve plus de chemises made in France et c’est dommage. Les productions de Chine ont tué la notre.
            Le souci, c’est que nous ne jouons pas à armes égales. Dans le textile comme dans le cinéma. ALors pourquoi ne protègerions nous pas nos filières française. Il faut conserver un pouvoir de choix.


          • ObjectifObjectif 13 août 2014 13:07


            Bonjour Daniel Ichbiah,

            « souhaitent conserver un cinéma d’auteur qui nous donne régulièrement de beaux chefs d’oeuvre. »

            Mais le cinéma d’auteur est toujours là, vous le trouvez tous les jours sur internet.

            Le problème est bien que ce sont les éditeurs et les banquiers qui les financent qui refusent le cinéma d’auteur dans les salles et les télévisions, car cela ne va pas dans le sens de leur propagande..

            Voici un exemple de cinéma d’auteur utile :
            http://www.youtube.com/watch?v=JKX76J7j9os
            http://www.youtube.com/watch?v=21-aein6hoE


          • ObjectifObjectif 13 août 2014 13:14


            « Les productions de Chine ont tué la notre. »

            Non, les banquiers ont refusés de financer les entreprises si elles ne délocalisaient pas.

            "Le souci, c’est que nous ne jouons pas à armes égales. Dans le textile comme dans le cinéma. ALors pourquoi ne protègerions nous pas nos filières française. Il faut conserver un pouvoir de choix."

            Vous montrez bien que ce n’est pas un problème de domaine, c’est un problème de pouvoir de choix, et le pouvoir de choix, c’est le pouvoir de financer.

            En confiant aux seules banques privées la création monétaire par le crédit, nous leur avons laissé le pouvoir de financer, des industries du textile au cinéma. Et c’est parce que le cinéma et les médias ont fait la propagande des banquiers, y compris quand ils finançaient (et financent encore) la guerre, que nous sommes dans la situation actuelle, où même le cinéma est maintenant atteint : c’est bien le moment de se plaindre.

            Seule solution : reprendre notre pouvoir de financer et refuser la monnaie détournée officielle, la monnaie de singe qui brille et fait saliver... les acteurs qui servent d’exemple.

            Lisez et comprenez les vrais auteurs indépendants...
            http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/le-virus-le-plus-discret-cache-en-153489


          • Danic Daniel Ichbiah 13 août 2014 13:29

            Cher ’ObjectifObjectif’ smiley)
             à propos de :
            les banquiers ont refusés de financer les entreprises si elles ne délocalisaient pas
            Il n’y a jamais une seule réponse à une question aussi vaste.

            En revanche,ce qui est sûr c’est que l’exception culturelle a contribué à sauver notre industrie cinématographique.


          • ObjectifObjectif 13 août 2014 14:29

            « Il n’y a jamais une seule réponse à une question aussi vaste. »

            En l’occurrence, voyez-vous une autre source de financement que la monnaie créée par les banquiers ? Tout € existant est le résultat d’un crédit bancaire, attribué par un banquier privé selon sa seule volonté.

            Lisez un peu, si vous ne connaissez pas cela.

            « En revanche,ce qui est sûr c’est que l’exception culturelle a contribué à sauver notre industrie cinématographique. »

            Si vous le dites. Mais vous parliez avant du cinéma d’auteur français : cela n’a strictement rien à voir avec l’industrie du cinéma. L’industrie du cinéma, c’est la propriété des banquiers, internationaux par définition de la loi américaine, regardez la BNP....

            Le problème du cinéma d’auteur français est que même s’ils arrivent à faire leur film dans leur chambre en se privant de nourriture, l’industrie du cinéma leur interdit tout accès de masse : internet est la seule liberté du cinéma d’auteur français actuellement.

            Et que Netflix fasse la peau de l’industrie de l’industrie du cinéma, cela ne fera que plus de place au cinéma d’auteurs français, non ?


          • Danic Daniel Ichbiah 13 août 2014 15:56

            Cher Objectif Objectif
            , j’ai appris sur le tas à ne pas avoir d’idées préconçues et dans le fil d’une enquête j’ai souvent découvert qu’il y avait un échevau d’explications. Mais passons. Vous avez le droit d’avoir votre point de vue.

