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Nouveau monde : Retour vers le passé

Au travers des thèmes qui font l'actu (Liberté d'expression et Fake news, Lois religieuses vs lois pour tous et... toutes, Egalité hommes-femmes et sexisme...), cet article pose la question de l'avenir assez trouble de la société qui se tourne vers les peurs et censures d'un passé que l'on espérait pourtant avoir... dépassé !.

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MIEUX AVANT ? : Nostalgie ou constat.

 

Paradoxal de constater à quel point les dérives en matière de restriction des libertés individuelles, malgré les dénégations politiques qui se pensent guides d'un nouveau monde plus ouvert, ne sont qu'une régression progressive des droits et des espaces de tolérance acquis principalement au cours de la deuxième moitié du XXè siècle, connue aussi pour les innovations technologiques et divers conforts de vie conçus par la génération des Baby Boomers qui, maintenant devenus les Papy Boomers ne peuvent que constater ces reculs auxquels les générations seront confrontés.

Serait-ce par propagande idéologique que ces béats du "Politiquement correct" sont à ce point aveuglés au point de faire semblant de ne s'apercevoir d'aucuns reculs tant en droits qu'en devoirs pour la majorité des citoyens ?.

 

LES RELIGIONS, cet opium légal.

 

S'il existait bien un domaine pour lequel on pouvait espérer qu'une diffusion plus large de l'information, des connaissances aurait permis aux hommes de ne plus être en capacité de se servir des religions qui ne sont toujours, au commencement, que des sectes fondées par un petit groupe d'individus probablement plus instruits que leurs congénères mais qui, au fil du temps, ont réussi à installer une légende, une croyance destinée à étendre l'influence, à récolter de l'argent mais aussi à conditionner et à instrumentaliser les plus faibles, les plus "fidèles" jusqu'à leur faire commettre au nom de dieux imaginaires les pires actes, les guerres les plus barbares.
Au lieu que la mondialisation des sources de la connaissance ait réussi à replacer, enfin, les religions au seul cercle privé et pratiquées au sein de lieux appropriés à l'exercice de chaque culte, ces croyances connaissent un formidable regain de popularité.

Notamment, et ne soyons pas comme la plupart des Bisounours qui s'imaginent parler au nom de tous, la religion musulmane dont le double jeu conscient ou non avec la propagande islamiste aura permis d'entretenir une confusion entre terrorisme et discrimination avec pour effet immédiat que les pays occidentaux dont les dirigeants s'efforcent de masquer leurs propres responsabilités dans l'émergence de foyers islamo-terroristes se sont montrés laxistes à outrance jusqu'à tordre le "vivre ensemble" en accordant à une seule communauté des privilèges intitulés accommodements raisonnables dont les femmes et pas que les musulmanes sont les premières victimes tout en combattant l'islamisme dit musulman avec ce quiproquo permanent, malsain entre les bons musulmans, eux-mêmes victimes des mauvais musulmans qui... détournaient la foi !.
Pour ne pas fustiger la communauté la plus revendicatrice que tout le monde a reconnu sans même la nommer, d'autres en arrivent, après les seins à cacher dont l'article parlera ci-dessous, à cacher les saints et croix d'une autre religion concurrente (Crèches municipales ou Croix du Sacré-Coeur à la RATP) quitte, par contre, à faire admettre, sans quoi on aura droit au procès en discrimination raciste, qu'ils puissent y avoir des prières de rue, des plages horaires et locaux en entreprises privées et publiques pour leur propre pratique cultuelle !.

Egalité Hommes-Femmes... Femmes-Hommes !.

S'il y a bien un domaine où l'évolution, pour ne pas dire révolution, les reculs en matière de droits sont déjà visibles et ne présagent rien de bon dans un avenir proche, c'est celui qui codifie le rapport entre hommes et femmes.
Entre les droits progressivement acquis lors de la deuxième moitié du XXè siécle qui permettaient aux femmes de pouvoir, entre autres avancées, signer, acheter, se déplacer sans l'aval d'un homme, de pouvoir s'habiller comme elles le voulaient, avorter quitte à en choquer certains qui, du temps des Baby Boomers, n'étaient pas majoritairement influents car perçus comme de vieux réfractaires ou des adorateurs de bigoteries diverses décadents et les temps actuels où, hormis la confusion provocatrice d'avoir inventé des genres nouveaux, la pression sociale dont on notera la concomitance avec le retour en force des communautarismes essentiellement religieux et, objectivement, en particulier celui de la revendication musulmane à plus de respect non pas aux lois pour tous et toutes mais bien à la soumission au Coran voire à ce qu'il est supposé dire, interdire...

