ONU, des Shows entre « rameau et fusil », mais des oublis très dommageables
Retour sur les interventions à l’assemblée des Nations Unies des « petits nouveaux » Mrs. MACRON et TRUMP. « Rameau » pour l’un, « fusil » pour l’autre…
Lors des premières interventions devant l’assemblée des Nations Unies le 19 septembre, les petits nouveaux que sont Donald TRUMP l’Américain et le Français Emmanuel MACRON étaient très attendu. On peut dire que le public, comme la presse internationale n’ont pas été déçus. Si pour le Président Français, le rameau symbole de paix caractérisait son show, d’un style diplomatique, du reste brillant, alors que celui du Président Américain, avec sa gouaille habituelle c’était le fusil ou plus exactement la Kalachnikov chère notamment, aux égorgeurs de Daech qu’il n’a cessé de brandir, en particulier, en direction de la dictature « stalinienne » Nord-Coréenne et de l’Iran, parfois de Cuba ou du Venezuela.
Une vision du monde de MACRON opposé à celle TRUMP
Concernant Emmanuel MACRON, de nombreux observateurs n’ont pas manqué de souligner que si à Athènes, face à l’Acropole, il avait exposé, au début de septembre, sa vision de la démocratie et de L’Europe, à l’assemblée générale des Nations unies, face aux représentants de cent quatre-vingt-treize pays, dont cent trente chefs d’Etat, réunis à New York mardi 19 septembre, il a exposé, sur un ton lyrique et passionné, une vision du monde aux antipodes celle de son homologue américain Donald TRUMP.
Par rapport à la Syrie, après avoir affirmé pendant la campagne électorale son soutien à la politique de François HOLLANDE vis à vis de ce pays, lequel exigeait en préalable le départ de Bachar AL-ASSAD et finançait les rebelles Islamistes du Front Al- Nosra (Al Quaïda) au prétexte « qu’ils étaient efficaces contre Bachar AL-ASSAD », ce fut l’un des premiers sujets évoqués par Emmanuel MACRON qui a appelé la communauté internationale « à prendre acte de son échec collectif et à s’interroger sur ses méthodes ». Laissant ainsi entendre qu’il souhaitait reprendre l’initiative dans ce dossier-clé, y compris pour la sécurité nationale, car « agir pour la paix en Syrie c’est agir pour le peuple syrien mais aussi contre le terrorisme islamique ». N’avait-il pas reconnu il y a quelques temps que le Président Syrien est incontournable pour une solution politique dans ce pays et que la priorité des priorités c’est l’éradication du terrorisme Islamique… A l’évidence, on peut noter un changement de cap qui va dans le bon sens par rapport à son prédécesseur et à ses propos de campagne électorale… On peut regretter, toutefois que les relations diplomatiques ne soient pas envisagées avec le Gouvernement légal de ce pays, dont l’armée et la population paye le prix fort contre les Djihadistes.
En voulant également se poser, comme la voix des sans-voix quand il a énumére dans une anaphore : Bana, la petite Syrienne d’Alep, Ousman, le jeune Malien, Kouamé, le migrant arrivé en Europe au péril de sa vie et tant d’autres, il fonde avant tout sa vision politique sur le multilatéralisme, la concertation entre les nations, le respect des accords en particulier celui de Paris sur le climat ou celui de Vienne sur le nucléaire Iranien et sur la primauté de l’action diplomatique pour résoudre les crises, y compris les plus problématiques et risquées comme celle créée par la course à l’arme atomique de la Corée du Nord.
Par ailleurs, l’allusion aux rodomontades du Président Américain, menaçant le « méchant régime » de la Corée du Nord d’une totale destruction ou contre l’Iran est explicite. Même s’il entretien des relations plutôt chaleureuse avec le Président US et bien qu’il ne le nomme jamais, cela illustre sans détour et sans les cacher ses désaccords.