            Le cinéma d’auteur a tout de même besoin de fonds et l’exception culturelle, brillante idée, fait que ce sont les entréres de Spiderman qui financent ce cinéma via le CNC. En contounrant ce système, Netflix évitera de payer sa contrepartie et ce sera autant de moins pour notre cinéma...


          • Mmarvinbear Mmarvinbear 14 août 2014 01:04

            Le souci, c’est que nous ne jouons pas à armes égales. Dans le textile comme dans le cinéma. ALors pourquoi ne protègerions nous pas nos filières française. Il faut conserver un pouvoir de choix.


            La faute à qui ?

            Si l’industrie textile française s’est effondrée, c’est avant tout à cause des français qui se sont rués sur les chemises chinoises à 10 euros les 3 au lieu d’acheter la chemise européenne à 20 euros.

            Ce faisant, voyant qu’en offrant des produits à des prix sans concurrence possible, le français achetait sans réfléchir aux conséquences ( délocalisations massives et chômage de masse ici ), les industriels ne se sont pas gênés.


            C’est un peu ce qui arrive au cinéma français. Sauf que là, le problème vient de la qualité des produits offerts car les films français et américains ont chacun leurs chances lors des sorties en salle.

            Le système de protection française a permis de préserver une part de marché conséquente au détriment de la qualité et de l’inventivité. Ce système est à bout de souffle et à voir les dernières comédies DanyBoonesques, j’en viens à souhaiter une euthanasie rapide du patient.

          • ObjectifObjectif 14 août 2014 08:36

            Cher Daniel Ichbiah,

            « j’ai appris sur le tas à ne pas avoir d’idées préconçues »

            Où voyez-vous une idée préconçue ? Il serait possible que juger que telle ou telle idée soit en soi une « idée préconçue » si vous n’avez pas pris le temps d’en analyser les tenants. Pour ce que je vous présentais, c’est la suite logique de raisonnements présentés dans une suite d’articles visibles ici : http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/le-virus-le-plus-discret-cache-en-153489

            Vu votre temps de réaction, je ne pense pas que vous ayez pris le temps de lire ces éléments, vous répondez donc selon votre ignorance du sujet.

            De plus, instiller l’argument « idée préconçue » me semble une manœuvre rhétorique peut flatteuse pour son auteur.

            « Le cinéma d’auteur a tout de même besoin de fonds »

            Vous passez facilement de « l’industrie du cinéma » au « cinéma d’auteur » quand cela vous arrange.

            Et oubliez de discuter le fond des arguments pourtant clairs : c’est l’industrie du cinéma et des médias qui a refusé la licence globale, ou qui a refusé d’accordé des tarifs normaux de licence de diffusion à de petits acteurs internet français, sous prétexte qu’ils étaient petits. Avez-vous seulement essayé de contacter des éditeurs/diffuseurs pour pouvoir diffuser des films sur un petit réseau d’accès internet ? C’est une expérience personnelle, pas une idée préconçue.

            Après avoir refusé de discuter avec des petits acteurs français d’internet, en les tuant dans l’œuf, l’industrie du cinéma, se retrouve confrontée aux grands acteurs du marché international qui ont pu grandir à l’étranger sans être tués dans l’œuf : les industriels orgueilleux vont se faire manger, alors qu’ils auraient pu accompagner de jeunes pousses françaises quand il était temps.

            Qu’ils disparaissent, le cinéma d’auteurs ne s’en portera que mieux : la pourriture des vieux arbres est le meilleur fumier des taillis.

            Et en parlant de fumier, l’industrie du cinéma français correspond bien au mot, quand une ancienne « jeune actrice » vous raconte par quelles soirées elle est passées : Polanski était finalement gentil, bien que toujours pas en prison pour ses actes, et l’on comprend alors pourquoi l’industrie du cinéma français l’a défendu : la pourriture est depuis longtemps dans son corps, car elle n’a pas de coeur.


          • Danic Daniel Ichbiah 14 août 2014 09:44

            Je comprends votre approche. Je ne la partage pas, mais je comprends votre ’attitude’. Question de longueur d’onde sans doute.


          • Danic Daniel Ichbiah 14 août 2014 09:46

            Nous n’avons visiblement pas le même point de vue sur les productions américaines et françaises. Chacun ses goûts. On peut aussi souhaiter que cette forme d’art (le cinéma français) persiste car personnellement je lui trouve d’immenses qualités.

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