Le conditionnement des pensées, des comportements a pour victimes exclusives les femmes non seulement musulmanes mais également toutes les autres, croyantes ou non.
Et, souvent les interdits succèdent aux hypocrites arguments tel celui de l'exposition seins nus à la plage qui, conseil de ces nouveaux dictateurs des pensées et comportements, seraient vecteur de cancer dudit sein... (vive le burkini remboursé par la Sécurité sociale !) étant entendu que les hommes, eux, peuvent continuer à bronzer vêtus du seul short.
Probablement pour ces mêmes raison de protection de la santé des femmes, ces pauvres "choses", de plus en plus de voix, d'actes concernent le recouvrement de la poitrine féminine sur des peintures, affiches et ... statues !.
Les mêmes, ceux qui voient des saints ailleurs mais refusent de voir des seins partout réussissent à infuser l'idée du respect de la femme pour interdire toute vue de poitrine féminine en public sans se soucier de savoir si, par seul principe du droit à l'égalité et à la liberté de chacune de disposer à sa guise de son propre corps, cela leur sied ou non quitte, autre revendication sexiste, machiste ciblée d'obtenir des lieux, des heures voire des transports uniquement réservés aux femmes... dignes d'être respectées car se conformant aux interdits décrétés... pour leur bien, évidemment.
Faut-il revenir sur les multiples cas montrant via témoignages, plaintes et vidéos que de plus en plus de quartiers, de villes, d'espaces et/ou de transports publics ne permettent plus aux femmes de déambuler à toute heure de la journée et de la nuit autrement qu'affublée de l'éternel jeans et d'un haut ras du cou et non moulant ni pour le bas, ni pour le haut.
Alors, parler d'égalité des droits, du féminisme, d'émancipation et de libertés nouvelles doit bien faire sourire ceux qui, pour l'instant, domine le débat en discriminant les droits et devoirs des unes vis à vis des autres.

 

LIBERTE D'EXPRESSION

Ici aussi, la fin du XXè siècle semblait propice à l'avènement d'une conscience collective, d'une réflexion plus globale augurant de débats sur tous sujets ouverts à tous et à toutes sans filtre certes de qualité inégale grâce à l'émergence des différents réseaux sociaux qui, contrairement aux espaces médiatiques restreints à un entre-soi, aux meetings politiques siglés qui l'un comme l'autre ne sont que des porte-voix adressés aux citoyens convaincus mais passifs.
Au lieu d'une vérité aimablement assénée par les gens d'en haut à destination des gens d'en bas, les réseaux sociaux auront permis de rétablir, pour autant qu'elle ait jamais existée, le seul et authentique équilibre démocratique dans son acception originelle qui veut que c'est le peuple qui s'exprime, qui choisit pour lui-même.

La force des réseaux sociaux sera bien vite sa faiblesse tant il apparaîtra aux yeux des "élites" que laisser la liberté d'opinion des "peuples" s'exprimer publiquement comporte le danger tant pour les médias qui se voient déposséder de l'exclusivité d'émettre des opinions de "spécialistes", de relater des faits choisis par eux, de voir s'amenuiser leurs recettes publicitaires suite aux ventes en diminution drastique que des politiciens, peu habitués à une contestation publique et/ou à subir constamment la mise en cause de leurs propos, le rappel de leurs mensonges, contradictions et revirements électoralistes... sans parler des différents scandales financiers !.
Etant entendu qu'il n'était pas possible de tolérer cette liberté citoyenne plus longtemps, le recours à l'argumentation classique qui sied pour toute restriction arbitraire sera que, pour le bien du peuple apparemment composé majoritairement d'imbéciles incapables de faire la part des choses dénués de toute faculté intellectuelle minimale de discernement, les élites veilleront à brider, à sanctionner tout ce qui pourrait contrevenir aux desseins de l'establishment.

Ce retour à une censure "light" qui se drape dans la bienveillante protection des plus faibles censés ne faire partie que du "peuple" va, depuis peu, bien au-delà des mises en garde lorsque certains qui se disent appartenir aux "élites" n'hésitent même plus à réécrire l'Histoire mais aussi les scénarios de films (cigarettes, alcools voire acteurs déchus), de pièces de théâtre (final de Carmen).

Article à lire : Propagande, Fake News... et manipulation !.

HUMOUR

Cette obsession presqu'existentielle, au sens que bon nombre de dirigeants comprend que la liberté mondialisée met leurs places et privilèges en péril, notamment au travers de réseaux sociaux que d'aucuns, jouant sur la peur du nouvel ordre mondial (dont, eux-mêmes sont les instigateurs) tentent assez grossièrement de faire passer pour des tentacules mondiales de la pieuvre américaine dénommée GAFA.

Le "politiquement correct" est actif dans tous les domaines de la vie sociale tant il permet, sous les dehors relevés plus haut de protection des citoyens, ces pauvres hères démunis, s'attaque même, sans rire !, à l'humour en définissant ce qui est permis ou non.
En résumé, on s'interdira toutes blagues en premier lieu sur ces religions, ces croyances qui, parait-il, véhiculent des valeurs de partage, de tolérance, d'amour des autres.
Silence sur les juifs par crainte d'antisémitisme, idem sur les musulmans par crainte d'islamophobie.
Par contre, étant donné que les cathos sont nettement moins revendicateurs ou sujets à grabuges, s'en moquer reste toujours permis.
Silence également concernant tout type de sexualité non hétéro, hors interdictions ci-dessus auxquelles on se doit d'ajouter les non blancs pour ne pas dire noirs et ce, en toutes occasions ou tous supports (Carnavals, blagues entre potes sur Instagram, Bandes dessinées jusqu'aux procès à l'encontre d'auteurs-dessinateurs morts, films).
Quant aux femmes, depuis un certain #BalanceTonPorc, il conviendra de s'en abstenir sous peine de sexisme... et de se faire virer (Tex sur france2).