Quand TRUMP brandit le fusil et se trompe parfois de cible
Il est surprenant, voire choquant qu’un Etat membre de l’Organisation des Nations unies (ONU) menace de « détruire totalement » un autre pays devant ses représentants, ce qui signifierait l’extermination d’une population de plus de 25 millions d’habitants. HITLER doit s’en retourner de jalousie dans sa tombe. Or c’est bien cette promesse, qui serait un crime contre l’Humanité qu’a fait froidement le Président Américain à l’égard de la Corée du Nord. Aider à rétablir la liberté et le respect des Droits de l’Homme pour libérer la population de ce pays de l’oppression « Stalinienne » est totalement incompatible avec les menaces proliférées par TRUMP, indignes de la fonction Présidentielle Américaine. Vouloir imposer par l’arme atomique, une réunification de la Corée, alors qu’une partie du territoire serait vitriolée, ainsi que d’afficher de cette manière une prééminence Américaine dans cette région relève de la folie meurtrière. Mr. TRUMP et ses conseillers ont- ils pensé que plus les USA se feront menaçant pour le régime Nord Coréen, plus celui-ci amplifiera ses essais nucléaires, avec les risques que cela suppose, en particulier pour ses voisins du Sud et le Japon…
Tout en pointant son fusil en direction de Cuba et du Venezuela pour s’efforcer de se présenter comme le gendarme du monde, concernant l’Iran, comme toujours depuis son élection, le Président Américain, mis à l’épreuve du multilatéralisme, ne cesse d’affirmer : « Je mettrai toujours l’Amérique en premier ». De même que lors du discours prononcé en mai à Riyad, au terrorisme djihadiste, pourtant lié aux courants les plus radicaux de l’islam sunnite, il n’a pas hésité à y assimiler l’Iran, alors que ce pays s’appuie au Moyen Orient, en dehors de l’Irak sur certaines minorités chiites et en méconnaissance, voire une totale ignorance de la situation, il n’a absolument tenu aucun compte que l’Iran figure dans la coalition en lutte contre le terrorisme Islamiste Sunnite de Daech, Al-Quaïda et consort.
Tout en se gardant bien d’annoncer une sortie Américaine de cet accord conclu avec les membres permanents du Conseil de sécurité ainsi que l’Allemagne, il n’a pas hésité par ailleurs « d’éreinter » une nouvelle fois l’accord de 2015 sur le nucléaire, considéré selon lui comme « une honte » et de rajouter : « Nous ne pouvons pas respecter un accord s’il sert à ne pas respecter les engagements de l’Iran, alors que l’Agence internationale de l’énergie atomique assure que Téhéran respecte ses engagements.
Après s’être emporté, tantôt contre l'Europe, le Mexique, Cuba, le Venezuela, la Chine, depuis l’assemblée générale de l’ONU, TRUMP en rajoute une couche en envoyant des bombardiers survoler la Corée du Nord, ne faisant ainsi que renforcer la détermination du dictateur Coréen de poursuivre l’escalade dans sa dotation de missiles nucléaires, avec les risques que cela comporte.
Impact démographique et nouvelle révolution industrielle du numérique, on peut regretter que ces problématiques d’avenir pour l’humanité soient absentes des interventions des chefs d’Etat
Excepté pour le Président Américain qui avait décidé de se retirer de l’accord de Paris, les accords sur le climat restent une priorité. Pendant son allocution à la tribune de l’Assemblée générale, Emmanuel MACRON devait revenir sur la notion de « biens communs » qu’il avait développée dans son discours d’ouverture de la semaine des ambassadeurs. « Notre premier bien commun, c’est notre planète » avait-il ainsi énoncé, fin août à Paris. Sa déclaration avait d’ailleurs fait l’objet de critiques non fondées. Si on se réfère à la publication de Mr. Didier BARTHES, porte parole national de l’association »Démographie responsable » qui reprend des extraits des travaux de L'ONU et l'INED, dont évidemment les résultats de leurs analyses sont très semblables, c’c’est environ 10 milliards d’habitants en 2050 : http://economiedurable.over-blog.com/
Dommage que la question démographique ne fût pas évoquée par Emmanuel MACRON, alors qu’il y a urgence
On peut, par ailleurs, regretter que le Président Français n’ait pas réédité sa déclaration faite à l’issue de la réunion du G20 sur la problématique démographique, où il affirmait « Quand des pays ont encore sept à huit enfants par femme, vous pouvez décider d’y dépenser des milliards d’euros, vous stabiliserez rien. » On ne peut aujourd’hui contester qu’avec les explosions successives de la bombe démographique et l’utilisation des énergies fossiles, l’homme est devenu une force géologique destructrice. Alors que dans notre pays la plupart des scientifiques ne cessent de l’affirmer : La Terre est entrée dans une nouvelle ère environnementale. Ce qui nous arrive n’est pas une simple crise environnementale, mais une révolution d’origine humaine due au nombre et aux énergies fossiles. Si les 11 500 dernières années ont connu des conditions de vie relativement stables permettant à l’homme de sauter de la terre labourée du néolithique au sol lunaire, désormais nous filons vers l’inconnu. Il a fallu plusieurs millénaires pour atteindre le premier milliard d’habitants et moins de deux siècles pour atteindre et dépasser les sept milliards, dont un milliard entre 2000 et 2012. Actuellement, nous vivons un tournant irréversible de l’histoire de notre planète, l’influence de l’homme atteint une ampleur, telle qu’elle précipite l’avènement d’une nouvelle ère géologique. Cette nouvelle ère c’est l'Anthropocène, où l’humanité constitue une force planétaire géologique. Depuis deux siècles, nous sommes en train de nous extraire de l'Holocène, une période interglaciaire commencée il y a plus de 10 000 ans et qui a fourni des conditions environnementales extrêmement stables, permettant le développement mondial que nous connaissons.
En l’espace des trois révolutions industrielles la population mondiale a été multipliée par dix sur un peu plus de deux siècles. Actuellement, tous les quatre jours et demi ce sont un million d’humains qui s’ajoutent à la population mondiale (près d’un milliard par décennie). Au cours des 40 dernières années la population a presque doublé. Pendant la même période, en se référant à l’étude de B. SUNDQUIST de l’Institut du Minnesota, (Topsoil loss - Causes, effects and implications : a global perspective), c’est plus de 100 000 km2 de terres arables qui disparaissaient annuellement. Autrement dit, comme j’ai eu l’occasion de le rappeler, en 40 ans cela correspond à la superficie des 28 Pays de l’Union Européenne. Le sol constitue depuis la nuit des temps un capital biologique que nous n’avons cessé de dilapider depuis que nous dépendons des céréales saisonnières. L'érosion des sols est aujourd’hui irréversible car la régénération est si lente qu'on se doit de considérer la couche arable comme non renouvelable. Comme les sols sont biologiquement morts, on leur ajoute de plus en plus d’engrais chimiques ou organiques. Malgré ça, les rendements sont en train de stagner en Europe et baissent en Afrique. L’autre conséquence de cette course au rendement, c’est la dégradation des produits. On estime que 40 % des blés produits en Europe sont de si mauvaise qualité qu’on ne peut en faire du pain, ils sont donnés directement aux cochons. Pire on s’en sert comme carburant dans des chaudières. Nous brulons du blé ou nous le donnons aux cochons (élevés en intensif) pendant que des enfants meurent de faim ! Il faut comprendre que les gros rendements produisent des cultures de qualité lamentable, exemple : le pain français, il est de si mauvaise qualité qu’il se dessèche à toute allure. Les Français jettent environ 400 000 tonnes de pain chaque année, l’équivalent de la consommation du Portugal. Quel est l’intérêt de polluer l’environnement pour faire du pain qu’on jette à la poubelle ? Et qui, au final, coûte cher au kilo...
Surpopulation en constante progression et alimentation, équation impossible. Autre problématique de la démographie
Il y a actuellement plus d’habitants dans la plupart des pays industrialisés que ce que la terre intra muros peut nourrir, ce qui signifie qu’une part de plus en plus importante la nourriture provient de l’extérieur de ces pays … Le problème pour les pays pauvres en surpopulation, faute de pouvoir importer de la nourriture, via des productions agricoles ils se trouvent confrontés à des famines récurrentes, le tout aggravé par les dérèglements climatiques.
Sous la pression de l’industrie Agro-alimentaire et des multinationales des phytosanitaires, productrices d’herbicides, insecticides, fongicides et graines traitées chimiquement, dont la France occupe la deuxième place mondiale pour le volume de produits phytosanitaires consommés, avec 40% n'atteignent pas la cible prévue et se retrouvent dans l'air, dans l'eau, soutenu par la FNSEA, c’est la création de gigantesques fermes –usines ou les animaux vivent dans un système concentrationnaire sans jamais connaitre le bonheur du pré (fermes de 1000, 4000, voire 10 000 vaches, élevages en batteries de 250 000 à 500 000 poulets. Sans oublier les usines porcines… Si on considère certains traités d’échanges économiques tel le CETA ou TAFTA, on peut imaginer que demain, après avoir absorbé en grande quantité tout au long de leur pauvre vie, antibiotiques et hormones, arrivés en fin de vie et après abattage, ces pauvres animaux reviendront à l’issu de multiples déplacements, congelés ou transformés dans les assiettes des populations les plus modestes. Pire, si un Etat s’y oppose il peut être condamné par un tribunal arbitral (privé). Là encore on peut regretter que cette thématique n’ait pas fait l’objet d’échanges lors de cette assemblée générale de l’ONU…
Et que dire de l’équation démographie – énergie avec les besoins de la nouvelle révolution numérique
Pour faire face à la croissance de consommation d’électricité qu’impose la nouvelle révolution du numérique (4eme révolution industrielle pour les experts du forum économique mondial de Davos), liée à la croissance démographique, ce n’est pas l’espoir d’une transition énergétique par L’émergence de la production d’électricité renouvelable (essentiellement éolienne, mais aussi solaire ou issue de la biomasse) qui va permettre d’assurer cette croissance. Outre les désagréments liés à l’espace, aux paysages et au et coût, se pose surtout le problème de l’intermittence de la production.