Article à lire : BalanceTonPorc

Sur un plan plus général, on s'interdira voire on revisitera pour les adapter tout film dont les héros fument (du moins la cigarette...), boivent de l'alcool (pour le bon vin... français, on verra) et la liste des interdits voulus par les guides du Nouveau Monde est si longue et variée qu'on ne peut, si on a encore une notion suffisante de la liberté d'expression ou de l'humour qui tolèrerait autre chose que la seule autodérision, que regretter que sa présence soit limitée à peau de chagrin.
Pas étonnant qu'au vu de toutes ces contraintes, l'humour français... lorsqu'il n'est pas le plagiat de l'humour américain ressort du formol les vieilles blagues belges, quitte à être bête et raciste, une fois !.

CONCLUSION

Regrettable d'avoir à constater qu'en définitive, le temps d'avant, celui des Baby Boomers, aura été une parenthèse plus heureuse et libre de ce "vivre ensemble" dont on nous rebat les oreilles au point de se dire qu'il n'existe pas, plus.
Bientôt fini le temps où l'individu pouvait avoir l'ambition de réussir, de s'épanouir sans trop de contraintes au sein de nations concurrentes mais indépendantes.
Voici le temps où cet autre individu ne sera qu'un pion d'une société qui le dépasse au sein d'une nation, elle-même qu'une pièce de pôles régionaux façon "machin made in UE" lui même n'étant qu'une partie de ce puzzle globalisé.
Le livre posthume du regretté Jean d'Ormesson : "Et moi, je vis toujours" (Ed Gallimard) ne fera qu'ajouter un témoignage supplémentaire au constat affligeant, non pas d'une nostalgie idiote, d'un abaissement des normes, d'un affadissement des valeurs, d'un recul des libertés individuelles.
Faudra-t-il que pour que cette société ne verse dans l'obscurantisme des croyances religieuses ou non, il faille se raccrocher à l'espoir que l'avènement de l'intelligence artificielle comme seul obstacle à la propagation de la bêtise réelle ?!.
Notons que les apôtres de la défiance envers les réseaux sociaux trop libres à leur goût se montrent tout autant méfiants à l'égard de cet IA qui pourrait remettre en cause leurs "vérités"...


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2 réactions à cet article    


  •  C BARRATIER C BARRATIER 1er février 2018 17:34

    je sais bien qu’il est facile de changer une société par l’enseignement entre correligionnaires qui recrutent. Un gamin formaté gardera toujours une trace de ce formatage. Les crédits publics vers les écoles privées augmentent d’année en année. Dans les pays de concordat datant de l’occupation allemande, l’alsace moselle, de moins en moins de familles acceptant l’enseignement religieux à l’école publique et en dispensant leurs enfants, ce qui reste leur droit, les évêques demandent à l’état de rendre obligatoire cet enseignent religieux à l’école publique. Il y a bien là un retour en arrière. PETAIN avaut imposé dans toutes les écoles publiques et privées d’enseigner les devoirs envers dieu, ce qui posait de gros problèmes dans les familles déjà nombreuses où on savait qu’il n’existait aucun dieu. Nos avons donc déjà vécu un retour en arrière.
    Mais j ;ai connu des resistances victorieuses, il faudra recommencer

    Fonction publique : grandeur et Honneur http://chessy2008.free.fr/news/news.php?id=3

    • Alren Alren 2 février 2018 13:32

      Constat bien triste mais vrai.

      Pourtant les hommes et femmes nés moins de dix ans après la guerre avaient beaucoup moins de moyens de s’informer de la réalité sociale qu’aujourd’hui.

      Peut-être que la proximité relative de l’occupation nazie et des collaborateurs avaient ouvert les yeux de leurs parents sur les dirigeants pro-capitalistes, la bourgeoisie comme on disait, et qu’ils s’étaient imprégnés de leurs récits et leurs opinions.

      Il est clair cependant que le retour de De Gaulle « aux affaires » a coïncidé avec une volonté réactionnaire d’autoritarisme social qui n’a pas fait l’objet d’une opposition frontale du parti communiste (inféodé à l’URSS) et des gens de gauche, sans doute parce que de Gaulle demeurait la grande figure de la Résistance et qu’il était le seul espoir pour une fin de la guerre d’Algérie sans guerre civile en métropole.

      Mais au bout de dix ans de « règne » ce régime autoritaire était devenu insupportable à la jeunesse « baby boomer » ... ce qui au final a fait les jeu des pro-américains !

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