Si certains pays souffrent encore de pénurie électrique, je rappelle que la consommation électrique globale connaît pourtant une croissance constante depuis 1971 qui a été multipliée par 3,2, alors que la population mondiale a été multipliée par un peu moins de 2, ce qui est considérable et ne semble pas prête de s’arrêter. Pas un pays n’a connu une stagnation de la consommation entre 1971 et 2013. Tous, sans exception, ont eu une consommation annuelle en progression constante par habitants, qui va s’amplifier à cause des besoins légitimes des populations du tiers monde, de la croissance démographique et les exigences des nouvelles applications de l’intelligence artificielle inhérent à la quatrième révolution industrielle. Il faut savoir qu’entre 2001 et 2010, la consommation de certains pays en développement a considérablement augmenté : elle a été multipliée par 2,8 pour la Chine, par 1,8 pour l’Inde et par 1.5 pour le Brésil. En France, la consommation totale d’électricité a presque été multipliée par 1,5 en 20 ans.
L’éolien et le solaire sont, par ailleurs très dépendants de métaux rares dont l’accès pourrait devenir de plus en plus incertain, a fortiori si ces formes d’énergie doivent être massivement développées. Exemple : le dysprosium et le néodyme, deux terres rares produites presque exclusivement par la Chine, laquelle a d’ores et déjà fait savoir que ses gisements actuels étaient en déclin. Il faut savoir qu’une voiture hybride contient un kilo de néodyme et Selon les études réalisées à ce jour, une éolienne utiliserait de 600 à 700 kg d’aimants par MW de capacité, dont 25 à 29% de néodyme et 4% de dysprosium dans l’aimant permanent de la génératrice (http://www.eolien.be/Terres%20rares). Il faudrait multiplier par 26 d’ici à 2035 les extractions de dysprosium pour faire face aux enjeux du changement climatique…
Selon les dernières estimations de l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), la consommation d’électricité dans le monde devrait augmenter de 75 % d’ici à 2030, passant de 19.756 TWH à 34.292 TWH. Les pays en voie de développement seraient à l’origine de plus de 80 % des nouveaux besoins, Chine et Inde en tête.
La production d’électricité s’accompagne de forts rejets de CO2. Dans le monde, ces rejets sont de 565 grammes de CO2 par KWH produit. Par exemple, en Union Européenne c’est 331 grammes de CO2 par KWH produit, dont en France 79 gr. CO2 par KWH produit. Les USA c’est 522 grammes de CO2 par KWH produit. La Chine c’est 766 grammes de CO2 par KWH produit.
Ainsi, par son nombre et son activité économique, l’homme est devenu un dévoreur insatiable des énergies fossiles, pour les lesquelles on peut prévoir encore 70 ans de pétrole, une centaine d’années de gaz naturel et d’uranium dont la demande ne cesse de croitre et 200 ans de charbon environ, sans compter que la combustion des énergies carbonées produit beaucoup de CO2. Plus ils sont hydrogénés, moins ils en émettent par unité d’énergie produite. Produire 1 kWh avec du charbon émet environ 1000 g de CO2, 750 g avec du pétrole et de l’ordre de 500 g avec du gaz naturel. Si on y ajoute l’exploitation des terres rares, certes, certaines ne le sont pas encore, dont les réserves pour l’extraction des métaux rares indispensables à la révolution du numérique sont à terme menacées.
Pour conclure
Sauf catastrophes naturelles en chaîne, accident nucléaire majeur ou très grave pandémie, la population mondiale devrait atteindre ou se rapprocher des 10 milliards d’habitants en 2050. En parallèle, si l’on considère l’épuisement des fonds marins et les nappes phréatiques trop profondes pour être exploitées, l’accélération de la sixième extinction des espèces, due à l’homme, il est urgent que les « maitres du monde » prennent conscience que la population mondiale ne peut ainsi progresser à l’infini et qu’il faut absolument prendre en compte la notion de capacité limite en nombre d’humains qu'un environnement spatial donné peut supporter à terme sans risque de conflit majeur…
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